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MONSIEUR, I Aignez , s'il VOUS plait, , accepter le frémier Fruit de [ma Preffe , que je VOUS ' offre avec des lèntiaiens très IX , dans l'cfoerance que cet Ouvrage , dont VOUS pouvez mieux juger que perfonnc , aura le bonheur de VOUS plaire , & que VOUS voudrez bien agréer qu'il paroifTe à l'ombre & fous la proteaion de* VOTRE ILLU- STRE NOM. Je ne m'étendrai point ici , MON- SIEUR, fur VOS venus, puifquc VOUS les pofTedez toutes dans un de- gré éminent } Se d'ailleurs il feroit im- poffible de s'attacher à pas une d'elles en p.i{ticulicr, Cins choquer les autres. Le EPITRE DEDICATOIRE. Le brillant de VOTRE efprit 5 k.^ belle & louable inclination que VOUS avez pour la Poëile & les Belles Lettres, dont VOUS faites VOS plus chères delicesj & la (àgefle avec laquelle VOUS VOUS conduilez dans l'exercice de VOS grands Se honorables emplois , font afsès connoitre le noble génie dont VOUS êtes doué : quoique tout cela fbit beau* coup au-deflus de VOTRE âge , néan- moins il convient parfaitement bien avec VOTRE naiffance. Cependant , MONSIEUR , on n'eft pas furpris des divers talens qui fe décou- vrent en VOUS , & qui, VOUS atti- rent Teflimc de tous les honnêtes Gens. La fburce <}ui les a produit efl: connue de tout le monde : & VOTRE Ancien- ne & lUuftre Maifon a été toujours fé- conde en^^raqds Hommes , qei ont ren- du des fervices très importans 6c très fa- lutaires à la République. VOUS ,. de VOTRE côté, MONSIEUR , aimez nôtre chère Patrie , & VOTRE zèle ardent pour la jufticc & Téquité promet que VOUS les maintiendrez toujours avec vigueur. Au-reftc , MONSIEUR , je VOUS * 4 fup- EPITRE DEDICATOIRE. • itipplie très humblement de' mir faire la grâce de m'accorder l'honneur de VO- TRE bienveillance. De mon côté je fais les vœux les plus fioceres & les plus ardens pour VOTRE confervatîon , fie pour celle de VOTRE Famille jfic je m^eftimerai toujours (on heureux quand VOUS voudrez bien me permettre de me dire avec; un très profond relpeâ^ • MONSIEUR^ .''VU VOTRE très bamble & t»èr obeïi&ot ftrYîlcur, BouDQuiM Jansson vakper Àm* AVIS D E L'IMPRIMEUR A U LE C T EUR. Es Tragédies^ que Von donne ici dans cette nouvelle Edition , ont eu une approbation fi generak ^ £«? 'Ont été reçues avec de fi grands applaudijfemens^ ^ qu^il n'eft nullement né-^ cej/aire d'en faire f éloge j i^ d* ailleurs elles fe recommandent fuffifamment d elles-mêmes^ fans avoir befoin de nôtre fecours ni de nôtre recommandation pour les faire connoitre ni pour les faire recevoir du Public. Cependant nous ne fçaurions nous empêcher de direquel^ que chofe à leur avantage ^ là de montrer que les caraSteres y font bienrepréfentezy les AVIS les payons vhmeftt excitées ^ ta les fenti^ meus mbJmeffS là ieUcêtemenS exfrimez% que les Fers tuJiiU ieuuu & embnS ii fouree / que Us expreffim en ftm ch^s^ pures 9 (^ ihaftes | en un mot que tout /y rej/ent du gsuie ^ ^ Peffrit ^ t^ du cœur de nUuftre Perfonne , qui s'eft donné la peine de. les compofer , (^ quiu bien voulu enfai-^ re part au Ptiblic i ^V/ auffi le jugement équitaMe t3 definféfefi ^ qst tniM porU les perfonnes de bon goût 6? intelligentes dans ces fortes d'Owvrages. Pour fe mieux con-^ vaincre de ee que nous menons d^a'oaucer à T honneur de ces eucelleUtes Pièces ^ fn u^cL qt/C à prendre la peine de les lire avec atten^ tion y fans oubUer les Dédicaces & les Pré^ faces de Vjduteur nsème^ 13 Vmfe trouverm offréobtemenijurpris & en mime ten^s trèi fatisfait en les lifant (3 après les avoir Hom» On a ajouté dans cette Edition quelques Pce* fies de cette Dame ^ fçavoir ^ deux MCLOm GUES y quatre ODES ^ 6? r^PO- rHEOSE dURANIE ^ qui ont été avfji agréables (3 au^ bien reçues quefes Pièces de Théâtre, jiu-refie mus n^avom épargné ni peine ni depenfe pour mettre cette nouvelle Edition dans un état qui pât plaire aux Sfavans (^ aux Curieux i four cet effet nous AU LECTEUR. nous' avons fait graver par un bahtU Maitre Us Tailles-douces ^ qui font au devant de chaque Tragédie y 6? celle du Titre ^ &f qui ne font point dans celle de Paris '^ nous avons encore pris foin de faire corriger dans cette Edition un grcmd nombre de fautes ^ qui s'é^ f oient glijfées dans F Edition de Paris 9 t^ Von peut affârer qu elle efi très correUe (^ très bien itnprim^ Cefi ici mon premier coup ffeffai 6? ^a première entreprtfe $ fofe ef^er qu'elle ne fera pas defagréable au Monde fçavant , £ Des qu'il faut Vous chanter , je «- prens ma frayeur. En vain dans ce projet Vous foutemz mon zèle; • • Avec tout Votre appui je fens que je chanctlky Je redoute un emploi pour moi fi plein d'appas , Et la peur de tomber m'arrête au pré^ mier pas. ^and D E D I C A TO I R E. f ^nanâ ji vm de quels dons Fms orna la Nature, Je rien afe qu'à peine ébaucher la ^peinture : ' Je ne pus fans trembler tracet k nos^ Neveux . Cet effritjt brillant , ce cœw fi gène* reuxy Cette ame qui sU^eve au-deffus d'elle- métne j Pour s^ùuvfir un chemin a la gloire fupréme s Non 3 de tant de vertus le riche ajjor- timenp Ne laiji agir en moi qu'un juflé éton^ ' nement. Fous voyez^ quels efforts un tel Sujet exige : Je trouve a chaque fos prodige fur prodige , Princesse: e^ ne pouvant en foutenir Va/pecf , Je me tais par prudence autant qu^ par rejpeé. y PR EF ACE DE , L'AUTEUR. ^^ L y a peu de Sujets dans THi- "'^ ftoire Roinaine plus connus que celui * d' Arrie & de Pctus-, que j'ai accommodé au Théâ- tre avec plus de fùccès que je n'en efpe^ rois. L'adioa principale à laquelle tou- tes les autres fc rapportent efl: des plus finir pies, & je l'ai choifie ainfi pbur éviter l'inconvénient où tombent la plupart des Auteurs , qui chargeant leurs Pièces de trop d'incidens, ne s'attachent pas beaa- coup à y faire régner les Tentimens, parce que le foin de débrouiller leur intrigue les occupe entièrement. Quoique le Public fe foit déclaré pour ce coup d'eflai^ je ne laiflerai pas de répondre à quelques objo- ôions qui m'ont été faites ,, quand ce ne feroit que pour, juftifier les applaudifle- mens qu'on a prodiguez en ma faveur. ' î"cu Manfieur Bourfault , qui étoit de mes- * T^oyîZ Mutuel Itrrt l. ^pi^r, 14, PREF. DE L'AUTEUR. j^ mes Amis, ayant vu quelques Elégies de ma' façon , qu'il difoit être remplies de penfées 6c de iëntimens ^me perfuada que jç pourrois venir à bout d'un Poëmc Dramatique ,. fi je l'entreprcnois. Il fça- voit d'ailleurs que j'»vois du goût pour le Théâtre , & que j'avois lu avec applica- tion tous les Auteurs qui en ont traité; Dans cette penfée^il me propofaJ le Sujet d'Anîe & de Pctus. C'étoit mp. prendre par mon foible. L'aûion de cette incom* E arable Romaine eft fi gloricuie à nôtre îxe , que je me fentiç portée d'inclina- tion à la mettre dans le plus beau jour qu'il me feroit poflible. J 'acceptai fan» balancer ce Sujet : mais avant que de commencer 5 j'en fis un projet que je fou- rnis à fon jugement. Il le trouva bon, à une chofe près. J'y faifois Arrie & Pe- tus Amans 5 il les vouloit Epoux , com- me ils font dans THiftoire. J'eus beau lui dire que l'amour conjugal. languiroit fur la Scène , & ne feroit pas du goût de bien des gens. 11 ne revint pqint de fon fcntiment, & moi-même, après y avoir ,penfé 5 je fentis bien qu'il avoit raifon , & que THiftoirc feroit trop défigurée* Aiafî je pris le parti de les faire Amans aux trois premiers Ades , & Epoux aux A 4 deux. » PREFACE deux derniers. Un autre Ami, que je coti*- fiiltai ddm le même temps , ne vouloir {>oiût: de Nardfiè. Il difoit que cet Af^ firanchi de Claudius avait été tout^à-fait eontraireà Àgrippine: mais je lui repré- &ntai que félon mon plan, Arrie étant fille de Silanus.marié en fécondes noces avec la mère deMeflaline, Narcifle, qui avoit porté Clgudius à le faire mourir, devoit prendre les intérêts d' Agrippine contre Arrie , d'autant plus que fi cette dernière eût été élevée a l'Empire , elle n^àuroit pas manqué de le perdre pour venger la mort de fon père. Quelque temps après on m'objeâa , que Claudfius n'étoit point caraéterifé , • & qiic je le fai» fois parler >vec* trop d'cfprit pour un homme que PHiftoire repréfentoit coiû* me un imbecille. A cela je répondis, que fon imbécillité venoit plus de fa mauvaifc Cm té que d'un défaut d'efprit. Ce qui paroit fur-tout par le témoignage de Sué- tone 5 qui rapporte que ce Prince s'étoit fort appligué aux Lettres dans fa jeunef^ fe, & avoit compofé plufieurs Hiltoires. Le même Auteur, auflî- bien que Tacite,, le fait outre cela inventeur ae quelques lettres de l'Alphabet , qui furent en ulagc pendant fon règne. A quoi j^a joutai, que je DE L'AUTEUR. 9 je croyols qu'il ctoit du devoir d'un Au- teur de Tragédies de corriger ks mœurs de Tes Héros ^ Se de s'attacher davantage à peindre leur cœur que leur efprit. Outre que fi j'avois fait parler Claudius en Au- pide , tout ce qu'il auroit dit de mauvais leroit retombé fur moi , & que d'ailleurs il ^li afsès bien peint par toutes fes avions, puifqu'il eft la duppe d'Agrippine^ d'Arric^ de Petus, & même de Narciflc: Pour les autres caraftercs, je ne crois pas qu'ils ayent befoin de juftincation. Ilsrac paroifïcnt afsès vrais, hors cdui de Petu5, que j'ai rcâifié,ne voulant point faire un lâche de mon Héros : & c^cft ce qui m'a portée à attribuer à un effet de fon amour la peur ou'il eut véritablement de la more dont fa temme lui montra l'exemple. Voilai fi je. ne.me trompe , les princi- pales difficultés qu'on m'a faites, & aux- quelles j'ai Crû devoir répondre. A l'é- gard du refte, on Ta trouvé aises bon,âc peut-être meilleur que je n*aurois dû le ibuhaiter ^ puifquc certaines gens en ont pris occafion de dire , qu'une femme n'é- toit pas capable de fi bien rcufiir. En vé- rité je ne me ferois jamais imaginée , que ce qui a plû dans mon^ Ouvrage eût dû me nuire, ni qu'on refuiat aux perfonncs de 10 PREFACE de nôtre fexe le mérite de produire dcf bonnes chofes. Je fçai bien qu'on ne pou^ voit mieux louer ma Pie<:e qu'en h trou- vant au-dcflùs de k portée d*ufte femme, Srque cela doirflatter ma vanité. Cepen- dant j'avoue que je n'ai pas été infcnfi- ble à cette injuftice , & que je n'ai pu voir fans uti peu de dépit qu'on ait voulu me ravir le fruit le plus précieux de mon travail. A la vérité je ne doute point, que le peu de capacité que les hommes accordent aux femmes n'ait donné lieu ai| bruit q^ue -quelques uns ont afFeâé de répandre. . Cependant fans chercher des exemples dans l'Antiquité , nôtre Siècle^ a fotirni afsès de Dames fçavadtcs pour détruire cette prévention , & je pourrois en citer une infinité pour -autorifer ce- que j'avance. Mais je.m^ contente de parler ici des excellens Ouvrages eh Pro* (è & en Vers de l'illuftre Mademoifelle de Scuderi , des belles PoëJSes de Mada- me la Comtefle de k Sure , de Madame des Houlieres, & de fa fpirituelle fille, qui marche fi bien ûjr fes traces. Les^ prix d'Académie , qui font pour ainfi di- re devenus l'apanage des Dames depuis que deux de celles que je viens de nom- mer leur, ca ont ouvert la. carrière, fone des. DE L'AUTEUR. u àes preuves incontellables du mérite de nôtre fexe : 8c s'il-faut y ajoiicer quelque chofe'au fujet du Poème Dramatique, les Tragédies de MademoifcUe Bernard ibnt trop récentes pour être efKicées de la mémoire des envieux de nôtre gloire. Ils diront fans doute que nous ne faifons que prêter nôtre nom à tous Jes Ouvra- ges qu'on nous attribue; Mais comment les hommes nous cederoîcnt-ils une gloi- re qui n'efl: pas à nous , puifqu'ils nous diiputent màne celle qut. nous appar- tient ? g NOMS Il NOMS DÉS PERSONNAGES, OU o4CTE UR $ - ET ACTRICES. Claudius, Empereur. Agrippinb, Veuve de Domitius. Petus, fconfiil Romain, Arrie, Fille de Silanus. Narcisse, Affranchi de Claudius. Albin, Confident de Pgtus. Julie, Confidente d'Agrîppine. Flavie, Confidente d'Arrie. Proculus, fécond Capitaine des Gar- des. Gardes. ■ LA SCENE EST À ROME d4m k Fêlais de Clauim^ AR- r M ÀRRIEetPETUS, tragedie, ACTE PREMIER, SCENE PREMIERE. . ■"Agrippine, Jolie. JULIE. Urfk fombre trifteflc obfcurcit vo- tre front ! lyjoû peut venir , Madame , un changement (î prompt > Hier de vôtre' fort vous ctîcz fatis- faîtç. Aujourd'hui [e vous vois interdite ^ inquiète: Auiourd*huf cependant ea vous donnant la main ■Ctaudiu^ à vos pieds met TEmpire Romain. Il vous aime, & fans peine oubliant Meflàh'ne, Szs vcpux les plus ardens font .tous pour Agrfp- pine. / AGRIPPINE. î! cft vrai; de mes jours j'ai cru voir le p^usbcaii, Claudius a m^ pieds, Meffaline au tombeau , A Toiu î4 Arrie & Petûs. ToutfemWoit me flater d'une douce 'efpèrance; Mais d*im fort trop heureux ô trop vaine appa- rence ! _ Mon bonheur va changer , & ce grand change- ment Devient , Tauroîs-tu crû \ l'ouvrage d'un mo- ment. En vain j*entens les voeux d'un Peuple, qui m'a- dore , Au throné des Céfars îe ne fuis pas encore: Et le fort qui m'appelle à ce rang plein d'appas pour me précipiter m'attend au dernier pas. JULIE. Cicll que m'apprenez-vous î AGRIPPINE. Ce n'efl qu'à toi, Julie; Que \t veux découvrir que l'Empereur m'ou*- blîci Qii'une fiere Rivale ôfe me difputcr Ce thjpne où Claudius m'alioit faire monter. ^ JULIE. Madame , à fon amour rendez plus de juftice. AGRIPPINE. Non , ie n'en puis douter : j'ai tout fçu de Nar- cifle. . JULIE. Quoi l Narcîffe .... AGRIPPINE. Il eft moins à l'Empereur qu'à moî* Et pour m'étrc fidelle il lui manque de foi. Mais pourquoi plus long temps te cacher ma RU • vale ? Je fens à ia nommer une horreur fans égale. C'eft Arrie. A ce nom ton efprit eft confus. Fille, tu le fçais bien, du profcrît Silanus » Dont le fang fut verfé par Claudius lui-même. Elle doit Je haïr encor plus qu'il ne l'aime. Maïs Acte I. Scène L ry Mûis l'amour , de nos cœurs difpofant à Ton gré, Rejoint ce que la haine a le plus Téparé. JULIE. Claudîus aime en vain 3 ne craignez pas , Ma^- dame> CJue la fupcrbc Arrîe approuve cette fl^immej lu que loin de combattre un odieux Vainqueitr, Aux dcpens de Ton fang elle donne Ton cœur. AGRIPPINE. Ahî que tu connois peu de quel prix eflTEmpire, Quand il nous cfl: offert par un cœur qui foopircf La Nature pour lors nous parle vainement. L% fiere ambition parle bien autrement Du rang qu*ellc- promet on ne peut fe défendre ; £t c*eQ la feule voix qu^un grand co^r doit eiT. tendre. iCïais , (î jufqu'à ce ran-g Arrîe oTe monter , Qi\*clle fçache à quel prix elle doit r.ichetcr- Je la perdrai > Julie , Se l'Empereur lui me me Ne l'arrachera pas à ma fureur extrême. Je veux bien cependant fufpendie mon courroux,. £t loi cacher le bras d*o4i partiront les coups : Ma puiflance en ces lieux ed encore iuccrc.nrre , £t je dois y montrer plus d'amour que de liai ne. Mais je vois l'Empefeur ^ cachons nos fentimens. ACTE PREMIER, SCENE SECONDE. Claudîus, Agrippine, Julie., - Narcisse. J AGRIPPINE. E ne puis vous marquer par trop d'empreflc- men« A 2. Com* j6 Aurie & pEirus« Combien en ce grand iour y où votre amour pircr; îe vois avec le mien mille cœurs fbupirer , Et Rome offre à mes yeux un hommage fincere, Lorfqu'clle adore en vous Germanicus mon fre- Mais d'un dedin fl beau quelques mutins jaloux Eloignent le moment qui doit m'unir à vous. . Deux d'entre eux arrêtez par les foins de Nar- cîffe Découvriront leur Chef à l'afpeft K'avcz-vous plus pour moi ces tendres fcntt- mens» Quî rcpondofent il bien a mes empre(îèmens > Quoi ! le moindre péril Vous allarme , vous glace,. £t mVcarte du throne où vôtre amour me place ï Ce n'eft pas toutefois que ce rang glorieux De l'éclat qui le fuit cblouïfle mes yeux 5 JLa grandeur n^eft fouvenc qu'un pompeux eft clavage, Kegner fur un coeur tendre c(l un plus doux par« tage. C*eft le fetiî où j'afpîres & vous f^aveï , Seigneur, Qiie j^aime Claudius , & non pas TEmpereur* CLAUDIUS. J'aîtne ces fentîmensr mais permetteTB, Madame ^ Queiepuifleàmon tour répondre à vôtre flamme.. Un amour iî parfait pînt à tant de vertus ' Mérite l'Empereur, & non pas Claudius. A des traits ennemis ma puiâance cù. en bute. Dois-i€ vous élever, Ibrfque je crains ma chute? £t de mes tendres foins n*aurai-}e d'iautre fruit. Que de voir mon ouvrage en un feuî jour dé- truit } Pour vous mettre à î'abtî d'un fi trifte naufrage. Il faut que des mutins je diflfipe l'orage , Et qu'appaifant les fîots que. l'on vient d ^exciter 3'affermiflè le throne où je vous fais monter. AGRIPPINE. C'cfl donc à tort, Seigneur, que je vUiw de me plaindre ; ' « Mais quand on aime bien ,, oir trouve toiït à craindre. Cftn eft fait, je me rens enfîn , fit vôtre" amonr ]^an« mesteadres frayeurs me ralTùre e» «c jjooav A 5 ^ 1*3 AvLXLTE Se Petus\ Allez ) U par les foins du fîdelle Narcifle De tous mes ennemis confondez Tinjudrce. Jaloux dfe mon bonheur ils n'en veulent qu^SL mot. On cherche à m'arracher k don de votre foi. Ne perdez point de temps. Je cours à vôtre exemple Far des vœux redoublez demander dans lê Temple > Que le Ciel détournant un coup dont je frémis » Ybus fauve à vôtre tour de tous. vos ennemis. ACTE PREMIER,. SCENE TROISIEME. - ClaudiuS) Narcisse. claudiits. DE tous mes ennemis^ je ne crains qu'elle^ même, ^ ^ Narcifle, & je m'attens à fa fureur extrcme , Si- tôt qu'elle apprendra qu'une nouvelle ardeur Lui fait perdre à la fois & TEmpire de mon coeur. Ve ne me âace point; Je connois Agrippine. Elle n'en veut qu'au rang, que ma main lui def-^ tîne , Et>. quand je lui ravis ce qui flate fes voeux^ j€ pr^cvois pour Ariie un cclat dangereux. NARCISSE. Seigneur > je vous l'ayouë , Agrippine efl à craindre,, ît fon cœur irrite ne pourra fe contraindre. Germanicus fon père etoit cher aux Romains;. Et je pouvoir fuprcme eut^aflc dans k% mains» Sî AC T U I. s CBN B. III. I,a Sî de Tes ennemis les fureurs obftinées "N'eu fient par le poîfon trahi Tes dcftînces. Qn ne fçauroit > Seigneur > fî piis du premier rang Etouffer un defir qu'âutorife le fiing. Pour la feule grandeur Agrîppine ioupire. Vous-mcmc vous alliez Tclevcr à l'Empire.. Cet Empire promis eft devenu fon bien. Pour fe le-confcrver elle n'oublira rien; B'aiikurs quand vôtre ccsur pour Arrie efl: fe»^ fiblc. Croyez- vous que le (îen ne foît pas inflexible î. Vos ordres a (on père ont fait perdre le jour. Et fon reiTentiment s*oppofe à votre amour« CLAUDIUS. Narcîffèï je fçai trop que la fevere Arrie Croira par mon hymen voir fa gloire flétrie ^ Et que le fang d'un père immole par mes loix Eft contre mon amour une trop forte voix. 11 me faut furmonter un invincible obftacle. "Mais un Empire offert peut faire ce miracle i. • Et i'efpere en ce jour aflurcr mon- repos. Toi, va des Conjurez découvrir les complots; Pour cpnnoître leurs Cliefs & punir leur audace» Employé en mcme temps & promefle & menace,. D'Agrippine fur-tout obferve tous les pas. Je vai trouver Arrie, & je ne doute p.as Que fon amo • . • « • NARCISSE. ' Seigneur , je la vois qui s*avancfi.^ CLAUDIUS. Va, cours, fais cclatcv toiizclcr 5c ta prudenco. ft 4 ACTE 20 Arrie & Petvs. ACTE PREMIER, SCENE ^AtRlEME. Claudius, Arrie. I CLAUDIUS , fuyant qu^*^rTitj>eut ftrettrepi D'Où vîenr qu*en me voyant vous fuy^x de cts lieux V . Quoi X voulez-vous toujours vous cacher à nos^ yeux, Madame, dt toute entière à vôtre mquietude Au milieu de ma Cour chercher la fblitude \ ARRIE. Seigneur , dans îes malheurs où mes jours font réduits > C*eft à îa fblitude à cadier mes ennuis: Etfur-toutdansun jour où vôtre hymen Vapprête*^ Ma douleur importune en troubleroit la fcce. CLAUDIUS. Cette fête , fans vous > feroît trille pour moi. Je ne puis être heureux qu'autant que je yom voi. Ce difcours vous furprend $ 5c je fçai bien ,Uay dame. Que , Ç\ fur vôtre cœur il faut régler mon ame> le voyant tous îes jours dans îa haine affermi. Je dois n'^avoir pour vous que des yeux d'en- nemi. Mais, nwîgré cette toi que votre coeur m^împoft» Un deftin plus puiflant autrement en difpofes £t lorfqu'à vous haïr il prétend m*ânimer . Je ÇtM trop que le mien ne peut que vous aimer» ARrKlE. Woi/ CLACJ* Acte I. Scène IV. 21 CLAUDIUS. AK l ncm'oppofez point mes feux pour Agrîppinc^ Je retire une main que l'amour vous dtftine, E,t. ï'ignorois encor le pouvoir de vos yeux^ Lorique je lui promis un throne glorieux., C*eft à vous d'y monter. Régnez , régnez , Ma- dame* •Régnez fur les Romains ainfi que fur mon ame. S* il étoit ici-bas un rang plus clevé, L^es Dieux & mon amour vous Tauroient refervc. Kf ais enfin à vos pieds je mets la terre & Tonde. 'L'Epoux que je vous offre eft le Maître du monde ; £t quelque gran^ qu'il foit , vous voyez toute-» fois Que ce Maître du monde eft fournis i vos loix. ARRIE Seigneur , de quelque éclat que vôtfe amour me flate 9 X'excès de vos bontez ne feroît qu^une ingrates Retenez vos préfens pour pcempter mon cœur D*ctre fi peu fenfible au choix d'un Empereur. I>ans Tétac où je CuHj à moi-mSme contraire. Je hais tout \ je fuis tout , )ufqu*au jour qui m*é* claire. Agrîppine à vos vœux répondra mieux que moi: Rendez lui votre cœur, gardez lui vôtre foi* Je vous Tai déjà dit, j'aime la folitude: J'en ai fait dans mes maïuc une douce habitude. Helas l ne m'otez pas à force de m*aimer le feul bien qui me relie , ôc qui peut m« char« mer. CLAUDIUS. £t vous par un refus à mon efpoîr funefte Ne m'ôtez pas auflî le feul bien qui me refteJ ' Non ) ^e ne mets le prix de TEmpire Romain ' Qu'à la feule douceur de vious donner la main. Confentez y , Madame , ôç, d'un cœur qui vous aime r Son; iz ARniE & Petus. Songez que le deftîn dépend tout de vous-mêiTie-I ARRIE. Quoi l vous m*aîmez , Seigneur % & voulez ce* pendant Attirer fur ma tête un ornge éclatant ) Faut-il, fi je péris > que vôtre amour Pardonne ?* Et que pour m'immoler vôtre main me couron- ne? Car je ne fçaî que trop qu'un cœur amtîtieux S*âpproche de la foudre en s'a ppro chant des Dieux» Des coups de la Fortune à mes dépens înftruîte Je fçai tous les malheurs qu'elle traîne à fa fuite ^ £t pour me difpenfer d*un inmile Co'm, L'exemple en eft chès moi « fins le chercher plus loin, CLAUDIUS. Oubliez des malhetirs dont la» fîn eft fi belle t £t ne fongez qu'au throne où mon choix vou$ appelle. ARRIE. Heureux qui fuît l'orage & ie tfent dans le portl DeStîani|s mon père envifageant Te fort Je le vois s'allier au fang de Meflaline. £n s*approchant du throne il court à (a ruine» lî fe creufe lui-même un précipice affreux. Un rang moins élevé l'eut rendu plus heureux; Le même fort m'attend i votre amour me Tapprctc* Souffrez qu'à ce péril je dérobe ma tête. Je connois Agrîppine, & toute fa fureur. J^en prévois des effets qui me glacent d'horreut*: Et, iorfque vous m'offrez la puiffance ftjpréme. Je ne dois pas me perdre & vous perdre Vous- même. CLAUDIUS. Je crains peu ce perîl , & feul Maître en ces lieuic Au-delTus de mon fort)e ne vois que Icls Dieux. Acte I. Scène IV. 2j Mais en vain je m'attache à raflïïrcr vôtre amc; Un obftacle plus fort defcrpere ma flamme. Et quand vous rejettez & TEmpire, & ma foî, 3e lis dans vos refus vôtre hafne pour moi. Je vois de mon ardeur quel prix je dois attendre. Vous ne me répondez que pour vous en défendre, ÎSt vous cheriflez trop un trîfte fouvenir. ARRIE. Je fais ce que je puis. Seigneur, pour le bannir*' CLAUDIUS. Vous oublîrîez fans peine une pareille ofFenfe , Si vous laifHez agir votre reconnoiflànce. ARRIE. Ce grand effort , Seigneur , n'eu: pas en mon pouvoir : Et dans mon trifte cœur tout cède à mon devoir. CLAUDIUS. Quel que foie ce devoir , il y prend trop d^empire* ARRIE. Qael que foît ce devoir , là vertu me l'inspire. CLAUDIUS. J'entrevois tous les foins qui vous font infpirez. Vous en cachez encor plus que vous n*en mon- trez. ARRIE. Hc bien ! puîfqu'il le faut , je v.ai ne vous rîea taire. Sous un fer meurtrier j'ai vu tomber mon père. Vous le fçavez. Seigneur, & et coup inhumain Par un injufte arrêt partit de vôtre main. Quoi ! je pourrois encor , peu fcnfîble à ma ^ gloire , ïletrir mes trîftes jours d'une tache fî noire , Et fouffrir que la main qui Ta mis au tombeau D'un hymen fi coupable allumât le flambleau l J'irois dans les enfers faire rougir fon ombre i £t de fes aflàillns i'augmenterois le nombre \ • ' Haï X4 Arrïe & Petits. Ha l Seigneur ^ youlez-yous qu'après {on trifie fort Vnt féconde fois je lui donne la mort > Quelle funeôe image à mes yeux fe prcfente ! Souffrez dans mes malheurs que je fois innocen*- Et qu'au moins par les Dieux mon cœur perfecuté Eprouve leur courroux fans l'avoir rnefitc. CL AUDI US. Si Ton facrifia Silanus vôtre père , Pour affôrer mes jours fa mor^ fut néceflàîre.* On doit tout redouter d*un Sujet trop putflànt* Et dés qu'il eft fufpeA, il n'eft plus innocent* Le poids do fcs grandeurs l'entraîne au précipice.^ Mais je veux qu^un arrêt dîcié par Tinmi^ice Ait frappé Silanns d'un coup trop inhumain i Puis- je mieux le venger qu'en yous donnant la mainK Quel triomphe pour vous.î une éternelle chaîne Vous fera fur mon cœur régner en Souveraine. . Cette ma,în dont le coup vous force à foupircr A caufc vos malheurs , ôc veut les reparer» Cette main d'un profcrit relevant I^amille Mît le père au tombeau, place au.throne la fille: £t cette main enfin vous élevé à un rang Qu'on a cent fois payé du plus pur de fon fang, Mais je vous montre en vain l'éclat qui Tenvi* ronne. Ce rang vous fait horreur , lorfque je vous le donne. Je ne dis plus qu'un mot. Vous fçavez mon amour, £t je ne vois que trop vôtre haine à mon tour. Je vous parle en Amant s mais vous pourrion peut-être Me contraindre i la fin à vous parler en Maître, Eu Maître, ou de l'Amam^c'efl; à vousdechoifir. AcTB T. Scenb V. 2f 'Je voui laîflc. Madame, y rêver à loiCr, ■ — I ACTE PREMIER, SCENE CINQUIEME. M. AURÎE feiUt. On choix cft déjà fait. Le plus trîfte efcla^ £ft moins affreux pour moi qu'un hymen qui m'ouà-age. Cruel, règne en Tyran, appefantî mes fers; Mais crains les^uftes Dieux vengeurs de IHinivers. Avant ht fin du jour pattens de leur juftice Aux Mânes de mon père un fanglant facrifice. Cherc Ombre , qui m^entens du fejour téné- breux , "Soutiensf par ton courroux ce deflem généreux: Et , lorfque tant de bras s*arment. pour u ven- geance. Avec eux , s'il fe peut, frappe d'intelligence.- Dans Tctat o« je fuis Je n^ai plus d'autre efpoir. Ton fang , )e m'en f^uviens , me traça mon de- voir. Contre ton aflàflin l'entens fa voix qui crie 5 î^âte toi d'y répondre, infortunée Arrîe. Allons , cherchons Petns , qu*il nous prête fa main; Et qu'il venge enConfultôut l'Empire Romain, Allons lui découvrir un projet qu'il ignore. J'ai fçû le lui cacher, je le feroîs encore ^^ ^ais dans ce trifte jour je dois mieux le fervîr. 11 s'agît de fon bien , qu'on cherche à lui ravir^ £t nous devons tous deux didiper cet orage, Ou périr ^ s'il le faut, par un même naufrage. ê AC- 2<$ Arrie & Pbtvs. ACTE SECOND, S-CENE PREMIERE. Arrie, Flavie. ARRIE. ENfîn voîcî le jour (î long tçnjps attendu^ Où le calme à mon coeur devroit être reil« duj Cependant tout m*allarme » & tu U vois , FU« vîcj Ce jour doit décider du refte de ma vie ) Il rend mon tride cœur toujours plus agite, £t ;e le crains autant que je Tai fouhaicé. FLAVIE. Rejeuez loin de vous ces injuftes allarmes ^ On va répandre un fang qui doit tarir vos laTi mes. En de trop (ures maîns vôtre fort eft remis. '^ Le T^ran périra } Petus vous l'a promis. Et pour combltr vos vœux, ce jour qui nous éclaire . Doit venger à la fois & Rome , & vôtre père. ARRIE. Il eft vrai^ j'ai remis en de fîdelles maîns La vengeance d'un père, & celle des Romains. Petus pour me venger mettra tout en ufage. Oui y j'en ai pour garents fa flamme & foa courage. Mais Acte II. Scenb L 27 Maïs que l'acheté cher Ton funefteTecours , Qpand je fonge au péril où j'expofe Tes tours 1 Père, Rome , tendreile , honneur , haine > ven- geance , Qui pour me déchirer êtes d'inteH!|cncre , Pourquoi pareagez-vous ce cœur infortuné? A des maux trop légers ctoit-il condamne ? I-e fang de Sihnus verfé par un perfide N*armc-t'il pas afscs là fureur qui me guide ? Ai^je befbm qu*on m'aide \ Et taut-il en ce jour Dans un projet de haine întérefTer Tamour ^ Car enfin (î Pctus fert ma jufte colcre,. Tu vois à quoi j*expofe une tête (î chère. J*aim« autant que je hais,- & ne puis en ce jour Suivre mon fier devoir , fans trahir mon amour. Le fang qui va couler, s*il doit tarir mes larmes. Doit aum me caufcr de mortelles alîarmes. £t j*ai lieu de trembler , quand je touche au ma- ment 9 Qui doit venger mon père , ou perdre mo» i\maac. TLAVIE. Efperex mieux. Madame 3 éloignez une image. Qui couvre un jour Ci beau d'un fî fombrenuage^ Et puifque votre caufe eft la caufe des Dieux , Songez que vos foupçons leur font injurieux. Ils n*ont que trop long temps foufFert l'a tyrannie, Toujours plus infblento, & toujours impunie. S'ils font juftes, fur-tout ils doivent leur fecours A qui venge la mort de l'auteur de fes jours. ARRIE. Des crimes des Tyrans le Ciel fcmble comptice-r 11 oublie ou du moins il fufpend fa jui^îce. Mille autres avant moi > qu'il n'ofa protéger , Avoiçnt & leur patrie & leur père à venger. Mais j'aurois moins recours à fa bonté fuprcme ^ Si je a'avois à craindre ici que pour m^i-même. B a Qu'ai- 28 Arrib & Petite. Qu'ai- je fait! fi ûion faftg me demande Qft yeii^ gCUT , Pourquoi le fatisfaire aux dcpens de mon cœur î £t fuivant en aveugle un delefpoir fîmefte Payer ce que je perds de tout ce qui me refte l Kon je ne puis^ Plavie, y fonser lans effroi. ,K évoquons au plutôt cette barbare loi. Va } cours , dis à Petus que je fuis fatisfaite. Que ie veux bien laifler ma vengeance imparfaite^. Que jVpargne un Tyran» & qu'en ce trifte jour }e furmonte la haine en faveur de Tamour. FLAVIÊ. Cette pitié tar4ive eft un peu dangereufe. Ah! Madame, eft-îl temps d'être fi genereofe^ £t, fi Petus recule après le premier pas» Au-lieu de le fauver ne le perd ez-vous pas) D'ailleurs de Claudius oubliez^vous la flamme^' Vous fçavez quelles loîx il preicrie ^ votire ame. *■ S'il ne meurt au)ourd'hut , vous le voyez demaîi^ Voufi contcalndre en Tyran à iui donner la mai». ARRIE. Qui l moi l i'épouferois radàOin de mon père ! Ma maîn feroit le prix. • • • Kon en vain il TeA père. Je la lui donnerois pour -luî percer le flanc > £t pour la retirer fumante de fim fàng. ^ N'en délibérons plus . mon cœur fe mon amouf » laiffè agir ma fureur, ^a coupable pîtic me fait frémir d'horreur. D'^un père maiOacrc |*entens le fang qui crie > Et ne récomer pas c*efl trop de barbarie t Oui, Mânes gemifiàns» vous ferez fatisfaîts, Je ne vois plus qui )"aime en voyant qui je hats. Pourfiiivons ^ c^eft en vain que mon cœur en murmure* L'amour doic f cfpeâer la voix de h namre; Mais y Acrrlf. ScuKE lï. ip Maïs pappcrçoîs Petus. Laîflc nous un moment, £t que perfonne n'entre en cet appartement. ACTE SECOND, SCENE SECONDE. » Petus , Arrie. ARRIE. H£ bien! Petus«, le Ciel nous fera-M'l propice ^ Eft'il temps à la fin que le Tyran periÂè \ PETUS. N'en doute V point , Madame , il ne peut échapper. J*àî laifTé^nos amis qui brûlent de frapper; £t demain au plus tard l'ardeur qui les animé fait tomber à vos pieds cette grande viâîme. Avec Vinicîen mille autres font tous prêts: Scribônieh Iui«même eft dans nos intérêts : Suivi de Ton armée il vient de Palmatie » 11 void à chaque pas fa puîflànce groffie « £t pour perdre ua Tyran ^ 6c pour venger l'Etat Il va voir dans Ton camp entrer tout le Sénat. Il n'êft pas loin de Rome. Un Affranchi fîdelle Vient de nous annoncer cette heureufe nouvelle. Son approche imprévue a troublé l'Empereur , Et inique dans fa garde a porté la terreur. Enfin la foudre eft piifite à tomber fur fa t(te. Il n'ofe dans ces lieux attendre la tempête. Demain' il doit partir ^ conduifantTur les pas De nouveaux ennemis « qu'il ne foupçonne pas. Nous le fuivons > Madame , & le Ciel qui nous aime l^crmet qu*entre nos mains il fe livre lui-même. ARRIE. Les Dieux }ufqu*à la fin puifiTcnt-ils nous aimev ! B 3 l' E- jo Arrib & Petits, PETUS. Quand tout flate nos voeux ,. qui peut vous allaiv mer ? ARRIE. Ces Dieux, ces mêmes Dieux > dont laiureur nous âate i Ces Dieux ^ dont Tinjudlce à tout moment éclate^ Qui cent fois ont trahi nos amis > nos parens » _ Et qui font devenus protedeurs des Tyrans. Pardonnez , cher Petus , cette frayeur fecrette ,' A i*afpeâ du péril où mon^mour vous jette. Je verrois éclater Torage fans efiroi, S*il cpargnoit vos jours ^&n'accabloit que moL Mais je ne puis le voir fans une horreur extrême S*il faut en periilànt voir périr ce que i*aime. PETUS. Ahl Madame, c*eft trop de bontez en. un jour* Puis-je par tout mon fang répondre à tant d*a^ mour> Après un fort fi beau c*eft trop peu fi* j*expire. le vous vois pour moi feul renoncer à i*£mpîre: Et pour me coiiferver vos fîdelles ardeurs , Mon amour yous tient lieu de toutes les gran- deurs. Vous me donnez moyen dans ma noble- colère D*affranchir mon pays en vengeant vôtre père: Yous m'ouvrez à la gloire un chemin ou je cours ; Et pour dire encor plus vous tremblez pour mes JOIH'S. De mon bonheur fupreme ô marques trop cer« taines ! He ! qae ne dois-fe pas à vos loi» fouveraines ? Rien ne doit m'arrct^r , & mon fort eft trop doux. Quand i*expofc ma vie & pour Rome , & pour vous, AR^ ACÏE II. SCEKE IL jr ARRIE. Je n'attendofs pas moins de ce cœur magnanime» Que tant d*amour enflamme , & tant de gloire anime ; Niais lorfque vous bravez un fort plein de ri- gueur , Si je tremble pour vous , eft*ce trop pour mon coeur > Helas i que ne me fuis-je épargné ces allarmes! Je fçai que pour Petus le péril a dés charmes^ £t que^lQrfqu^à la gloire on lui fraye un chemin^ l.a mort n*ctonne pas ce cœur vraiment Romain. ÈAsLîs, quand mon intérêt you3 arme> & vous ex- pofe , Vous ne f^urièï périr que Je ntn fois la caufê. 3e vous dirai pourtant^ & vous Tavez pu voir. Que mon amour m*y porte autant que mon de- voir. D'un illuftre corn jlot }*ai fçû faire un myfterc , Tant qu'il ne s'cft agi que de venger mon père.' Mais t&'il temps enna de vous deguifer rien , Quand je vois qu'un barbare en veut ^ vôtre bien, £t qu'il ofe employer fon injufle puiflànce Contre un nœud que forma l'auteur de ma naiC- fance î Oui )e fuis vôtre bien ; mon devoir eft pour vous, Silanus expirant vous nomma mon époux. Il remit à vos foins (a déplorable fille. Il vous fit en tombant l'appui de fa famille, £t fa mort me livrant à d'éternels malheurs Ide laîllà votre main pour eifuyer mes pleurs* Cependant un Tyran , un cruel que J'abhorre , Du feul de tous mes biens veut me priver encore ^ £t d'un hymen (r faint éteignant le flambeau Il pourfuit Silanus jufque dans le tombeau. Yengeon» nous, prévenons fon attentat barbare»' . Petus, ne foufFrous pas enfin qu'il nous fépare : B 4 Mais ^z Arrie ôc Petits. lAMSi au plus trifte fort lorfque vous m'ârrachèz. Songez biea qu*à vos jours les mieûs font atta^^ chez; £t qu*en ce grand péril fi vous enflez de vivre» Le devoir & ràmour m'ordonnent de vous fui* vre, PETUS. Oui 4 je &*que mon fier vaitV' queur Me trouve tous les jours au fond de vôtre cœur* A C TE SE G OND^/ SCENE TROISIEME. . Petus, Arrie, Flavïe; PLAVIE» 1^ T Adame» TEmpereur vient ici vous ftrpren-^ ARRIE. OCiel l adieu» Petus , aHez (ans plus attendre^ Et pour rendre le calme à mes fens aDarmez, Songez que je vous aime autant que nous m'a»- mez.. AC- Acte II. Sce'nb IV. J^J: A CT E S E C O N D^ SCENE ^ATRIEME. ClâUDIUS) A1IRXE9 Flâvie. CLAUBÏUS. VOustrîomphtz, Madame i Se je ne puis yonr taîre, Que du Ciel cdhtre moi yons armez la coîere. Oui , le Ciel favorable à vx>s vccux cmprcflex Y eût payer de mon fang les pleurs que vous ver- fez. Scrtbonîen conspire , 5c ce Sujet rebtlfc K«' trahit fbn devoir que pour vôtre querelle.* St% coupables fecrets ^ufqu'à mot font venus i 3^tt Vient 4 c*èft pont venger îâ raoft d« Sîlaniw» Maïs, lorsque contre moi ce perfide confpire^ Quand il vent m*arracher & fa vie 5c TEmpire/ Armerez- vous encor toute vôtre rigueur IMn verfez plus , Madame > 5c je ne crains plus rien « £t je vois à mes pieds tomber Scribonien. 94 Arrïe & Petui. Ceft envâîn au*il m*apprcte un fùnefte nâufragje. Un mot de votre bouche appaîfera l*orage , £t fur le throoe eafin vous n'ayez qu'à monter Pour ôter tout prétexte à m'en précipiter. A mes judes iléflrs rendez vous, belle Arrîe. Si c*eft trop peu de moi , tout TEtat vous en prie, ARRIE. Ferîfle mille fois tout TEmpire Romain l S'il ne faut le fauver qu^en vous donnant la maia ! Je détcfte un remède ou tant d'horreur préfide. >la pitié pour l'Etat feroit un parricide; " Et j'aime mieux la mort que le fuprcme rang^ S'il faut pour y monter trahir mon propre fang« CLAUDIUS. Ah ! c'en eft trop > M^adame , & ma juftc colère Doit fucceder aux foins que je prens pour vous plaire. Quoi l Rome a vos genoux avec vôtre Empereur Loin de vous attendrir redouble vôtre horreur l He bien I en fuppliant puifqu'en vain je deman* de,. Je vois trop qu'il eSt temps enfin que je commao^ de. Ceft à moi de fauver tout l'Empire Romain; Madame » à m'époufer foyez prête demain. • AIGRIE. Quoi/ jufque fur mon cœur porter la tyrannie t CLAUDIUS. .^ J'ai laîfle trop long temps vôtre haine impunie^ Mais que nous veut Narciflè i AC Acte IL Sce«e V. jj ACTE SECOND, SCENE CINQUIEME/ Cjlaudius, ârrie, Narcisse. CLAUIMUS. A S-tu fait ton devoir > NARCISSE. f e viens de découvrir Tatitentat le plus noîr , Seigneur , nos prifonniers ont rompu le iilence. Ils n'ont pu des tourmens braver la violence. Tons deux ils ont pour Chef nommé Vînicien. C'eft lui qui contre vous arme Scribonien. CLAUDIUS. Le traître ! il fentira le poids de ma vengeance» NARCISSE. Déjà fa propre main a puni fon ofFenfc. CLAUDIUS. Qui font les Conjurez > NARCISSE. Dans cet affiiflinat J Seigneur , on voîd tremper prefquc tout le Sénat. Alais Arrie un peu mieux en doit être informée» CLAUDIUS. pieux l xju'cft-ce'quc )'cntens \ Arrie l NARCISSE. ^ On Ta nommée. ARRIE àfAtt. Je&is traliîe > ô Ciel i CLAUDIUS. Je ne m'étonne plus^ Si je A>i i^ûr former que des vœux fuperflusj jif . AimiB & Petits. ^i mon Empire ofFcrt n'a pu vouS" fatîtfalre J . Vous VMtndltz iàns doute i 6c d*uiie maîa plia chère. AKRIE. tOttOil Seigtteur. CLAUDIUS. 11 fufiït ; maïs f6 me trompe Imchi •Ou vous verrez couler fon fang au-Keu du mie». Pour venger Silanus Scribonien confpîre $ X/e traître vous deftine êc ma tête , & t*£mpxre.| Et )e ne doute plus enfin que vôtre main :Ke fok le digf^c prix de ce coup inhumain. Ingrate , je rendols ce prcfent légitime i Mais vous n*èn vcAilea point > s*il ut vous coûte un crime: £t ce barbare cœur ie mon fang altéré Veut qu'au throne ma mort lui lerve de degrc* Ah ! je me vengerai d'un complot il perfide. ARRIE. Et.pet^es-ta« T^ran, que la mortmUntimide^ <}rois-tu que ta menace ait droit de m'^arracber Des plaintes qu*à mon xœur ^oa puiiHG; repro? cher> Si je me plains ici des Dieux qui m'huât trahie, C*eft de voir queitta mort doive afllirerta viei Mais que dis^^e l jifiurer ? Non > ne t'en fiate pas. Mon fang contre ta tête armera mille bras. Ainii tu ne fçaurois afacs tôt le répandre. Ordonne mon trépas. Adieu , )« vai l'attendre* CILAUDIUS. •. Cardes» qu*on rn^en réponde. O Cieh quelle ftH reuri NARCISSE Voyez la déformais comme un objet d^horrenr* CLAUDIUa Ahi Narciflej crois^u que Ton pmfle fans peine l'aiTor dans un mQiSQftt de l'aoïour i la haine > NAR* Acte II. Scehe VI. 37 NARCISSE £Ue vous haie , Seigneur. CLAUDIUS. Et je Taîme toujours. NARCISSE. Qu'un gcttercux dcpît vienne à vôtre fccours. •CLAUDIUS. Ouï, }e dois me venger, & j'y fuis prêt, Narcîf- fe. Mais pour la mieux punir prolongeons fon fup- plice. Qu'elle vive , 6c qu'elle ^ait toujours devant les yeux Un amour importun, un Amant odieux. C'eft le feul châtiment que mon coeur lui deftî- ne. ' NARCISSE. Modérez vos' trâAfports; j'ap|>er(ois Agrippîne. ACTE SECOND, ; SCENE SIXIEME. Claudius, Agrippîne, Nar- cisse , Flavie. CLAUDIUS.^ MAdame , fçavez-vous quelle main me tra- hit? • ^ ' AGRIPPINE. Oui, Seigneur, je fçai tout; on me l'a dcja dh. Cependant l'attentat ne fçauroit me furprendre. fille de Silanu$ , qu'en deyiez-vous attendre ^ C La )S Arrie & Petus. La haine de Ton père a pafTé dans (on cœtir^' £t lui hit partager Ton crime ôc (a furear. Perdez cette coupablej & que vôtre judice A de mcmes forfaits donne même (upplice. CLAUDIUS. Sufpendons les effets d*un (î jufte tranfport. Arrie eft criminelle • elle eft digne de mort. Mais je dois , puIfquUci tout confpire à ma per^ te. Employer Partifice, & non la force ouverte. Si j'éclatois^ Madame^ on pourroit m*accabler« AGRIPPINE. Aînfi donc les mutins vous font diéja trembler > Mais , lorfqu*il faut punir , fonger à feire gracé> C*e(l , loin de Tappaifer , ranimer leur audace. Puifqu'un fang malheureux vous arme contre lui» Montrez qu*il fût coupable , Se qu*U Teft aujour* d'hui. La révolte , Seigneur , eft en droit de tout faire > Si vous n*ofez livrer la fille après le père, CLAUDIUS. Hé bien ! puifque fon crime e(^un crime d*£tat« Il faut pour en juger alTembler le Sénat. AGRIPPINE. C*eft mettre la coupable à couvert du fupplîcc^ Que lui faire trouver fon Juge en fon complice* Ignorez- vous , Seigneur > quels font vos enne- mis > CLA.UDIUS. Je fçai qu'en certains temps on fe croid tout per* misj Et qu'en ce grand péril il n'Importe de feindre » Pour forcer a m'aimer qui ccfTe de me craindre. AGRIPPINE. £ft-ce là le chemin que vos A yeux ont pris? L'amour hors de failon degencre en mépris. En* Acte IL Sckke Vil. ^9 EsTcrs fes Empereurs Rome toujours ingrate N*a jamais plus d*orgueuiI qu'au moment qu'on la flate. ' CLAUDIUS. On la fait encor moins rentrer dans Con devoir ^ Lorfque trop de rigueur la met au deferpoîr. AGRIPPINE. Maïs lorfque vos bontez éclatent pour Arrîc » Cefllèra^^elIe enfin d'ctre vôtre ennemie > CLAUDIUS. I;e temps qui détruit tout peut vaincre d fierté, AGRIPPINE. Le temps lui donnera plus de témérité, CLAUDIUS. ^ 17oiis verrons (î Ton coeur fera toujours rebelle, £t je va! fur ce point m*cclaircir avec elle. A C TE SECOND, SCENE SEPTIEME, AGRIPPINE fi»lt. • VA lui faire valoir ce triomphe odieinr , Va y ne lui cache point le pouvoir de (es yeux. Montre lui, s*il le faut» la honte d*Aerippiae: Mais en la protégeant tremble pour & ruine. Et fçache que ma main, que guide ma fureur , .Trouvera mieux que toi le chemin do fon cœur» th d0 fécond ^Ctt. C % AC 40 / ÂKHiv & Petus: ACTE TROISIEME, SCENE PREMIERE.^ Petus, Albin. ALBIN. OIT . courez-vous > Seigneur \ Quoi ! feul &; fans dcfenfe Vous ofez de Ccfar défier la puiffince > ^uc venez-vous. chercher dans ces lieux jennc- mis ? De grâce « fauvez vou^, ^nd il vous A p«r- ' mis,' PETUS. Non , hé croî pas , Albin , que fe coure à ma perte, La conjuration en vain eft ^découverte. Je ne fuis point' nommé 5 mais quand même en ces'licux . • . ' • f Le plus cruel trépas s*pfFrîroit à mes yeux , [ . ^le focrifîrois touf pour fauver ce que f'aime i Et j'y veux employer Agrippine* elle-même. ALBIN. Agrippine! Seigneur. PETUS. Son cœur ambitieux N'afpire qu'à monter au rang de Ç^s Ayeux; Et je t'ai déjà dit qu'Arric eft fa Rivale. - Il V Acte III. Sceki: II. 41 11 lui faut éloigner cette be^imé fatale. Son intérêt le veut » 3c c^fl fa propre niaîit Qui nous doit de^la fuite applanir fe chemin. ALBIN. Vous exigez beaucoup de cette humeur altiere $ Pour defcendre fi bas Agrîppinc eft trop fiere. » Eloigner ia Rivale en ce preflàat danger « C*eft montrer qu^on la craint ^ $c non la prot^er. Mais vous-même craignez d'attirer fa vengeance. Quand vous ofez d'Arrieembraffi^ ia jefenfe. .PETQS. Qttoiqu^il m*en coûte, Albin, je dpis la fecourir^ £t je viens en ces lieux la fauver , ou périr. Heureux de partager le fort qu^on lui deftine l Ke jne réplique plus. Mais je vois Agrippine. ACTE TROISIEME, SCENE SECONDE. Agrippine, Petus, Albin» Julie. J AGRIPPINIE. E rens grâces au Ciel qui vous conduit vçrs mof, PetuB^ pour TEmpeiFeur fe connois vôtre foi 5 Kr Vous voye« quel péril a menacé fa tête. Les Dieux ont détourné Téclat de ta tempête , Et le foin que leur main prend de le protéger Montre avec quelle ardeur Rome le doit venger. Vous con(K>i0ez le crime 1 ordonnez desfirj^pîiees - PunifTez les auteurs, pourfuivez les complices: Mais fonge» bien qu'Arrie eft dans ce prcmrer tang. Et qu'il faut commencer par répandre Ççn fang- C 3 Ter 41 Aruie & Petits; Je fçaî que Itmpereur vous doit parler çoar clfev 11 veut» n'en doutez point, éprouver votre zel«i Scribonîen, dit-on, & fon lâche attentat Trouvent des partifans lufque dans le Sénat. Etouffez ce feux brurt, purgez vous de ce crime; Cottfut; tout dépendra du choix de la vîâimci Sacrifiez Arrie, fie montrez à nos yeux* Que vous fçavcz confondre un bruit tniitrieux. PETUS. Wadame, nôtre foî iu(qu*îci reconnue Du plus profond refpeft fut teûjours fontenne. Jaut.il qu^ ï*Émpereur Rome montre au)Ourd*huf» tju'clle prétend abfondre ou punir malgré luiV JEIle doit obefr dès que Ton Maître ordonne. C*eft un fecré devoir qut n'excepte perfonnei ît c'eft mal fîgnaler notre zelc à fes yeux , ^ Qirufurper un pouvoir qu'il a reçu des Dieux, Qu'il iouïffc à fon gté d'un droit (î légitime. Xc crime eft reconnu. Qu'ail nomme la viônnsJ AGRIPPINE. Dans cet adroit dîfcours f admire vos refpefts; Mais plus ils font profoinds ^ plus ils me font ftrfpefts, It s'il faut entre nous dire ce que i*^en penfe^ Je VOIS vos trahifons par vôtre obeïifance. Oui j'ouvre enfin les yeux y j*ai trop long temps douté Du bruit qu'bn fait courir fie que j^aî re'iettéi Du crime le plus noir le Sénat eft complice ^ Xt i^cn connois hauteur malgré fon artifice-. Tremblez pour lui* > Confia ; mais fongez qoé nos coups Avant de l'accabler éclateront fur vous. PETUS. l*uîâiïez-vous fur moi feul faire tomber la foiidl*e ! Qu'elle éclace i Madame > fie me réduire en pou-> dre. Je Aourquoî pîus long temps diâîmuler ma craÎMe > Un grand cœur fut toûfours ennemi de la feinte* J^*atme Arrie : à ces mots vous comprenez afllez Que» voyant de quel fort (es iours iont menacez> Ce n'eft pas à Pctus à s*oppofer lui-même Aux fouveraines loix qui fauvent ce qu**!! aime. . AGRIPPINE. Quoi/ vous aimez Arrte, & Tofex avouer l Contre un pareil ecueuil vous pourriez échouer.! Mais je veux bien répondre a vôtre confidence. Vous aimez i de vos feux quelle eft la recompei»* Quand vous aimez Ârrie>^ en ëtes-vous a!mé> Des mêmes yeux que vous TEmpereur eft chas- xnév Et pouvez-vous encor douter qu*on ne réponde A aes vœux préfentez par le Maître du monde > S)ans ma jufte vengeance unifTez vous a moi. On nous trahît tous deux , on nous manque de foi-. Immolons une ingrate au gré de nôtre envie. PETUS. Hé ! je pourroîs > Madame , attenter fur fa vie > JAfii, qui pour la fauver voudrois cent fois périr ^ Non , vous-même plutôt dai^ez la fecouric Souffrez , à vos genoux > que je vous en conjure». £l]e me garde encor une fof toute pure. £t fès derniers eSbrts pour perdre l'EmpeiKUr Iont trop .voir fl fes yeux vous disputent (an cœur. • Non , de ce nouveau crime elle n*eft point capa« bk; Mais ne la forcez pas à devenir coupable* . C4 5î 44 AmiiE Se Pbt.us.. Si Ton cœur iufqu'îci n*a famaîs chancelé» A rnfpeâ: du pecil il peut être ébranlé. Voir d'un côté la mort, Ôc de Tautre TEmpire^ Contre plus de confiance un féal pourroîr fuiBre. Oui , Madame, à régner elle peut confènttr» Et d*un choix nécefTaire il la faut garentir. Four !*en meure à couvert je ne vois que la fuites Repcfez vous fur mot du foin de fa conduite. Ouvrez m'en le chemin; ôc fans plus heflter, ASîkxez VOU3 un rang qu^on peut vou» difputer. AGRIPPINE. Je puis me l'aflfûrer fans perdre ma vengeances Mais je veux pour vos feux montrer de Tindut* ^ gence , It n'entreprendre rien, quand Je puis tout oftr. Allez, à-fon exil je vai la difpoferj C'eftpar moi que Maxime en ce Palais commande: Hola , Gardes , qu*Arrie auprès ^e moi fe rende. Je vai entre fes mains remettre tout foa fort j Mais le moindre refus cjft l'arrêt de fa mort. ACTE TR OISIEME3 SCENE TROISIEME. Agrip^ine, arrie, Julik> Flavib. . ARRIE. MAdame , quand vôtre ordre auprès Je vons in^appelle, Eftce pour triompher de ma douleur mprtcllc > Et ne, goûtez- vous pas un |)laifîr afsès àovûi , i^e voir que vôtre Amant échape à mon cour* ^ • ïaut* Acte III. Scène HI. ^ 4J Faut-îl à ce bonheur joindre mon infortune y £t m*accabler encor ment. Prenez vôtre parti. Pour punir vôtfe crime Il n'eft point de rigueur qui ne foit légitime ; Et je n'ai pas bèfoin pour vous faire trembler I>e .perdre des dtfcoun i vous le rappeller. Impofez vous^ Madame, un exil volontaire; Mais la plus' prompte &ite eft la plus nécéimvti Petus vous conduira ; je- connois fon amour. Puyez , & loin de Rome , ôc loin de cette Cour.' JoHlâez d'un bonheur dh vi^ns n'ofiez prctea« dre. . , . • .: ^ ARKIE.' Madame, à vos bornez i'^i dès grâces à rendcegii. Mais le Ciel ennemi m*a réduite à ce point > Que ma gloire coniîfte à n'en profiter point. Les Dieux contre ma tcte ont uifcitc l'orage .* Ke les empêchons point d'achever leur ouvragé! Qu'ils tonnent à leur grc, je Tattens fans effroi ^^ Je les ferai rougir dé s'armer contre moi. Que le Tyran accable une trifte famille , Qu'aufli-bien que le père il égorjçe la fille , Je verrai dans fa rage éclater fa bonté. '^ Ma mort de fes prëfens eft le plus fouhaité. ' AGRIPPINE. Ou je fuis fort trompée , ou j'entrevois j Mada«^ me y Que par d'autres pcéfens il faut flater vôtre ame. Je 4^ Arrie & Petus. Je fçaî qu'il vous adore, & l'Empîrc à vos yen» A des attraits plus doux qu*un exil ennuyeux. Cet efpoir vous fêduit , & par vôtre ruine On pourroit vous apprendre à connoitre Agrfp- pîne. SI vous ofiez prétendre au rang qui m*eft pro- mis, Dans ma jufte fureur tout me feroit permis. Songez que trop d*éclat vous feroit plus funefte/ Qu« cet obfcur exil que vôtre a me détede : Que malgré l'Empereur tout doit vous allarmery £t que je fçai haïr mieux qu*il ne fçait «imer. ARRIE. Ainfî donc démentant vôtre bonté première Yous montres à tnts yeuf vôtre ame toute entio^ re: £t malgré vôri'e orgueuil mon exemple vous fert A fçavoir une fois parler à Cœur ouvert» A cet aveu fincere il faut que je réponde. Madame , Claudius comiaande à tout le monde. Il veut me faire part des hoâneurs qu^on lui ^ rend 5 Ils (ont grands « maïs mon. coeur eft encore plus grand. Non g en vatn l*£mpereur dans fon amour s'ob« ftine. U m*a vendu trop cher l^honneur qn*îl me deftî- ne: £t mon père à fts pieds frappé d*un coup mortel A mis entre nous deux un divorce éternel. Irai- je « fSIÎe ingrate « oubliant ma colère. Au dcfir de régner facrifîer un père î Ce crime outrageroit la nature & les Bieur^ Madame ; & vos foupçons me (ont injurieux. Claudius à Taimer ne fçauroit me contraindre .*r N*e(perez pas auill qu'il me force à le crala- dre* ACTB III. Ses ME IIL 47 Non, l*on ne verra pas que mon coeur abattu Dans fes derniers foupirs démence ma vertu ^ £c que pour dérober ma tcte à fa pourfuite J*appelle à mon feçours une honteufe fuite* AGRIPPINE. Je Yoîs dans vos difcours de l*întrepîdît^:' Mais vous m*aviez promis de lli fincerité. Madame , & mieux que poi vous fçavez ]*art de feindre. 31 fied bien de braver à qui n*a rien \ craindre. JD'un Amant , qu*on outrage » on craint peu le -courroux , Lorfi:jtt'au fond de Ton coeur l'amour parle pouf nous. Mais cette (ureté peut vous ctre fatale. Vous bravez un Amant, craignez une Rivale. l/C coup que ie vous garde eU le plus dangereux | £c vous ne refpirez qu*autant que je le veux. ARRIE. S'il me refloit encor de Tamour pour la vie/ Te fçaurois prévenir cette barbare envie: £c > iî par mon trépas vos voeux font fatisfaîts. Vous Te devrez. Madame, au mépris que pen fais. Vous avez fur mes jours un fdiiverâin empire ; Mais pour le reUverfer je n*ai qu'un mot â dire ( Et malgré vos defTeins ce coup fi dangereux Ne peut tomber fur moi qu'autant que je le veux» AGRIPPlNÉ. Goûtez en liberté ce bonheur chim.erique, £t, tandis qu'à vous perdre Agrippine s'applique f Etalez le pouvoir d'un mot, d'un fbul regard: ' Mais, Madame , craignez de remployer trop tard, ARRIE. Je vous entens*» ma mort eft déjà ré(bluç: Péja vous ufurpez la puiiTance abfolue i Et 43S AmiiB & Petu9. £t d^îa TEmpereur a mis entre vos maîns £t le fort der£mpîi'e,& le fang desRomatnsr Mais ou le )afte Ciel m^infpire un vain préfage^ Ou Claudius lui-mcme , éprouvant vôtre rage j Trouvera le deftin qu'il évite aniourd*hui , £t vôtre audace un jour ira bien jufqu'à lul« y^RIPPINE. ï>u foin de l'avenir ne chargez point vôtre amc. Le préfent plus que tout vous importe , Mada- me: £t puîsqu'entre mes mains le Ciel met vôtr^ fort, 11 ne vous relie plus que l'exil > ou la mort. ChoififleZi il eft temps enfin. ARRIE. Qu*ofl me remene. ' ^ AGRIPPINE. Quoi ! vous ne craignez pas vôtre perte certaine > Qu'on appelle Petus. à yArrh, Ménagez des mo- • mens, Que ma pitié dérobe à mes reflentimetis. ACTE TROISIEM E, SCENE ^JTRIEME. Agrippine, Petus, âhris. AGRIPPINE iPe*»/, VEnez s & > s'il fe peut > fauvez^une viâîme 9 Qui ne veut que la mort pour le prix de Ton crime ; Mais n vous la voyez s'obftiner dans Ton choix » Recevez fes adieux pour U dernière fois* ^ AC Acte III. Scbrb V. ^ ACTE TROISIEME, SCENE CINQUIEME. Arrib, PetUs* VETUS. POur la dernière fols je vcrroî» ce que Vaînie J Ai-ie bien entendu > Mais , Madame , vous- même A ^es crnek adieux pourriez- vous eonfentir) Quoi! lorfque du trépas je viens .vous garcnttr, Infenfîble aux frayeurs d*un.casur qui vous adore. Encre la mort & moi vou^balancez encore > Vous ne répondez point / De grâce expliquez votis. '^ • Que veut dire Agrippme, 6c d'î)à vîetttfon cour- roux^ ARRIE. £ft-ce vous que j*entens! O Ciel! le puîs-)e croi- re ? Quoi î vous-raime > ?etus , vous attaquez ma gloire ? Du moins mes ennemis n*en veulent qu*à mes :J0UfS5 Mais, 6 de vos confeîls ^accepte îe fecours, J'imprime Air ma vie une tache éternelle. ' .'0%î, Pe!tu&> ihdn exil merendroit crimineHe. La vengeance d'un père & celle de l'Etat Paflèrotcnt dc^rmais pour uti lâche attentat. Qu'à Con gré le Tyran Immole Tes viftime? -, Bravons tous Ton courroux > iaiflbns là fuite aux. crimes. Maïs non , laîflèz moi feuîc affronter le trépns. }é fuis (èirie accufée^ on ne vous nomme pas ^ - ' D Et 50 . Arrib & pEtus. Et 1c Cîcl ennemi ne ra'cft plus fi contraire « Fuin^u'en mourant )e laîflè un vengeur à moi fere. PETUS. ^ Non t ne vous flatez pas de cet !n}u(le ePpoir. Je fçàî bien fur mon cœur quel eft vôtre pouvoir: Mais je n'en conqpis point qui me force de vivre, Si- tôt que vôtre mort in'ordonne de vous fuivre. Dûfliez-vous vous armer d*un injufte courroux, C'eil mon dedin de vivre , ou *oublirai, s'il le faut, cette înjuftice extrême» Mais puniHc^ moi feul , fans vous punir vous^ même. Qiie je laKTe en mourant vos jours en (iiretc» £t je fuis trop payé de ina fidélité. Dérobez vôtre tête au coup c|u*on lui àc&vat» Accepte* cet exil que vous ômc Agrippîne. Je tie veux que l'honneur d'y conduire vos pas : Et je reviens ici chercher un beau trépas. • Pour vcnf^er Silanus ^ribonien s'avance. - Je vous dois mieux qi^e lui cette grande y^ïl^ geance $ Et je veux par ma mort, ou par d'illuftres coups Vous montrer que Petus étoit digtie 4e tous» ARRIE. Non, Petus, je fçai trop jusqu'où va vôtre zeJê,' Sans en vouloir encor cette preuve cruelle. Yivcz , & permettez que uos brav«t|^mîi Nous ActbTIÎ. Sceîté'V* ft Nous tiennent jufqii'au bout ce quMls nous ont promis. Sî Je fuiai de ces lîeux, vous voyez que ma fuite Peut contre Claudîus ralentir leur ppurfuite. Mon exemple eft pour eux d*un trop puiflant fe* cours s Ije dois le leur donner :iux dépens de mes ]o\tt9. Cependant mon péril n*eft pas inévitable. Claudius m*aime ençor , innocente , ou coupa- ble. l>u coup qjî me perdroit ^ il motirroit plus que moi. PÊTUS. Et cet efpoîr. Madame, augmente mon effi'cJi. Vous ai^z (lir Ton coeur un empire fuprème , Peut-ctre avec pîaifir vous voyez qu'il vous aime. On ne rcfifte guère aux vœux d'un Empereur, Et je crains Ton amour autant que fa fureur. ARRIE. \Arrêtez, c'eft me faire un trop cruel .outrage .• Et depuis quand, ingrat , tenez-vous ce langa;;e^ Quoi ! vous me ioupçonnez de trahir mon devoir > FETUS. ; Ab l plaigpez un amour réduit au défefpoir > ielle Afne! O malheur», ncceflîté cruelle! Faut- il' la voir périr, ou la voir infidellc? Non , je dois m*afFranchîr d*un (î barbare fort. Vous déteftez la vie , & je court à !a mort. Je vai à l'Empereur découvrir tous mes crimes; Puîfque vous le voulez , il prendra deux yiftî- mes : ft je dois cfcTautel vous fnontrcr le chemin. ARRIE. Ah ! Pûtus , demeurez. Quelprojet inhumain l Je me rens,Ôcmon coçur cefTe d*ctre inflexible j Vous en avez frappé Tendroît le plus fenfible. L'approche dfc ma mort n'ayoît pu me troubler. D 1 Mais ' J* ,ArRIE & PfeTUÏ. ' Mais la v6tre ibffit pour me faire trembler. Mon devoir parle en vain. Ma tendi:«flè eft plus forte. Sur tous mes Intérêts te VQtre feul l'emporte. FuybBs , putfqu*il le faut , abandonnoiis ces lieux. FartOQS \ mais choififlons un exil glorieux. * Scrîbonîen approche ,' allons dans fon arînéé Partner fon péril avec fa renommée. Que mon j>ere à la fois range fou5 Çt$ drapeaux Une fille , un ConfuI « mes pleurs > 9c vos £atf-, ceaux. Cherchons dajis ce grand )our la mort , ou la yi- ♦ Aoire; Maisfaifant mon devoir prenons foin de m^ glo£« re; • £t puifque déformais le fort m*attache à vous , Montrons qu'en vous fuivant i'aî fuivi moa époux. — Qu'aux pieds des faines autels une foi nuttueU le . I^ous unifie en partant d'une chaîne àernelk. PETUS. Ah î Madame , fouÔrez qu'à vos pîcds, ♦. , . ^ ARRI£. Non, Petttsî Ne perdons pas ]# temps ea refpeôs ftsperiius. Courez chis Agrippîue , & comblant fon atteiv* te Acceptez le fecours que fa main nous prcfeme. r ' , ^ Fin d» h'c/Jteme ^ytCle, AC- AoTK IV. ScEKe I. 5$ ACrt QJJATRIEME, SCENE PREMIERE. Claudius, Narcisse. , CLAUDIUS. J' E ne pnis te cacher & ma crainte & na peî- NarcîUe. Mes foupir» , ma démarche incer- taine , Mon trouble , tout enfin me trahie malgré moi* Je prèM pour ennemi chMiue obim qoe ie voi. î'entens vous TO^rea qn* les Ont prodîfiné pour tous levtv foins oiRcienx ; £t leur piuttim (ècouvs vou^fak a(5è$ connoitre Que HoQH écAt fleduÎT foitt ks loix- 4e foo Mai. trc. * l^odqu^eU* TO«M trahît , îls'ibtot vos ^ijvoteâetirs ; Mais ne les forcez pas pa^ d^ndignes frayevrs •A retirer la main que leur bont^ vous*^cte. Vengez vous , if le faut 5 que rien ne voù» arrê- te. ' AccaWez der ingrats qm vous ofem braver. Les Dieux 4iit commencé , c*eft à vous d'ache* '•• . . . ' . ver, • . ». D J CLAIT. CLAUPIUS. Quoi l le Chef de ma Garde } Âb ! qo'oa coure après lui: Proculus» vôtre tcce en répond anfouid'hm. ACTi: QUATRIEME, SCENE TROISIEME. ' Claudius 5 Narcisse. CLAUDIUS. AU œili^ de an Cour m^enleyer ce que i*aiinei Qui doîs-je foupçonner de cette audace «xircme ? Qui pettt ir$fpsr moa corur d^ogk fi;.t«rriye trait 2 Mais ne Teroit-ce point quelque Riv&I fecret \ lil*a<»m r k» 4cieitxjft,qtie vai-je devenir > A me defefperer je vois que toi^ confpire. C*eft peu de me ravir 8c la-^te & TEmpire. Ce dernier coiip ^ Narcifle , a bien plus de ri- Auffi-bien qu*à mon throne 0b . en vcf|t à mom cœur. ^ . Que ne puis-je r^avoir au moins quel eft le traitre \ . .•. - . • Jrtaisnsfnjgligeofis rien , cherchons à leconnoitre^ >£t qa*ua deiaiîer tâûrtiin pteunnat' mîMe coiips^ 11 tombe fous le poids de mon iuâe eoiiri^ux. Acte IV- Scbke IV.^ ff HARCISSE. * ' Agnppiiit€ pàrott, Seigneur. ACTE Q.UATRIEME, SCENE ^JTJiléME. « Cl^AUDIVS , AGRtPPIKS) N.AR«^ cissE , Jui.ie; CLAÙOIUS.. Triomphe» de* eiiauis qm dcci)îrcnt mon auic-i On me ravit Arrie, & pour combic d'Horrcat On me joatcht ia niain c{cri me perce le cœur. AGRIPPINE. Et qui doit mitàx eptt rtnis triompiier et (à Airtei Seigncar > 5t du Scrfat vous craîghcz la pourfmte, . De la rigueur des loix onHa met à couvert : £t iota de yotts trakîr» fc^n nurifinit vous fert^ CLAUDIUS. Le perfidt, il me fert! AGRIPPINE. Quel trouble vous agke « CLAUDIUS. 3>ans qud abyme afirenx ce coup toc précipite! AGRIPPINE. Expliques^ vous. Seigneur. CLAUDIUS. Madame, au nom des î>îe«x» Laiflèz moi dérober ma fbiblefle à vos yeu*. AGRIPPINE. Hai je ne lis que trop dans le fbnd de vôfre ame. £n vaîn vous me oïdies votre nouvelle llanfme. Ar* f^ ArIIIE & PflTUS. Arrie eft ma Rivale» & l'emporté fur moU Elle feule a caufc le trouble où je vous voî. Kon, ne vous fiatez pas de me tromper encore» Je fpn qae vous ratmèz. CLAUDIUS. Il eft vraî , i'e l'âcîore. ZHe -a beau m^Drifer Thomm^ge de mes voeux » A moins de l*ODtemr je ne puis être heureux: Et mon cœur , mit pour elle en efclave foupîre , Attache à ce èm bien tout le prk de TEmphre. AGRIPPINE. Quoi ! vous aimez Arrîe , & de ce nouveau feu » Perlîde » c'eft à moi que vous fîiîtes l'aveu ! Ha! rougiffez du moins d*un fi lâche langage >. Etne.powant fortîr d'un indigne efclavage Çe&8 de préférer la honte de vos fers À l'Hommage ^latant que vous rend rCInivers* Je ne vous parle plus de celui d'Agrîppiae. Je baife avec refpeft la main qui m'afraffine , Et voyant à ^ufel point vous oiez m'outra'ger Je laiflè à vos rei#ords le foin Me me venger. CLAÛDIUS. Vos vœux font accomplis « & pour vôtre vengeance ^on cœur n'eft avec vous que trop d'intelligence. J'aime fans être aimé , fans efpoir d^étrc hettf» reux 5 PourrieZ'VOus faire choix d'un tourment plus af« freux! Je fçai que je vous fais une cruelle injure j Que je luis un ingrat, un perfide, un parjure. Oui» je fçai que mon cœur n'a pas dû vous trahir : Mais dépend-il de nous d'aim'er, oade haK> Prenei vous en aux Dieux , dont la loi fouverai- né . Verfe dans tous les cœurs 8c l'amour 8c la haine. Accufez ces auteurs du trouble où ^e me voi)^ Et loin de m'accabier» Madame V plaignez moiv AGRiP- Acte ïV. Scekb IV. J» AORIPPINB. Oui dans vôtre deftîn la pîtié m'întÀefle; Mais plus que vos malheurs je plains vôtre fot* bleffc. Tous feuf vous vous portez les plus funeftei coups. Quoi ! lorfque vôtre fort ne dépené que de vous, La £Ue d*un profcrit tyrannife vôtre arafe , £t vous n'ofex éteindre une û lâcher flamme ! Du moins H vôtre amour avoir pu la toucher. Je plaindrois vôtre choix fans vous 1» reprocher s Mais ù haine. Seigneur, «n eft-elte moins forte? Vous venez d'éprouver quels coups elle vous porte. C'eft peu de vous haïr, elle en veut a vos jours. Les Dieux , les juftes Diçux vous prêtent leur fecours , Et vous vous en prenez à leur loi (buveraine^ Qui verfe dans les cœurs & Tamour & la haine, fia! reconnoifTez mieux leur celefte bonté | Pourroit-elle pour vous avoir mieux éclaté ! Qu*avez-vous obtenu de vôtre ingrate Ârrte! Les feux dont vous brûlez rallument fa furie. Le Ciel en oppofant fa haine à vôtre amour Vient de fe déclarer , & verfant tour à tour La haine dans (on cœur, 5c l*amotir dans le v&* . tre, II veut, n'en doutez point , détruire Tun par Tai^ tre. Je ne veux pas ici rappefler vos fermens Si fou vent confirmez par tant d'empreflcmens! Et puifque vôtre cœur dans fon crime s'obfliine. Je fupprime une plainte indigne d'Agrîppine. Mais vous-même , Seigneur , pouvcz-vous fanf remords I^ire cette ioiuftice s^x H^ros dont je fors^? Voui tp * Arrix & Petus. Vous n'avec > pour éteindre nmc ardeur trop fa« talc, ^ r Qix*k yotr.ce que je fiik » êc qndlc eft ma Ri- vale. Pour la lut préTenter rom m'oties rôtrc main! • . £t qu*cût penfô de vous^ tout le Peuple Ko- Ah ! loin de condamner -l'attentat de Maxi- me» Songez que vous ^ves vitre gbîre à Ton cri- me. (a maîfi voas arrachant à de honteux Hens A ven^é d*oa feul coup vos Ayenx & les ' mtensw Son zèle pour l'Etat Vi renâu téméraire^ £n un mot û a fait ce que i*aurots dû f$ire. CLAUDIUS. Quoi ! Ton ISche ^ittentat trouve en vous un ap>> puî } Il me perce le cœur , & vous parlez pour lui ! Mais'i*ouvre enfin les yeux, & plus je Vois le . crime. Plus je vois Tîntcrct quî fai/ agir Maxime. De vôtre propre main ce traître fut le choir : Il n'a.'pû me trahir que pour fuivre vos Ipix. Non, )c n*en doute plus > le coup vient de vou^ mcme, C'eft vous dont la fureur m'enleye ce. que J*aî* me. Mais» s'il ne m*tft rend», fongez que mon cour* roux Dans le trouble où je fuis peut aller jufqu'à vous. AC- Acte IV. Scène V. 6i ACTE (QUATRIEME, SCENE. CINQUIEME. AckippiNE, Julie. JULIE. ^ VOus l*entendez , Madame , & vous dcvcx tout craindrez- Son coeur defcfpèrc cefle de fe contraindre. Cet Amant ù fournis vous parte en Empereur 5 £t Ces premiers refpedls font place à fa fureur. AGRIPPINE. Je connoîs mieux que toi cet ingrat iqui m'ou- trage , £t j'ai fait de fon cœur un afsès long ufage. Pour f Que l'Empereur éclate , & les Dieux avec lui : Kien ne peut m'ébraaler : dùATai-je voir leur fou« dre Prcte a tomber fur moi pour me réduire en pou^ d«> DûiTem-iis oublier tout ce qu'ils m'otit prorois } Je remplirai fans eux les deftins de mon^lils.^ Oui 9 Néron doit un jour être Maitre du monde $ Le Ciel me ]'a prédit > il faut que Yj réponde. Cet important fecret n'efl: connu que de toi , Julie; & tu^ais bien, que j'appris fans eSVoî^' Que ce fils, dont ici la f»randeur m'eft fi chère , Plongeroft un poignard dans le (èin de fa mère. Que dis-ie 1 fans efïroi ,* quels' furent mes tran& ports > On les vid tout-à-coup fe répandre au dehors. Non , m 'écriai- je alors , il n'eft rien que ^e crai* gnc.- Si mon fils doit régner , qu'il me tue , 6c qu'il rej^ne. Et tu pourpois encor préfumer que mon coeur S'oubliât ^ufqu'au poiWt de craindre l'Empe- reur ? Qu'il cherche à fe venger 5 qu'il menace « qu'il tonne 5 Qu'enfin de toutes parts le péri! m'enviroa** ne: , Je te l'ai dcja dit, rien ne peut m'ébranler: Tu me verras tomber plutôt que chanceler» Acte IV. Scène VI. tfj Cependant CUadius n'eft pas fi redoutable 5 Des effort* que tu crains , je le crois peu capa- ble. Je puis autant que lui. Tous deux d'un même fang, 11 n'a par-dcffus moi que l'cclat de Ton rang; Er s'il ofoit enfin former quelque tempête > Peut-être il la verroit éclater fur fa tête. Je le ferois trembler au milieu de fa Cour. ACTE QUATRIEME, SCENE SIXIEME. ÂGRiPPiNB, Jv£«iE, Narcisse. NARCISSE. ' MAdame, Proculus en ces lîeur de retour Vtent d'y conduire Arric Ôc Pctus avec elle. M«s yeux en font témoins. AGRIPPINE. O funefte nouvelle! NARCISSE. On dit que ces Amans au comble de leurs votux A peine s'cloignoîent de ces lieux dangereux, Quand Proculus fuivî d'une efcortc puifTinte Sur le chemin d^Oftie à leurs yeux fe préfente. Maxime à fbn afpeft réduit au deferpoîr. Et fe voyant perdu , s'il tombe en Ton pouvoîr> S'abandonne lui même à fa propre furie: H expire. Petus fe range auprès d^Arrîe; Potir fe la conferver redouble fes efforts, £c lui fait un rempart de mourans St de morts. £ X Les ^4 ArïIIE & PETtJSJ Les plus audacieux immolez à fà rage/ * On n'ofe jufqu*» lui fe frayer un paflage. Il furpafle en* valeur nos plus braves Romains. >laî$ Ton épée enfin rompue entre Tes mains Au tremblant Procuîus le livre fans dcfenfé, AGRIPPINE. Dis plîuôt , que le Ciel les livre à ma vengeance." Grands Dieux , vous Tordonnez. Ils périront tous deux. Vôtre lude courroux Ce déclare contre eux. Oui, fans doute du Ciel la coîere s'explique: 31 attache a leur mort la fureté publique. Zn va>n j'ai dérobe leur tête an coup mortel 5 Le fort qui les pourfuit les ramené à l'autel. Ke perdons point de temps. Viens , fui mox^ cher Narcide, AMons tout préparer pour ce grand facrîfîce. Du trouble qui m'agite ils me feront raifon î Employons « s'il le faut , le fer , ou le poifon. NARCISSE. O Ciel / où courez vous > Qu'allez-vous entre- prendre? Vous verrez l'Empereur s'armer pour Us défenw drc. Vous avez tout à craindre. AGRIPPINE. Et rien à ménacrer, NARCISSE. Et que prétendez-vous , Madame > AGRIPPINE. Me venger. Quoi! je pourroîs fouffi-ir que m^fîere' Rivale Se couvrît d'une gloire à la mienne fatale l Vfl rebut d'un ingrat cjui m'ofe dédaigner, .le recevrois des loix ou je devrois régner! Non , non , oppofons nous au triomphe d'Arrie > Il y Ar, Nos coups feront plus fùrs, s'ils font moins cckt- tans. ^ Du peuple de du Sénat vous voyez là furfe. Tout fera contre nous, tout fera pour Arriev Scribonien lui même , ardeitt à la venger >. Soutiendra Claudius , s'il veut la protéger. E j IrotTS^ 66 Arrie & Petus. Irons-nous divîfcr nos tremblantes cohortes » Quand l'ennemi commun dcja prefqu'à nos por- tes Peut fans nous defunir nous faire tous trembler > L'orage eft afsès fort, pourquoi le redoublera Contre vôtre Rivale employons l'artifice. Madame. AGRIPPINE. Maïs enfin s'il Tcpoufc^ NarciflcJ NARCISSE. L'hymch n*eft pas encor fi prêt que vous pen- fcz, l*horreur qu'elle a pour, lui vous en repond ai^ fez. Mais, pour mieux ^éloigner cette fatale chaîne > Par un crime nouveau fortifions Yà haine. Allons contre Petus animer l'Empereur» Qu*il rimmoîe îui-mcrae à fa jufte fureur; Que le fang d'un époux joint à celui d'un père Rende toujours Arrie à tts vœux plus contraire.' J'ofe éncor fur ce coup prendre nn efpoir noa« veau. nie aime afsès Petus pour le fuivre au tombeau: It de fa propre main frappant nôtre viélime Nous jouirons en paix du fruit de nôtre crime. AGRIPPINE. Tu l'emportes, Narciffe , & tu règles mon choîxJ De tes fages confeils je reconnois le poids. Allons voir Claudîus ; tous deux d'intelligence Contre un Rival heureux animons fa vengeance^ Mais, fi cet artifice a trop peu de pouvoir. Je ne prens plus confeil que de mon dcfefpoir. AC< .Acte V. Scenb I. Cj ACTE CINQ^UIEME, SCENE PREMIE^RÉ. CLAUDIUS. CE que vous m'apprenez , Madame , cft-fl po{îîble> Ah î s*a cft mon Rival , fa perte cft infaillible. AGRI^PINE. * Vous en ferez bientôt par lul-mcme informé. Il eft vôtre Rival, mais un Rivnl aime» Seigneur. Vous en fçaurez peut-être davantage.' Cependant contre Arric armez vôtre courage. ' S«s pleurs pour fon Amant pourrolenc vous atten* drir. Et, fî vous l'épargnez, il vous fera perîr. Je fçai combien un coeur eft foible quand il aî^ me, £t dans ce grand combat je ne crains que vous-' même, CLAUDIUS. Moi î que d'un faux efpoir (î long temps abufé J'écoute encor la voix d'un amour méprisé 1 Kon , non , trop de fureur de mon ame s'emp^ re, J^ cruelle m'apprend à devenir barbare; E 4 Et tSS Arrie & VnrxTt. Xt je ne rcpons pas que mon jufte comroiMC Ne l'Immole elle-mcme à mes tranfports ja* loux. r- AGRIPFINE. Elle a beau mériter toute votre colei^e » Elle trouvera bien le fecret de vous plaire. Vn mot, un feul regard fçauront vous defartnet^,. Seigneur , 6c vôtre cœur n'^cft fait que pour Tàr- mer. 7c ne m^oppofe plus à ce pencliânt funefte. Je vous «time tou^urs j le temps fera le rede. Ma Rivale a vaincu i peut-être que les Dieux Et fur elle & fur moi vous ouvriront les yeuxr. C*cft tout ce gue i*attens de leur bonté fuprcmcj^ Je l*impIore pour vous bien plus que pour-mot^ mêmes £t vous voyez , Seigneur y que toa3 mes voeux font prêts A vouï facrifier mes plus chers intérêts. Contre un Rival heureux lorfque je vous atti«» mc> }e deviens de v^os coups la première viébime^ Petus précipité dans la nuit du tombeau iD*^un hymen qui me tue allume le flambeau. Arrie en le perdant peut Toublier fans peine |- Eteignant Ton amour « elle éteindra fa haine* Je travaille pour vous> pour elle^ St contre mon Mais il faut vous fauver , c^ed: tout ce que je voi. AflTùrez donc vos jours en perdant un coupable^'. Et |>révenez le coup avant quil vous accable. 11 vient, je me retu-e, & votis laifle achever. Seigneur ^ eacore UA coup fooger à vous j^Ov ¥€ti « AC- 1 • i ■■*.•.>■' 1 / Acte V. Scène II. 69 ACTE CINQ^UIEME, SCENE SECONDE. Claudius, Petus. claudius. Approche, ôc, sll fe peut, fans rougir de toft crime , Dis moi contre mes jours quel intérêt t'anime \ { Gar je ne xloute point qu'avec Scribonîen Tu ne trahi(îès Rome en lâche Citoyen : ) Et le foin ciue tu prens de protéger Arrîe Montre afscs que ton cœur partage fa furie.' Au moins le fang d'un père autorife Ton bras j Ce fang la peut laver du crime des ingrats. Sa main eft genercufe, & la tienne eft perfide: L'une vengç Ton père, 5c Tantre efl parricide. Rcpons> n tu le peux, dis moi queue fureur Te porte à confpirer contre ton Empereur? PETUS. . Peignez cet attentat des couleurs les plus noires.' Je n'ai qu'à rappeller mille affreufcs niftoires. Pour ofer fans rougir l'avouer à vos yeux. Quoi l le peuple Romain fous un joug odieux N'aura vu jufqu'ici qu'un Tyran dans fon Maître! Et fon Libérateur pniTera pour un Traître ! Je verrai Rome en proye aux plus cruels mal* heurs , Au fang de fes cnfans n'ofant mêler fes pleuri > D'une tremblante voix flater la tyrannie. Ne gémir qu'en fecret de la voir impunie l J'entendrai Çts foupîrs^ Ôc lâche Citoyen PQur venger mon pays je n'entreprendrai rien 1 Mais yo Arrie & Petits. Mais vous-mcme , Seigneur , qui m'appeliez per- fide^ Qui du plus faînt devoir faites un parrici ÏOUVC2-TOUS, fans rougir de hos indignes fers^ Parcourir tous les maux que nous ayons fouf- ferts > Quoi ! vos ordres fanglans ont profcrît mille têtes. Sur qui Rome fondoit fes plus nobles conquc- • tes, £t du fang le plu« pur toitjours plus altéré , Vous demandez encor pourquoi i*ai coafpicc ? CLAUDIUS. Toujours le dcferpotr aux grands crimes (txtce^ de. ^ Tu redoubles le mal> le voyant fatis remède. Mais l*ari'ct de ta mort bientôt me vengera , Je vai la prononcer , & Rome y foufcrtra. PETUS. Sfclave d*un Tyran» qui la force au iilence> Rome peut l'avouer de cette violence > £t verra d'un œuil ièc tomber fous vos arrêts Un Conful, qui -périt pour fes feuls intérêts; Mais vous fçauriez qael fang elle afpire à rcpatt^ dre, 51 k$ vœux jufqu'à vous ofoient fe faire enten-* dre. CLAumus. _ ?e veux que Rome afpire à répaadre mon fang J Mais ton crime & le fien font* ils en même rang^ £t ce coup inhumain dont je viens de me plaia- dre, . r.toit-ce de Fétus que f'avois à le craindre >. Après tant de bienfaits Taî-je pu foupçonnerî Ke t'ai»ie fait Conful que pour m'affa^Iner t Ingrat « voi de quel prix nxa fureur eft fui vie. }e t*âi comblé d'honneuj:: . tu veux m'âter la vie ! - p£- Acte V. Scène IL 71 PETUS. Il eft vraî, j'ai reçu la pourpre de vos maîns,' Mais puisqu'il faut parler en Confai des Rq«> mafns. Apprenez qu*aufli-tot qu'un Empereur le nom* me. Un Confu! ne voîd plus que l'întércjc de Rome* Cette efdave, autrefois Reine de TUnivers, Se réferva ce droit en tombant dans les fers: £t de fa liberté n*avant que l'apparence D'un vain nom qui lui reûe attend fa délivrance» La mort de Caligule a voit comblé Ces vœux. Vous feul, refte fatal d'un ûng (i malheureux j Dans fa captivité vous l*avez replongée : Elle en foupire encor, Ôc veut ctr« vengée, C'eft là» Seigneur, c*eft là ce qui me l^it agir,' V<)yez quel eft mon crime , éc iî i*en dois rou« gir. Je veux bien vous cacher une plus noire Image Des maux, que je déplore» & qui font vôtre out vraee. La mort de Chereas , celle de Sabinus. CLAUDIUS. Pourfui , ajoute encor celle de Silanus. Tu pâlis à ce nom 1 je fçai ton dernier crime: Ton amour pour fa fille à le venger t*anime. Répons^ heureux Rival, & fois moins interdit, PETUS. Agrîppine, Seigneur» ne vous a pas tout dît} Mon tort eft plus heureux que mon Rival ne penk fe. Mais ce n'eft pas à moi de rompre le fîlence; Et )*en aï dit af&ès pour mériter la mort. Je vous lâifle à loifir difpofcr de mon fort. AO 7i Arrie & Petits, ■«•■ ACTE CINCLUIEME, SCENE TROISIEME. CL AUDI us feuU TEs Yttux feront comblez. Oui tu mourrai» perfide. Suivons aveuglément la fureur qui me guide. ^ Immolons un Rival à mon jaloux traniport. Il n*en a que trop fait pour mériter la mort, Hola , Gardes » à moi. aux Carda. Faites v^nîr Arrie \ Qu'elle cpvouve à fon tour iufqu*oii va ma furie % Que cet Amant fi cher à fcs yeux expirant Me vcn^c d'elle -mcme , & la tue en mourant. Cruel 1 que vas-tu faire , ^ quel tranfport t'ani- me? Pour mériter fa haine eft-ce trop peu d'un crime î Quoi! tantôt ennemi, > tantôt Amant jaloux» Ce qu'elle a de plus cher tombera fous tes coups \ Tu vas facrifier l'Amant après le père ! Te refte-t-il encor d'autres maux a lui faire! £t toujours la traitant avec plus de rigueur Penfes-tu l'attendrir en lui perçant le coeur ? Non , non, n'achevons pas cet affreux fàcrifîcej Dérobons ce que j'aime à ce nouveau fupph'ce. l^aisquel eft mon defTein^Quoî! j'irois en ce jour Aux dépens de mon coeur lui prouver mon a« . mour? /. Non , non , c'eft trop long temps fufpendre ma colère » Pèrifle mon Rival , puifqu'il me defefpere. Son Amante s'approche , armons nous de fureur, £t ne la voyons plus que pour hii fajre horreur. A G. AcTB V. jSc)ene IV. 7} ACTE CINC^UIEME, SCENE ^JTRIEME. Clavdius, Arrib, Flavie. ARRIE. Pourquoi m^àppelles-tu ^ Crols-ta qiK ma dtf- grâce .talques à te prier abaîflè mon audace > £t faut- il plus long temps que ton cruel pouvoir Pour furcroît de malheurs mecondamne à te voir! CLAUDIUS. Vos malfaenrs finiront , n*en doutez point , Ma- dame : Mon amour pour famaîs eft forti de mon am« t La fureur lui fuccede, & je rens grâce aux Dieux» Dont le iuile courroux vous ramené en ces lleirx. Ces I>îcux, vous le voyc»; ont trahi vôtre fîiîtej Leur équitable main vous livre à ma pourfuite. Ils ne peuvent fouSirir qu'après vôtre attentat Vous oCez infulter aux arrêts du Sénat, ARRIE. . Tu crois donc que la mort qui m*ctoit deftinée Ait pu gbtcer d*efFrof mon ame infortaitée \ £t dotuiant à ma.fuice une îndfgn« couleur. Tu la fais à ton gré Touvrage cte ma peur. Détron4>e toî, commence à me rendre inflice. Je fuyois 1« Tyran , de non pas le fupplice : Et ck ces lieux affreux il i*ai f^û me bannir. Four te donner la mort pailoîs y revenir. 14ais pttifqu* enfin les Dieux ont trahi ma colère , Je borne tous mes vcemc à re^oindre^mon père.- £t je me plaindrai moins de la riguear du fort. Si tu m^aimes aftis pour ta^ donner la mort. F ÇLAU. 74 Arrie & Petus. claudius. Ouï je vous aîmc afsès» implacable ennemie « Pour aller bien plus loîfl encor que vôtre envi*. Vôtre Amant à mes coups ne fçauroît échapper » Ingrate « flc c'eft par hii que je vaî vous frapper. Ce mot vous fait trembler ! Je trouve enfin , Mada- me, . ' ^4 Le fecret de porter la frayeur dans vôtre amc' Petus près d'expirer vous caufe un Jufte effroi. Je fçat tout , votre amour eft venu jufqu*à moi. Pour cet lieureux Rival il redouble ma haîne.^ £t puifque vous l^tmez , fa mort eft trop cer- taine. ARRÏE. Pa cruel ! jufqu'à quand ^ôtre fatal courroux Me fera-t-il (èntir fes plus terribles coups > Ke vous fuffit-il pas que je vole au fupplice! faut-il pour vous venger que mon cœur en ge« miffe } 'Et le fer à la main pour me Sacrifier, Poui comble de iureur venez^vous m'envîef Au pied de cet autels où je fuis appeltée» La tunefte douceur d*ctre feule Immolée l Je ne veux pas ici joftifier Petus. Je vois trop que mes foins feroient tous (uper^ flus. Agrippine Taccufè , 6c c*eft moi qui l*accable , C'eil ,moi , Seigneur , c'eft moi qui Tai rendtf coupable. S'il a fçûvous trahir, c'eft en m'obeïflânr. Et s'il ne m!aimoit pat^ il feroît innocent. Ha ! faut-il qu'aujourd'hui moi-même je le tue{ Epargnez ce regret à mon ame éperdue. Au couteau qui m'attend ceffez de le livrer." J'en recevrai le coup m^me fans murmurer» Et mon cœur cenonçant à toute fa c^ere Vous pardonne ni4 foçxXy 9c celle de mon père. * CLAC;- Acte V. Sgei^b tV. y^ CLAUDIUS. O nival trop heureux ! s*il fait couler vos pleurs 4 Que ne fuîs-je à ce prix accablé de malheurs ! Mais croyant le fauyer , vous le perdez / Ma- dame, Et )e vai dans foa fang éteindre vôtre flamme. ARRIE. Hc bien l il mourra donc ^e malheureux Amant. Et c^tà moi x)ui l'immole à ton reiïentiment. Je n'en fçauroîs douter, la colère ccleftc» Attache le malheur à mon amour funefte. Irja l puifqu'il tù, ain(i , pour combler mes foii^ haits , Qiie ne puis-}e t'aimer autant que je te hais^ CL4ODIUS. Ccflcz de m*irrîter , quand je veux faire grâce. Et prévenez le coup entendant la menace. Je fens que ma pîtié fuccede à mn fureur , Et que j'accorde mal l'Amant de le vengeur. Mon Rival doit périr, mais enfin je vous nime: Et j puifque le frapper c*e(l vous frapper vous* même, }e ne puis fans horreur regarder fon'trépas. Et je veux le fauver pour ne vous perdre pas. ARRIE. Quoil Seigneur, vos bontez . : . , 2 CLAUDIUS. - J'implore ici la vôtre.* Je fais un facrifice, & j'en demande un autre. Daignez y confentir. Madame, & des demain Banniflèz vôtre Amant, & me donnez la main» ARRIE. O Ciel I CLAUDIUS. Vous balancez ! 1% AR- yS Arrie & Petus. ARRIE. Seigneur, Us Dieqx . . . mon p«re ^11 Mais ne déguifons rien, C'cft trop long temps m© taire. Je vois bicn.qu'Âgrippine à vos regards jaloux Pour mieux perdre TAmant a d^roW l'époux ; Vous demandez ma main , ie Tai déya donnée ^ Oui je fuis à Petus par un faint hymenée , £t il vous recufez la fol de deux Amans , Agrîppine eft témoin de nos facrez fermens. CLAUDIUS. Qu^aî-je entendu , grands Dieux / Ha / ç^eti eft tropj Madame; Ce dernier crime enfin détermine mon amc. Quoi f malgré mon pouvoir vous difpofez de vous \ ^ Quoi î malgré mon amour vous prenez un é- poux! 11 en mourra^ Madame, 2c ma iufte.coîere. • • • Il nrofe encor braver ce Rival téméraire! £t tantôt à mes yeux .... J^ Tai mal entendu s Mais je lui vendrai cher ce bonheur prétendo». AElRlE. Ha ! faites fur vous-même un effort tnagnanhnc* Quôil de vôtre vengeance éternelle viâime^ Dois-je toûiours gémir. Se faut-il par vc^ coups Perdre tantôt gn père, & taptôt.ua époux \ CLAUDiUS. f.t que préteadez'vous î Penfe2»vous que moi-* même ' ' ' - Témoin infortuné de Cou bonheur fuprême y Aux dépens de mon cœur répondant a fts v^or ^ D*un hymen qui me perd > je ferre encor les nœuds ? Non , ne Tefperez pas. S*il vous eft cher , Ma- dame, Pour lux fauver le jour récompenfez ina âïmme : Et Acte V. Scène IV. 77 Et me donnant la maîii à la face des I)teu?c I^aites que pour jamais il parte de ces lieux* Sa tttacc elt à ce prix. ^ ARRIE. ' Quelle rage t'anime î Tu veux prendre les Dieux à témoia de ton cri- me. Leurs loix • • • CLAUDIUS. Un Empereur n*en prend que de fan clioîr § Des mortels comme nous font au-dcfTus des loix.. Venez « pour cçt hymen , fuiyéz moi dans le tem- ple, AuguUe mon ^yeul m*en a montré Tezemple» ARRIE. Cherche dans tes ayeuz des exemples pTus beaux: Imite leurs vertus, & non pas leurs défauts. Mais , Tyran , c'eft en vain que )e viens te Tap* prendre. Je te donne un confeil , que tu ne fçaurots preo- dre. Ton cœur ne conaoit plus ni vertus ni remords* Pour fauver mon époux je fais de vains efforts» Je ne le vois que trop; il eft temps nn'il perifle. Ne diffère donc plus cet affreux f^frifie; Puifqu'ilfaut l'immoler, frappe 5 on bras venejcmr Ne fçauroit le manquer dans le fond de mon cœur. CLAUDIUS. Juftes J[)îeuz 1 m ARRÎE. Tu frémis de ta propre furre» Crois-tu frapper Peius fans immoler Arrie ï Non , ne refufe rien à tes fimeftes coups > pleins au père la fille, & Tcpoufeà Tcpoux. Tu ne Pofe5„ cruel i En varn l'amour t'arrête» Au refus de ta main> la mienne eft toute prête. Fj ' CL AU- ^8 Aruiè & Petus.* claudius. Te n'écoute plus rien. Ordonnez de fàn fort^ Madame, & choiHfïez du thcone, ou de la mptt^ ARRIE. Je ne balance point dans un choix fi funede » Et voyant ce que i'aîme , ôc ce cfuc Je dctefte » J'aîme mieux pour jamais m*âfFranchir de ta loî^ £t mourir avec lui, que régner avec toi* CLAUI>1US. Madame , c*eft donc là toute vôtre reponfê. Si jevprononce un mot, il eft perd» . . .' ARRIE Prononce* CLAUDIITS, Hé hltn. Gardes ! ARRIE. Helas ! qn'allez^vous prononcer T Seigneur» quel eft le fang que vous allez verTer ? y^ part» A quelle épreuve ,ô Ciel > réduts-tu ma conftance! Vous remportez. Seigneur , malgré ma refi(lance>. Ordonnez que Petus le préfentc a mes yeux, It que perfonne ici ne trouble nos adieux^ CLAUDIUS. Gardes, obeifTez. ACTE CINC^UIEME, •SCENE .eiN^UIEM£. ARRIE , FlAVIE. FLAVIE. E Nfîn le Ciel propice Vous placç f«r Iç thwiie p 8; TarMchç ail ftppKcc; Acte V. Scène V. 79 Vous vous fkuver, M|ïdame> en fauyant vôtre é- poux. Que t'ai tremblé pour lui 9 que i*ai trtxnblé pour vous l ARRIE, Tremble plus que jamais. Quoi î je pourrpis^ rlavie. Ternir dans un momeiit tout raclât de ma viet Mais nos difcours ici pourrwertt être entendus. Tu me connbicras mieux], quand )^swrai vu PetusC Il vient > retire toi. ACTE CINQ^U1EME> .SCENE SIXIEME. Petus 5 Arrie. VcUel dcftin favorable Me permet de vous voir dans Tennui qui m'àc* cable ? Pour vos jours précieux Je fuis faiC d'horreur. Que devient notre amour, & que dît r£mpereur> Madame , pour jamais vou« aurois-jc perdue > ARRIE. Kâ î de grâce ccflTc* un difcours qui me tue. AfFermîflez mon cœur, au lieu de l'attendrir. L'arrêt eft prononcé , Petus , il faut mourir. On veut, & fans frémir je ne puis le redire, ^ Aux dépens de m» foi , que j^accepte 1 Empi-^ re 2 Et qu'avec vos Bourreaux vôtre éponfc d'ac«^ cord * Vous coofcrye la vie en vous donnam la mort. Î4 Q^o\\ 8o Arri& & Petuj. Qpoi ! )e pourvois vous perdre « Ôc^ vivre pour un autre > Kon > ie.dois mieux défendre & ma gloire 6c h vôtre. Vous me voyez, Petus^ pour la dernière fois. Mais, puifijtt^il faut mourir , mourez à vôtre choix : . £t de vôtre defiin foyez le feul arbitre. Difputez au Tyran un fi faperbé tttire. '"Quelle honte pour vousl s*il voustraine à l'autel Pour y faire à fon grd tomber le^coup mortel. Sauvez vous « cher Petus , de cette ignominie , £t même ea expirant bravez la tyrannie. De^ v#8 jours malheureux tranchez le trifté cours. Je vous prête à regret un funefte fecours. J*ai de nos ennemis trompé la prévoyance « £t des revers du fort toujours en défiance^ ,Vaî fçû porter fur moi de quoi braver fes coups^ £t je ne croyots pas l'employer contre vous. Mais, quoi! vous pâliiTez. PETUS, Si ie pâlis. Madame, L*amour feul eft Tauteur du trouble de mon ame. L'approche de la mort , ce que vous fi^svez bren,' N*a jamais fait trembler un coeur comme le mien. Mais près de vous livrer aux fureurs d'Agrippi- ne> Je fr.emi$ a rafpcél du fort qu'on vous -deftine, ARRIE. £t penfes>tu , Petus ,^ que mon plus grand effort Se borne feulement à te donner la mort } A t'ouvrir un chemin ou je n'ofe te fuivre ? Mon , non , d'uif feul moment je ne puis te fiir- Viyte^ four Acte V. Sceme VI. 8r Pour moi , quand tu k perds , la yi« eft (ans at- traits. l^os Ikns font trop beaux pour les rompre ja« mais. Banni donc , cher époux, la frayeur de ton ame,' • £t ne refufê pas Texeifiple d'une feftime. Elle tire un foignàri , tT fe frafptl FETUS. Que faites-vous ^ Madame > O deferpoir fatal t O malheur! A R R I £ retirant le poignard O* le lui prêfentant» Tien, Petus, il ne- fait point de mal. P E T LJS prenant le poignard. Il ne m*en fait que trop , quand je vous vois moiU rante : £t je ne puis trop tôt répondre à vôtre attente. ACTE CINQ^UIEME, SCENE SEFrftJidE. Clàudius, Petus» Arri&> Narcisse. . , CLAUDIUS; OUi^NârcifTe^à mes vceux elle va confentîr} Mon Rival à% ces lieux pour jai^ais doit partir» £t je touche au moment .... Mais quel objet fu^^ ncfte ! ARRIE. N^approche pas de moi, monftre que ie détefte: Epargne au moins ta* vue à mes reffentimens. Et me laiiTe ibuïr de mes derniers momens. Mon époux efl mourant, cruel; voi ton ouvrage: Aflbuvi toi) le fang coule au gré de ta rage. Mais. H Arwe&Petus AcT.V.Sc.Vir. Mait le lien & le mien fet^bleot Te reunir Pour accufer les Dieux trop lents i te punir. Nos cris Tonc eniendiu t n'endcuice points tiar- bare. Te vois ilcja le fort que te Ciel te prépare. Il defline unewain a cet illuAre emploi. Trop indigne de nous, mais trop digne de toî. Tu ne meritois pas une mort éclatante. Agrippine ...  ce nom , Tyran , je meurs cou- CLAUDIÛS. Elle expire. Ha cruel! quel fcuît de ton amour! C'ed toi qui lui ravis la lumière du jour. Meurs i barbare > préviens l'eiTet de fa menace» £t cruel envers tous ae te fais point de grâce. COR-NELIE, MERE DES G RAC CLU E S, TRAGEDIE, Par Mad"« BARBIER- A SON ALTESSE ROYALE, MADAME. U E li deffhîn^eft ïe mien ? Pùis" je 5 augufte Princesse , Fous faire un digne hommage avec tant de fotblejfe? Dam le jufte devoir qu'aujourd'hui je Fous rensy ConnoiS'je tout le poids de ce quej'entreprens? Mais pourquoi nfaltarmer? quand je Fous vois vous-même , Oubliant à nos yeux Vitre grandeur fuprime^ Recevoir tous les jours nos refpeSts Jans ' fierté^ Et laijfer nôtre zèle apr en liberté: iTeji ce qui me raffâre , (^ je romps un fi^ lence^ ^ui n^ a fait à mon cœur que trop de violence. O Ciel ! quel vafie champ vient s'' offrir à mes yeux ! ^e ma carrière eft bejfe^^ (^ mon /art glo- rieux J G Je ^6 E P I T R E. • • '^e ne veux parût rappeikr U mémoire De ce nombre i'ajeux fi vantez dans THi-- fioire^ ... . . Pour m' épargner ce foin Fous les rajpsmble:^ tous ) Et grâce à Vos vertUi^ je rfadnére que Fous. ^elle bonté de cosut ! quoik nobkffe d^^mef Pour le bonheur de tous juel zèle Fous enfiam-- me! Princesse 9 rien tféchape à Fos foini gène* reux ^ Et Von Fous attendrit dès qu*ôn ejt malheu^ reux, Cefi à cette vertu par-t&uffi ii^nfaifante ^'// faut que Cornelie à fon tour, fe pre^ fente^ ... Le fort lui fait trouver^ pour première fa* veur^ Son amour ppur le peuple au fond de Fotr% cœur. A cet objet touchant , cette illuflre Rofnaine Se retrace le Tibre aux ri'Oes, de la- Seine i Tout flate fon erreur, , ^ tout femble d'oc* cord A la faire en ces lieux revivre après fa mort. Mais que lui fervira de reprendre la vie^ Si ç'efi pour fuccomber fou$ les traits de Pen^ vie ? Ouij DEDICATOIRE. 87 Oui 5 quand elle nauroit que P honneur d'être à P111NCESSE5 un fort fi hem lui ferades ja^ loux. Pour calmer fa frayeur ^foutenez fa querelle > Elle neyraint plus rien , fi Fous êtes pour elle i Vôtre difcernement efl fi jufie ta fi fin y .Que Vitre feule 'voix réglera f on défi in. ^our nioi^qiCunbeau motif dans fa ^oîre in'- iirejje^ Je me jette avec elle aux pieds de Votre Altesse. Mais quand je Vous demande un favorable aveu , Tids'je bien fans rougir le mériter fi peu? Je fçai trop qu'on dka^ qu'un Ji noble fuf-- frage Efi le prix de mon zele^(^ non de mon Ou* vrage 5 N'importe : aux yeux de fous il ofe s^expo^ fer, Et Vitre Nom fufiif pour Fimmortalifer. G z FRE^ 88 PREFACE D E L'AUTEUR. ORKKt.i£ ^ fille de Scrpion TAfricain , & mère des Grac- ques ^ a été une des plus illa- ftres Dames de Tancienne Ro- me j fon amour pour le peuple, fon intré- pidité dans les dangers , & fa conftaûce àws l'advcrfité ont paru avec tarit -d'éclat éti- rant l'un Se l'auBre Tribunat'tie fes deàk fils , que j*ai crû ne pouvoir rien mettre fur la Scène qui fût pbis glorieux à notit fexe. Le fujet nie ^e'foiirniflbit prefque rien de lui-même, & je ne- l'ai accommodé au Théâtre qu'à Ja faveur d^un Oracle^ dont l'obfcurité fait une partie du nœud de la Pièce , comme l'explication en fait le dénouement. J'ai caraéterifé mes Héros tek quePlu- tarque les a peints ^ £c la foibleiTe ^ que fai PREFACE DE L» AUTEUR. S» l^aî donnée à Gracchus depuis le comK incncemént du premier Aae jufqu'à la. fin du fécond , né fcrt qu*â relevé)- da- vantage fà viàroii-c , & celle de Cor* ^lelie. J'àurois bien voulu feover fe Tribun , & faire périr le Confiil , mai* FHiftoire ne Ta pas voulu avec moir •&C j'efpere que' iès- Sçavans me fçaa>- ront gré de m'y être plus fcnipuleufe» ment aflûjettie dans cette dernière Tra- Sédie , q.ue dans ma première d'^Arrie £c e Petus. En effet de tous mes Perfonnages iî n'y a que celui de Licinie qui foit àt -mon invention , & je -l'ai faite fille à*0^ •^ixiius pour donner plus de jeu à la». Pièce ^ rien rfcft pluis tapaWe de pro- duire des fituations intéreilàntes qu'utt amour entre des perfonnes ^ dont les^ parens font ennemis- irréconciliables, r le combat de Pamoùr ôc du devoir pro»- duit ces fortes de fentimen» , qui font: raméi dé Ta Tragédie j & la vertu H^efi: jamais dans un plus beau jour, qurlorÊ- qu'elle a plus de di£cultez. à iurmo&r ter. Si Gracchus n'kvoit pay im Ifere £ tàigctf uii peuple à^fouteninjî, ôc aor G 3^ me- P9 iP R^E FACE. loere à refpeâcor ^ de (î de fon CiOté laici* tac n'étoit pas eâray^c psr un Or^Ie^ qui la {nemce de vok périr (on père par k tosdvi de (on Amant s k haine mutuel- ^ de leurs pareps ce praduiroic en eux que des fentimens de douleur , qui fe bor« neroient à ks rendre, dignes de nôtre compaiSon : au-Iieu que ks divers inté- rêts où Us (ê trouvent engagez, nous ifont aller plus loin , Sc caufent cette (ufpenr ilon qui ne Uiilb refpirer les Speâateurs qu'après la cataflrophe. Il me rèfte à répondre atix objeâions^ que Ton m^a faites fur le cinquième Aâre^ que Ton trouve trop rempli d'incidens. JVIais ne fçait-pn pas q^e rien n'eâ plus capable d-attadker Se de toucher les Spe« âatears y que les péripéties , quand el- ks nagent du fond du fujet ? A regard des Gaulois , dont Comelie k fert pour fortifier le parti de fon fils,^ Flutarque nous apprend qu^lk avoit in-i troduit dans ILome des étrangers di^i>- fez en Mpifibnneurs, pour ks oppoCbr au Sénat oppreâbur du peuple i & comme cet Hiftorien ne defîgne aucune nation:» l'ai crû pouvoir kur dcHinêr . k noîn de Gaulois } pttili|i}e ks Gaukis Ci&lpina oc- DE L'AUTEUR, jn occupoieitt une grande partie de l'Italie le long des rives du Pô, & c]u'ils ctoient afsès voifîns de Rome , où ils alloieat £c venoient, ainû que tous les autres étrangers : outre qu'étant des Peuples • très vaillans, cela autbrife davantage le. choix (^c Conidie en &toit fait. . <3 4 NOMS NOM S DES PERSONNAGES, OU ^ACTEURS ET ^ C TRI' CE S. CoRNfiLiE^ Mère des Gracques. OpiMiuSy Conful Romain. Caius GRAceHXjs,"! Tribuns du? LiviT^s D RUSHS, > peuple. LiciNiE, Eille d'Opîmiùs, P H r L o c R A.T E , Confident de Graor chus. K^AxiME, Confident d*Opîmius. A L B IN, Confident de Drufus. F u L V i E 5 Confidente de^ Cornelîc;. Sabine, Confidente de Licinie, Soldats. tA iCENB EST A îiOMlfi •^ GOR* / V n C O R N E L I E. MERE DES 4 • . - G R A C QJJ E S, TRAGEDIE, '1 SCENE PREMIERE. . Licinieh Sabine. • * SABI'NE. ' offrir la >^lx, ; Que nos cruels malheurs Tont fimr lLor(que tout îc Scnat, que votre per* mcose 9 ^4 ' C O R N E L I B. Vous tremblez >dîtes-vous , Quoi ! d'un illuftrc fang toujours plus altère* Veut-îl joindre le frère au frère maffàcrcî Et vôtre pere*^ eqjHn malgré fa foi donnée^ Bien loin de vous unir par un faint hymencc^ Pourroit-il approuver cet horrible dcÔcin, Et vous mettre à? touS'd^x Uo poignard dan^ le fein} ^ /" - . V . - LICINIE. Non y je ne crafns ^his rien de fa part de xctotl ,pere, \ ' ' Sabine $ il m'a prumis d'éteindre fii coTerc ^ (Sx l*auteur de mes jours > qubfqu* ordonne le fbte* K*eft pas afsès cruel poUr me donner la mort. D'aillcursGracchus lui-même oubliantfe<;outrages^ Du peuple en fa faveur a brigué les fulfrages. Et mis encre £es fnains c«S haches,.ceifaifceaux>. Qu'on porte devant lui malgré tous fes Rivaux. Ses bienfaits à fa liaine ont impofé (ilencei Et ce feroit lui faire une mortelle pfFenfe -D«:p«nfer ^^il voulût l'^cctfbler" aujôurd'hut Sous ce même pouvoir qu^il a reçu de lui. ' . ^ SABINE. Hérqui peut donc caufer Tennui qui Vous dévore ? Vôtre père vous aime^ & Gracchus vous adore. .. Tout confpîre à tarir la fi)urce u peuple de du Sénat forme les plus beaux nœuds. D'un Cl grand changement l'agréable nouvelle Aux defirs du Sénat rend Gracchus moins rebelle. Mais, lorfque je fuis prête à lui donner la main. De tous mes ennemis c'eft le plus inhumain. SABINE. Il pourroît^Y^Us haïr, ôCiçl î cft-il poflîbleî pe? C O R. N E t- î E. LICINIE. 11- va frapper mon cœur du coup le pîiw terrîMe. Ôuahd tout flate mes voeux, YslI tout à redouter; Et , fi l'en croîs les Dieux , que î'ai fait confuher , Au plus affreux malheur je me vois condaainée. Ecoute leur rcponfe , & plains ma deftînée. H^^ CLE, ttftamhta» de Vhymtn en yam hilU a tes yeuac'i . Ton ornant calmera U haine de ten-peKê. Mah tremble pour uft fing à B^me frécieu/àe : tt fera irtfanân dans ces fiénefles lieux Par une main qui t^efl bien chtrf, Cefi ce que i* annoncent les JPienx^ SABINE. Cîel! LICINIE. Ah ! tu vols à <|uel point mon fort eft d jgt ]u4 prêter ma main pour faire un parricide. Mais il vient. Jufte Ciel ! comment le recevoir ! ACTE PREMIER, SCENE SECONDE. Gracchus. L1C1NIE9 Pbilo- CRATE 9 Sabine. GRACCHUS. ENfin ie puis jouir du bonheur de vous voir . Madame» 6c mon amour ne trouve pluld'gb- , ftade. . Quels Dieux en ma faveur ont produit ce mirn- : de? Que fe leur dol» dVncens i mais qu*eft-ce que je vdi> Vos regards incertains n'ofent tomber fur moî. P'uiî acciietfil fi gldcë que faut-il que je penfe \ Du beau feu dont je brûle eu- ce la recompenfc! LICINIE }^fAtt, Grands Dieux! eft ce de lui que )*attens mes mal- heurs i GRACCHUS. Yoùs popffez des foupirs» votis me cachez vcs ~ • pleurs. Au nom de nôtre amour e^pliquei ce myftere. ' LICINIE A fart. Que lui dîraî-ie^ helas! adieu, voyez mon pcre. Qu plutôt, s'il fc peut, ne le voyez jamais. H AC- r j)S C p R M £ L I £• ip I m II i w . 1 ■ ACTE P RE MI E R, . SCENE tROISIEME. Gr'Acghvs, Phicog&ate. GRAÇCHUS. ESt-ce afn(t c|ifon me pârk & d^liymn » ^ do paixl i ' ^ £ft-ce donc en fuyant 9 ingrate Ltcinîe ; Que tu veux à Gracd%us être ^Jamais unie? De fbif fort & du mien qa*a-t-e!le rdblu i Ne viens-fc pas ici par ton ordre abiblu \ J*y vole. Quel accueuil ! Quel étrange tnyde- r« ! ' ' La fille toute e^ pleurs me renvoyé à Ton père : ^t pour ne «0 lalflèr qu'un a$%iik defefpoir , Sa bouche au même indant me défend de le voir. Que dois-fe en pvcfumer^ qtt*en crois-tu , PUIq- crateî PHILQCRATE. Seigneur, il ne faut pas ici que je vous date. Le danger eft prefiaat^^ ^ aVtfi puis douter. Quelque 4M:age fujr vous cA tout prêt d'édater. Sauvez vous ae ces lieux , s'il en eft tempis enco« Puyei cette beauté, que votre cœur adore. Je veux qu'elle aie pour voiu brûlé ^uiqu'àcç jour. Mais la nature etifîn l'emporte fur l'amour: ' Son ordre pour vous perdre au Sénat vous attU re. Sôa filence en a àh plii^ qu'il a'en falloit dire. Acte I. Scenb HI. pp Tuyez , fortez d'ici : tous ks mometis foQt chers» Je o*y prévois pour you9 qu!un funefte revers, GRACCHUS. Bile me tromperoîc ! mais trompe-t-oit de mê' me? £ft-ce en ver/ant^dcs pleurs qu'on traiiît ce qu^on aime> Ko« , ]t doh mîctix juger \m Irere maflacré j'entens le fang quî crie. Et îe ^tfs dans ces murs, dan^ ce même Sénat, Qui s'eft deshonoré par cet affaffinat, » PHILOCRATE. )i*en doutez point »Selgncur<>méme fort tous m*- . aace. fift Scfltat îrcké n'otteâd^e:^ potat de gface. Dans cet augufte Corps ta foi ne règne pluf . 0& y vielii é'ârrctei tè fîk de Fulvius. ^ Contre le droit dea .gens on Panache à (on père; ^t .ce que ViMi a ùkaa le p^ni «i«m» tmê^ GKACCHVSi Tufte Cîet là nuin cœur quel reproche fais-tu^ Pourful, par tes confeUs rappelle ma vertu* Avec nos ennemis déjà d^intetligence , DÛ fils de Fulvius i^oublioîs la vengeance. C*eft pour fon intérêt que le peugleen fureur Porte jufqu'au Sénat & la flaimme & Thorreun £t moi prêt ^ trahir Tamitié qui nous lie> Avec Tes e anemis je me réconcilie. • ». m t ***** ' »^ Ha. D^ua 100 C O R M E I^ f E. I>*un amour méprîfé refpeûatit le pouvoir. Je fmh fourd a la voîx duVang & du d&voîr. Ah que ie fouciens mal la gloire de mon frc« rel Âh que )*imîte mal la vertu de ma mère 1 Qu''elle auroit à rougir du trouble où tu me vois \ Lâche, pui5-je être Amant '& fils tout à la fois> Ke fouillons pas un fangdont la fource e(l H pure. Immolons à mon tour Tamour à la nature, ï'uyons , pui(qu* il le faut » mais fuyons en Ro- main> £t forçons pour rentrer les armes à la mafn. lAàis quoi l fur. un foupçon peuuctre chlmert* que. • . >Ion« avec le Conful il faut que je mVxplique. Èa fille m'aime en cor « j'en dpi s croire fes pleurs, S^achons d*6û vient fa crainte» & quels foat mei malheurs. Pemeurons^ Philocrate. PHILOCRATE. O Giel î C[u'allc7-v<«w faire } Défiez vous 4 Seigneur, de \^ fille & du p'ere. JkAais fur>toiit ménagez ft^u'aux mùia^cs tu- ftans. Pour peu que vous tardiez^ H n>n fera p)i» temps. GRACCHUS. Je you^ots fttir «n varin^de nomlKCiiifts c^orcs^ Sans doute , du Sénat ont occupé les portes. Pe nos fîers çunêmis le foin m'eft trop DirufusTOUS eft il bten fidelle? CRAC- AcyE I. SCB-NE nr. loi GRACCHUS. V jRinc intérêts du peuple attaché plus que mof, II ûa are tferaiet pas d€ douter de^SsL fbd; > * PHILOCItATK. Garde» yom d'en trop craire une apparence vai- lle . • GRACCHUS. S*il vonîoît me tromper , il le pourron fam pcî». ne. Un grand cœur efl fincôre j il croid voir en aatruîi Cette fîncerif^ qu'il rieconq^oît en Tiu : Et* A^ofe foupçonner la ter tu d'artîficô , ' De peur ié s'èxpafer à faire une înjuft'îce.. PHILOCRATE. Peut-être quç Drufus eft (încere i Con tour. Mais le pané m^apprend à tout craindre encejbon. Un TrÎDUn autrdfbb a trahi vôtre frère BoUs k yôîlé trompeur d'unj> amîtîc fincere. Drurui» peur tendre un piège adrortenicnt caché ^. Aux internes dii petifle îl faroit attaché, Je vctix crirfrfe j, Seîgncnr , qu'il fci*t la République;. Mats je ne comprens point par quelle politique lit a fçô méh^er ^pendant fon Tribuwit , Et la faveur du peuple, & celle du Sciiat. GRACCHUS. Ge fuccès , qui t'cton'nc , a droit de me furprcndre*.. ]4aÎ9 ia(qu*k tes ibup^om fe lie veux pas. defcenv- • .dre; 'J^ ne dbriaiide/'poînc d*jcre tnieux cdatrci; \Lt peuple en eft content , je le dois être auÏÏi^ Il Ta /aie fdn Tribun , ât je le criais fidelle. Jirôîl' vient >. quek deâTein auprès de moi l'â\>pcl'- Itf AC- Ipl . C 'O R K ^ t. I ^» « ACTE PREMIER, SCENE ^JTRIEMK GaACCHtJs, Drusus,^ ALurN. VOtre abfence > Seigneur ^ nous a tous dUarmez. j'ignore les projets qjue vous avez formez.. Mais enbadans ces lieux vous avez tout à craindre*. £t de mon amitié vous auriez à vous pTafndre » Lorfque vou; vous livrez aux plus terribles coups» ^i }e ne partageois le péril avec vou5« GRACCHUS. ^ - * Tôtre amitié. Seigneur , me fera toûfoucs chere-s M^is ailleurs qu'au Sénat vous étiez néce(!aîre. Xe peuple eft inconftant » vous le connoififez bieii> \\ cnancele aufli-tôc qu'il n*a plus de foutîen. C*$ft un vaifTeau qui flote au gré de la tempcte.- Un corps, qui a^agit plus^ des qu'il n'a. plus^de tc." Pour éteindre foa zèle il n& faut qu'un fbupçoa.. DRUS-US. . . 5ètgn«tir, auprès de li|i ^'ai^ilOf^ vétce.nom): Xr ce nom -peut fufHre au zèle qui renflamme. Abfent y comme préfent , Graccbus'feulr eiL eft Fa>* mc; 2)%iil leurs de ¥ulvîus vous^ connoifl^z Ta fbî\ J£t c'eft luiqut commande & pour vous & pouriaoi Pour fon (cul intérêt nous avons pris les.acmes. . GRACCHUS. C^ed arscs> Fulvius diflîpe mes allarmes. Mais que vent Pbiloaau l ah l )e Us dàAS Tes jeus Ite ûûlhcun..»..» AO AcTB I. Sgekb ¥. IC| ^^^ÊtmmÊ^m ACTE PREMIER. SCENE. CTN^iriEME; 09cde fa part j*a4 couru fous rapprendre*' GRACCHUS. Corneir« en ces lieux , Bkux. l. que vîens-je d*eiir tendre! ^Qupiî ma mère au Sénat. Que chercher t-elle-icî»ï Seigneur , de fcs deflTeins je veux être échîrcî. SouiFrez que me rendant, où mon devoir in'appeîf îe. En fils re(pdaueux je ■ Dru SUS 9 âlbik. DRUSUS. Étté nouvelle , Albin , a iros yeux l'a frapci Elfe rompt le projet dont il eft occupa., . , ALBIN. B cft 'vrai » trop d« haine anime Cornelie,* Unc^fijttftçiwdnpr.ftep^utctreaffioibliej. ^ H4. ^ c 904 C ér * « E t- f r. *- £tl£ Seâ^^a.Yiin ciiûd ûbtcAÎr la paîic La mère de Gracchus n*y foufcrîra jamais. * hiih pair que& bint eft-ellé j^n ces Jeusi faiyMu^ teî Des deflHtfs de fou fis qui peut l*Sivoir fa^i^îte î BRUS US, Môi-mlintt» ALBIN. • 'i^aûs, SeîgîKmrî'. DRUS US. . "* ' • ; ■ De. lîdclles av! J Ont porté )uf^u*'à moi les fefiret^dé fou fîh. ll^rme Lîcînle^Sc nous eft infidclle;' Peuple , parens ^ amîs > il trahît todf pour cHe. " On lut parle d^hvmen) & c*eft ce doux e(poîr Qui lut fait oublreir les îotx de Ton devoir. ALBIN. te ii*cft que dans un Vœur auflîgj'and4"é le votre '• Que rintérct du pettple eft pIusTort qUe tout autreî Non, vous né Voulez pas* te ferVir i demi. Seigneur j ôç le Tribun l'emporte fur l*3utit. ^ DRU SU S. * Que ttt me contuiia mal l quand tu tiens ce lang^. ge. ; (A traverfeir Cârâcclms uft auijte (bin m*ei)gagc» Apprens done* à quel point fon bonheur m*'eft Ùt^ tal. U aîme Licinte, de je fuis fon Rival», A L.BIJ^. Vous, fon Rival! DRUSUSi . , Albin > le fecret de ma ftim^e S^cft toujours avec foin renfermé dans mon aîti^; Waîs le fort qui m*àttend m'Impofe une autre^'tbu SI je n*cclate enfin,- tout eft perdu pour moi. Quoi îinonlicitrevTRivalobtietulioifeeqQel^ibnV Aux piodsde âoi autel» K^^ ywîOîi'itm^mêiueJ Acte L Scène VL 10} élever Ton bonheur fur les dcbiis du msen ) £t pour le renveiTer je n'entreprendrois rien } J*ircHS livrer mon cœur au coup qu*on luidedioe? £t )e refpeâerois la main qui m'aflàfline ! No^'^ non'» qu*à mon malheur Ton malheUr fott égalî £t putfqu' il faut périr , perifle mon RivaU ALBIN. Ah l sSeignenr» gardez ?ous d*un éclat fi fuftefteé' Il va dans. vitre chute entraîner tout le refte. Quel eft vôtre defièin } & pourquoi voulea-vous Sacrifier le peuple à vos t^'anfports faloux \, De vous & de Gracchus dépend fa deftinée^ Fau(-tl que par vos mains Rome foit enchaînée i Vous êtes Ton appui i mais par y os drSerens Vous allezJa livrer en proye aies Tyrans.^ Qu'eft devenu* Seigneur ^ ce zèle fnagnanune^ Qpi même du S^nat^avoit forcé reOiime ) Si Gracchus protegeoit nos triftes Citoyen» i ■* Vos foins alloient phisloîÀ miilefois que les fieni; . . , . , S>KUSVS. Jhge plus {àinement du^ niotif die mon zele« /Jai Feint de fervir Kome»^ n*ai rien fait pour et- Contre mon fier Rival ^i toujours confpiré. Kedoùté du Sénat, $c du peuplé adoréf U. triomphait, Albin j ^ pax, mes artifices J*ai pris foin d'obfcurcir l*éclat de fes feryfces, ., 3'avois'bcfoin du peuple, & pout me Vâquerir, Sur les foins de Gracchus. il faÛoit enchérir. Çnfin pour l'abaiffer j'ai tout, mis an ufage. Et je vai en ce jour couronner mon ouvrage. ALBIN.. , • .^ . Vous, vous perdrçz tous deax en vous de(ùniuant> Seigneur/ feignez toujours. DKUSITS. ' Lt mat eft trop prcflant. Tous %o& C o m N tt L. i.m Tous met coupé Camt p«r(ius»pbuf pe» qae je di£, rfore;' Ebiqu'ai-fe â isé^gee^^and tontaedefisTpArei Mon Rival ik dédire afec^tcn pb» d*cclati TU foNf qt^OpHaînt luLdok le Ceafolat;. Un clon fi précieux termine leurs quereHes* Gracchus. tn«t en oubli r«utrâg»:;cl6.]5'égcl}es» Que ne fait point i*aaibur^ Mais ou je fuis trompe. Ou d*un coup inprévû le Ttibav efî hmé. Oui , î*ai vè ^ûs fea yeux une douledr [ecrerte# Peot'élfe qu*iiA r^fus read fon ame îaqBfett«. Allons 9 n'oublions rien , proficoHc des naamctis^ Voyons OpimÂis; fçachonvics fcntiinems. Cirons tour mot ctéàk pour pnsr de licmit , £t même, s*fl le faut» fervons la tyrannie. Je ne puis trop pwfêr «n bien fi fiém <^apas^ ' AtBlN. r Qtt*aIIez«TOi^ faire ^ oDteuj^l. , ' • -^ ' îfc me réplique iiSi. 11 s'agît de cbnfbttdrt uii RîtaFqtH^me bfarve> " QUè m^inrporte aptR tout que Rotn« foit cfthrei Si telle' eft, de fon (brt rjrreyoçable Joi , Qu*clfeYéit ittife iaiuf fers par ^raccKfos , ou pat inot> - ' '. . Non , du fatal amouif qui toué dt?ùr H(m$ «tfme ^ B faur lui yî^urer Bt ft frtiît , «t le criinc, je facrjflrai tout.ati (uiccès de mes feur. Et même une vertu qui fait âcÈ riraïKeûrcux.'* ' Enfin à mon RiVâî j'oppofe Comelîe. Mais avec le Sénat éii fe réconcffîe,^ ■ ^ • Ce n*eft.qu*au deferpoif qu'ft mefaut recourir: ït je veut en ce Jour ou le perdre, ou pcrtr/ AÇTE'IIi SOCNË I. 19^ ÀC TE S E C O ND, SCENE PREMIÈRE, 9 Oprinvè, LicinieI Maximid.: OPIMIUS. ' , . LA tnere ^ Gra^hus en ces Heux ^ùh & rtsi* ère. Mais je^'eux vous parler avant que de l'eatea-* drc. Ma fiUe, vous voyez dtni qud pe^flàok danger Noas met un peuple entier qui noys ok affiç^ Graccnus en eft le Chef. Ce peuple temefaire £ft tel fous ce Tribun qn^^tort fous ion frère* Le fier Tiberîus pendant fon *ï'ri)>unat . £n mortel ennemi pourfùivit le Sénat. £t vous n'ignorez* pa« <|aMl en perdit la yie. Par CÔHivtté aupafd^Jiiis m^me rovte eft fuirîeJ Je ne fpd û le Ciel lus gaiylr Hfi mèmeùm^ £t fî noM allons voir fon triomphe,^ qu /a mort» Pour le bien de Vttaik fsd YPulu me contrains dre« » r ' Dansée fimefte yoHr Ro;ne avôit tout à crain<» Gràccbus la nieha^lt du fort le plus af&einc. Je ihe fuis abaiflc jufqu*^ flatar (cs-focùx. Il vient vous époufer , ou du moins il l^fperc» , Mais vous, à coeur ouvert, parlez à vôtre père. 3 '^ Lï- tôt X O H M B L I E. LICINIE.. , Seigneur « tout vous répond de mon obeiflkn* Yottf atez fur mpn fort une entière jpuiflance. Four moi vos volontés font de fuprêilies loiib Cependant fi j'ctoîs maitrefTe de mon choix « Jcnepourrois garder trop d'horreur pour un hom- me , Qui feroît rcnhemi de. mon pcre & de Rome: £t Gracchus paroitroit comme un monftre a mes yeux. S'il ofoît »y montrer fous ce nom odieux. Siais je vois fans horreur le fils de Cornclfe', Puifqu* enfin avec lui je^ vous réconcilié. opi'mius. Moi ! cê(lc2 de lé croire , èc conneiflês moii . coBur, . . - : . , Je n'afpire en ce jour qu'à me voir .fon vaîn- LKÏiNIE. •• '• Quoi! Seigneur > , .' * opi'mius. ' -, . Il fcaura tfam^t ce que je penfèi; Cependant avec loin ilatons fon efpérance. Dimmui6ns. . . * . . • ' -•* 't-idïNiE: . • f. • Helas! ., ' . « ' ' oPiMldi ^ ••' ,, • '• Etçtiffez çes,foupir«i Ma fille i & ne fongex qu'à fuivre^^mes defi.K$» JeTordonae. . -. ^ ''. . , :. UÇINIE,: ; ..., , ./. 'K\i\ Se<îgneur , n'ed-ce^fas: pour; les firfvrè Qu'aux ^lùscraek toovoic&s^ftocLAlile fe ilKf^ ). '- SU Acte H. Scène II. lop s**!! fatloit d« Gracchus vous vaqf^ aujourd'hui > Pourquoi rallumlez-vous Tamour que j^eus pour lulî Je l'a vois prefque éteint ce feu, qui fait mon crî-v me, Puîfque vous l'ordonnez. Yen ferai la viûime. Au (noin^ veuillent ks Dieux ne s^tn prendra qu*à moi, £t vous mettre à couvert du coup que je prcvoi! ACTE SECOND, SCENE SECONDE. O P I AI I U s , M A K 1 M E- OPIMIUS. QUe m'annonce en tremblant latrîftcLîcînîe? Sans doute le Tribun attente .fur ma vie. Elle aura découvert à travers Ces difcours Qfielque pie2etfecret,qui menace mes jours. Il faut le prévenir, & je fuis prêt, Maxime } Mcme foin » m^me haioe aujourd'hui nous anî* ifle. Mais je n*ai qu'a fraper , m«& coups feront certains* La j^uQice de^ Dieux le livre entre nos mains. MAXIME. Ahl Seigneur , craignez tout d'un peuple qui Tadore. Evitez fa fureur, vous le pouvez encore. Rendez lui fon Tribun^ mais plutôt achevci( De dîffiper les flots contre vous fonlevez. Le Tribun y confent. L^hymen deLiciuie Peut enfin rendre Rome à Rome reiinie. Si Gracchus contre vous s'nrma jufqu'en ce jour^ Il a farufos vient de m'apprendre un important fccret, IV aime Ltcinie y & ne void qu^à regret Cet hymen prétendu, dont fon Rival fe flate. Il cftttreprencira tout , û je veux qu'il éclate. Je ménage avec foin ce nouveau Concurrent. il cft aimé dn peuple, & fon crédit eft grand. Leur parti divifé raffermrra le nôtrc'j Et je veux» fi le puis , les perdre l'un par Tautrev Mais je vois Cornelie. Il faut feindre à fcs yeux^ ACTE SECOND, SCENE rROISIEME. Opimius, Cornelie 5 Maxi* me , fulvie, CORNELIE. QN ne s'attendoît pas à me voir en ces Fieux^ La fureur du Sénat contre moi conjurée ^jris que trop de fcrîn de m'en fermer l'entrée; J'y.voîs de toutes parts des objets ennemrs,- Des mains teintes du fang de mon iîldftre fils. Mais , Confuî , Ci ma vue a droit de vous Airprendre^ Que ne fait point fur moi ce que je viens d'appren- dre l la GraC' 112 " ConN-ÉLIE. Gracchus,inon fîlsr Graccliiw > prêt atout OttMierJ Ofe avec le Sénat fe réconcilier. D/)a pour fon hymen dans^ ces lieux tout s^appré- te. Pe quel deuil JMaisnon^on m*a trompé, fie je coiinois trop bien L'indomptable fierté du'fang Cornélien, Pour penfcr oue Caîus en ternilTe la gloire Jfufqueî â s^allîer. . . . non , je ne le puis croire. Un fils de Cjornelié» un fils vraiment Romain» I^*a pu C lâchement difpt>fcr de fa mai». OPIMIUS. , Qu'a de honteux pour vous une chaîne fi belle» Qui va donner à Rome une face nourelle> La main de Licinie eft^elle a refufer^ Le fang d'O pimius eft*il à mcpfifer. Madame, & vôtre fils , que j^accepte pour gendve,' £n^ montant jii^u'à mai , croid-H encor defcen* dre>, le croyci-vous voùs-mcme , 5c réclat* de mon rang Dément-il i, vos yeux Torgucuil de vôtre (angî Qiiand j'élève Gracchus jufqU'à mon artiance*, Peut-être je me fais afsis de violence. Je fçai ce que je dois a\i fang CorneÏÏe»; Mais Pimcrct public m*eft plus cher que le mie»)^ ^ ^ , eORNELIE. • ^\ Tîntérêt public cil* ce qui vous anime > J'approuve cet hymen , que j*ai pris pour un cri- me. Gracchus fans nnon aveu peut engagera fof \ £t mon fils efl à Rome encore plus qu^à moi. Mais ne puis* je, Gànful, avant toute autre chofe^ /pprendre quelles loix cet hymen vous hupofel Allez-vous ail Sénat abattre la fierté \ Le peuple fera-t-il remis en liberté > Ne gemira-t-il plus dans* un trifte eftlavage? Des biens communs a tous ftra-t-on le partager Van* Agie II. Scène îV. irj», ▼angerà-t-on enfin Tiberius mon fils 1 Achevez vôtre hymen , je Taccepte à ce prix; OPIMIUS. 3*aî peine à revenir de ma furpriTe extrême. lEft-cerdansle Sénat gu'on me parle de mcmer,^ Madame f vôtre fils ^ura mes fentîmens. Il fufEt, qu'il foit prêt à mes commandement Il faut bien, s*il prétend entrer dans ma famille,. QuMl apprene à quel prix je lui donncma fille. ACTE SECOND, SCENE ^UjrRIEME, Cor NE LIE , FULVIE. FULVIE. L'Hymen ^ vous le voyez , n'eft pas fi refolir^ Madame « le ConfuI parle en Maître abiblu.- Vôtre fang eft trop £er pour foufFrîr qu'on le; brave, 'Et Gracchus rouj);îroît de fiechîr en efclave. CORNELIE. Oui, je connois mon (ang^tout^ doit me-rafiïïrer;. Un fils comme ie mienne peut dégénérer, PreHc par fon amour, il fe peut qu'il s^dublie.*- M^s je le reverrai digne de Cornelie. Un coeur comme" le fien ne peut être abattu: S*il a beaucoup d'amour,, il a plus de vertu. Le foin de Ton detoir rentreira dans fon anie;. J^yMns y rallumer une plus belle flamme. Mais qu'il tarde à venir! il fçait que je Tattenss. ru L VIE. St>ur vous voir fans tcmoins, il veut prendre: fo m tcm|)s-,, 1. 3? Wa— IT4 C O R N E L I B. Madame ^ mais il vient. CORNELIE. Rerire toi > Fulyîe. ACTE S E C O N D> SCENE CINQUIEME. G RACCH us. MAd«itne , à quel danger livrez-vous vôtrC' . . vie? Le Sénat anime d*un îniofte courroux » De mon frère 0c de moi peut fe vanger fur vous. Ni fexe ni vertu n'arrêteront fa rage : T^a l mettez vous de grâce à couvert ^de Torage %. Je le vois (ans effîroi tout prêt à m'accabier^ £cce n^eft que pour vous que j'apprens à trembles*. CORNELIE. £hî penfez^vous^ mon fils^ que \z mort m*i^pov« vante. Et que dans le pertl ma: vertu fè démente^ Mais qu*at-ie à craindre ici ! les murs de ce Palais Ne m'entretiennent phis que dliymen & d* paix.. Un mot de vôtre bouche a fçû calmer Votaigt, Et je viens en ces lieux jouir de vôtre ouvrage* GRACCHUS» Madarhe, je rougis d'avoir fniis vôtre aveu- Pour fàuver ma patrie éteint un fi grand feu. J'allois voit en ce jour Rome en cendres rédalteC CQRNELIE. Je ne puis qu '"admirer ceée fage Conduite, Qui vous fait prévenir un orage' éclatant.* Ma^ia k peuple^ Gracchu$ jt en. fera-t-il cornent? ^ Sur Acte IL ScETsrk V. itf Sur le point d*c»c heureux , & tent p!fe!n d« vous- même. Ne Toublirezovous point ce peuplef qui yous aî«* me ^ Verra-t-il^fan^ gifmir vôtre feikîté. Et fcra-t-il au moins compris dans le Traita 2 GRAGCHUS. Je me dois tout entier a la catjfe pul)Hque9 Madame •, à ce feul foin: il faut que |e m'iappISf que,. Et Rome & mon amour en- fei*ont fàtisfansv ,Vobtieii4fat Licinie, elle obtiendra la paix. Mais fî 4e peuple enfin au gr^ de fon caprice^ Rejette cette paix , & veut que tout pwrilTej 11 faut qu'à (a fureur ié m*6pp6fe aujourd'hui > Et je dois le forcer d*être heureux maigre lui* GOfe>ÎELIE. Le forcer d'ïtre heureux , quel" nouvel cfclavai gcT Quoi! déjà du Séh'nt Vôu^ parlez le langage. Tribun. Eh î. depuis qUa'nd tout ce peuple à vof yen* N'eft-rï qu'un ffénetti^Ue, & qu*un cnprîcîcux? Ah! fî vons le peignes d'une couleur fî noire,. Du gr^hd Tibertu? que devient la mémoire î Ce qu'il fît pour le geuplé éff donc un attentat.'. Son zèle n*afplrô1t qu'à rénverfér l'Etat. 11 fuîvoft en aveugle urtè foule infolente. Ah î crnét ^ réfptOt^t fùn ortibré encor fanglaa* te. GRACCHUS. A ce frère ft cher je ne fais point ce tort. Mais j^kis (e me rappelle éc fa vie Ôc fa mort>. Plus de ce peuple ingrat je connois l'inioflice, Aiadani,. pçxmtîiçji que .^ m'en gareQtHTe. I 4 Mott Il6 CoitURLIE; Mon ff *e nt perk que. pour Ton imcrcr. Et ce peuple en fuyant prononça Ton arrêt; Autant qu$ le Sénat il lui devint eonuraire. CORN£LI£. Et c*eft ou je t*atten9. L*as^u vangéce firereï' Ce Sénat , que tu vas protéger auiourd'hui ,. Tout fumant de fon fang t*e&-i] plus cher que lui> Tu te fais de fa mort une afFreufe peinture. Ihl ne le vois-ta pas privé de fepulture ^ Trtfle iouct du Tinre errant au gré des &ot$j Attendre de toi feul un éternel repos ? Voudras- tu lui porter l'atteinte la- plus vrve Y Te verra-t-ii enfin- fonrd à* fa voix plaintive > Oubliant par quels bras il a perdu le jour , Ecouter feulement la voix de ton amour? Lâche, fui donc l'amour , & renonce i la* gloire^ Du fang des Scipions va flétrir la mémoire. Ne te l'ai^je donné, ce fang fi glorieux y Que pour en voir l*cclat diQ>aroitre a mes yeux P Dieux ! de qui je reçus ôc l'un & l'autre frère ^ >J'étéît-ce pas aftcs que d'être une fois mère t l^a! )c m'appraudîfTois d'avoir porté deux fils» Qip feroient quelque jour l'appui de leur {)ay». Le' premier » je l'avoue « a rempli mon attente s. A fûivre fon devoir fôn ame fut condame- Le /lernier jûfqu'ici l'a fuiyî pas à pas** Mais enfin jufqu'au bout H n^ l'imite p^fcs. A peine eflril entré dins (a noble, carrière, Qiie loin de la remplir, il regardé en arrière. Aux ordres du Sénat cet efclave obeïr. L'un eft mort pour le peuple , Ôc l'autre le trabit< Par quel fenfible endroit ^ut-il que tu m'attaque»? Me feras*tu rougir d'être mère des Gracques ? Tu«ffais qu'à ce feul nom je bornai tous mes y oudroifi-tu , mon chcrJls ^^meles rendre honteux»^ Acte IL ScEifE VI. 117 M*âuraîs tu condûtnn&e^ cette îgtfoininl^? CRACCHtrs: O devoir! ô tcndrefleî ô gloire! ô Licinle!* COKNELTB. Tu balances enco'r, fils indigne* de moî? Va , c*efî' trop foutenîr le trouble où je te voi. 3*ai f^ît ce qiie j'ai pu contre un atnour funcfte. Peut-être tes remords acbeveront le refte. ACTE SECOND, SCENE SIXIEME. CRACCHirs jfe«/. QUel reproche , giSisû^ Di^ix , m^attire moii amour! ^ AK ! pttîs-^'eaeor ibttflfrîr lar himi'^e;du jourî Eft-ce ainfi que je fûts- \c9 traces de mon frère ? Je prens , fans y penfer , un chemin tout con^ ttàké. Mk* îtfefë: ^ar phli mVrf faît'âppercfeVôrr. Une femm« m'apprend â fuîvre mon dévoir; C'éh* éffi fait > de m6rf c ôc combattre le père. Etre ii8 C o it K fi L I e. Etre Amant U Tribun , TefFort eft plus qu* humam. Mais un pareil effort eft digne d*un Romain. Rendons maigre ramour^çont mon ame çft rem« plie» ^ Un Romain à /a gloire , un fils à Comelie. A peine je le puis/ mais enfin je le doi. l>*un peuple qui m'attend allons calmer Vtffvoh K*en délibérons plus « mon devoir le demande» Sortons d'ici. ACTE SECOND» s C ENE SEP riEME.. * Gracchus, Maxime. MAXIME. s EIgneur , Opimliis yoos^ mandei^ GRACCHUS. tié^puis qn^ud un Confurmandeot-îl un Tribun ^ Ce droit entre nous deux pour le moins eft com* mûri. l^SLÏs allez , près de Ipi j'aurai foin de me reiv> dre. Je veux bien l'ccouter , Maxime ; il peut m*a»< tendre. , LQ Acte III. Scenb I. ttf m ACTE TROISIEME, SCENE PREMIERE. OpiMivsy Gracchus, Drvsus, Suite. Q CPIMIUS. U'on fe retire -, & vous , Tribuns , prcne» vos places. Inftruite dès long temps à braver 4es dif» grâces , . Rome a vu }u^n* î" d'un vîfage aiïuré Tout l'Univers: entier contre elle conjtjrc. Pour ta première fois elle commence â craîa« drc , Elle emprunte aujourd'hui ma bouche pour fe plaindre. Tout doit fuivre fe.s loix } mais tout n*eil pas fou- rnis ^ Il lui f efte à dompter de nouveaux ennemis : Ne les cherchons pas loin , ils font dans fes mu« railles» Et fes propres enfans déchirent fes entrailles. Vous le voyez. Tribuns, ce peuple audacieux». Qiii nous tient aflîegez dans ces auguftes lieux ^ 11 ofe iufqu'% nous porter fon infolence. Rien n'arrête le cours de cette violence j Et, loin de le firaper d'une jufte terreur. Vous ctcs les premiers à flater fa fureur. Mais quel fruit attend il d'un projet Ci funcfte > - La bonté du. Sénat eft tout ce qui lui refle. . 120 C O 4ll N E L» T £• Il daîftne en fa fav,cur vous Toffrir p^ir jna .voyrj Ceft a vous d'obeïr à (es fuprênies.loix. CRACCHUS. Seigneur, quelque refpcél que le Sénat l'nipoiey .11 nous faut ipeitre Rooie avant toute autre chofe. Elle nous fait des lobe qu* on ne doit point trahir^ Et dès qu* elle a parl^ , c'eft à nous d'obeïr. J'ccoufe le Sénat, tant qu'il en eft l'Oracle. ^iais a fa liberté dès qu* il veut mettre obftacle. Je ne reconnois plus les ordres abfblus. Je fuîs Romain » Tribun^ ôc ne f^^i rien de plus. Romain » je n'ai des yeux que pour la Rèpubli- qucj Tribun , au bien du peuple il faut que )« yn'ap- •plique. Si contre vous, Seigneur, il ofe confpirer. Que n*avez vous point fait pour le defefpor^r > Vous-même Vous l*avez force d*«tre rebelle. .Qii'on lui rendç judice, il deviendra fidelie. LeScnat a fes droits, mais le peuple a leSiHenSi Croid-on impunément ufurper tous £es biens > Car enfîn de nos maux c*e(t la fouree fatale. A-t on exécuté ie teilament d'Attale ï Ses Etats, fts threfors étoient communs à tous. Cependant vous voyez q'u^ ils ne font que poto vous. Eh! de quoi fert qile Rome étende fe^- frontières^ Les lions & les ours au moins ont leurs tanières j Tandis que des Romains par-tout fi révères H'ont pas même cliès eux des foyers alTtirec. Pourquoi les appelier les Majtres deHa terre > Il ed vrai qu* ils le font par le droit de la' guerre^ Mais leur trille valeur n^enrichit que les Grands > Et parmi leurs ég-aux ils trouvent leurs Tyrans» Seigneur, voilà de Rome une fidelle image. .reuc-ctrt que Drufus en dira da^paatage. DRU. DRUSUS. Seigneur , *f aime le peuple > 8c Taî tonjours fdt voir» Je fuis Tribun : c( nom me preGrrîc mon devoir. Rien. 9e peut me M'ter à trahir ma patrîe« Ma gloire iufque la ne fera pas fietrie. Mdis'quMid \e réfléchis furie péril commun > Je fuis bien plus Romain que )e ne fuis Trtbuftt^ Il s*agît aujourd'^hui de fauver Rome entière. Je vois de Ces enfans la troupe meunriere Lever déjà le bras pour lut percer le (êln. Con^ment autorifîer ce barbare defleîn ? Je n'en al que trop fàit^ la fukt en eft funeftev Ua )uftc repentir eft tout ce qui ni*en rtik^ Plus le mal eft flaté > plus il e(l dangereux , Et Je peuple fe perd à" force d^ètre heureux* Demande-t-il un bien \ à peine il le polTedev Qii' il faut' qu^ au même inftant un autre lui fue- cède. De defitrs en defirs il ^urt en furieux, * Rien ne remplît fon cnur , at tout frap« (es yjeux. Seigneur, voilà du peuple une fidclle. image. Et Gracchus^ s'il Pofoit, en dirott davantage. GRACCHUS. SI ie Tofois» ô Ciel! & depuis quand Tribun , Si pourtant ce grand nom encor nous eft corn* mun , Depuis quand penfe^vous que Gracchus fçaclie feindre l A cette lâcheté qui pourroit me contraindre! Ahî rongiiTex plutôt de vos déguîfemens, Qiii t0tt9 font démentir vos premiers fentimens, DRUSliS. Je ne déguîlt point» c'eft un art que j'ignore. J'^ai protégé le peuple, & le feroîs encore. Si fa fureur enfin n'^lîoit jufqu'à l'excès. Mals-îrcsatiK peur mon xeie un funedc fiKcc<;. 111 C O R N E L I B. Rome a payé, trop cher celui de votre frcré» Vous en voyez le fruit. GRACCHUS. Arrci^, temeralrer Gardez vous d*attaquer un nom fi glorieux, Bt qui malgré Tenvie eft monté jufqu'aux cîeux. Mais , Seisneur « c'eft à vouf qu*il faut que ie m'alrefle, ^ ^ Et pnîfqu'à nous trahir un Tribun s*intére(Ic , Je défendrai moi feul I*honneur du Tribunat. Contre lui» contre vous, contre tout le Sénat. OPIMIUS. Suivez , fuivez plutôt l'exemple qu'on vous Aonm ne. Mais fçachez à quel prix le Sénat voa$ pardon- ne. De nos malheurs communs Fulvtus eft l'auteur > Il a trempé fes mains dans le'fang d'un Liseur, ï'autil qu'un facrilege impui^^ment Pimmole \ A l'afpeft du Sénats dans le faint Capitole» Nous l'avons vu tomber prefqu* aux pieds des avi .tels. Pendant un facrifice offert aux Immortels} £t tandis qu'il tenoit entre fts mains fànglantet Des agneaux égorgez les entrailles fumantes. Nous av.ons à yangerJes hommes & les Dieux, £t nous perdrons plutôt tous les feditieux : Mais puifque Fulvius a formé la tembcte , Tribuns» pour la calmer il fufHt de fa tot«. . ^ GRACCHUS. Il fuffit de fa tête , ô Ciel ! que dites. tous ! Quoil je pourrois livrer Fulvius à vos coups! O. Rome » qui j^dis brillas de tant de gloire » £s-tu la même encor \ Non 9 je ne le pnis croU re. I) ne te refle rien de ton éclat paiTé , bous les loix d'tn Sénat » où tout eQ itfiTerfé* • Acte III. Scewe II. 125 Un LîAeur m^priHible autant que témieraire Exige pout vîd^îrne un homme Confulaîre » Et tandis qu'un Tribun lâchement égorgé N'a pas même un tombeau^ bien loin d*étrc van- Au fang le plus abjcifl il faut cendre juftice. Et du (ang le plus pur lui faire un facrificc. Je périrai moi même avant d'y confemir. Mai» enfin de ces lieux il e(l temps de fortir. Et 'j'y tfouVe à la paix un obftacle invincible. ' OPIMIUS. ARez donc avancer vôtre perte infaillible* Jt ne vous retiens plus , Tribuns ; mais fongez bien. Que pour fauver le peuple il n'cft que ce moyei». fiatez vous de Te mettre à couvert de la foudre. C'eft ce qu'entre vous deux je vous lajfTe refoudre. ACTE TROI.SIEME, SCENE SECONDE, Gjragchus, Drus us. GRACCHUS. LE Confu) fe retfre^ allez ^fuivez Ces pa$. f^ C'cft là vêtre chemin , ne vous contraignez pay. Pour moi , je vai trouver le peuple qui m'aupelle ^ Et dan$ tout fon ddat lui montrer vôtre aoc. DRUSUS. Ce(&nt de le' âater je le fers mieux que vous. GRACCHUS. Ce fera dbnc à lui de juger entre nous* DRUSUS. Vijas en ferez fifhs doute un luge favorable j MJv U fevoû pottf moi , s*t\ ctoit équitable. K z G R A C* 11^ C^HVELfK. GRACCHUS. ]! efl vrat, vos bornes {« fignalcnt pour luf. 11 n'a plus rxtn à craindre , ayant un tel appui. DRUS«5. Le fiiccès montrer^ qui fçait mieux le défendre. GRACCHUS. Pour vpns le faire voir , je vai tout entreprendr«^ Adieu. Vôtre intérêt vous demande en c^s il«}uc. On n'y peut trop payer .vos foins officieux. Un Tribun fu.ppliant eft un îUuftre efcUve^ . # Cependant/entre nous craignez le fort d*Oâ^Ye« Drufus fe fouvîendr a qu'yen dcpit du Sénat. Il fe vid depofé du facré Trîbunat. DR^USPS. Comme le fort pour tous a le m'ême caprice, €racchus fe fouvîendi'a qu'^après cette injufticc Qâave fçût vannier fa pcr^ de fon lang^ Et que Tiberîus l^yaysi de fort fang. Dans un pareil deHcin même Cou vous menace ^ Ou ceffez de Je fuivre , ou craignez fa difgrace. - G41AC.CHUS- tXn grand cœur ne craint rien , quand il" fait ce qu'il doits Xa vertu me conduit, le fuccis, qiiel i|u'il foiti Mfe couvrira de gloire , & vous d'ifRomaie. . DRXJfiOS. Le tem|is }uftr(irfl. . . 'MaisJ.e vois licîriîe. Je fçai que vous l*aiA\cz ; pcut,jctr^ te ff^ni cœur Perdra de fa confiance aux yeux d.c fon yainquciu:. Je Vous laiflè. AC' Acte III. Scen-e ni. ïif ACTE TROISIEME, SCENE tROISIEME. GrACCHUS, LiCiNIEr ' LICINIE. • XJk ^^ Seîfl;neur,que venez^vous de faire î Vous ^vçz rallume le courroux de mon pere^ lÊx la mort dans le fein^ H je viens en ce iieu^ Ce n*eâ: que pour vous dire un écernel adieu» Nous ne nous verrons plus. . ^. GRACCHUS. O Ciel , quel coup de foudre l. , ' . ^ LlCiNIE. Maigre tout notre amour il faut nous y refondrr. GRACCHUS. Le pourjrez^vous l. LIClNIE Helas ! H le Ciel en coun-ouTi^ Me îaî(roît a moi-même en m'iy-rachant îi vous ,. Co^traime de cacher une (i belle flamme » Au moins je là pourrois renfermer dans mo» ' ame.î Mafs n)on père a pavle, Tes droks font a^folus ,. Je ne (uis plus à vous^ & je fuis a Diufus. GRACCHUSi Vous ctes-à Drofns , Dfeux fque viens {c d'emendreî Sa perfidie enfin ne fçauroit me furprcndre. Jlvet mes ennemis il a pô Te lier^ ruifqu'un' prix tel qtre.vous peut tour fn îre ouBRcrj» Alfjrès-de tatic d'appas î! h'eft rien d'învîncîbU.. Mais cepeadtaM Df «fus fat toujours tnfeitftelev Kl n -m Il ne connut jamais le pouvoir de vos yeur. Pourquoi m*envîroît-îî îin bien fi prccîeiix î £ft-ce4*atnbitk>a qt|i mç le reffcl coi||rat|e^<'~ tICINlE. ' • ' Kon, Seigneur, c'qft l'amour >& fi i*en crois mon. pere> Déjà depuis long temps (on cœur. . . GfiL4^CCHUS. AH! c*cft afséss jfje fuis pefdu. Madame, & vous me tratufièss, LICINIE. Moi vous trahir. Ingrate vous ofez me le 4ire! Er, iorfque peu s'en faut qu'à vis yeux je n'expia rc. Vous m'accablez encor d'un foup^on fl cruel ! GKACCHUS. Plût aux Dieux que moti 'co^ur fût le (eul crîmt« nef , . Et qu'enfin vos bornez pour moi fans artifice Me fiifcnt condamner ce fiïupçpj^ d'injuftfceî Mais vous-même tantôt vous m'avez trop fait voir >. Que jen'àvois pour vous qo*Un aniour fans efpoîrè J'ai lu fur vôtre front les remords de vôtre ame. Brufus voos a^doroît , vous le fcayîez „ Madame, Palloit-il m'àttireivdans ce Palais fataf. Pour y faire à ities yeux triornphér mon Rival i LICINIE.: - N'appeliez poînt remords la frayeur la.plus rendre* IJn Oracle. . . Ah î Seigneur , je n'ofc Vous l'àppi^èn* dre. ^ ' • Mais^ û de mes malheurs votis fçaviez la tnoitic> Je n^ ferois pour vous qu'un objet de pitié. GRACCHUS. Irié bien « f\ vous m'aimez avec'taAt de coaftaoce» Qu'elle éclate aujourd'hui par vôtre refiftance} Et , û vous prenez part aux rigueurs dé noion tint Rejette» UA bjJXiAa qui nue dc^jg^aç U; ^Q|t* ' Moil. iâol \ par un tel refus je irahirois m^ f»k>tf e t £c qui mie \^^fi$p\tl^'tinfi ucWfi nioife^ ' : Non, cefTez de a^'afirir 0c% itiÀlpM :fccom&. Je me dois toute ««ciei!^ à l'auteur .de mes iourik Mais vous^qul juTque là vod^x q«e ie infoublie^.*. Wcic&'VqMs p^s fouQiîi^ ^x ioix de Comeiiiei A peine elle a parlé qu* on vous void obein Dois-je mqitts rà- w^oi^ p4r« » iS( pN^-tic' hs tîiaHîr f Que dis-^er Vatire coç^r: eft hi Autai^t quel je le dois je r^rpe^e-ma ntere. Elle av^i^mi il^oii CQQur.).tnais «er^oewr s^eâb rendu Bien moins aux .droite iuf feRg'qu*^à ceux de la vertu, ..' - . :;•••.'.• Oui^ttWA piopec de^oif m*a pftrl'épar fa bouche^ J*en adore l*arrçt« <'eQ: là; ce qui me toucbe. Un frcre maflacrë , Roinc prête a petir* VoUà par'que^e^ voix elle a f^à mtattfindcir. Vous diiaiVje encor plus! cpwvert d*iono4iînîe . )1 ^all^it i?çt)ai^e^.avi <; Rende^ pkt^ df. i^Aice a«i beau fenqui me preâè. . NfHivtnon cceMrn^a Jamais aime plu» tendrement: Je deviens ^nemi Ôms çefler d^êtïc Amant v ij^ccet amour Ci cKcr,qwç ^'immoje à ma gloire > Ne fa/t que relevet l'e^lat de .ma viftohe. Hç tqi»«lie glçice > ing»at , vousaf pelle au^ourd^hml D'uû pçwlft.i»i|ûaé .YQ«s d«v.ettea.rappui. ' K 4 Vo- 12$ . « C O n N E L f fi.' Vôtre devoir vou» parle. Eft-ce aînC que Toii ' nomme La fureur qui combat pour Rome cotttre Rome> Du moins (1 vous alliez fur les bords Africains Dans un (àng odieux tremper vos nobles maînSf Je vous préparerois moi-même une couronne. Mais.helas t maconftam^e en ce point m^abandoQ" ne. Quels font les- ennemis que vons a^lez chercher l iaut-ilqtt*^à vôtre bras on puilTe reprocher. Que les malheurs de Rome ont été (on ouvrage» Qu*il a tout inondé de fang & de carnage -, D*une a:veugle fureur porté le coup mortel > CoAfondu riofiocent avec le criminel f . JHa ! Seigneur, )e frémis â vous dire le refte. , , . De vôtre frère , helas î craignez le fort funeffci Et s'il vous faut périr, ne m'ôtez pas Itfpoîr De voiis voir rendre au-moinâ le mpréme devoîr*^ GRACCHUS. Me laifTe qui voudra privé de fepulture; La»' gloire qui nî'àttend n*en/era pas moins pure. Mon toom dans tous les coeurs fè fera des lôm^ beaux , Madame, bt la vertu n'en a point de plus beaur. ♦. LIGINIE. Vous allez donc vous perdre, ^ mes cris de mes c Jarmes Four fiechtr vôtre cflmr font detrOpfoibles arme?. GRACCHUS. Vous ^vez prononcé l'arrêt de mon trépas, Quelque in^ufte qu'il foit, je n'en murmure pas; Pour un infortuné' la vie eft un fupplke, Et puifque je vous perds , tout vent que je pcrrflci Moi, je .VLvrois, Madame %dt vivroi» condamné - A voir rhymen fatal qui vous ëft dpftinéî Fourriez- vous m'^'mi>ofer de loi plUs rîgouréUfê !* Kon>la.vie à ce prix «fi pour moi'tfOp gffrfrufer : - ïx Açf*B lIF. Sc«vfi IIL i2p Et In plus prompte mort eft mon dernier recaucs. Ke plus vivre pour vous , c^eft mourir tous les fours. Allons, c'^ell trop tenir ma fureur /ufpcndue. Periflbos , mais perdons un .Rival t}ui me tue* Apres cette vîdîme 11 faut tout immoler. Que le Tibre grofit du fang qui va couler Porte un'aflFreux tribut aux Mancs de jtion frère. Que rien a*^hape enfîncà n\% )u^e colère. Tremblez pour le Sedat^ tremblez pour nos Tf* rans. . * Tiseoibfes pourpres amis', trèm^kz^^om: ^àsjfS' . rens. jÂux ««lirs uftes Di'e^x !^ vous me.V^^z f^^^'^ a Gracchus, Jic ^9Kc t^Sarez fnoti tÇptk întétâki • ' ' * Jc'ne.condatnite plus«fèwç }« * ^ ÎLiCINÏE.' i' . J*çntens vôtt;e'coenr qiïr'ftrapire; 'Si vous ih>ârnîe2 encOr , n*ofez-vous me lé dirc^ Mes efforts contre vous femicnt-ils ftiperflas > .^ Vous évitez mes yeux, ahj ne les craignez plus. On vient vous fcco^çir > /c jeyois Cornelic. AC^ 120 CoH^BtlE. ACTE TROISIEME, SCENE ^JXklEME. C O & N s L..I E) G R A C C H O S» LiCiMIE, FULVIC. tICINÏE. NOft , A^apprckendêi (ns <|Be TÔtre iH« sVni^ blîe. Il n*eft pour moa malheur ept trop digne è% vous» Madame! & j'en attens les plus fiinefies coups. CORNELIE. Que (à douleur me plait ! que j'aime à voir i) crainte. Ses pleurs , cette pSleur fur iba vifage peinte ! Tout.me dit à' la fois que, mon fib m'eft rendu ^ 'Sx que je te retrouye» après t*avoir perdu. 0>nRois tu bien j mon nls» le prix de ta viâoîret Des mêmes yeux que moi vois-tu quelle cft ta gloire > Après ce grand effort rien ne doit t'arréter, £t vainqueur de Tamour tu peux tout fucmonter* GllACCHUS. Quelle vîâoire ^ ô Dieux t quelle gloire cruelle ! . A peine je fuffîs à ma douleur mortelle. £t quand je fuis Tamour , loin d*en être yaiil* queur , J*en emporte le trait au milieu de mon cœur. O trop heureiuc Rival 1 CORNELIE. N*cn dis pas davantager Je fjat tout, de \t viens a|Fermir ton courage^ On AcT» IIL Scène IV. r^x #n t^ trahit « mon fils, on ofe tV>uttagtr« £h bien l il ne s*agit nue d'ofer te vanger. Fais céder ton amour a ta jufte colère, * l0unole d'un fenl coup le Rival ôc le père. GKACCHUS. Qti- entens-je , juftes Dieux ! Qiie me propo(èx4 vous? Je f^ai que mon Rival doit tomber fous me^ coups. Maïs» s'il me faut verfcr le fang de Licinîe, " " L« devoir qui l'ordonne a trop de tyrannie. Pour un -père fi cher J'ai vu fbn derefpoir, Et fa tête à la main j'oferoîs la, revoir } Ah l perîne plutôt l'aqteur de fes allarmes. La vangeance à ce prix pour moi n'a point de charmes » Madame « & je renonce au grand nom de Ro« main ^ Si pour le mériter il faut être inhumain. CORNELIE. Puifque tu ne fçaurois triompher de ta flamme > Je ne veux pas, mon fils , tyrannîfer ton ame. Epargne Opimius, il ne peut m'échaper. • Au refus de ton bras mille autres vont fraper« J'ai pris foin d'en choidr ', dont je dois tout te« tendre. 11^ mettront , s'il le fatit , tout le Sénat en cen«' dre. Tu connois les Gaulois , c*eft un peuple indomp^ te, Qui pour fupréme bien compte la liberté. Tu fçais qu' à fa valeur il n'eft rien d'împoflîblc. Le Sénat n*eut jamais d'ennemi plus terrible. Je les ai fçû dans Rome introduire avec foin , Pour te prêter leurs bras dans un preflant befoia. 11 en ed temps enfin » Si ma vangeance eft prête. Allons les rsjfemblcr , viens te mettre à leur tête. .: ' De f^i: C e^ n » r t Ftt. " De quoi ftvyMt fpCC0USr,j M^A X I* ME 9 F U L V I B ,. Sx)ldaC€. MAXl£MÈ« PAr l^ordrc du Scaat je viens vous arrêter^ Seigneur. G R ACCRUS. . , . Qpoi i le Sénat. a tant de perfidie.? Hé bien! û vous rofez, traîtres prenez ma vie. FwUnt fe défendre^ MAXIME U defarmattt. Seigneur. • . • GRACCHUS^ AhîjufteCiel! CORNELIE. - . , p deftfi!s.rîgotifeuxl Ferez-voiis à jamais d'iUuffires malheureux 2 Mbn fîls,... GRACCHUS. Ad2eu , Madaxxie , alU« vaa^^ mon frece» . Mais dc'^ace éf>a^gQes& JLidnie ^ fo» t^e« AcTB IIL Scène V1« ij| ACTE TROISIEME, SCENE SIXIEME. CORNELIE, FULiVIE. U COKNÉLIE. AH! periflè plûtât cet ennemi critef t Qui nous ofe à tous deux porter un couf mortel * <^oî ! le r^pargneroîs , quand fa fureur m'acct- ble > J*auroîs de la^pîtié pour un impitoyable > Non j cherchons le , Falvie, & de fa trahison « En me rendant mon fils, qu'il me falTe raifon % Ou de fang & d^horreur Rome entière remplie' firiift /er^ voir ejifia ce que peut Cpraeire* \ Fin itê trpifiem^ ^&e. A& «34 C O R M G £. I E. ACTE CLUATK.IEME, SCENE PREMIERE. DrvsvS) Albin. J>RUSUS. OUI 9 tu me vois , Albin , toujours plus mak heureux. £n vain un doux efpoîr femble flater mes Toetur » En vain fur mon Rival j'obtiens la préférence , Si j'en triomphe^ Aîbîn , ce n'cft qu' en apparen- ce. De Tobjet que j'adore il poflede le cœur. Du fond de fa prifon il me brave en vainqueur^ Ht, lorfque je le livre au Sénat qui ropprime-» Licinie avec foin le vange de mon cri^ae. ALBIN. Seigneur » vous Tarrachez à l'amour de Oràc^ chus. . Elle doit être à vous. Que voulez-vons de plus ) DRtJSUS. Je fçaî qu'elle obeït aux ordres defon père. Mais un fi trifte hymen a-t-il dequoi me plaî^ re? Te la vois en vîé^îme entraînée à l'autel. Eft ce ainfi qu'on fe jure un amour éternel > Faut-il , ^\ je l'obtiens , que fa dguleur m'accuie D'arracher un aveu que fon coeur me refufc? Hcî que fçai-ie après tout, fi je dois l'obteiMrl Qiie f^ai-je, fi l'ingrate eft feule à m'en punir ? Al* AÇX^ ÏV. S CENE T. 13J Albin i Cependant mon amour eft prêt dç tout tenter. Il faut perdre Gracchus^ quoiqu'il puilTe en cou-^ ter, ^ S'il -ctoit mon 'v^tmjncnr, Opîmius luî-mcme A. mon Rival heureux livreroit ce que j'ainM. Sur lê point' de (à chute il fe void auiourd*hui. Un gendre aîmé du peuple eft un puiflant appui* N'en délibérons plus, que mon Rival perifTe. Son bonheur ed pour moi le plus affreux fuppli* ce. ' Si je perds Lîcînie, au moins faifons lui voir Tout ce que peut l'amour réduit au defefpoir. iiLBIN. Modères^ vos tranfports 5 Opimius s'avance. ACTE QUATRIEME, SCENE SECONDE. Opimius^ Drusùs, Maxime, . Albin. • PIMIUS. QUc tardez- vous , Tribun, à rcmpKr ma van» geance> AIiez.,fansperdratempSyaflembler vosamiss £t preifer le fecours que vous m^aviDZ promisr L 2 Je 1^6 C O R K E L f 1. ^c fuis prêt i mon tour de tenir ma promcflc. DRUSUS. Oui I Seigneur, vous verrez mon zele Se ma un- dreflê* Mes amis font à vous j & mes vœux font bofnez Amerîter le prix, que vous me deftînez. OPIMIUS. Allez donc , & fongez qu* une même vîârofre Kûiis doit combler tous deux de^bonheur &(ft gloire. . . ACTE QUATRIEME, SCENE TROISIEME. 9 Opimius, Maxime. OPIMIUS... DE divers mouvemeits fc me ftns agît^, Maxime. Le Triburt en vain eft arrétcj Jbn vain de fon dedin je me fuis rendu maître. Peut-être en un moment je cefferaî de rêtre. Au feul bruit.de Tes fisrs le peuple furieux Par de nouveaux efforts nous prefTe dans ces lieitf. Lefang^ ou je pr^tens , dépend d'un feul capri* ce. Si j*en vois la hauteur , j'en vois le précipice» •Et fe purs devenir en ce jour fi fameux Le plus grand des mortels, ou le plus malheureux. MAXIME. Tout vous flate , Seigneur j r#fettez ces allarmes» Drufus à fès amis fera prendre les armes « Et c'eft pour mériter l'honneur de vôtre choix, C^u*sl veut mettre aujourd'hui les Komaîns fous vos loîx, - * ^ te ActepIV. Scène HT. f^f Le fupr^ne bonheur oè votre main Téfeve^ !L*hymen« . . OPIMIUS. Héf penfes-tu que cet h^rtnen s*ackeyrt MAXIME. Quoi! Scîgiteur^ Lîcînîe ofe-t-eHc trahir, . . OPIMIUS. Non , ma fille i mes loix «il prête d*bbenr. Le refpeéb t qu'efle doit aux droits de la nature. De' l*amour dans Ton caur étouffe le murmure. Maïs je compte pour rien 6c promeCe & ferment La (èule ambition règle mes femîmens. J^aî promis à Drufus de Taccepter pour gendre.. Flâtc d'un tel efpoir il va tout entreprendre; Et c'eft l^mique but où î'avoK afpiré. Cependant mon efprk nXI pas tranquifie eneo»» re. Gracchus me hait, Mâxîme, & le peuple Tadorev Ce a^off qu'yen triomphant d*un u grand enner*- mi. Que daiis îé jjrémîer rang ie puis être afferma. Le Sénat veut Ç2l mort , je bruIe d'y foufcrire.. Mais (e la crarns bien plus que )e ne la deiTre. Et Torage éclatant,, que rattîre fur moi. Tient mes coups furpendus,& me glace d'efEroft. Si je me vange enfin , je fuis perd» Maxime. Tu le vots. MAXIME. Vôtre effroi , Seigneur , eft tegitune. Et» fi Gracchus périt. Je ne vous répons pa* Que le peuple fur vous né vange fôn- trépa*. Ah! fi pour ce Tribun fiirmontant vôtre haine Vous l'attachiez à vous d*une éternelle chaine; OPIMIUS. Kbn,n'àtterts point dliymen,^ ccflc de m'en par- ler. Cej efldsmt pour le perdre it faut diflimûler;. L r A Taf^ i}8 Cor ne lit e. A Tafpeâ de (a mort (on inflexible mère Aux defirs du Sénat enfin peut fatîsfaîre^ Sacrifier le peuple au ^lut de Ton fils^ Et nous mettre i couvert de tous nos' ennemis.* Mais « û Uk voix du (àng ne peut rien fur (ba amet T)t Gracchus à Ton tour {e veirz flater la flamme» Et lui promettre tout pour ne lai rien tenir. Quand il en fera temps ^ )e fçaurai le punir A l'efpotr d'an hvmen 8*ii fe laifle rurprendre> h trahira le peuple ardent à le défendre $ Et ce peuple indigne d'un pareil changement Xe Hvrera lui-même à mon reflènttment. De l'hymen prétendu, qui le rend infîdelle, X>rufus déjà dans Rome a fem^ la nouvelle. CNeft par fa chiite enfin que je dok pi'élever^ Mais voici Cornelie , il eft temps d^achever. "•^»" ACTE QUATRIEME, se JE NE ^ATRIEMÊ. Maxjme. CORNELIE. '■^^ Oraelie tu ces lieux efi^Ue prifQQniere^ OFIMIU5. Non, TOUS aver ici liberté toute entière. le Sénat y confent « & fon refpeû four vous. !»• CORNELIE. 'UÀlbtA là die» rtfpcâs ». dont yi vous quitte taxa. le Acte IV. Sckne TV, i;^ Le S^at à mon fils faît-îl la même grâce ^ opiMiuis. Vôtre fils contre nous arme la populace.* £t dans ce grand péril du fuccès tnéerta{n«» ^ous Tavons arrêté comme Chef des mutins;. COKNELIE. Arrêter d^un Tribun la perfonne facrée T Ah l. je ne vois que trop que fa perte eft juréev £n vain vous me cachez vos projets odieux. Tout ce qu* ils ont d*horreur fe préfente à mti yeux. Je n'attens du Sénat, dont la fureur m*accable» Que les fanglans effets de fa haine implacable s^ Et quand je me rappelle un affreux fouveni^j^ Le paffé m*appreBd trop à craindre l^avenk. OPIMIUS. Les arrêts du Sénat diâez par la iuftice Mettent les innocens à couvert dti fupplice^ CORNELIE. Quel crime avoh donc fait Tiberius mon Sls't GPIMIUS. Le Tort quMl éprouva peut vous l'avoir appm> Madame } il ufurpoit la puiilànce fuprême> Et fon audace aUoit iufques au diadème. CORNELIvE. Toujours la calomnie a noirci la vertus Ofir veut que pour régner i^aon fib i^ comb^ tu. La Uberté de Rome étoit fon (èul ouvrage y Mais» quand il faut le perdre « on Tappelle cfc]^ vage. Ave^^vous oublié qu'il eft forti d'un fang^ Qui s'élève au-de(ms du plus fuperbe rang» Que du throne autrefois mon ame peu charmée Kefufa hautement celui de Ptolomée > Et mon fils eût aimé là honte d'être Roi > Au£Qit-il donc re^.u est exçmple de moi ï L4 ' Ihh f 40 C011NRL.1B. Dîtes, 4>tes pl&tôt, que Tardcur de (ba 2»t^ A vangcr (on pays U rendit trop ftlellc j £t que s^il balança U puiflance des Grands,' Ce fut p^r mrrâcher le peuple à Tes Tyrans. Pour le œeihç dcfiein Ton lirere a pris les armes ^ C'eft là tout ce qisi iàit vos mortelres allaroie». Sans lui votre ^uvotr ferok mieux âIFérmI r *£t proteAeur du peu|^e, il efl votre ennemi. OPIMIUS. Non , ce nXl pas atnfi que le Sénat le noiiaiiie.. Quel quMl fott à tos y(*ux , c*dk renaemi de Route. • On ne. peut la fauver qu' il n'en conte du iâng. £t, jmiique vôtre fils alplre au premier rang, Ikladaaie » vous voyez quel iàng il faut répandre» C.ORNELIE. Jufies Dieux t le SLenat oferoit l*)sntrepf endre ! Vous pourriez coïklamner un Tribun à la mort l Par quel titre £tes»voUs arbitres de (on fort \ Mais je prétens en vain l^arractier an fuppHce^ Si dans Tes intérêts il n'a que la iuftice. Des long temps parmi vous elle ne repne plus: £t le crime tout feuta des droits abfbtust I4ais {cachez qu'immolant flc l'un & Taatre frère ^ Le Sénat n^a rien fait, s'il épargne la mere.^ J^avoûraî pour mes fils ceux d'(5ntre les Romains, Quîpour orifèr nos fers me prêteront leurs mainsi Oui, Rome, tes enfans doivent être les nôtres. 5i l^on m*en été dewr, to^ peux m'îen donncf d^(^ très, . . Mais fr tu dois fléchir (bus une ihjuiîe loi >. Du moins ta liberté ne mourra qu'3ivec mioi* OPIMIUS. Ain(i pour vous vanger vous voulez, inhumaine^ Du peuple contre nous éternifer la haine. Hé bieh! nous préviendrons de (i coupables (oins: Mais fi Gsaccbas périt ^. vous ne fûuirtz au moins A • AcTB IV. Scske TV. r4r Cooâamner du Sénat la rigueur équitable j FuKqu' il doit un exemple aux mutins redoutable» CORNELIE. Il pem tout attenter fous un Chef tel que toi» Barbare , cependant tremble , frémis d'effroi. Mon fils t'a fait Conful , Ce c*eft là tout fon cri- me. Lui-rnéme n t*a donné te pouvoir qui Topprime: Mais fçache qlue les Dieux en nous faifant monter Se refervent le droit de nous précipiter, SMs laiflèht quelque temps régner la tyrannie^ \ Ils fe laffem enfin de la voir impunie. ^ ^y Tôt du tard de leurs mains la foudre doit partir^ Ils Xufpendent leurs coups pour lés appef^ntir: \ £t l!on doit adorer leurs loix împene^tralyles, ^ Quand les plus innocens font les plus miferables» ^. Tu te fiâtes fans doute , fc , bien loin de trem- bler, Tu^méprifès ces Dieux trop lents à t*accabler. Détrompe toi , le coup eft déjà fur ta tête » Rien ne peQt d^tourher I -éclat -de la tempête. Tu tentent; 5c'le pcuple:en afilegeant cer Ketix - Se charge de remplir la/^nge.ince des DieuB; Mon fils fuccombera fou5 le poids de ta haine. |4ais dans fa chute enfin je m*attens qu*il t'eii» traine. JjZ foi n*eft pa^ éteinte encor dans tous les coewÉ^ Et s*il a des Bourreaux , il aura des vangeurs. OPIMIUS. Je ne puis trop ounir dans ma fude colère* - La révolte du fils Se Porgueuil de la mère. Cependant |e veux biea fufpendce mon courrou£ Oui , les jours de Gracchus vont dépendre de vous, Mais i[ faut que le peuple au Sénat obeïfie » Si vous voulez fauver vôtre fils du fupplice. Je mets entre vos mains & fa vie de la mort. . Je val vous renvoyer^ ordonnez de fan fort» , .1 94» ' C or & N E L I s. i^ ■ Acte; q.uatrieme, . SCENE CINQUIÈME. CORNELIE, FULVIB. CORKELÏB. . ' Q.U*ai-ie entefiJu , grands Dleinr! mon ffif perdra la vie. La ra0e du Sénat A*eft 4onc pas ai&nWe. C^eft peu (ravoir verfé la mottîé de moh ^ng. De tout ce qui ffi*en 'refte il épuîfe mon flanc« ru L VIE. "^lizi^mt^ un peu trop tôjt vôtre doideur édate» Vous avez vers le peuple envoyé Phxiocrace» TulvjuSj les Koaiakis, & Tuc-toilt vos Gaulois^ Pour défendre! Çracchus perkoot mille fois. CORNELIE. Il sft Vrai , de mon fib tout prendra la défènCa^ S*il meurt , je ae crains pas qu* il meure fans va»« geance. Mais > quand pour le vaoger Je ftis et que f# dois y ]in eftvil moins |i|erda pour le peupk & pour moi ) JDu Sénat jufqu* ici )*aî brav^ ta cokre. Tulvie, un feul moment fôuffre que \t (ois mère ^ Pe mes vivts doukuiïf tiss yeux ftuli^' fbât té- moins ^ Mais- pour les bien cacher je né les Ans pas moins. Mais plutôt mes foupiss^qué te forte au filence* K*en ont pour m*accabler que plus de violence. Sorte^ donc mes foupirs« forte» en liberté « 2^e me referve^ pas a qadque indignité. Ackc;» Acr» IVI Scène VL 141 Achevez vôtre cours* » ^j . nj» jufte haîne, Jw q^:^m y*i» dis moft: fils i^ foi» mns «.oma^ ne: - ' ^ Ont-ils pu jufque là démentir leur fureur > CORNELIE. ' Ils font. bien plus encor, le Sénat te pardonner Et ie.yienç t*annoncer la grâce qu'il te donne. Ôuîymon fils,c*eft à moi que ce foîft eft commîsf Mais tu ne peux calmer nos. communs ennemis. Qu'en leur facrifiant & le peuple & ton frère. Ceft à toi de choifir, c*«ft à moi de me taire. GRACCHUS. Aî-}e bien entendu ! Ciel que me dites- vous ! Quoi ! j'iroîs à ce prix deiarmer leur courroux f ^ Madame , je verroîs d'un oeuil d'indifférence ? Ce peuple dans les fers, ce frère fans vangeancel Vous-m^me de quel œuil vérrîez-vous de/ormais Un.fik qui foafc/iroit à cette indigne paix > « COR- 144 GoRNBLie. * COKNEL1E. Jfe ne pourrois le voir fans ftemîr de (on crime » S'il s*agi(Ibit ici de toute autre Tiûinie. ' Mais enfin je ibis mère 9 ôc pr£te à voir ta mortt tla gloire a beau parler , le lang eft le plus fort. GRACCHUS. yoQS in*en dites afsès pour me £iire comprea* dre. Dansée choix important quel parti je dois pre» ^ dre. Je vois quelle foiblefle a furpris vôtre coeur. I.a feule voix du fang vous parle eu ma faveur. MaiSj fi je facrifie 6c le peuple & mon fîrere 9 Chacun me verra-t-il avec des yeux de mère } Non > ma gloire aujourd'hui m'impofe une autre loîj Ceft ma mort qu'elle ordonne. CORNELIE. O fils digne de môil Vhn, rcfte glorieux d'une immortelle race« Pour la dernière fois que ta mère t'embrafle. Je refpire à la fin ^ j'en rens eraces aux Dîeuxa Mon fils fe montre tel qu'il doit être à mes yeux. Je t^avoûrai , Gracchus ^ que je trembloîs pou^ Rome^ Ce voir dans un Romain les foibleifes d*jin hom< me. Daift un fi grand péril il faut un grand effort^ Pour foutenir C bien l'approche de la- mort. Ah! fi de ton trépas l'cpouvantable Image A voit un feul moment étonné ton courage | Si contre cet écueuil ta gloire eût cchou^, G>rnelie aufiltot t*auroit defavoué. Mais, puîfque rien ne peut ébranler ta confiance, CQyr$ à i« mort^ ^ moi je yole â ta vangeance. j AetE IV. Scène VIL 145 ACTE QUATRIEME, SCENE SEPTIEME, GRACCHUS /*«*?. EN'vaîtt , triftcs moibens , qui terminez mon fort. Dans toute fon horreur v«us me montrez la mort. Je remporta fiir elle une entière vidoire. Je me couvre en mourant d'une immortelle gloire- Implacable Sénat, je brave te^ fureurs. Je triomphe de toi , je puis vivre , & je meurs. Toi, qui vois mon trépas, chère ombre de moa frère, Le foin de ta vangea^ce eft remis à ma mère. Elle fçiit nous former pour un mcme deftin ; Il faut, puifque ton fang m'en trace le chemin. Que fur un m^m« autel ^ar un prompt facrifice Ta moitié la plus chère a toi fe reunîfle. Je vai remplir mon fort» . .Mais que voîs-je , grands Dîeuxl C'eft Licinie en pleurs ,quî fc montre â mes yeux, O Rome! ô Comeliel ô Mânes de mon frère î Ciel! toute ma confiance ici m'cft ncccffaire.' ACTE QUATRIEME, SCENE HUITIEME. Gracchus, LiCtNIE. GRACCHUS. VEriez-v«ms en ces lieux m'annonccrlc trépas^ Madame / ou jaîo^pofer à de nouveaux corn- ' JbaMÀ M D'ua 1^6 Co&MEtrIE. D'un malheureux Amant que prétemlent vos la^ mes 2 LICINIE. Mes larmes contre vous feront de foibles armes. Je ne le vois que trop 9 vous en ferez vainqueur^ Cornelie a pris foia d'endurcir vôtre cœur ^ £c puifqu*en ce péril elle vous abandonne. Ni la mort , ni Tamour , n*ont rien qui vous étonne.^ Oui^ie perdrai ces pleurs dont vous vous ofFenfèz. Mais vous voyant périr puis. je en répandre aCscsî Puis je trop vivement (entir Thorreur extrême De ne pouvoir , ingrat y vous fauver de vous-rocmo ! En vam je vous clirois que mon père con(ent A fauver tout le peuple en nous reiiniflant» Qu*enfîn à notre amour fon cœur n*efl: plus coa- traire. Mon hymen autrefois avoît droit de vous plaire. Mais c*eft perdre le temps en difçours fuperflus. Que vous offrir un bien qui ne vous touche plus. GRACCHUS. Madame 9 à mon amour rendez plus de îaftlce. Vous ne me dites rien , dont mon cœur ne ge« mifle. Je perds en vous perdant le plus cherdemesbiam. Jereifens tout enfemble 6c vos maux & les miens. L*hymen que vous m*offrez me montre afsès de charmes, ~ " Pour n*avoir pas befoin du fe Helas! jc'vous fais bien un plus granJ facrifice. Quand Je viens dérober vôtre tête an fupplice. Mais pourquoi me former un affreux avenir ? J'éprouve afsès de maux pour n'en point prévenîrr GRACCHUS. Quoi! Madame. . . LICINIE. Il fuiïît , vous êtes inflexible. Et vôtre coeur pour moi n*a point d'endroit fenfiblc. Mes malheurs^mon amour, rien ne peut vous tou- cher. Maïs non , il n'eft plus temps de vous le reprocher. Quelque foit vôtre fort , je n*en aurai point d'autre. Et vous verrez mon fang couler avant le vôtre. GRACCHUS. Cielî LICINIE. Tu fremîs , cruel ! & tu me fais mourir. Quoiî je te fais trembler, & ne puis t*attendrîr^ Dieux! il-foid fans horreut la mort qu'il me pré- pare. La vertu de fa mère- en a fait un barbare. Hé biettl cruel, ponrfuî, achevé, qu'attens-ttïJ Par un crime éclatant couronne ta venu. Ne me rcfofc pas un trépas favorable. GRACCHUS. Hetfts! 14S CoRlffBr.lE. ' LICINIE. Quoi ! la pitié te rend inexorable. Si tn n^as point de fer pour fervir ta fureur , Atteas cncor «a peu, )e mourrai de douleur, GRACCHUS. Ah Dieux îdans quel état ma confiance eft réduite! 11 vaut mieux de fes pleurs me iàuver par Kx fuite. ACTE QUATRIEME, SCENE NEUVIEME, LICINIE/e»re. IL me quitte. Ah cruel l rien n'arrête tes pftsi Entre la mort & moi tu- ne balances pas. Il me fuit pour courir à fa perte certaine. Que vai-fe devenir ^ Dieux .^ q^i voyefi ma pefnr^ Helas f par quel cheinin (brtir de unt de maux \ Croyant les voir finir, j*en trouve de nouveaux. ^on père» mon Am.'^nt» enfin tout m'aflaiEnc^ L^Oraclc me confond, fie ptûs Je rexaminc» Plus je doute quel &ng doit être répandu. Peut-être iufqu* ici l*ai-ie mal entendu. Mon malheur doit partir d*une main qui m'efl che« re. Amour, eft-ce TAman», nature, cft IICINIE. Seigneur j par tous mes pleurs je n*àr pu ràtteni* drir, ÎT veut périr 5 fà mort fiir vous fera vangéc. Helas dans quelle horreur me verrois-ie plo»^ Epargnez vôtre fang en épargnant le fien. Kencîess^ Gracchus au peuple » & je ne crains pluï? tien. OPIMIUS. . He Efen !' puifqu* il le £ittt , j«. fuis prêt à Te ren-^ dre. Mais tel que je le veux , de tel qu* on doit l^attendre v« St je vols bien qu* il faut » pour changer nos de« ftîns, Satre voler & tête, au milieudes mutînsi LÏCINIE. Ah II Seigneur > fonge^vous â quel exc^»^ de ra^ Se portera le peuple après un tel outrage ? \q^ iroyet ce qu* il ofe en fon^ prelHint dangwTyi Que n'ofcra-t-il pas enfin pour le vanger 'b OPIMIUS. %.tt fi Gracchus échape à ce péril ettreme ^ Hgft n'oTen^t'il f»as pour fe- yanger li^ mëoiV?- M 5. Tut f f^ *C O H N E L I B. Tu pleures î Eft-ce là ce que j'attens de toi > Mot! fang». mon propre fangj, s'aroie auffi contre moi. Si d*ua heureux Cuccis ta demande èft {uîvfe,. Tu me donnes k more en lui fauvant la vie* Le foin de le vanger te feroÎMT commis \ Les Dieux iufqu'à ce point me font-ils ennçmis i Toi-même de Gracchus fécondant ùl colère Conduiras-tt» fa maia }ufqa^aù cccuc de ton pe< re > LICINIE â^tfrf. Je frémis ; . , Non i les Dieux rordonnefoiem eé vain. ht coDp eft trop cruel pour partir de fa malft.' ACTE QUATRIEME^ SCENE ONZIEME. OvhîMivs > LiGiNiB y Maxime^ Sabirb. MAXIME. TOue eft perdu > Seigneur , fxijez (an» ptai 9t tendre. Tos Solduts plus long temps ne fçaar^Ment vofls défendre : Et te peuf b bientôt ikiahfe de ce Palfti» Vous réduira peut-être à n'en fortir iamatsi OFIMIUS» ^^ent«iis-)e l ah juftes Dieux , qneh péril m*ei« vironnet Hé bien! il faut périt, puifque le Ciel l'ordonne ^ Mais donnons aux vainqueuri le deftindesvakicas,. It cômaMcmcona d'abord par masski Graccbus^ AC^B IVi SOENË'XL SJI LieiNIE. Coinmcticez- dofic , Seigneur , par mlmmoler moi* Hitez vous de fe perdre, en perdant cequ*tlalmei OPIMIUS* © Cîel r tlClNIE. Par ces genoux», que jt tiens embraflêz]^ Qu'il TÎve^ ou que je meure, OPIMIUS. Ah que vous me preflèz t LICINIE. Quoî'feut-îl qu*i vos pieds vôtre fille gemîffc,. Sans pouvoir obtenir ni gracèt ni fuppUcel: OPLMIUS. laiflèz moi; MAXIME. Ha \ Seigneur , vous devez J'ccouter? Sur les jours de Gracchus vous allez attenter. Quel temps choififihz-vous ! il faut en prendre u|u autre» Et que fa t£te ici réponde dé la vôtre. OPIMICTS. Ké bien! Maxime > allons faire un dernier efFort>, £t revenons vainqueur pour lui donnçr la mort» M 4 Ace qme je vois f Çïacchus. M *• A Cl / t^4 C O 1t K E L I s. ACTE CINQUIEME, SCENE SECONDE. Grâccuus , LiciNiE , Philo* CRATE 9 Sabine. GRACCHUS. T Offrir mes premiers foms à Tobiet demaflammei Il s'agit de pourvoie à vôtre furetc. C'eft le fruit le plus doux qui fuit ma liberté. }e commande en ces lieux i vous n^y devez riea craindre. En vain mon trîde cœur a fujet de fe plaindre} Je fcns en vous voyant expirer mon courroux > £t je dois me vanger d*un autre que de vous. LICINIE. (^01 1 mon père. 1 . Ha 1 Seigneur i que prétendes* vous taire ! " GRACCHCJS. Non > je refpeôe encor les jours de vôtre père,' C'efl: contre mon Rival que j*arme tousmescoups* Vous ne le verrez point devenir vôtre époux. Non , Madame i ^ oiencôt à vous-même rendue.. 2 LICINIE. Ha Seigneur ! raflurez une fille éperdue. Helas l où courez-vous i GRACCHUS. Me vanger, ou pertr. LICINIE. 9c grâce, par mes pleurs laiflèz vous attendrir» Grac- Acte y. Scenb IL ijf Oracchus , & » s*il fe peut « demeurez. GRACCHUS. Quoi ! Madame. . • LICINIE. ^ Je friflbnne d*horreur à vous ouvrir mon ame. Mais enfin vôtre main > li vous ne vous rendea^ Verferaplus de fang que vous n* en demandes. VéCS DIeuxi • • GRACCHUS. Hc bien ! LICINIE. V Mon perè. . • GRACCHUS. Achevez. LICINIE. Je m'égare?^ Mais c!eft trop lui cacher cet Oracle barbare. Seigneur ^ fur nos deftîns i'ai confult^ les Dièu^» On doit répandre un fang à Rome précieux. Et le coup doit partir d'une maiii qui m*e(lchere.^ Vous reverrai-je helas ! teint du fang de mon pè- re? . GRACCHUS. Mol , Madame ! ha ! plutôt je verferai le mien. Croyez en cet Oracle , & ne craignez plus rien."^ LICINIE. . . Je fçaî quel eft pour mot l'aknOur qui vous, anime: Mais un deiUh fatal fouvent nous porte au crime.' GRACCHUS. Non » malgré leur pouvoir, dont Us font (i jaloux:," Les Dieux ne nous font pas coupables malgré nous» Mais, Madame, il ef^ temps enfin qift jevouslaif- fe. J'ai iiefoin de courage, * non pas de foîblefle. Rendons ce que je dois au peuple qui m' attend. LICINIE. Je tremble, je craifts toutdcc^peupl^înconftant. ^r- * Ha! \^6 C O R N E L I B* Hal Seîgnair, GRACCHUS. Vous pleurez^ O fort rempli de charmer! C*eft peu de tout mon f^ng pour une de vos larmes. Par le plus noble effort je cours les mériter. Vôtre père «vr^> je puis eirattefter Ces Dieux » ces mimes Dieux > qui vous glacent de crainte. * / Non , jamais de A)n fang ma main ne fera teinté^ Ma foi vous en répond. LÏCitaiE. Allez donc « 5c fongez, Qu* entre mon père Àc vous mes voeux font par- tagez. ACTE CINCLUIEME, SCENE TROISIEME. LiciNiE 9 Sabine* SABrNE. RAfluret vous > Madame ^ & commencez dé croire. Que l*aitiotir fur la haine obtiendra la vlâoire. Oui , vous pouvez des Dieux défier le courr^)U}r.- L^ Amour qui vous protège t(k le plus grand de tous. Après ce que je vois, j'en attens.un miracle^ il fe fert de Gracchus pour démentir POracle. Et vôtre p'cre enfin confervé par fes foins Permettra que vos ctcors à jamais ibient rejoints. LICINÏE. Ha / pourquoi me flater contre toute apparence ? VtK aoir prefièmîoI^At dctfuit mon efperance. Non, AcTB V. Scène III. 157 ^on ] en vain j*attens tout de Pamour de Gracchus. ' Si f en crois mes frayeurs , ie ne le verrai plusj il va perîr. Tu vois quel defefpoîr 1* aniriie, tyuïi amour malheureux il fera la vldime. • Rien ne peut l'arracher aux rigueurs de Ton fort, ■'Et qui cherche à mourir trouve bientôt la mort. Pour Tauteur de mes jours il a vu mes allarmes* Au prix de tout fon fang il veut tarir mes larmes. II m'aime > & cependant quel fruit de fon amour ï iioi-mcme je confpire à lui ravir le jour. 'Ouï, c'eft moi qui le livre à fon malheur extrême^ Et pour fauver mon père il fe perdra lui-même. . JMais Maxime revient. Que vois- je dans fesycux! Jufte Cieli je frémis. ACTE CINdUIEME, SCENE ^AŒ'RIEME. LiCiNiE, Maxime^ Sabine. MAXIME. ^ Auvez vous de ces lieux. Madame, & du vainqueur prévenez la furie. Il pourrott jufqu'à vous porter fa barbarie. Le Sénat eft vaincu; Gracchus par fes Gaulois A mis tous les Romains fous fes fupcrbe* loix. Ne perdons point de temps. LICINIE. Qu' cft devenu mon père ? Vous ne m'en parlez point. MAXIME. Que ne puis- je le taire ^ • N Mais, .15^ C O & N E X f E. Mais » eolfeifll fant fiiler r^^tre père ifèft ^vàl 1-iCINIIr. Il eft wt9n ! MAXIME. 11 eft mort de la main deGraccfas;. ifCINIE. Quoi 1 Gracchus. . • Ses iènnens n^étoSettt dpoc qu* artifice? Se peut'il xpkt ringrat ftHqne là me trahît 1 MAXIME. Je n*en ai que trop tu» non fe ne .puis donter Du funefte proyet'qu^ il vient d'exécuter. O O'el ! dans quelle horreur Rome eft eàfeTdiei Le peuple furieux conduit par Comelie. Vanneur de fon Tribuo » iç v^vB^ueur da Seuat^ Deftmoit à fa rage un dernier attentat. Vôtre père eatouré d*ane eroiipe b^are Regarde fans frayeur la mort qu* on lui prépa- re. Et dans fon defefpoîr mettant tout fon fècoarsj Il fonge a vendre jcher ù défaîte &• /es joues, Gracchas vient. OUomains! a*t4rdit»qu*ons*ar- rcte. D'un mortel ennemi je demande la tcte , £t d*un coup fi. fameux l'honawr n*eft dû qu'à ' moi. Apemea-t-il parle qu' on re^efte fa foî ; On lui fait jmir , il^o^eà'cet objjet funefte: La4bu!e tjuî le fxât me dérobe le refte , Iit'ne-me penwctpas, pour comble à mon ennuij De joindre vôtre perc', î8c mourir airec lui. Mais je perdrai le ^nr poar vous marquer mos icle. Et c'cft l'unique foin qui fwès Afi V0i3,s mVtppeHe. 'U.CINIE. Hé bien ! Dieux ennemis > êtes-vous fàtisfaîts } Ce |our vient d'i^clairer le plus noir des iforipaîts. Mqb Ac.rfr V. Scène JV, 159^ JAoik p€re ne vît pla»^ Mneisain inhomaîne. . . Mais cependant Gracchus devoit calobcr fa ksiat» Falloit-il ni*envîer dam un mal G prefTant Jiifques à ]a douceur de le croire innocent } Vaiigex> vaagex au moins hauteur de ma naîdaBCi» £c fon fyng Qc mes pleuxts vous demandent vaa- gcance.jj Cîell tu vois Je queî coupon vîew de me fraper. Peux.tu fouffrir ce cfrîme , à moins que d^y trem* peir? Eclate» il en eft temps; tourne, t^ett trop attendre. Mai5pourctu#t lutreiDetcreaa (biir qâe fc doispren» 4re> . Allons, Maxime, allons, & vangeons çn ce jour Par cent coups redoublez de îe fang & Tanaour. Ouvrons nous un chemin foCqvk* au cœur du pesfide. Je. ne puis sdès tôt punîr (on parricide^ Mais (i Te Ciel ^arrache à de n juft^s coups , Que par un nourveau crime il arme fon courroux ^ Qu*'il'»ei:rc tout le fang d'une triftc famille, Qge fur le corps du père il ^oi^c h fifîe. Mais g«i* cft-ce que fe vois ? mon père dans ces îfeux? Jufte Ciel! dois- je en croire au rapport de mes yeuz> ■»IMi— #— i* £t comment à Gracchus êtes-vous échap^ > OPIMIUS. Ha } ma fille , (ans lui tu n'aarois plas de pere.^ £t tu ne dois mes jours qu* i cette main u chère. LlClNlE. O Ciel! OPIMIUS. J*aî vd Gracchus s'avancer contre moî» Mes amis difperCez en ont frémi d'^fiEroî. Je l'attcns anîmé d*unc fureur extrême. £t ie levé le bras pour k perdre lui-même. Arrêtez, m*a-t-il dit, & fufpendez vos coups: Ke yerfez pas un fang qui va couler pour vousJ It dît } & m^antmant d^une voix noble & fierc y Entre le peuple & moi fon corps fert de barrière^. C'en eft fait. Je me rens , ma fille > & ce vainqueur, Aiuii que à\x Sénat, triomphe de mon cceur* Je ne m*oppofe plus au penchant de ton ame. Non, jtM ne peux brûler d'une plus belle flamme. D'un fi parfait Amant j'approuve tous les vœox. Te ne l'attens ici <}ue pour le rendre heureux. Et je veux à jamais qu' un noeud facr^ vous HeJ K*ea doutez point. •. SABINE. ' Seigneur > j'apperçoîs Cornclie, AC ActB V. SecTNE VT. tSt ■^•* ACTE CINQ^UIEME, SCEN^ SIXIEME. CoRKELie^OPlMIVS, LlGIN^E^ Maxime, Sab^hb, Fultiiv CORNELiS. HE bien 1 Opitmds , ëees-Tcnis âtisfait ï Ha*iflèz*toiis mon fis »prèt ce «ttUI a fml? OÎIMIUS. Moi , le hainLT , Madame f hé ie pui»)v fiuis er»- m<} Je l'ai connii trop tard ce fils fi magnanime,. Et f*atte4^ les Dieux qn*im hymen; •• . CORNELJB. Arrjfiez; Yout outrager ces Df car. <{nând vons lesatteftear^ 9! ce tpe vous jurez* p*eft ënr vôtre puiffànce. Vous me parle^^ d'hymen, parlez. moi deVangeanv ce. Du premier de mes fils tou» fçavei les deftim^* Il fkut pour l'appaHer punir Tes aflàfiins^ Le peuple par mes foins el!* fort! d'èfclav^ge ^ he reftê vous regarde, achevez tpon ouyrage^ • Yangez Tiberius> c'éft à quoi je m'àttea^t > OPIMLUS;. ■ Old>lie;» un malheur. GORNEtlE. Qui mol que je rôuhfieri! €onfiil,romioi(Ièx' mieux le cœur deCornelie: J« puntroîs Gracchus , s'il l'bubh'oit jamais; à^il n'en coûte du fang^ point d'hymen^ point' dbe gai». iKa C a A K E t r c * OPIMIUS^ Ce fils (fîçne de voas pourra fléchir vôtre âmèj Pour le biea des Romains» je l'efpece> Madaxor; CORNELIE. Ce fils « à qui l'amour a pu farre la lof, hie laifle trop douter s*il eft digne de moiV ir profère, l'ingrat, vôtre fille « fa mere« 11 oublie à la fois fes aœif & fon firere. Il vient de vous fauver par une trahifon , £t )e l'attens ici pour en tirer râifon; €^r je nt doute pas que fa l&che tendrefle 'Bientôt ne ie taroeae aut pieds de fa Maitrefiê.' Il verra ce que c'tik, . • . Mais qu* il tarde à venir t Loin de vous,, loin de moi qui peut le retenir } Quel trouble me faifit \ Ciel ! quel fiisefte au* . guref ^ Dans te fonds de mon -corar je ne fçai quoi mu& mure. Il vous a-fecouru, le peuple en â frémi ^ £t qui fauve un Tyran i cA, Tyran à demL HsL que je crains pour lai quelque revers étrâcu gel Je tremble que le Ciet malgré moi ne me vangc^ £t qu'il ne foit puni par de trop juftes coups» D'avoir oTé fe mettre entre les Dieux de vous» GPIMIUS. £fperez mieux » Madame, >& d'une ame ado» cte. • . €it vient, & de fbn fort voui ferez cdaircie^ IdLais quel fuaeâe objet l AC; Acte V. Scène VIL ï6} ACTE CINCIUIEME, SCENE SEPTIEME. CORNEL.IE)GRACCHXJS,OpiMIXrS^ LlCINlE,MAXIME,PHILOCnA« tEjSabïne, Fuuyxe. CORNELIE. I 1 leiix! qu' «ft-ce que je voi'2 C* je le perds / maïs quelle maîft perfide. • . GRACCHUS. • G*ell la mienne. Aux RQmaîn& j^épargne un pa2^ rtcide. J*àî détcftc le Jour qu'As vouloient me ravîr. Les cruels de mon fang bruloîent de- s*a(Ibuvir« ]4a main a prévenu cette barbare envié. ^ . à Ofimi»s% Four vous avoir fàuvé. Seigneur» fe perds la vîçÇ 1^ peuple^ .dont Drufus aniraok la fureur, A cru voir Ton Tyran dans Ton libérateur. Entre ipitle ennemis j'aî cboifi ma viftime. Le fang de mon Rival vient d'expier fon crîmeJ Son trépas des Romains redoubloit le courroux. Us alloient le vanger \ i*ai prévenu leurs coups. N-4 I.«4f i€4 C O R K K L I s: l«t GattIbitinfifH' ici M'ont ouvert on pafig»; ^ £t c'e& pour m'Jpai^oer un ^tu> cruel outrage. Je connoii lis ILoBiiai; .> Cieox l ne iBe vai^n pis. Tout trahi qpo fc fit!] , î'alme encot ces ingrau. à Ctrmli», Ib (ont aftftt puM. Je neurt. Adien.nu mcrr. Saut icntords aux enfers je TaijotQdie mou frcret Madame, yt\ rempli les menacet dés Dîeuxi Vous le voyez ce ba^ à Rome précieux >■ Et puisqu' avant ma mort ["ai fanvé vôtre pcre ■ La main qui l'a verfé vous cSkctre bien cberei fh ne mcritoit [ai de vivre vôtre époux :- Hais je fuis trop tkeureux enfin > je ancs pOK TOdt LIGINIB. Uupîr», A doidtail OPIMIUS. OdeAîflil^pI&raUen~ CORNELIE. ~ ^- moB' fili! & Romains ! 8 perte ireepuabl*!'. F 124: TOMYRIS, TRAGEDIE, par Mad^* BARBIER. \ k^* •« *• «••«>• a.. «fc A. SON ALTESSE SERENISSIME MAD AME LA DUCHESSE D U MAI N E, Rij^CEssE) digne Sang de ces nobles ^yeux , ^e la gloire a placez au rang des demi' Dieux ^ Heçoi rhumUe tribut d'une Aîufe timide. Dujbrt de mes pareils c'efi Ton goût qui dc^ jcide. 16» E P I T R E jy un accueuil favorable honore TofAY^xr. Unfeul de Te s regards en fera tout le prix. Je n'ai fû lui choiftr de retraite plus f&re^ Pour la mettre à couvert des traits de la cen- fure. . Héi n^ejt-cepas cbes Toi qu' on void de tou- tes part s ^ • • Comme en un lieu d'afyle ^accourir les ka»x jirts? Fugitifs^ effrayez des horreurs de la guerre^ Ils femblent fe bannir du refiede la terre -^ Et les neuf doSles Sœurs , par l'aveu d'A- pollon 9 l>u beau fejour de Sceaux font leurfacré vaUon. Cejl là qu'avec plaiftr on Te void fur la Scène Imiter tour à tour Thàlie £5? Melpomene, Celles grâces alors , que d'attraits à la fois Prête aux plus foibles Fers la douceur de îi voix ! Mais puis- je m' arrêter {i$ fans n^en fain .. un crime) A ce qui n^efl qtC un jeu de Ton efprit fu- hlime^ Lorf t)]£DlCATOIRE. 169 ZéOrfqu^ un fi vaflt champ s^ ouvre iievant mes pas ? ^îfe iiêpm^jèy courir! Sfui ny verfùis-jepasl J^ueJs fecrets à nos yeux dérobe ta NatUre^ , Z>ont Tu riofes percer la nuit la plus objiure? J^^/ abfme profond s'offre à tefprit humain j Dont Tu ne Te fois pas applani le chemin? Mtns qttHs font les projets où mftMufe s* égare? jQuoi ! J€ vai dam les airs m perdre a'vec Lare ? ^oferm Te chanter / ^ef enfuis encor loin / JVon^ ce n'efipas à moi qu^ appartient un tel foin. Heuretrfe , ftje puis^ poui le prix de mes 'veilles^ Occuper un moment Tes yeux ^ Tes oreilles! Jldais plus beureufe^cor^ {jeriofenCenflater) Si Tu chéris mes Fersjufqif^à les réciter! ^uelferoit mon âeftm! Une gloire Jî belle D'une nouvelle ardeur animeroit mon zek. Tous mes Vers à Ton Nomxonfacrez déformais Seroient trop affûrez de ne vieillir jamait. NOMS X 170 NOMS DES PERSONNAGES, OU oi C TE U R S ET ACTRICES, T o M Y R I S 5 Reine des Maflagetes* C Y R u s , Roi de Perfe. Aryante, Roi des Ifledons. M A N D AN E , Princefle des Medes. Artabase, Arxibafladcur de Cyrus. AripithE) Capitaine des Gardes de Tomyris. O R o N T E , General des Ifledons. GeloNide,' Confidente de Tomyrîs. C L E o N E ) Confidence de Mandane. Gardes. L^ ^CENE EST EN SCTTHÏE dam U Tente de TomjriSn i7t TOMYRIS, TRAGEDIE. ACTE PREMIER, SCENE PREMIERE. TdMYRIS, AripithE) Gelonide. TOMYRIS.- Ui, malgré les tranfports que mn dou- leur m^infpire^ Apprenons quelles loix Cyrus veut nous prcfcrire. C*e(l Ton Âmbadàdeur qui demande a me voir. Je veux bien l'écouter ; aîlex le recevoir , Aripiche} & qu*il^foit incroduic dans ma tente. Ox AC à» J7i T O M Y R I s. ■^•• \ A G T È P R E M I E R> SCENE SECONDE. TOMYRIS, GeLOMIDE, GELONIDE. DAiRne le iuQe Ciel répondre à mon attenter l^uifle le fier Vainqueur nous accorder la paix ! TOM.YRIS. Ne me fais pas rougu* par d'indignes fonhaits, Cyrus eft mon Vainqueur. De Çzs fanglantes rives L*Araxe a vu partir mes troupes «fugitives 5 Et de mes ennemis ce camp environne Ne laîfle aucua efpoir au Scythe- confternr. Mais en va^n Je prcvois nw perte inévitable,. Le cœur dé Tomyris eff toujours indomptabfe. GELONIDE. Aîî . Madame ! ce cœur, fut il cncor plus fier, î^eiit-il de vos Etats voir le ravage entier? Miiis au moins partagez' nos mortelles allarmes}; Ecoutez nos foapîrs , voyez avec nos larmes Tant de fang, qui pour vous en* ces lieux a coulé. TOMYRIS. Achevé, 5c parle moi de mon fils immole. ♦ Ranime mon courroux par ces honneurs funèbres^ Que je viens de lui renare au* milieu des tenebres« Montre moi ce bûcher «. dont la noire vapeur Elevoit jufqu*au ciel mes voeux & ma douleur. Ce tombeau , cette cendre , ic cette urne funefle- De Spargnpife, helas l c^eft tout ce qui me xeftc. C mon fils ! GELONIDE. Ahi Madame 4 il n'y faut plus fonger. TOr Acte I. Scène IL i/j * ^ \ - TOMYRIS.^ Dis plutôt que ie dois périr « ou le vanger. Cyrus nous fait tremblet* : mais ([u* il tremble lui- ' même; ^Je tiens en mon pouvoir la Princeife qU*il aime^ Et lorsqu'il Te promet de triompher de moi » Je me trouve en état de lui faire la loi. X5ELONIDE. Ahl-pIiRÔtde ces lieux qu'il parte avec Manda ne^ .Qu' il repaiTe TAraxe & rcvoye Ecbatane. Frcvenet nôtr'e perte ^ & calmez fon courroux. Nous avons trop gémi fous le poids de fes coups» I^e feul nom de Cfrus ed: refFrot de la terre: Qit' il porte loin d*ici le flambeau de la guerre. TOMYRIS. Quels que foient les malheurs que tu me fais pré- voir, Je ne me repens pas d'avoir fait moiv^evoir. Peut- être ie n^e fuis attiré cet orage: Mais-tu f^ats queCyrusme donnoitderombrage* Jl^ rhymen de Mandane il élevoit fes vœux. Cet hymen m'allarma. D*indi(Tblubles nœuds UixUToient contre moi Cyrus & Cy.i%âre» Des Medes, tu le fçais^ TAr-axe nous fcpare. Que n'auroient'^ils point fait foutenusdesPerfans, Cesvoifinsqui (ânseux n'ctoient que trop yuifTani l :Toûjoiïrs la Kbcrtc fut cherè aux MaiTagetes. Kon^nour porter des fers nos mains ;ie fontpoin^ Kiites , Gelonide 5 & je crûis qu'il falIoFt prévenir Un malheur/ que mes yeux Hfoient daiisTavenar.. Tout me favorifoît. Frappé de jalonHe Créfus contre Cyrus armoit toute TAde. Je prcns ce temps heureux, pafTcmblc Jes. yair- féaux *y ^ Spargapife eft charge de travcrfer les fîots: il s' embarque» éc fuivi d*une nombrcoTe cfcorre ». ». . O 3 M«uil- V 174 T o M T R I »; . Mouille devant Scoope , od l'EuxIa le tranfporte.. Des douceurs dti repos Cyaxàre eiiyvrc , M ce revers du fort n'ctott point prépara. Dénué de Soldats, que peut-il entreprendre!. l\ fonge à fe fauver « ne pouvant fe défendre». Il fuit, il abandonne» agité de frayeur, La Princedè fa €lle au pouvoir du Vainqueur. AlnCi de tant d'£tats l^orgueuilleufe Héritière Au milieu de fa Cour devint ma prifonniere $ £t conduite en ces Heux pat les foins de non fils». Le deftin de TÂfie en mes mains fut remiis. Les armes à la main , Cyrus nous la demande^ Mais il en frémira , s'il faut cjiac je la. reade» GELONIDB. Tous pourriez • « • TOMYRIS. ^ Il fufS^t ; & bietttfit ttt vas voit . Madame > c*elfc à v^ùs «nfin a prononcer Pu fort de vos Sujets )*ayrèt irreyocaUe. Vous (cavea à quel Boiwt Cyn» eft redoutable. Cependant, qvand (on brac peut Toas perdre^ jà»- nu»,, . Il en fDfpcnd les comibs po«r vous offrir, b paîx;» Rendez iàns diÎFercr Mandane â Cyaaare. JLe crime eft pardonmé , pourvû-qu^oai 1# répare.. TOMYItlS. • Qu« partez vous de tnmk \ Et de qncl firont j Soi-* gneur , Pouvez, voiismê vanter ies-bomes dlsn Vainqueur^. Qu* on a vu juiqu^cci ée Êmg'inAitiable , Par d*é«!ataa& for€uts fe rendre RiemoraUe ? ' Quoi î nepent-îtfqufficir Msindane entre nosmaini?' ]^uf qui bravant les k>ix des Dteui 6s èM% kuitiains. Sur de pompevot d^brî^ vient d*élever foa thronè)^ N Vt-tl pas mis aux fers Saisis de Baèylone ? Et ièfnatit c» toiis Uei« I^épovvante di )* korveur^ Jufqu^^awc mors de Memphis étendu fâ fureur \. Dans quel coin de l*Afie eftuil encor dés Princes^ Bon» il n'ait par le fer ravagé les provinces ? 1> traîné après Ton ckar vingt captifs courotine& Qiii lui donne ce droit fur ces iirfortnoûsi \ O 4 Ce. j 17^ . T O.M Y R I y. Ocpcndant 11 fe plaint, il accufc, il conJamuci C'eft un crime, dît-il, que retenir Mandanc: Tandis qu* il foule aux pieds, tant dcRoî«abbattw^ Et qu' il met Ces fureurs au nombre des vertus. Pour obtenir de moi la Prînceflc qu' il aime. Aux throncs ufurpcz qu' il rénonce lui-même^ Que pariih noble exemple il ofe m*exciter. Et je verrai, Seigneur, fi ic dois rimitcr. ARTABASE. Je fuîs furprîs , Madaftie , & ]c ne puis m'en tatre. Vous blâmez un Héros que l'Univers res'ere, .Cependant fcs vertus, malgré vos foins jaloux. Ont fait afsès de «brute pow venir îufqu'à vbur» lAzis il en faut ici rappeller la mémoire , Puifque l'on me réduit à défendre fa gloire. Vous Ç^wtz deCyrus quels furent les Aycuxs •11 les vpid remoQter )aiqu*au Maître desDieur* Il fît trembler ]esRois,mêmeairant quedenaitre« L'Afie en fremîflant le recommt pôiir Maître,. Et pour nous aanoacer fa future grandeur, .Le Dieuiqui Jtous éclaire en perdit (à fplendiecirr Je ne vous "parle point dts fureurs d'Aftyage» -Qui pour tranclttr6s jours ehotfit la main d*Ai« page. . Cyrus fut eafèntt de cette affireufé loi« Et par le-toifi des Dkux tl tlic'uç , »! list Rot; Ce Roi , dont la fiaiflànee a voit troublé le monde^ 'Se bornoft à régner dans une paii profonde ^ ^JLorfque des Lydiens, le Maître ambitieux Se chargea d'accotnplir les vol'ontez des Dieux» Créfus hit le premier a nous ^tre la guerre s Son throne. par Cyrus d^abord fut mis par terre^ Le 61s die Nitocris partageant fa fureur , ^ Bientôt dansBabyl<>ne eut part à (bn*-malheur* De ces deux Rois lints tel fut te ibrt funefte* lU tombèrent ; leur chute entraîna tout le reft^: Et Cyi us i. fignaknc la douceur de (es loix^». Acte I. Scène ÎV. *7? rît autant de Sujets, que l'Âfie eut de Rois. jyua Çùrttofsuimn à tpus j'efcepdft, Cyaxarê. ^ Mais à quitter le fceptre enfin il fe prépare» De- riird*Hui je veux les 4cnEientîr. Cyrus afpire en vain au thrOne d'Ecbatane, S'il ne doit y monter qu^ en époufant Mandanc. Si je laiflbis unir deux Empires il grands , jtiffitôt daés mes voi(xns.ie verrois mesTyrana» . Te (cris libre \ Si plutôt que me voir a^rvte»> Je perdrai, s*il le faut ,. &.le throne & la vfe. ARTABASE. Cyrus, de f&s exploits prêt à borner le cours. Vous laiflc vôtre jfceptre, & refpefte vos jours* Il vous offre la pak ^ acçeprez la , Madame., N'attitez plus fur vous. & le fer & h ftamme^ Pour avoir de mon Roi négligé les avis^ Il vous en a couc^ lafang de vôtre fils. TOMYRIS. £t contre ce cniel c^'eft làxa qui m^antoM. ARTABASE. Dts rigueurs du defèin lui faites- vous un crime S Vôtre fits n^eft pas saort de la niatn de Cyrus. » Ix Yoyant expiré» que ponvoit^'ii de plus! Four peemettre à vos ploora à*ttk ancrer iz cefic dre , Dans un ponapeujc cercuauim WemdevoasJereâ« • drew . Ta 178 T O M Y R ï f . . TÔMYRIS. ; *. Vaius tiofiiieurs \ faux refpcâs ! Ah l je dois Vwfv^ nir, . , .. Ma fureur plus lonfr temps ne pçoe fè co&tèoir$^ * £t Cyrus a pris foin de la rendre iaipbaat>lo* . ' / En vain au monde entier fon nom eft^reiôutabiê; £n vain fous fa puiflance il penie m'ac^ablet;} S*ii ne quitte ces lieux, c'eft à lui d«'tremblef. « Fier des (ànglans effets de fa valeur cruelle, ^* Il me brave , il infulte à ma douleur moK^e. Le barbare l il me rend mon fiUdans uncefctteulf. Qu* il sVloigne s ou bientôt »* pour punir fon or- gueuilj Dans le mime cçrcueuil je lui rendrai Mandane^ S'il balance» elle eft morte» 6c lui feulla con*- damne. ARTABASE. Dieux l qu* entens-fe f Ak l craignez le xounani de Cvrus. TOMYRIS. Portez lui ma réponfc» & ne répliquez plus. ACTE PREMIER, SCENE CINQUIEME. TOMYRIS ,.GeLONIP^. GELONÎDE. « QU*avez^vous fait. Madame > O Ctel ! quel' les tempêtes Cette horrible i|ienace aflièmbte fur nostciesl TOMYRIS. Hél croiS'tfi que Cyrus.» par jin fiiaefte efibrt, fie-Mandane aujourd'hui veuille avancar la mort> Acte I. Scbne V. 179 '•^Nôn^ pour fauyer Tes jours il mettra bas lesarmes^ • 'EirhièntouCoii départ va calmer tes-allarmes. ♦ • , ^ELONIDE. L^fftr Afa^dane aux fers^ ou lui ravîr le jour « Q^el^arict fourCyrns! qad ibrtpour Ton amour l : • ^/ TOMYRIS. Tu lé plams"t jnftes Dieux ! je fuis bienplusàplain* Mre.'« • . . ' GELONIDE^ Il^He.tiendioit qu'à vous de n'avoir rien \ craia« TÔMYvRISi Helas! . . CELONIDE. > - Jufqu' aujoiurd'hui là fière ambition Eut jdê votre -grand cœur l'unique pailîon ^ Et la perte d'un fils n'eft pas irréparable^ Aryaate tous re(V<*. TOMYRIS. Et c'efl: ce qui m'âccable. Le jeune Spargapifé à mes' ordres (bumis. Ne me montra jamais qu'un Sujet dans un fils. Ary^nte plus fier n'eft pour moi qu^un rebelle •» Son frère mort lui donnei une fierté nouvelle. £n vain des IfTedons je ('ai déclaré Roi, 11 fi'eft pas fatisfait , s'il ne règne fur moi. GELONl.DE. C*e{l: pour vous fecourir qn' il eft venu > Madame. TOMYRIS. . Je perce mieux erdls le tepo^f qp^ t^-dkal^tt enfin) AcT-B 7. Scène V. i8t On ofFrit à Çyrus ma couronne & ma main. De nfaximes d*£tat je couvris ma fbiWefTc, JEt mon ambkiion parla ponr ma tendrefle. * Qi^el en fut- le fucccs? Cyrus, l*j*ngrat C^us, Pour prix de mes bontez m*accabla d'un refus. GELONIDE. Ah! rappeliez îc^ la fierté de votre ame. Tl faut punir Cyrus , mais par roublî , Madame. TOMYRIS. Hc puîs-i'e Toublierî Crois-tu que mon amour « Comme il s'eft allumé, s'éteigne dîms on jour? <5ii€ tu le cannois maH Mais conn ois- fc« moi-mê- me , I>ans ce que j'entrcpvens , fi je hais , oti fi fai- mc> Sçaî^febien fi je dois aux tranfports de mon cœur Donner le nom d*amour, ou le nom de fureur:? Helasî en éloignant Cyrus de ma Rivale, . . J'exerce une vangeance à mon amour fataflc. Mon coeur en gémira. Je le fçai , je le voi. Mais ma Rivale au moins gémira comme cnoi. Ma pei!ie partage en fera moins afFreufe. Je ferai mon bonheur et la voir malheureufe. r>ti départ de Cyrus voilà rc que j*attens. Ma'is qu'il parte aujourd'hui; demaia il n'eâ plus temps. M^ fureur fbuffr^ trop h fe voir fiifpendue, Qii'il fc hâte , Tingfat , ou Mandane cil perdue* GELONIDE. A\\\ Madame, craignez que le Roi vôtre fils... Vous fçavez qu'à vos loix fou cœur eft peu foti* . mis. Que «c fcra-t-il point pour fauver ce qu'il aîrac? TOMYRIS. S'il ofé l'entreprendre , il eft perdu lui-mtme. Mais il vient ^ & je dois me contraindre a fcs yeux* ? A C . lit T O M Y H f s , t ■ ■ ■ ■ ■' ■ ■ ' *Wi ■■■>■■■■' ACTE PREMIER, SCENE SIXIEME. TOMYRIS, AllYANTEj.OaONTE, ARYANTB- QUellfs font les horreurs qu*oa m^appr^te es ces lieux , Madame \Si j*ea croisse qii' on vient de me dire, A me donner la mort voue vangeance afpire: Car i*jdore Mandane, 6c c'eft vous, dire aifez Qu* il faut d*ua mono fer queinos ccêtirs foieat per« CfZ. TOMYRIS. He! qui vont fait aimer ma mortelle ennemie? Dois je étouffer ma'haineaiigré de vôtre ènvie> £t ne pourrai- je en€n vanger la mort d*an fils, Qu* autant que par fon ^ere il me fera permis > Pour vous avoir fait Roi, ne ferai-ie plus Reine! Prince, défaites vous d'une fierté fi vaine. Songez que de ma main v&tre fceptre eft un dofls Je veua ri^aer içis règne? dans Ifiedoa. ARYANTE. Atnfi donc « {e ne doit qu* aux bontés d'une mère Un fceptre q^i me fut deftiné par un père. Madame ? Ce dépôt , que vous m'avez rendu , Btoit donc vôtre bien ^ êe ne ra*étoit pas dni L7n (ils plus fier que,tnoi vous répondroit pent-êtret Qiie même dans c^s lieux il peut parler en Mattrci £c qu* autrefois fon pcre ayant nommé deux Rois, D*un frère qui n*eAplus lui tranfinit tous les droits. I^on, vAcTE I. SCEKE VI. %9^ Noa ."^ ft%ntz i i*y confcns v 8c cMt les Mstflagetef Ju(qu*au dernier foapir fbyez te ûue voos êtes. Mais ne me forcez pas par une iniufte loi , A ceflcr d*êtrc fîU , pour, n'être pïiis qde Roî| £t ne m0Bftc«x plus les jours de ma Prîticene, Lorfc|u' à la protéger tant d'amour m*intéreffe, TOMYRIS. Je devroîs n'ccoUtcr que mon rcflcntîmentî Maïs \e pardonne au fils les fautes de l'Amant. Sçachez que vous n'avez que grâces à me rendre; Que i'ai plus fait pour ybixs que votfs n'oHez pré* tendre : Et que fi le faccès répond à mes defTefns^ Mandane pour toujours demeure entre Vos matnf» Adieu ; mais déformais par plus d'obeïfTînce Momrez ce que fur vous "peut la reconnoiffance. ACTE PREMIER, SCENE SEPriEME. Aryante )^ Oronte. ARYANTE. O Rome, qu'en cfois-tu? Torentcns^tuIeyofSr Son orgucuil fe dément pour la première fois. Dots- je être en fureté pour moi , pour ce que j*aimc> ORGNTE. Je Tavoùraî, Seigneur, ma furprîfe e(l extrême, ît je connoitrois mal le cOM.ir de Tomyrîs, Si d'un tel changement je n'ctois pas furprîs. ARYANTE. Je le cottm>îstro{>bîen pour m'y lattTerforprenJre, Je f^ai de fes bontez ce que je dois attendre, Non^ ma fUperWe m«re a:< beau diffinuilen Px Plus y$4 T a M Y R r f • Plus ette me raflure , & plus je dois trembler; K*a!-)e pas vu cent fois Ton cœur de fang avidev Ne prendre en (es Qjcofeta que fà fureur pour guide, Xt facrifîant tout a fts moindres foupçons. Tracer à (es enfant de fanglantes leçons? Je fitemis des horreurs que mon efprtt r.i([emb!ei Mais (i je dois trembier , qu* à fon tour elle trenible« Du fang de Tomyris j'ai dcja la fierté. Si je vai quelque jour iufqu^à fa cruautCt Jufqu' à mîvre Ces pas (i jamai» je m'égare ^ Je (erai digne B\s d*Une mère barbare. O.RONTE. Ne précipitez rien. Seigneur, & gardez vour IX'attirer fur vous-même un funeàe courroux* ARYANTE. Ah l €\u*i\ tombe-.fup moi ce courroux fi terrible-j» Sans frapper de mon cœur Pendrok le plus fenlîble. Je fçaî que je devrois, aimant fans être aime» A défendre Mnndnne être moins animé* |e- te dirai bien plus ; je vois que fi j'éclate ^ Pour mon hcureiu Rival je fauvcrai l|ingr.ite. Wais enfin je Tadore , 5c quel que foit mon fort, Je ne puis confentir qu' on lui donne la mort: Et Cl le coup partoit de la main de ma merc , Hus loin que je ne veux j'étendrois ma colère } Mon cœur au dcfefpoir B*examîneroit rien. Mon pouvoir en ces lieux ne cède pas au fien« 5es Sujets, qu' un beau zèle en ma faveur enfiamme^ Ke vivent qu'à regret fous les loix d'une femmci Ils font fonder mon cœur par de (ecrettes voix. Si je les en avoue» ils foutiehdront mes droits» D'ailleurs, mes Ifiedons pleins d'une noble envie Pour me rendre mon rang perdront cent fois la \lc% Et Tomyris enfin , malgré 'tout fon or<>ueuil , Enfoulevant les fiots peut trouver un ecueûil. Elle n'a pas befoin que ma fureur s'irrite , Et je ne Uns que trop • . . . Mais que veut^Aripithe.-? A C- Acte I. Scène VIII. lif ACTE PRÈM lE R,; , SCENE HUITIEME. . , Aryante, Orontb, Aripithe. ARIPITHE. A H ! Seigneur, accourez. Nos Scythe» cpeiS'* dur K'ofent plus foutenir les efForts.de Cytiis. ARYANTH. Dieux! Qji'eft-ce que j'entens?* ARIPITHE. Cyrus êfl dans nos tenoeft. . ARYANTE. Dans nos tentes « ô Cîel ! ARIPITHE. Ses armes ^cîataftter Au mHîeu Jes Perfans le montrent à nos y«tix f. Mais Tes terribles coups nous Tannoncenc bitm mieux. ARYANTE Vien ,.Oronte , fui moi , hâtons nous, te temjj* prclTe, ' allons à mon Rival difputer ma Princeflè; Un di* frémier ^cîez I r A*C: tts T o m'y ris. ACTE SECOND,, SCENE PREMIERE.' Aryante, Oro^nte. ARTANTE. NOn » ne condamne pas un fi ^fte cour» . fOU» ... Mais en vain Tooiyris a ruTpfndiimes coups r J|e fcaurai de mon frère achever h Tana«aacet f ui(que Ton meurtrier eft en notre pui&nce. ORONTE. Contente» yfom. Seigneur» d*avoîr mis dans le» fers 17n Roi qui menafoit d*y mettre l'Univers « Sr )ouï{{è£ en paix du fruit d*une vîé^oîre. Qui doit vous élever au Comble de la gloire* AKTANTE. J*ai vaincti mon* Rival ^ mais s^il ne perd le jour». J'ai tout hit pour ma gloire ^ &. rieà^ pour moa amour. Tu connoîs fa valeur: plus elle eft éclatante t Plus à ma (uretc fà jnort eft importante. Oui} ie dois Timmoler , puifqu*'ènnn je le puî<;; ït je le crains encor , tout ViMnqueur que je fnb. Tu l*â5 vu comme moi. Quel courage intrepu de! Combien de jours tranchez par fon fer homicide T Tout tomboit fous les coups qui partoient de (à main^ Ils etoient audeiTus de tout reSbrt humain» Acte II. SesKS I. \ij Je ne puis fans frayem: m>tt retvactr l*iaia|c& A travers mille horrefin^ fe ftaj^ant un |>a{rage^ Terrible^ ^ tout Ciwverc de pouilîere 8c de fang^ Ce Gueiiitr (uftitMoç y0k>it d9 rtttg en f tiig. Par-to4ft devam ft$ pas m^chaè la northovri- We: ■ ' l.es fîens ctoîeac vamcua, lui toâîoitn iavîncibte^ £t û mes Xdedens ne Ta voient arrêta» . > C'en éfeok fait, Maodftne éconren iii»eR^. I^ieux! par combien d^'explait» ieur foi 8*eft figna^ La valeur de Cjruat par le Aondbre accablée; K*a pu le ^acentir du plus aftewc oevcs»^ Mais c'Àoit ^11 pour moi de lut donner desfers.^ yen voulois t, fa Vte > Owftce ;. CL fans ma œe-^ re, J'^patfoîs par ùt àiùtt lias Ma«e9 de mxin frère» Xom,yris Ta fauve de nion premier tranfport ^ £l]s m'a dcff«d*i' P 4 Mal» ^ i8? T o M Y R r y. Mai» doi»>jé a)ottter foi ... . ORONTE. Vous avez vu ▼ous-rafme^ Et CoTï' em^rtOem/tm , & fa frayeur extAne^ ^uand le fSsr a Ja. main prêt d*tmaioler Cyrus-^ Vous n*aviezqu*à frapper pour ne le craindre plus. Anite« a^t-elle dit: garde toi de pourfuîvre; Ou toi-mcme avec lui tu vas cefler d^ vivre. Seigneur , à fon amour ce mot eft échappé; ARYANTE, Hcî moi î"aî pu l'entendre, & je n'ai pas fi'appér Ah! ^'ouvre enfin les yeux. Par un rapport fi ncere On m*AVoit informrdes projet» de roâ mère: Elle oâtctt) difoit-on , & fon fceptre Se le nifefl> Four s*unir à Cyrus d\in étemel lien. Je reiettois ce bruit, Hcî le moyen de croire Q«i*une Retnè à ce point pût oublier fa gloire ^ Il f%ut donc que Cyrus par-touc foit mon Rîvaf!^ Ahl Ciel ... * Des deux cotez Ta ttemat eft égai. Qu*^il cheirche à m'enlever mon Iceptre ,- ou ma Princeile, - NIa>main l.*en punira t tout lef veut , tout m*en preflè. Ont , de tous fes deflètns ^arrcterai le cours. Dut ma mère en fureur s*armec contre mes Jours. ©RONTE. Contre des Jour» plu» chers craignez- qu* elle ne s*arme. iSr«m;blez pour U Çrînceâtt. . ARYANTE. Ahî c'eibcequl m*all*rmc.* Si. ^étois fans amour , fe ferois fans frayeur ^ Et de mon ennemi prêt à percer le cœi#,' Jufquedans fa prifon )*trots, malgré la Keinev Eteindre dans fon iàng mon implacable haine. ORONTE. ■ Cachez donc ave<5 foin ce dangereuse courroist» {^Btre»à Xomyris iSuffendxo ks coups* Acte IL Scène IL 189 Sa maîn prête à frapper confukera la vôtre , £t pour r.abjet aimé vous craindrez l'un ôcTautre, ARYANTE. Dieux! il me faudra donc trembler à tous raomen«? Mais je vois Tomyris ; cachons nos fentimens. - ACTE SECOND» SCENE SECONDE. Toivn^Ris, AryÀnte, Oronte» TOMYRIS. DU deftîn de Cyrus qui vous a fait Varbitre? ' De grâce , cxpUquei vous- Dites moi pae quel titre. Au mép-is de mon rang , de mon autorité* Sur fa vie , à mes yeux , vous avez attenté \ • ARYANTE. Hé l fur quQÎ fondez-vous cette injufte colère?^ Cyrus nous à privez, vous d'un fils,^moi d'unfre- re • Et lorfqu» entre mes mains le Ciel remet fon fort^ Il ne ro*eft pas permis de lui donner la mort> Spargapife erre encor fur le rivage fombre. Cyrus facrifié doit appaifer fon ombre. Puifqu' un même intérêt nous en fait une loi , ^ Qi^' importe qui l'immole ,.ou de vous, ou demoi* TOMYRIS. Vous parlez d'immoler l . . . O Ciel ! qu' ofez^oiw dire \ Songcz-voùs de Cyrus combien vafte eft l*Etnpîre! Combien de Rois unis foudroient fur nos Etats f Combien de bras enfin vangeroient fon trcpars î Que dis-^c l De Qjnis la Mdowablc armée ipa T » M T n I s. Par -fa feule priibn eft nftès animée -^ ^ Et û quelques Perfans ont péri par not conpt^ Il n'en refte que trop pour nous immoler tous, frets de yofr éclater de nouvelles tempêtes. Gardons entre nos mains de quoi iààwrnostttes. ARYANTE. C*eft à moî d'approuver vos ordres Souverains» Cependant > fi j'ofois dire ce que ye crains; . • - TOMYRIS. Parlez» jç It permets-, expliquez vôtre crainte. ARYANTE. Oui , pmfquUl m'Éb permis de parler fans contraîo» te. Je crains que ce captif un jour par vôtre chonc Ne (bit afsès puîfïànt pour m'impôfcr des loix. Vous avez fur un Bis des droits que ie refpeâe: Mais de mon ennemi la grandeur m*eft fufpeâe^ £c fî de vos-fecrets je fuis bien informé. Je ne puis Air ce point être afsès aflarmé* TOMYRIS. Vous êtes bien fervi. Mais ceux qui me trahiflèntf Pour lire ces fecrets dont ils vous éckirci (Teuty Jufqu*aufond de mon coeur ont^ils porté les yeux? Cyrus, vous le f<;avez, eft un ambitieux. Si t^hymen l'unifibit un fOur avec Mandane> Rien ne balanceroît la puidanee Perfane: Et, s*il faut qu'à mon tour je ne vous cacHe rîcrfj Pour rompre cet hymen j'ai propofc le mien. Mais aveï-vous pcnfé qu'tine hontcufe cbaine Dût m'unir poui' ja'mais â fobjet de ma haine? Vai voulu défunir Cyaxâre flc Gyrus, %*raver<èr klirs pro ^rt» , les ro«ïfr* , & rien d e plii»» ARYANTE. li^âddme, pardonnez , (î mon ame feèmtt, . • TOMYRIS. Je devrois vous punir d*édairer ma conduire. hjiSLis en vain à mes Mx vo«s ^les peu foumû^ ACTS H. SCBNK IL tçt Je ne puis m*oubli>r que vous £tes mon fils. Ouï , malgré vos froideurs , je fens que je vous aime 9 Et je veux vous forcer à le fcmîr vous-mcme. }e né voîsqu*à regret que l*intér£t du rang Etouffe en vôtre coeur les tendreiïès du ftng. Mes defleÎRs ^ quels qu'ils ibient > vous donnent de l*ombrage. Hc bien ! il faut vous mettre au-defflis de l*orage. Tarn que vous me craindrez , vous ne m*almere% pas. Et les bienfaits (lifpefls ne font que des ingrats. Pour bannir les fbup^ons , donc vptre ame eil rem- plie. Je veux qu' avec Matidane un noeud facré vous lie. ARYANTE. iivec Mandane 1 ê Ciel l de quoi me flatez>vousî TOMYRIS. Col , je vous le promets , vous ferex fon époux. Voyez quelle fera, pour lors vôtre puiflànce ! Combien d'£tats fournis à vôtre obeïfTancel ARYANXE. Ooyea-votts que Mandane approuve • . • TÔMYRIS. Vaine erreur î Afplrez a Ton throne , ôc non pas à fon coeur. De Cyrus à ce prix je veux mettre la tète. Elle l'aime» il fuffit; &^l/a main n'eft prête. Bien loin de conda^-nner vôtre reffentîmcnt. Je me joins avec vous pour perdfe fon Amant, Allez. ( a»x Gardas ) Auprès de moi > Gardes , qu« Cyrus vienne. Sur-tout que (ans témoins ici je Tentretienite. A.C. . ifZ T O M Y R I ». ACTE SECOND, SCENE TROISIEME. rOUYKlSfeuU. JE vaî donc le revoir ce funefle Vainqueur! Quels troubles , juftcs Dieux î s'clevent dans mon cœur } £ft-ce hame> eft-ce amour? ou tous ]ts deux en- fcmble? Je defire, je crains, je foupîre, je trembîe. Ceft ce mcme Cyrus qui vient de m'ofFenfcr. Je veux Tentreteniri «mais par-où commencer/ Montrerai-îe à Tes yeux la honte de ma fiammei Souticndraî-ic fi mal la fierté de mon ame > Non, c'eft trop t'abaiflcr, fupcrbe Tomyrîç; Songe que pour ton coeur c'eft afsès d*un mcprii. Par fcs premiers refus tu n'es que trop, punie. .D*un outrage nouveau prcvicn )*ir»nominie. L'inflexible Cyrus ajout^roit enfin Le refus de ton cœur au refus de ta mnîn. C'cft â toi , mon courroux , c*eft à toi de paroî- trc} Bdate, & de mon cœur rens toi Tunique maitre. Que Cyrus immolé . . . Que dis- je ! Quel tranfpon! Quoi î moi-même à Cyrus je donnerois la mort* Abî- ne vaut-il pas mieux que Mandane pcriiTe.? Eft-il pour mon ingrat de plus cruel fupplice? Maison vient ^ c*«(l lui-même. Endurci toi^tnoA c<ïîur. Tu ne peux le punir avec' trop de rigueur. AC* Acte II. Scéme IV. 19^ ACTE SECOND, SCENE ^AtRIEME. TOM YRIS , CyRUS. CYRUS. p Ourquot m'appelle-t on î Fîcre de ma dcfaîte» N'en goûtez- vous encor au* Une joye imparfaite? Pour rendre vôtre gloire égale à mes revers, I>oîs-ie offrir à vos yeux la honte de mes fersj Ou plutôt penfcz-vousqu^ un lâche effroi meglace. Et me jette à vos pieds pour vous demander grâ- ce 1 D*un triomphe ^\ vam cefRz de vous flater. I>ans rabyme,o{i le fort m^a fçu précipiter. Je garde afscs d'orgaeuil pour braver fon caprice? Il vient de me trahir ; telle eft fbn injudice. Niais dûATe-je m*nttendre au plus affreux trépas^ Je répons qife mon cœur ne me trahira pas. Mes jours font en vos mains» difpofez en>Madam«. TOMYRIS. Seigneur» n'irritez pas iestranfports de mon ame.'. Par un nouvel orgueuil ceflèz de m*outrager \ C'eft dcja trop pour moi que d*un fils à vangert C*^ a vous de calmer la fureur qui m'anime. ' Vous fçavez que ÇotL fans demande une viâime» Je ne vous parle plus de roffre de ma foi} La main de mon captif n'eft pas digne de moi. Non , Prince 5 $c vous voyez par quel revers étrange. I3e vos premiers refus la fortune me vanoe. Mais comme elle pourroit à mon tour m*^bniflert h, rhymén de Mandane il vous faut renoncer. 194 T 6 M- Y R I 5; CYRUS.. A rhymen de Mandane \ TOMYfilS. '_' * - Hé! pouvez- vous prétendre Qu* aptes aveti vamcu i« vtuille v^us la rendre t Moi qui ^aî fièrement refnfee à vos vœux » Quand le for^ du cenbat ^c^encor douteux l le vous l'aï déjà dit, nous fuyons TefclavaM. jyts voifins trop puliTavs o^ donnent de i*oni« brage. Nous regardons ThymeA* dxmt oo «pus aâarc» Comme réçueuil fatal de nôtre liberté» Non , ne Tel perez pomi;, Cfr n'cft pas tout encore: Mandane e(l d^^ns oks fers i Ajyante Tadore ^ C*e(l en les uxiif&nt cyje je veux deConaais Afsûrer â mon Peuple une conflajate paix.- Oui, que mon fîîs l'époui^; Ôc la guerre eit finie. cyaus. Qu'il Tcpoufeî Abî plutôt ^u*ilxa'ar£adiela.vici TOMYRISL Sans moî dej.a fa m^în vous ejût ravi le jour.* 11 avoit à vaa^er fon frère & fon amour "^ £t fa bouche en ces lieux vieiU de me &ire ua cruoe D'avoir à fa fureur dérobé (à vîÛîme* h s*jbufe. Se je veijx qu'il avoue aujourd'hui, Que lorfqu' il fauf pnnir je frape mieux que ^uî. J.€ htWs » d'autres iCQDurs la vengeance ordinaire. Non, yôtrc iâng v«rCc n'eût pu me ^sfaire. Un coBur comme le mien (^ait^âr. un digne effort Inventer des. tioucmens plus craels'ifue la mort. L'ambition vousguide , ^ PamourvousenSamme. Ah ! par ces deux endroits je veux. frappe vôtre amc, £t vous Ifvrer en proy« au wvrment fans égal De voir f^eptre & MattH'efiè au pouvoir d'un R-iva!, • CYRUS. Ce Rival n'aime point, OKt je ne dois pas craindre Qii' en adorant Mandane il oh ki coAtraî&dre. Mais, '/ Acte II. SdENÊ.tV. 195 Mzls, M^idame, je. ¥e«LX qu'oubliant Ton devoir. Il exerce fur cUé nninjufte pvuvoiti QiieVs que foient {^s projets , ccoiâ-il <|i»e CyïJtare. Souffre que de ion throne un étjranger s'empare l Si fon coeur pour mes feux Ce déclare aujourd'hur. Je ne le dois <]u'au fang qui m*uâit avec lui ; Ou plâtôt, û j'afpsre au throtie d'Ecbataoe , Te fonde tou» mes droits dur le corurde Maada^ie* Il eft Tnébranlable » de i*oie oie floter , Ou' aucun Eival ilir vooi ne pourra remporter. . TdMYRXS. L^approche de la mort eft a(sès effroyable» Pour faire chanceler ce cœur iacbranlable» ' CYRUS." Gcand^ DUiiac ! TOMYRIS. ^ A m'obeïr il faut la préparer » Seigneur, ou vous refoudre à la voir expirer. A lui percer le feiti trop de fureur m'anime^ Elle mourroit, vous dis-je. CYRUS. Hé! quel eft donc (bo crime! TOMYRIS. Quoi î pour fes întcrcts' je viens de perdre un fîlsj £t vous me demandez quel crime elle a commis> Ne me contraignez pas d'en dire davantage , Et, s'il m'cchape un mot , cfaîgnez tout de ma rage. CYRUS. inhumaine» éclatex; je Tattens fans effroi: ÏAais épargnez Mandane , & ne perdez que maK TOMYRIS. Non; ôc de l'immoler tOfX main tmjpatîente »•• Pour la dernière fais, qu'elle époufe Aryante. île vai vous l'envoyer. N'oubliez pas, Seignew, Que, je vous ai charf^e d'y préparer fon coeur. CYRUS. JttfteCi«Jl . ' . , , . ' - t^a TO- 1^4 T O M Y R I s.* TOMYRIS.^ • Je cofrçois auel cft vôtre {lipplîce. 14aîs)e vous fiîs peut-être un pkis grana fàcriffcc* Au point que je la hais , ce n^eft pas fans effort Que ie puis me priver dtn plaîfir de fà mort. Enfin vous l*alle£ Toir^ lui parler 9 & Tenteadre} £t i*cn ai dit afsès pour vous faire comprendre» Que du fort de Tes jours vous allez décider i Qu* if importe fur-tout de la perfuader. K'oubiiez aucun fbîn^ s^il le fautr^uprcs d'elle. Prenez les nopis honteux d*ingrat Çc d*in6delle. Adieu; pour la fauver ménagez les înftans^ £t le fer à la main fongez que je ï'attens. A C TE SECOND, SCENE CINQUIEME. . CYRUS /€»/. FRdppé» faîfî d'horreur à cet arrêt terrible/ A tout autre revers je demeure infcnfible j tt j*ai prefque oublié qu'a^îrcs tous mes ejcploits Je viens d'être vaincu pour la première fois. Grands Dieux ! qu* auprès de vous les Puifiànces mortelles Doivent fe préparer à de chiites cruelles!. Vai fait voler mon nom aux plus lointains climats j J*aî fait trembler les Rois. , j*ai détriîit leurs Etats j Rien n'a pu s'oppofer aux defîrs de mon ame; Et je me trouve enfin vaincu par une femime. Mais ce n'eft rien encor. Cette femme en fureur, Après m'avoir vaincu, m'infpirè la terreur. Ma fermeté s'étonne, & ma raîfbn s'égare. Que venois-je chercher dans ce climat oarbare \ O toi ) qu'on vcu( priver de la clarté in jour > ' ' Et Acte Iï. Scine V. 197 Et qui n'as d'autre crime ici que mon amour ! Ne viens-je de fi loin faire éclater mon 2c!e Que pour te dire enfin* Je fûts un infidelleî Cependant il le faut , j'en ai reçu l'arrêt. Pour te donner la mort le fer e(ï déjà prct« Mais on vient. )uQes Dieux! c*eft Mandane eBe^ même. Peut on plus triftement revoir ce que l'on aime f ACTE SECOND, SCENE SIXIEME. Cyrus, Mandane, Cleone. MANDANE. IL eft donc yrai « Seigneur , vous êtes en ces lieux > CYRUS. Oui , c*e(l Cyrus captif, oui fe montre à vos yeux» Madame ; & le defèîn jadis fi favorable Du plus heureux des Rois fait le plus nûferable. MANDANE. Après cette rigueur qu*il exerce fur vous» Je ne puis murmurer de reflentir fts coups. . Cyxus chargé de fers doit foiiliger mes chaînes^ Cyrus infortuné doit adoucir mes peines* CYRUS. Madame^ du deftîn contre imus trrité Yous ne connoifièz pas toute la cruauté. MANDANE. Non ; Ces plus rades coups ont beaufiraper mon ame» Vous pouvez feul .... CYRUS. Hclas ! hé que puis-je , Madame ? MANDANE. M*ai!mer \ & c*cfi afscs' pour cookbler mes defir^. Q^ 3 Re- 19^ T O M Y R I s. Rcnoiivctlofts Vûtètxit de aor premiers fiMptri» Rappelions cette foi fi faîmement itvée : Cet amour dont te temps refpeâe la durée; Cet hymen qui devoit a iamah nous unir, (^uels maux n'adouck poim un û cher (buveiùr! Mais SCENE SEFfïEME: MandakE) Cle'oKe. MANDAKE. QXit deticns-je, Cleone \ &qucl fort eft k mien?! Que m'a- 1- on anaûftcc i Quel funefte enuc- tienî ^ Cyrus, dont |'âttendoi& ici ma délivraace, Cyrustdàns mc« malheurs jxm deinlcreer^erance-^ Cyrus^que fîoiplalrois dans mon fuaeûe fort ^ Ce Cyrus vient enfin poiK naie donner la rnort^ x En faveur d*Un Rival tu vois ce qu* il m'infpire. Helas l en me quittant qu'^a-t-il voulu me dire f Il eft... Ahl le cruel n'a porlç qu'à demi.' Du -coup qu'il me portoit iàns dôut« il a fi;em^ Mais de cet entretien tout ce que je rappelle» Ne m'annonce que trop qu'ail eft un inndelle» €L£ON£. Madame ,. pardonoea. Sur u» (Impie foup^o^ y ous accutca tr«p tôt Cyri» de trakifon. i>^0O) d^in crime fi noir fon cœur n'eft point ca«^ pable. MANDANE. Hc tu veux Texcufer î il n'eu: que trop coupable^ N'as-tu pas vu toi-même avec quelle froideur Il a reçu Tavcu de ma confiante ardeur > Quel trouble il a fait voir l ciuel defordre , Cleone l Non , ie a'^en puis domer , W cruel m'abandonne-» Et pJjw barbare encor pour moi c|uc Tomyris , Il veut : . . Mais quel foupçon vient frapper mes «rpritsl . -.•. loo T x> M y R I $* Si 'ftn crois Aryante; au perfide que i^aime La Reine offre ùl main avec Ton diadème. Auroît-il accepté •• • Puts-je en douter , grands Dieux l Cyrus n'eft pas Amant » il eft ambitremr. Si du fond de TAfie il vient brifer mes chaînes « Monthrône efk le feul prix qu'il propofe à Tes pei- nes. Cet efpoir le flatoit $ le fort Ta démenti , £t dans ce grand revers il a pris fbn parti.. X^ingrat ne m'aime plus. CLEONE. Dîtes plut&t. Madame > Qu* il ne brûla {amais d'une plus belle flamme ;. Qu* étouffant un amour qui vous feroit fatal , Son coeur pour vous fauvervous cède à fon RivaL Captif, il effc contraint de céder à Torage: Il fçait deTomyris tout ce que peut la ra^e. II prévoid tes malheurs qui vont tomber fur vou£ MANDANE. Que ne mVpargnott-il le plus cruel de tous! Croid-il donc que Texil > la prifoit , la mort mèfae Approche du malheur de perdre ce qu'bn aime? Que de tout autre fort mon cœur (bit allarmé ; Helas ! s'il le peut croire , il n'a^ jamais aime. Mais tu préteas en vain me rendre reiperancei Je n'ai vu dans ft$ yeux que et Pindifreren<«; L'ingrat pourTomyris garde tout fon amour. Ma Rivale triomphe; & peut-être en ce jour .... Non , ne le fouffrons pas. Vlen ; quN>n cherche Aryante. S'il m'aime , qu'ail tne ferve a» gré de moa at« tente. Ah! s'il ofe arrachor Cyrus à Tomyris, 11 peut toit efperer } ma main eft a ce prir.^ Acte III. Scenb I. lot ACTE TROISIEME, SCENE PREMIERE. Aryante, Oronte. PR0NTE. Oui , Seigneur , Tomyrîs m*a chargé de votti •dire. Qu'à combler tous vos vœux Cyrus même coa« fpîrc. Pour arracher Mandane aux plus funeftes coups ^ "Feignant d'être infidelle, il a parle pour vous, La PrincefTe all;irm.ée,.interdife9 incertaine. Pour mieux être <*claîrcîe 'a demandé la Rcî-^ ne. Et Votts pendrez bientôt grâces t Tomyrîs ^ De tout ce que pour vous Tes foins ont entre^ pris. ARYANTE. Ce que tu dis « Ôronte ^ a-t-il quelque appareoi^ ce?-- . Et dois-fe fur ta foi reprendre refperance? Quoi \ je pourrois . . . hclas î é^ut }*aiine à mç trorhper !' : Si le deftin me rît > c'eft pour mieux me fraper. Du bien, qu'il- me promet > l*agrcablc menfoA^^ gc Sans doute en un moment s'enfuira comme un £t lOt T O M- Y 11 1 s. » . £t mon heiirenx Rival ... ah 1 i*ea frémis d'hor- reur. Mon efpoir en moarant raalin« ma fiir««r. Fairt]ioe> Seigneur» lia «louitm poor 1**» tendre , . ^ £t la Reine confent. • • ARYANTE. Aripithe » il fuffit. u^rtphhe fi retire. Qu^il vienne, jnftes Dieux l quel tnubte me ùi*, • £t î Xe fe«l nom deCvrus rallume na^vaiigeaftcè ^ Ikt commeut fans norreur foutenir fa préftace > * • « • ^ '. • AC Acte III, Scène IIL 105 p 1^ » !><■ 1, - , m ( iiiii «II» , w hi^ iifc ACTE T ROI SlEME, SCENJB 7'ROISiEME. Cyrus, Aryakte» Oronte. CYRUS. VOts triomplie;» , StffgiMiu> ée «emr fiins vot loi'x Un Rbî qui commandAk atuc pkis Aoerbes RoiSj^ Avant que les deftias vous donoam fa viâoire I^'euâcLOt précipite du fakc de la gloire. Mais quut que ce trionjphe ait pous voas d'écla« tantj I.a Eortime eftaca^, ca aie pir^GÎpîtftiit, Vous en oflre un nouveau » que v«ii& A'ofiez attend dre,- Oui » mfqn^à vou^ prier elle ttï^bÀt de&codre.' . Maigre tout moa orgueuil je m.*}r troitv^ ceduk, £t c*e(l le fetd ddTein ^i vers vtttts me condMÎr. Vous fçavez pour quels jours je vous deuKUide gra^Cî D*une Reine en fureur vous içavez la menace^ Mandane doit périr , ou vouf w>ir Ton cpoux; li faut qu*ellxr choififlè enti;e la nioMt & yom. Je prévois Tes refus* ).*ea prcvoiis la vati^eance^ Et VdH à vous «.Seigaear « a'pfrendre fà défenGt^ Car je ne penfe pas qu* à lui donner la mort Avec fes eauenii» fou Amanc ik>k d'accord : £t quand de fon trépas Tépouvantable image Lui feroit accepter un hymen qui Toucrage $ Ce bien eiu-il pour vous milU fois plus d*attrait5, .Vofe m*en aCsurer^ vous ne voudrez jamais» Qu.* uoe grapde Piincede en feccet vous aecufe D*arf achcr une main que fon cœur vous refure- ARYAN- 204 T O M Y R I s. aryaKite. £t (Ur quoi croyez» vous « qu^efl acceptant ma foi Sans Taveu de Iod cœur fa maîa ie donne à fooil le throne que }*Occupe eft-îl indigne d'elle > Mon amour ne peut>îl en faire une infide!le> £t tout ce que |*at fait pour lui fàuver le joor, Seroit-ii trop payé par un tendre retour^ CYRUS. Quoi \ Mandane pourroît. . • Non , je ne le puii croire $ Pour trahir fes (èrmcns elle aime trop fa gloire j £t du don de fbn coeur je ferois peu jaloux^ S*il s'ctoit oublié fufqu^à brûler pour vous. ARYANTE. A quel point bfez-vous vous oublier vous-même \ Quoi } tout chargé de fers. • . Dieux \ quel orgueuil extrême ! Vaincu, îuiqu* au mépris vous portez vôtre coeur; Que ferîez-vous de plus fî vous étiez yainqueur-2 CYRUS. Si le dedin fur vous m'eût donné la vîâoire , MÀ>n coeur à s*abai(Ièr eût mis toute fa gloire* K*en doutez point , Seigneur ; des Rois teb que . Cyrus l^ù font jamais plus fiers que lorfqu* ils font vain- . eus. ARYANTE. ' Mais /^aveaE-vous^Seîgneur^qu^une fierté fi vaîfle A quelque éclat enfin pourroît porter ma haine» £t qu^ il eft dangereux*d*irriter mon cburroux i CYRUS. Oui , tout mon fort dépend de la Reine 8c de vous. Mais ce même deûîn > qui vbus en fait l'arbitre « l^e peut-i] pas fur vous me donner même titre \ Quels Rois «q^elsConquerans fe font iamais fiâtes D'avoir fixé le cours de leurs profperitcz ? Tant que l'aAre du jour roule ençor fur nos t£tes, No- - Acte lil. Scekë HT. iof N6tte bonheur chancelle •ainfi ^oe ncrs conquétess Tout notre fort dépend du dernier de nos jours i Et vous n*ignorez pas^ que ùta im.prompt'fecours Un Roi , qui du deftin défioit le caprice. Expfroit à mes yeux dans un honteux fupplîce* Mais n*allez'pas chercher des exemples h loin 9 Cyrus peut aujourd'hui vous épargner ce foin. Puis je fus élevée plus ma chute cil terrible; Et mon dernier malheur fert de preuve înfaiilîble» Que le fort me gardoit Tes plus perfides coups » Puisqu'il m'abaiflè afsès pour me foumettre à vous'. ARYANTE. Ah ! c*en eft trop enfin y Ôc ce fanglant outrage.. . • Mais à vous épargner trop d'intérêt m*engage } Et û mon bras diffère à vanger vos mépris , Rendez grâce aux bontezqu*a pour v^s Tomyrîs, Elle attache, â vos fou^sles jours de la Princeâe. CYRUS. Ah! Seigneur» à ce nom toute ma fierté cefle. Si vous ne la fauvez;^ Mandane va périr » Et c'eft à vous enfin que je dois re^Urir. Vous /ne devez, Seigneur > quelque reconiioiflànce D'avoir fçu condamner mon amour au filence. Oui j pour porter Mnndane à vous donner U ifiaiiH ]'ai pris foin d'croujQFer mes foupirsd^ns mon fein. Voila ce que j'ai fait pour vous, contre mOMnême, Et que ne faît-oa'pas pour faaver ce qu'on aiincl Un poignard dans fon fang aHoit ctre trempé i Un mot, un feul regard , un foupir échnpé Eût été de fa mort l'arrct irrévocable : Pour vous la conferver j'ai feint d'être coupable. U ne rient pas à mpi qu* elle ne foit a vous . Mais fi de Tomyris bravant .tout le courroux » ^le aime mieux )a mort qu'un funede hymenée* Songez que vous l'aimez , qu^elle e(l infortunée > St que cUas le f%ti\, qui menace fes jours « R Ce' to6 T O M Y R I S* ^ Ce tC^ pilM V» <1^ v^i» ^*^U atieni da A. GOlirs, M«is je (lois vwis ijuitter > Seigaenr , fe vol» U Reine. "••«P^aMWV^Vv^ ACTE TROISIEME, ToMYRis 9 Cyrus , Aryante, Oronte." T O M Y R I s 4erance eft de fe voit: \angee. Si (a bouche pour vous fe déclare une fois » Cyrus, tout fier qu'il eft, refpeôera fon choisr^ Ou plutôt pour jamais renonçant à (a flamme ^ A la feule grandeur il livrera fon àme. ARYANTE. Kon > ne nous flatons pas de le voir en ce four. Pour fe rendre à fa gloire, oublier fbn amour. Pour Mandane un tel fort ne fur jamais à craindre^ £Uç allume des feux que^rien ne peut éteindre: . £t l'ingrate à mon cœur ne l'a que trop appris » Pnifque je l'alme^ncor après tous fes méprcs. TOMYRIS. . Hé bien! de fes mépris puniflèz l'infolence, £r da*s un prompt bymen cherchez en la van« ge|ftce. - ' ' ARYAN- Acte IIL Scek^b V. Z09 ARYANTE. AK! s*ii fsHit me vanger « c*eft plutôt d*un Rlvat,- Qjii feiil de mon bonheur eft Tobftade fatal s Tailt qu' il verra le jour » point d'hymen à pr^teo^ are. Pour enbriferles nœuds il- peut tout entreprendre ^ Tier même dans les fers • ii jamais il en (ortj» Il (acrifîra tout à fon jaloux transport $. 11 faut lé perdre enfin » ou ma perte efl; certaine, ' TOMYRIS/^ Vous parlez en Rival » je dois agir en RèineV Si ce âmeux captif periflbit aujourd'hui « Tout mon Peuple au{G*tôt periroi.t après luf. Cependant je vols trop que pour vous fatisfaire £n vain ^e veux agir moins en Reine qu'en merer 11 eft temps de me rendre au bien de mes Sujets^ Je ne puis les fauver qu'en acc^eptant la paix. Mafs fongez à quel prix Cyrus me la propofe ^ De tous nos diiterens il £»u^ôt•r la csmCo^ 11 faut remettre enfin Mandane en liberté ; Yo^re cœur fur ce:points*e{tiI bien conGiltéi £t peut- il ùiRs frémir perdre tout ce qu'il aimcl ARYANTE. Dieux ! à quoi me refoudre > TOMYRISv A vous vaincre vous-mfme^ A (ervir un Rival , à couronner f^s feux , A mourir, puifqu' enfin vous n'ofez être heureux.. J*avois pour votre aniour Hgnalé ma prudence^ II ne vous pn coutoit qu'un peu de violence. Vous n^avez pas'voi*lu. Soupirez > gcmîflczj, Venez voir d'Un Rival tes feux rècompcnfez: Mais n'accufez que vous d'un hymen fî funefie; ARYANTE. Môf/ie pourrois former des nœadsque ièdcrfrffet C'en eft fait, je me-rens. Le bonheur d*un Rivât JSk drtous ks malheurs pour moi lej^Ius fiictL^ JTTd ' T e H Y k f 8. Ouï Y fans ]^lus différer, achdroas nôtre onvrage* Poar def«nir beorcifx mettons tom en nlàgo; £t vovsj ft»^€e0ez point d^exercer yot bornes^ Madaiii*. TOMYRIS, JVn ai plus que too; ne mentez. 14anéame par mon ordre à vos yeux va paro&re; Confirmer les foiipfons qn* en Ton cœnr j*at 6s nahre » • Xtalcz de Cyru« l^outrage fans égû , i.e mépris dSme main qtiMl cede^ à Ton Rh^aî* Sur-touc » faîtes featîr à fon ame ^lonfe , Qu*ii m*afme ^ & s'il le faut , dites tôt qn'tt m*ifpoufe. Déîa dans fa pr?fen.i*ai fah femer ce brutt. Eépondez \ des foins dont vous aurez Iç ihût» liais je la voiji venir ^. jç vous laîflè. ACTE TROISIEME, SCENE SIXIEME. Aryante, Ma«dans> Gardes^ ARtANTE. X\HrUadame; Dicn9-}^e en crotre aux tranfpons qufi j.e fens Jbm mon ame \ Xt lor(que dans ces lieux on vous ofe outrager* SûC0la»)jK^ a&b heureux pour ppuvolt: vous va^gct ^ MAKDAKS. Oui*Seigitcttr j^ea me &it une mortelle ^SènA , V Acte m. SccKB VI. lu » £t }e veux vous chàr^m ékt fotà'de ma vangeance. }ii£|tie d'stnt ma pvimi np bruit injurieux M'anaoaice que Cynis Va. refttcr on ces it«wi ; i^'higrat pourTomyrîii mequîne fie me dédaî^nei Mais vous-mcme, SeigiMi»» foiifirircz*v Kon > U i^^aova >amai« ce iuperfee avantage. Je ne vous cache pomc qtie rAuteur de mes jours M*atr Hk iKlicre pMr lui me» premières a«€Hirs| £t que par mille eiipïolts eMéuï^rànt mon ame^ Cyrus juiqu'auipurd^hui n*aît accru cette flamme. Mais qipe ^ Taime encore apr^sYaijicheté! Non > mon cetur ik^eft poinc Mt pour cette iné»- gnité. Je ne vois plus en lui que )V>bîeed« ma^faaîiie. ARYANTfi. Ahl «Dîeint que n*eft>ii vrait fa mort feroit cer« taine; .... Ec^Mifang..... • MANPANB. Arvitez^ modérez ce tvânfport,. . Ce feron ];*épavgiier que h|l donner hi mort. Qu*il vive <£his tqs £èr», qtie poâr prix de foft crime D^ iî9tnd re«}otds fon caeor feit lia yMmti AKÏAI4TB. Ecvoits^leliaifies*; R4 M AN- lit T o jf T R rs. MANDAKE. . Si ie le hais l grands IMeuxI A-t4l rîeti oublia pour fe teadre odieux 2 liAaîs» Seigneur» }e le vois s en vain dé ma vangeance Mon cceur fur votre amour a fondé refperancei £c î*aî trop prëfftmé de mes foibles appas. Quand V^i cru.... - ARYANTE. Jnfte Ciel \ fe ne vous aime pas! Ah! depuis le momeat que mon amé éperdue A pris dans vos beaux yeux cet amour ^uimetur. Vos rigueurs , vos n^épris s le bonheur d'un Rival» Ont-ils ccèint l*ardeur d'un poifon C fatal > four vous mettre à couvert des fureurs de ma mer^ Prête à vanger fur vous tout le fangde monfirere» >]*aî-je pas dévoué ma tête à fon courrouK \ Helas i combien de fois ai-}e tremblé pour vous^l MANDAJïîE. Hé bien ! fi vpus.m'aimez > ofez tout eairepre&dre. Pour mettre vôtre amour es droit de tout prctea- Si ma main eft pour vous un afsès digne prix». Arrachez à Cyrus celle de Tomyrict ARYANTE. I)ieu3t/ que m'ordonnez- voUs? MANDÀNE. Vous balancez! ARYANTE, CnieUtî SU ne faut que {aoarîrpour tAus prouver mon Parlez» mon fang eft pr£t» il brûle de (brtir; i^aîs d'un affreux trépas qui p^ut vous garentiri Et que n* ofera point une Reine barbare »^ Sicontce elle aujourd'hui jpour vous îe me déclare? Ke précipitons ^i^a », il. çvt d^autres fecours , Je puis brifer vos fçrs fans expQfer voijoiix?* ' PoiB r - Acte III. Scehé VI. zir Pour les mieux afl^er» différons. nos vangeances, Jufqu* en vôtre prifon )*ai des intelligences. Oui , Madame, ôc bientôt tout mefera permis^ ' Si le fnccès répond au foin de mes amis. . . Aflaré de vos jours je n^aurai plus d*allarifies » ' l'our (butenîr mes droits j'aurai recours aux ar«^ £t vous verrez Cynis contraint à renoncer Au vain e/poir d*un throne^où je dois vous placer* MANDANE. . . Quel Aif^pUce pour lui! Je goûte par avance Le plaîfîr que mon cœur attend de ma vangeance/* Il y manque un feul poipt > c*efl; qu* il en loit in- ftVuit. • . ' ) • * S*fl pouvoit Tignorer, i*en perdrois tout le fruit. Quel' triomphe pour mot « fi T ingrat qui m'outrage Peut fçavoir que fa chute eft mon unique ouvra«^ Qu*n rapprene. Seigneur. Avant de îe punir» Pour la dernière fois je veux Hentretenir , f. Ettdanis cet entretien lui montrer tant de haine,' Qu'en cherchant qui, le perd il me trouve fans. ARYANTE. Vous voulez édites- vous 1%.. Noniiie levoyezpaij .. , . MANDANE» Qiré craîgnfcz-vous > ï AHYANTE. ; \ ^ '. " * * }e cratns vos dangereux appas. Je ne connois que trop que tout leur ett poffibicv Cyrns même autrefois n'y fut que trop (enfibic y Et fi fes -prémîert feux aUoîèit te rallumer, ' - - Vous l'aimeriez encor. ... MANDANE; - , Moi j je pourrois l'aimer! Que vous connoiflèz mal la fierté de mon ame l Q^' H vienne} 8c mon courroux à vos yeux — ARYAN- J jtî4 ; T 6 w V li I t. Non, Mactamc^ Je II V P*M* cottfcntîr. Fout pnmr no ingrat , Le plus profond fitence éft pkis fôc que Péc!at« M AND ANE, Voas ne voulez donc pas répondre à mofi utyitf ÂRlrANTB. Ce firocfte plaîfir vou;; coateroît la vfe. Tout m'allarme^ Madame s & '^e crains en ce fotir La balne de ma mere^ autant que vôtre amour, .^ AND ANE.. . Noft; ces vaines raifons n*ont rien qui m'éblouï^Cj Et |ç Vois V09 féfiii malgré vôtre artifice. Mais enfin ye vions viens d'expliquer mes ibahaits; Sa )t ne vqift CyniSr û» lae Jv»yez^ k(^»îv« ACTE ; TïiOl&IEJN^E, ' SCENE' SEPriRMM,. » « • • • * AtyANTE/f«4 QUel coup Je foudre ; &Ciel.!. dtttmt mi efperancei! " '/ D*uaJ)Qnkeu^'tcpy. charmant ô trop vaise »i?PP?^cnccî. ' .... O rew* îoiprjcvu quj confond me? éfprît5Î Allons (ur ce malheur confUtcf ïocnurls. / Actes IV. &CSNB I. **ï ACTE QJJATRIEME, SCENE PREMIERE. TOMYRIS, GeloNIPE, A R Y A N TE. TOMYRIA NOn , ne permettons pas leur finale entîe^ vûej Lai>riiicefRPl^ jatnats pdor ycusl^oît perdue. £n faÎR à vètre hymen l'aurorsTçu la porter» Un- ^ Allez a leur fureur oppofer vôtre bra*. ARTANTE. Ah i de tous 1«$ Perfans perdons le plus tcrrlUUi» * Afluré de (a mort \t vaî être tnvincible. TOMYRIS. Allez combattre & vaincre, & j'atteftc les Dleuir^ Que vous ne verrez plus de Rival en ces Heox. ARYANTE. Maïs . , . \ . .■ . TOMYRXS. Ah!oe répliquez pltt«} 'listez tous, }e tesips preft 'î .. ARYAN. 2l6 T O M Y R î s. ARYANTE. Oiîi, Madame I |*y cours, {à part) Songeons à nu Princefle. ACTE QUATRIEME, SCENE SECONDE. TOMYRIS.9 GeLONIDK. GELONIDE. VOus allez donc. Madame , immoler vôtre A- mant \ tOMYRIS. Du cœur de Tctoyrl» fugc plus fafnement. C'cft d*ua fang odieux que ma main (èra teinte. Pour éloigner mon fils }*ai recours à la feinte. Enfin' ;e ne vois plus 4'obfbcle à ma fureur» Et ma Rivale ici n*a.p1us de proteâeur. GELONIDE. Mais , Mandane au tombeau , qu^efperez-vous i Ma« dame \ TOMYRIS. Je te Tai dcj^ dit; les rranfports de. mon ame Tiennent de la' fureur autant que de Tamour. L'un & l'autre en Tyrans y régnent tour à tourj Et s*il faut t*avoucé Ie<)uel des deux Teraportei {e fens que fa £ureur e(l enfin la plus forte« 'apnçur a l>eau parler , je ne Tccoute pli|s.. Et je ne lépons pas que j'épargne Cyrus« Commençons toiitefbis paf immoler Mandane | Au dedin qui Tattehd c*eft lui qui la condamné. Tu vois par l'entretien qu'elle ofe demander « Si l'ingrat a pris foinde.l^-pe^fuad^*; Je Veux l>ien cepen^ant^ avant' qu* die periflè. AcTB IV. Scène IL ziy Garder pour fan trépas quelque ombre de judice. Elle trohipe Aryance; & loin de m*obeïr^ yVvec'elle Cyrus confpire à me trahir. 21 faut qu'ils foîent tous deux convaincus de leur crime , Et pour lors ma fureur choifîra fa viûime. Mandane & fon Amant en ces lieux vont venir 5 Sans témoins^ par mon ordre , ils vont s'entretenir; C*e(l où ie lés attens. Qu'ils viennent, GeIonid«r I>e leur fort & du mien cet entretien décide. iMandane l*a voulu; i'y confens à mon tour. Mais , ô plaifir funeûe ! elle en perdra le jour. On ouvre , je la v«îs ; diiSmulons encore. ACTE QUATRIEME, SCENE TROISIEME. XoMYRis, Mandane, Gelokide. TOMYRIS. JE cède aux volontez d'un fils qui vous adore. Madame, & je veux bienrifquer en fa faveur Tout le droit que Cyrus ^l'a donné fur Cça cœur. Je ne me flate point: je fçaî que ma conquête Peut encorm'cchaper , Ci ma main ne l'àrrctei Et mon hymen peut-être auroit dû prévenir L'entretien que mon fils vous a fait obtenir. Vous allez voir Cyrus. Si vous î'aîmex , Madamei Fardes reproches vains n'accablez poiht Ibname, Il n'efl: que trop puni de vous manquer de foi , Il perd bien plus en vou5 qu'il ne retrouve en moi. Sur-tout , gardez vous bien d'ajouter a la plainte Le foin de rallumer une efperance éteinte. 5 • . Je tlS T O M Y R ï S. Je te Connoîs > )t fçai qu' il eft ambîtieUT^ Que la feule grandeur peut Alouïr (es ycur ^ Et qu* il vous donnerûic toute la préférence , S? mon throne &1e v6tre entr6iéttt en concurrence: Mais fongez qu*il perdroît & le vôtre & le mieo. Et que pour Taggrandir vous ne pouvez plus riea. MÂNO^NE. Ah ! de grâce » quittez ces ÎD}uftes allarmes , Madame. Hél peafeX'Yoasqtt*audé&at d^aatres charmes le daigne avoir recours à l*éc!at des girandeiu9« Pour éblouir Ses yeux 6c cafxiver les cœars> Cyrus » je le confefTe « autrefois f^ût me plaire. J*avois crû qu' il m*aimoit : cette erreur me fût diere: Mais mon coeOr au(I!-t6t libre que (Ktrompcf £(l enfin tout entier de (à gloire occupé. Oui^ Madame» Cyrus peut'croh-e que \e raîme. 11 faut de fon erreur le détromper lui-même $ Que Itir- tout par ma boHche il en Ibit éclatrcii Et c*eft dans ce defTein que je l'attens ici. TOMYRIS. Ou le fuis fort trompée» ou j'entrevois , MadaoKj A travers ce dépit quelque refte de flamme. L'objet qui la cau(â pourroit la rallumer, Non> ne le voyez point. MANDANE. C'eft trop vous allarmer. Pour rappeller à moi l'iqgrat qui m'abandonne. Je ne puis » comme vous , donner une couronae, TOMYRIS. Vous pourriez lui donner un malheureux amour, Qui peut-être à tous deux vous couceroit le jour. Craignez unevangeance»ou ma gloire m'engage; Soni^ez que je fais Reine, & fenfible à l'outrage} Qir enfin . . « Mai^ Cyrus vieatt AC Acte IV. S ce Nil IV. ti^ " ■- ■ ■ ,>.- ■- - . ■ T „ » >■ *' - ■' * ■ ■■■■ !. ACTEi QUATJHEME^ T0MYIVIS9 Cyrus.» Man^danE) Celonioe. CYRUS. Q U^ extgezrvous de mol ^ îaut-îl Tcdîre encor que t*ai trahi ma foi ? Pourquoi redenaander un aveu qui me bluffe \ N'ayez-vous pas déjà celui de la PrinceiTtî ? TOMYRIS. Elle a voulu, Seîaneur , s'expliquer avec vouf ^ £t v^ovk 61s y confcAt , loin d'en être, jaloux. Achevez d'étoufiPer une funefle guerre. Vous fçavcz de quel fang )*at vu rougir la ter- re. Je veux bien l'oublier; fônj^eons a nous unir: . Mon fils eft à l*autel, hâtez vous d*y venir. k Mandant. V-Qus ne pouvez trop to( r^ppiMlrc i £1 tendrei^ Yft permis de ne me plus contrain- dre; Mon cœur « je Tavourai , fe flatoît en fecret t Qu' on me perdroir du moins avec quelque regret MANDANE. Hc fur quoi fondiex-vous cett& vaîne efperance! Devois-je être fidelle après votre incônftance^ En me facrifiant vous cciez-vous flaté Du barbare platfir de vous voir ref^reté} Ah! vous*joumez trop de vôtre facrifice; Et moi, je traiteroîs avec trop d*in)uQice T/ardeurd'un tendreAmant> ou plutôt d^uncpoin^ Qui a*un coeur fans partage eft plus digne que vous., CYRUS. ^ C Cîel! il eft donc vrai >. Vôtre coeur hifidelle Brûle pour mon Rival d*une flamme nouvelle. Mais que dis-jè^ nouvelle ? Un (î parfait amour K*eft pas dans vôtre cœur formé depuis un jour; Et tantôt mon Rival . . . .Dieux ! je n'ofois le croire. HéX pouvoîs-je penfer , fans bleiler vôtre gloire» Que tandis que Cjrus au feui bruit de vos fers Abaa- Acte IV. Scène V* 121 Abandonnolt poinr vous cent triomphes divers. Et dans un vafte champ ouvert à (es conquêtes Ncgligeoit de cueuillir des palmes toutes prêtes , .Pour venir en ces lieux vous confacrer Tes yours. Vôtre cceur lui gardât de perfides amours } MANDANE. Hé de quoi m*â fervi l'ardeur de votre zèle > K'avois-je pas afsès de ma douleur mortelle^ Falloit-il redoubler Thorreur de ma pri(bii par l'horreur du parjure Se de la trahifon } Que ne me laiiïîez-vous dans un long efclavage! )*aurois pu me flater que vôtre grand courage Gardoit pour le dernier de (es fameux exploits L'honneur de m'arracher à de barbares loix : Ou du moins vôhre coeur m*aurott permis de croire^ Qu* il n*oub1ioit Tamour que pour fuivre la gloire. Mais, helas! vous venez, vous volez en ceslieux^ Pourquoi ? Pour étaler vos mépris à mes yeux ^ £t vous portez fi loin vôtre injuftice extrême , Qu*aux mains d*un autre époux vous me livrez vous-même. CYRUS. Cruelle ! il falloit donc vous conduire à TauteT , 'Et vous laifier tomber (bus un couteau mortel f D*une Reine en fureur vous étiez la vtâime. J'ai voidu vous fauver: voilà quel eft mon crtme^ Oui , réduit à vous voir , par un arrêt fatal , Danslesbras de la mort> ou dans ceux d*iMiRîvaU Je n'ai point balancé; Vous fçavcz tout le refle;. Chargé de propofer tm hymen fi funiefte » Qfiel tourment l de mot-même il in*st fallu garder» Il m'importoit fur-tout de vous pevfuader» Je l'ai fait. Vous allez épouTer Aryante» ' Et'moi je vai tnourir. Régnez, vîvcz contente. , Mais pour fauver vos '^urs quand pt comrs ai» tcv- pas , Si vous ae ne plaignez j nt nie condamaez pas. S 3 MAN^* y XXX T O M T R I SJ MAïfDANE. Qa* ai-je emcadn \ grAGuds Dteux l que je fois cri- mÎReUci Qaoi! ^'aî pa fbttpçonner FAmaAt le pltisfi que je n*at pas ()û cretret Qii*un H^ros fu/qu'^tci compert de tant de gloire En eût terni l^cclat par une traJufoa^ Mais pouYot8»fe vous perdre, Zn gasdnr saa railbn^ CYRUS* Ah ! c*dn ed trop , Madame ^ Aryante luLmcnte Ko peut qu' être jaloux de nion bonkeur extrême. Allez à ce Rival engaeer vôtre foi. Je tiii(»œphe de lui s vosee cœur eft à bk». MÀNDANE. Moi! je pourrors fbuffi-îr qu*^une fatale chaîne Me livrât pour jamais à reb|êt de ma haine ! Mais vous-même , Seigneur ^pourrlea^vous le foirf- frîrl Il m*)attend \ Tâutel ; i Y vai , mais pour mourir. CYKUS. Four mourir l juiles Dieux \ que! funeâe langage! MANDANE. Heureufe, £ mon (àng peut expier Pon^âu^, Dont i*âi voulu ftetrîr l'amour lé pins.pafiahi Puis->e trop en répandre \ CYRUS. tieîas \ qu*'aî-îe Jonc fattf Cruel! n*^4i^i^ pas dû, fans rompre le ffience» Vouslatâerdemon cœur (bupconner la confiance^ De vôiM }Bk^mx^ mojMriflfte su^^upoit lefiambcao^ Acte W. Sicene V. «j St tous. Cottcz d'eiseur pour 4«^€«adfe a» Km»- beau. ^ ! sSl f;iqr à co p«fx. ffecoJSVYor votie «ftM»e> Keprenez vôtre eri^ur > & rendez moi mon cri-^ mew MANDANE. Hé quoi l vott&avçz cru qi^ 'fallpîs i Tâlitel» X>e tous mes ennemis cherchant le plus cjuel, I>es caprices du fprt viâifQP înfonimée. Lui donner unQ main qui vous fut de^née ) Détrompez, vgkui 9 Rigueur. Par un noble tran& port. Aux pieds de Tomj^rts 'f^llois chercher la mort. J^aliois à Tes furieucs m*ofj^iren racri£c6, Ke vous ptatgnez donc plus > quand je cours aà fuppli^e f De me aonner !a mort en m^'ôtant mon erreur s Loin de me la donner , vous m^en ôtez Thorreur. Oui» SeîgMur 1 ^.&nioi&une horreur fans égale De voir en. cocptsant trioinpfter ma Jfcivak. }e n'^en mourrai, pas moin& : fitats. mon ibit eft . trofi.bea»» D^eaaportier asec œov vôtve corar au toMibeau. • Quoi! rous alie^; mourir , 5t vous croyez > cruel* le, N^emporter que. mon copur d^i^s la nuit cternelle l Non , ne l*tcfpei;cz pas. Pour vous y devancer > Je porte à Toipyris tout mon fàng a vcrfèr. MANDANE, <>Ch4'l oisCQurcz-vousl Non, Se^neur • . l S 4 A& 214 T O M T R I s. ACTE QUATRIEME, SCENE SIXIEME. ToMYRis , Cyaus , Mandane. MANDANEÀniii^n/. ' JjL H / Madame; Un affreux defefpoîr s'empare de Ton ame. 1] prétend s'accufer: mais ne Ten crovez pas» Pour me (àuver la vîe U cherche le trepas« TOMYRIS. Dieux ! qu' eft-ce que )*entens > MANDANË. C*eft moi qui fuis coupable.* Il a beau me prier , îe (nis inexorable. Ah \ "Ci vous aviez vu quels efforts il a faits ' Pour fervir vôtre fils au gré de vos foubaits . l • Non I il ne pouvott mieux vous tenir fa^projneffi. CYRUS 4 Têmyris. Appfenez à la fois mon crime 5c ma foîbleflê » Madame. Ceft moi feul que vous deve2L punir. Mandane à vôtre fîls étoit prête à s^unir. Du bonheur d'un Rival les funeftes approches M'ont , malgré ma promefle , arraché des reproches. Vous en voyez l'effet f vangez vous, perdez miûi C*el^ à mon feul trépas a dégager fa foi. - TQMYRIS. Oui » Je me vaAgerâi de vôtre perfidie. - Hola ! Gardes à moi. Tremblez « fiere ennemie.' Il en e(l temps. Réglez Tarrct de vôtre (brt. CboîCiTez de moa ms enfin ^ ou de la mort. MAN- n AcTt IV. Scène VU. ii^ M AND ANE. Qu* on me donne la ^brt. TOMYRIS. Oui « ta perte eft certaine» Qu* au fomr de ces lîeux on Timmole à ma haine* ■ \ ^ CYRUS. Arrêtez^ inhumains. TOMYRIS, Gardes, obeïfièzt ACTE (QUATRIEME; SCENE SEPTIEME. Cyrus, Tomyris. CYRUS. . R£S«e barbare l £t vous > Dieux qui me trahtC- fezl , Etes-vous comme moi captifs & fans puiflance. Quand vous voyez le crime accoler Tinnocence t Qu' attendez- vous > Frappez, vangea moi.vaiif* gez vous. ^ ladites tomber la foudre au défaut de mes coups. Mats , helas l ils font fourds^^ Tobjet de maâam* me P«ut-ctre en ce moment .... }*en frémis . . . Ah^ Madame» . De grâce révoquez un fî terrible arrêt. Qu* exigez- vous de moi } Commandez . je fuis prêt,' Mes Perfâns, s'il le faut,rénonçaiît à leur gloire. Vont par un prompt départ vous céder U viôoire. Hendez leur ma Pnncefle, & redoublez mes fers. TOMYRIS. Ttt pcnfcs la ftuvcr, ^ c-eft toi qui la pcrs, L'ar- Xl6 T O M Y R I J. I^*ardeur it ton axoour nnlme. ma vàttgeanceT Mais enfin c*cn eft fair^ Aripitbe 8*avwince. i«^i^«^^ii«Wi ACTE Q:UATR,IEME, SCENE HUiriEME. ToMYRIt , CtRV9 , ArIPITHE. ARIPITHE. A H> Madame! Aryante. • . Hé bien 1 expliquez vottS. ARIPITHE. . n vient de dérober la ri^me à nos coups» CYRUS. «. Dieux puiflans i TOMYRIS. £t p#dr prix de cette andaee esÊtrimê] Devîez-TOiH balancer à rfinmoler lusmême \ ARIPITHE. J^aurois p4 le punjr dans mes premiers traofports; Mais si a triomphé maîgré tous mes eflbftsi MfUidane au fer vangeur dé'ia livroit fa tête ; Le coup alloft tomber ,« im eiri perçant l*iarr^î Et fouoain vôtre 6ls écarjtant mes SoMats, Vole, joint U Ptînccfïe,. .& Vaçracbe aatrépat.* 'Par ipes ÏQÎns , mais en vain , m^ troupe raflcoh blée,. '£n bravant le nerll pour vous s*eft (^alée^ J*aî vit par le raccès fon *ele démenti'» Et d*un fils révolté tout % pri&ie parti. 3>«v^e»BB!îfewi«w%irfMfcU^ _^ TO- Acte IV- Scène VIIL %tf TOMYRÎS. A ma "îufte fureur qu* on immole ce Traître, ^ais il pourroit plus lom porter (à^trahifon. Allez « & remettez Cyrus dans fa prl/bn* à Çyrtts, Toi , nt croî pas Mandane a couvert de ma cage. CYRDS. Dieux , qui Tarez fauvée , achevez vôtre ouvrageJ ■'hA-iMaAAAaAAMfM^faa^ri^h^hM^^^ ACTE Q^UATRIEMEy SCENE NEUriEME. TOM/YRIS, GeLOI^IDE. NOn , ne t*en flate pas. Mais 6its nlusdî/Feret. Des matfts de ce RébeHe allons fa retirer. GELONIDE. Madame, le voici. ACTE cyjATRIEME, SCENE DIXIEME. TOMYRIS, A R V A N T E, G E L O N I D E. TOMYRIS. Uelle e(l 4oac vôtve audace t Dciîi fur mes Sujets regnez-vous en ma place ? Ken m8 T o m y r I $/ Rendez moî ma captive i ou bientôt ma (ureiir Va ^ pour vous Tarracher « remplir ce$ lieux d^hoi* reur. ARYANTE. Hé! puîs-îe a plus d'horreur me préparer encore; Sur le bord du tonibean i*ai vu ce que j'adore. O mcre impitoyable l ô fils infortuné! , Ceft donc là cet hymen qui m'ctoît deftiné> Quoi l vos bornez pour moi n*ont été qu* une feinte, Pour porter \ mon coeur la plus cruelle atteinte? Ah ! c'en cft trop enfin y & ces perfides coups . Etouffent tout l'amour qui me reftoit pour vous« TOMYRIS. l^é! que m'importe, ingrat, ton amour ^ ou ta haine? Ne cherche plus en moî qu'une mère inhumaine. Va , tu n'es plus mon fils. Sans toi , fans ton fecours. Un fer de ma Rivale auroit tranché les jours. De ma Rivale! OCîel! qu'ai-je dit î* quelle honte! Quoi ! je puis avouer que l'amour me furmonte? Il fut toujours fecret, ce malheureux. amour: Tu le forces, cruel, à fc montrer au jour. Mais je vaî te punir, en perdant ta Princeflc, De m'avoir arraché l'aveu de ma foibleflè^ ARYANTE. Vous voul«'z donc IflT perdre? Hé bien! je^oisenfii Qu' il faut Tabandonner à fon trifte deftin. Hé ! pourquoi ladéfendre^ & qu* eft-ce-que î'efpertj Cet odieux Rival, que fon coeur me préfère. De toutes mes bornez profiieroit un jours Mais , Madame , du moins fervons nous tour à tour: Et pyifqu'il faut fraper, frapons d'intelligence. Oui, fervez ma fureur, je fers vôtre vatjgeance. Dans nos juftes tranfports ne nous trayerfons plus. Je vous livre Mandane, immolez moi Cyrus. TOMYRIS. Sçais-tu bien, Aryante,à quoi ton coeur s'engage ? lu crois que mon amour eft plus fort que ma rage. Tu AtfTE IV. SCENl X. 119 Tu t'abufcs. Je vai par un dernier effort Offrir à mon ingrat ou mon fcepire , ou la mort. Mais malgré mes bornez s'il veut que je Timmole, Je viens tç demander l'effet de ta parole. ARYANTE. Vous pourriez immoler l'objet de votre amour! Grands Dieux l de quelle m^t ai- je reçu le )oimî Jugeant de vôtre ardeur par celle qui m'anime « J'ai crû que fremiffant au nom de la vîftime. Vous fauveriez Mandane en faveur de Cyrus. Mais puifque tous mes foins enfin font fupciHuSy Sçachess que c'ed en vain que Mandane inliumai- ne Autant que j'ai d'amour veut m'infpîrer de haîncj Qu'unfeul de Ces regards fufEt pour m'Mtcndrir, Et que fi par vos coups je la voyois périr, Que fçai-je \ ma fureur. • . Toute autre que ma me T 'apprendre à te vanger d'une beauté cruelle. Mais (i le lâche amour , dont tu brûles pour elle, A mes refTcnfHnens s'obftine à Tarracher , Dans le fonds de ton cœur ma main Tira chercher* ACTE O.UATRIEME, SCENE ONZIEME. Q ARYANTE/f«/. Uel exemple -barbare l Hc je pourrois le fui- vreî Ahî plutôt par ta maîn que je ccfle de vivre. . T Vieil, ip T O M T R I s. yîen» mère (mpîtoyable» au gré de ta fureur Arracher à ton n\s4c ManJane, êc le ccear. Mais fuis- je encor ton fîls , lorfque de fang avide Tu portes tes horreurs iufques au parricide! Quels horribles projets viens- tu de mettre au jourî Sourde à la voix du Tang;; à celle dei*anu>ur« Tu ne balances pas à mnchir les limites Qu'aux plus fauvages coeurs la nature a prefcrltes. Prévenons Tinhumaine , & commentons d*abord... 1 X ACTE QUATRIEME, SCENE DOUZIEME. AryantE) Oronte. ORONTE. / AH , Seigneur ! les PeHàns font un dernier ef- fort. Tout fuît devant leurs pai ; nos troupes avancées Dans leurs retranchemens viennent d*ctre forcées. Accourez ; ou bientôt préparez vous à voir £t Mandane & Cyrns remis en leur pduvoir. ARYANTÇ. Dieux ! d'un coup (î cruel vous fraperiez mon àme ) Vien » allons fi^naler nia fureur 6c ma flamme; £t fi de ce conibat le fuccès m*eft fatal , Revenons en ces lieux pour perdre mon Rival. Fin Ah ^ttatrimê jlQe^ ■ $ s s AC Acte V. S<:emie L ACTE CINCLUIEME, SCENE PREMIERE. TOMYRIS, GeLONIDE. TOMYRIS. EKfin Je fuîs vaincue > & le dcftîn bnrbare Me trace à chaque pas la mort qu*il me pré- pare. Ce9 litvjx , où y^î régné , n*oifrent à mes re- gards Qiie morts & que mourans de tous cotez épars5 £t parmi tant de traits , ou ie me vols en bute^ |e ne puis efperer qu*une éclatante chute. C'cft auprès de Cyrus que^ je» viens la chercher. SI les Per(ans vainqueurs veulent me Varracher , Qu' ils ofçnt pénétrer ces nombrcufes cohortes , Donc l'ai de la prifbn environné les portes. GELONXDiE. De grâce A à leur fuceiir ne vous exposez vas% Sauvez vousf Idèdon vous tend enco*r Im Inras. Partez avec Cyrus j qu' Aryante vous fuive: Il ne peut qu^ en fuyant conferver la captive. TOMYRIS. Ah m*accablenc plutSt mef cruels ennemis! Quoi î j'iroîs obeïr où regneroit mon fils î Moi > qui foulant aux pieàs le^droits de fa naiilan- ce, ... lui retiens en ce$ lieux la fuprême puiflànce> T X Kpn> 2^1 T O M Y K T S. Non ; mon ambition, auroît trop à foufFrîr : J'ai vccu fur le tbronc , & je veux y mourir.. Je te dirai pourtant , que ma chute infaillible l)es malheurs que je crains n*eft pas le plus terri- ble. Deux Amans que je laifTe au comble de leun vœux y Des maux que je refTens voilà le plus affreux. O cruel defefpoîrl n ce cflfîté fatale De mourir fans donner la mort à ma Rivale! Par un fîls odieux dérobée à mes coups 9 L'orgucuflleufe triomphe, 8c brave mon courroux. Triomphons à mon tour. Immoler ce qu'elle aime, Ccft toujours immoler la. moiiic d'elle-même. Sacrifions Cyrtis; On va me l'amener j De fon fort ôc du mien c'cft à lui d'ordonner. Malgré moi , fes regards ont furpris qif tendrct fe ; Mais jufqu'à l'avouer (î jnmaîs je m.'abaifle> S'ih me dédaigne enfin, c'eft par un"fer vaugcur Qu'il me verra chercher le chemin de (on cocus* 11 vient. Dieux tottt-puiflans , qui voyez mon fup- plice , * Ne sne condamnez pas à ce grand facrifice. ACTE CINCLUIEME, SCENE SECON'DE. . ToMYRis , Cyrus 9 GeloKidEi Suite, TOMYRIS. LA vîAoîre, Seigneqr, fe déclare pqurvoys. Mais ne. prétendez pas me voir a vosgcnout. Acte V. Scène II. zj^ Le Hiflg ée mes Sujets , doot !a terre efi couverte ^ A ma. jufte fureur demande votre perte j Pcmr ce fasg r^andù le vôtre doit couler : Oui >Se2|;aeor,c'eft vous fèul qu*^il mefautiiâmo- 1er. Réduite a me vanner» gardée de m'y contraîadref plus on me defefpere > & pîus je fuis a craindre. CYRUS. fie d'oii vous pttn venir cet affivux de(èfpoi'r } Veut-on vous dépouiller du fbuveraiu pouvoir f N^ns mes vioBux ne vont pas )u£;a'fi vot«e couronnes Je vous la rémettrai» fî le fort me la donne » Ce n>ft point fon éclat qui (rapo^ici mes yeur., Qu* on me rende Mandaae » & je parts de ces liemr. TOMYRIS. . Kon« à quelque revers que le fort nous condamne. Ne. prétendez jamais qu*on vouf rende Mandane. Mats les momcns font chers $ «^prenez i quel prix VotH pouvez défarmer ie ooeur de Tomyrh» Stigneur, que v^s Ferions' s'éloîgném decaesteif tes. Arrachez mésSnjets d'entre reursinains fai^Iantce. CYRUS. Moi l je oonfentirois. . . qu' aunez^votts pr^ndii I TOMYRIS. Qu* ils s*éi»î«ient ,- vous dis- je , on vous hcs perdu» CYRUS, Coaaofflea-v^ui Cyrue, ^^uand voyis croyez; M^ dame» Quf «ne telle metwce épouvome (on ame> ' Cent fois dans les périls j^ai cherché le trépas y )« Vuyà à'Mès près pour ne le craindre «m. Tantôt, je Pavourai , j'ai craint vôtre cMerer Il fallôit vous livrer «ne tête trop chère, . ; Mandaneâlloit périr, mon cceur s*en en troiiltér fHins cet a£>eux moment j'a^ pnll t j'ai rrem&Ic» lllaii Maisàuieeftfau%*iet & malgré vôtre envn;» T j L'amovtr 2^4 - T O M Y R I s. . L*amour de mon Rival me répond de (à vie* TOMYRÎS. . ^ Songes que ce Rival de mon fan^ eft formée Et que par mon exemple il peut être anime. NVxpofez pas. Seigneur^ cette tête (i chere« Teut-ccre que le temps cabnera ma colère* CYRUS. - . Non , je n*efpere pas* calmer vôtre fureur « K*at*je pasTu tantôt.. • Dieux! j'en frémis d*tioc- , rcur s Que Tarret eft parti d'une bouche inhumaine > TOMYRIS. Tu te fouviens^ ingrat, de ce qu'a fait ma^haÎAej Et ne comptant pour rien cequ^a fait mon. amoufi Tu ne te fouvicns pas qu^il t'a (àuvé le four \ , Trcte â te voir périr» de quel ef&oi glacée» Entre mon fils & toi ^ me (îits avancée ! Dis; cruel 9 as*tu vu. balancer un moment Mon coeur entre l'amour & le reffentrment ? Mais que fa isr ^e , gra nds Dieux ! |e vois ùl haine ci- trcmc; £t je puis fans rougir lut dire que }el*aimel £t je puis me réduire au defefpoir afireux « De faire vainement un aveu (i bonteinc! ' Triomphe; tu le flois: ta vi^^oireeft entière^ . Tomyris à tes yeux a ceflc d'crre fiere^r Mais crains une vangeance^oû tu me vois courir: Je ne dis plus qu' uu mot; Veux- tu vivre, oumoa- rirf Ce choix, eil important « pe(è bien ta répon{e« i;^ dide moi l'arrêt qu* il faut que îe prononce; Parle, c'eft trop long temps fu/pendrtt mon cour* rou.Y. CYROS. SITarrl^t de mon fort doit dépendre de tous, Fuîs-ie faire aucun choix qui ne blefle ma ^oire? C'efi des Dieux que i'attcns la mprt ou la vîâîoiae. TOMI* Acte V. Scène IL zy5 TOMYRIS. Et moi j malgré ces Dieux, je veux faire ton forr* Va ^ rentre dans tes fers i & n'attens que la mort. ACTE CINQJJIEME, . SCENE rROISIEME. ToMYRIS, GeIuONIDE. TOMYRIS. OUi| tu mourras» cruel $ n'efpere plus de gra^ ce, 11 faut par tout ton fang que ma honte s'efFace. C'en eft fait} il eft temps qa*un noble àtMpoxtp M*àrrachant à ramourtoie rende à mon devoir. N'en délibérons plus* Mais que veut Aripithe \ 'BieHZ Ique dois- je penfer du trouble qui l'agite^ ACTE. CINÇLUlEMEs , SCENE -^ATRIEME. Aripithe. ARIPITHE. JE ne pu» vous cacher un funefte revers > Madame j dit Cyrus on va brifer les fers. Ses Gardes effrayez ne fongentqu*à fe rendre^ .TOMYRIS. Ah Ciell dan^ ce malheur quel parti dois-je pren- dre î T4 . AV t^ T O If Y R I 9.. . Allons^ fulvex mes pas. . • Que vois-îe, juftes Dieux ! C*cft non fils expirant qui fe mostre àmesyeox. ^^— 1 ■ I I I - r • .. ACTE CINQ.UIEME, SCENE CINQUIEME. ToMYRis, Aryante, Oronte, Aripithe, Gelonid-e. R ARYANTE fisttm» par Oronte. Eîne , fottgez à vous i les Perfkm^xkiids de rage Vont bientôt fur vous-même achercr leur oa- vrage* Vos deux fils malheurewc n^ont pu leur écfaaper^ Il ne leur refte pins que b aiece à frapcr. Mon amour contre moi vous acma de colère $ Que mon trépas du moios voiïs rende im c«ic àt mère. Va ngez moi ^vangez vous, rangez tout Woivcrij Ceft le faog deCyrus qiie i^atiens awxEftfers. Hmwrtm ^"^ ACTE CINQUIEME, SCENE DIXIEME. A R I P I T H E. TOMYRIS. OVit tu l'auras ce iâng à tout leiniénfifflife Nous ferons tous vangez. Dieux ï )t v«t|S en at« tcftc ^ Oui> ActE V/SCENE VI. Î57 Ouï, Dieux qui m'cntcndcx, fi je romps mon fcr- meht > Déployez fur ma tçte un foudaîn châtîment ; Puifle-je dan» vos mains voir allumer la foudre»' Mon throne mis en cendre ,& tout mon peuple en poudre, - Moi-même être aflervic , Ôc pour dire cncor plus> Puiflc-jî voir Mandane hcureufe avec Cyrus! Mais ne différons plus, il eft temps que je frape- Si je fufpens mes coups, ma viftime m'cchapc. -Arjpithe , écMitez. Si jamais vôtre foi Par des faits ^datans fe fignala pour moî> ]*ai befoiu, pour fçavoir jufqu'où va vôtire zek^' Et d'un cékur intrépide, Ôc. d'une nfain fîdelle, Puis-^ attendre tle vous un généreux eJFort > ARIPITHE. Commandez. - TOMYRIS. A Cyrus aile» donner la mort. . • ARIPITHE. Je ne balance point , vous feress obeïe. > Oui > dtt^ie pofir , Cyrus -perdra la vie 5 Mon zèle iufqu'à lui va m'ouvrîr un chemin j £t mon cœur vous répond d'une fîdelle main. • ACTE CINQUIEME, * ^ S CENE ' SEP tIE llE. • • * * ToMYRlS, GeLONIDE. Q €ELONIDE. Il' ayez- Yoiw ordonna ï : TOMYRIS. ; . * Ce que ma gloire ordonne. 138 T o M y R rs. GELONIDE. Quoi ! les Perfans vainqueurs n'ont rien qui yocs étonne} Ah ! révoquez de grâce un fi funefte arrct. J'implore vos bontés } & pour vôtre iarércr j Si vous comptez pour rien de vous perdre vous- mtoie. Songez quelle eft l'horreur de perdre ce qo*onaizne< Ecoutez votre amour. TO.MYRIS S Que i'ccoitte «ne ardeur, Que je dois comme un monftre étouffer dans nioa coeur ! Un amour plus cruel qu' une horrible iurie! Contre lui » Geloaide « entens mon &ng. qui crit« Laiflbns ces vains difGours j ie n'ai plus qu'un mo- ment , Que je dois tout entier à mon reflentiment. C'eft MAndâne fiv-toiic ,, qu'il faut que je punifTe. Cynis l'aime , il cft temps qyie ma main les aniflè. Du trépas de mon fils retirons quelque .fruit. U tie s'oppoft pliis., » Ciel fqu' entefts-je ? qad bruit > MaU qtt*eft-ee que {f vom» Ma Rivale s'jftvance. Dieux l me dérooez-vdus ma dernière vangeance? ACTE CINQUIEME, SCENE HUITIEME. T0MYiR.IS 9 MaNDAKB , GEIaO* MANDANE. EKfin le jufie Cîd vient d^exaucer mes vœut. Les airs de toques parts percez de cris affreux, Acte V. Scène VIII. ijp X>e mes Gardes troublez la .troupe fugitive , Tout oi^apprend qu'en ces lieux je ne fuis plus captive. Madame^ par tos foins puis-je voir le Vainqueur } rOMYKlS àfart. Ah ! Ciel. . . Mais renfermons ma rage dans mon cœur» MANDANE. K^ofFenfez pas Cyrus par dInfuAes allarmef« Il n*eft plus ennemi des qu'on lut rend les armc& TOMYRIS. Tout généreux quMl eft^ je I*ai trop irrité Pour efpcrer encor d'éprouver fa bonté» Cependant pour fléchir ce Vainqueur magnanime,' ysti déjà réparé la moitié de mon crime. Bientôt vous n'aurez plus à craindre aucun revers» Mes ordres font donnez i on va briTer fes fers. J'ai voulu de ce loin ne charger qu'Aripithes Je fçai quel eft pour moi le zele qui l'excite. Mais> Madame, Cyrus tarde plus qu'il ne faut. Je vai prèflèr.. • Adieu > vous le verrez bientôt. ACTE CINdUIEME, SCEN^ N EU FIE ME. Mandane, Cleone. MANDANE. E le verrai bientôt l Qu'en croirai-ie.Clcone? Tout mon fang eft glacé j je tremble , je fri'f- fonne. Que va-telle prefler> N'cft-ce point fon tré- f"- ' Ah J 2^0 T O M Y R I S. Ah cruelk 1 ah barbare ! Allons , Tuivons les pas. Rîeti ne ffçauroit calmer le trouble de mon atne. yîen s ne me quitte pas . . . CLEONE. Ou courez-vous 9 Madame.^ £t qu* allex- vous chercher à travers tant d'horreur? D*Mn peuple au defefpotr redoutez la fureur. Demeurez s vôtre Amant près de vous va fe rendre, Madame j 6c c*eil ici que von« devez l'attendre. MANDANË. L'attendre 1 hé le peut- on (ans un mortel effroi. Quand on a dans le cœur autant d*amourx)ue moi! Je frémis du deftin qu' à Çyrus on prépare . Cleone , ie crains tout d'une Reine barbare. Mais qu'eft-ce que je vois } Arubafe «grands Dieux! Le malheur que je crains eft écrit dans (es yeux. ACTE CINQUIEME, SCENE DIXIEME. MaNDANE, ÂRTABASE) Cleone» ARTABASE. Oui) du plus grand malheur j'apporte la nou- velle. Cyrus . .♦. MANDANE. Ciel 1 il e(l mort \ AiCTADASE^ CJne Reine cruelle Vient de couvrir Tes yeux d'une éteracUe nuit* MANDANE. Soutien moi. * AR/ Acte V. Scène X. z.^ , :, ARTABASE. Quelle liorrcur î Le flambêkHi qui nous luit A-t-îl pu rexpofcr aux yeux de la nature ? Mais comment vous tracer cette afFreafe peinture^ MANDANE. Areabafe , achevez , & ne m'épargnez pas. le veux fuivre Gyrus dans la nuit du trépas. Je Tai perdu; la mort eft tout ce qui me rcfte, £t je dois la chercher dans ce récit funelte. ARTABASE.. El le devroîs, Madame , en me perçant le flanc, Au défaut de ma voix, faire parler mon fang, La viôoîre pour nous hautement déclarée Déjà de vos prifons nous permettoit l'entrée, Qiiand J'ai vûTomyris, un poignard à la maia. Pour aller à Cyrus prendre un autre cWemin. 3'aî tremblé, j'ai (uivi fa furieufe efcorte; J'arrive au lieu fatal, on m'en défend la porte. On m'arrête, le fang coule de toutes parts: . Des Scytlies effrayez je force les remparts,- Tout fuit 5 j'avance enfin, l'ame de crainte émue, îuftes Dieux î quelobjet vient s'offrir à ma vue i Mes Sûldars concernez en pouffent mille cris. Une troupe barbare entoure Tomyris, Tandis que par trois fois, fans qu' aucun cri l'arrête. Dans un vafe de fang elle plonge une tcte , Et dît,' à chaque fois, d'un ton mal-afsûré, Saoule toi de ce fang dont tu fus altéré. Tout tremble, tout frémît à ce difcours horrible^ Tout efl faifî , tout ^arde un. (ilence terrible. Le foleîl fe couvrant d'un*vbilc ténébreux. Semble fe refufer à ce fpeftacle affreux. Tomyris elle-même , autrefois fî cruelle. Oublie en ce moment fa fureur naturelle ; Et fes yieux condamnant fon projet inhumain, N'ofent envifager l'ouvrage de fa main. Héî quels yeux fouticndroient cet objet effroyable? ^ ^ V Qiiel 1^1 T O M T R I 5. Quel coeur îufau* à ce point feroit impitoyable > Les traits de votre Amant dans le fang confondos N'offreot plus q\x\ une playe à mes fens éperdus ; £t dans la jufte horreur , dont mon ame ed faifie, J*y cherche vainement le Vainqueur de TAfie, MÂNDANE. Ah *. courons le vanger. ARTABASE. Vos voeux (ont fatisfàfts. Les Scythes de leur fang ont payé leurs forfaits; £t par nous Tomyris immolée à fon ombre > Des^vJAimes fans doute alloit croître )e nombre. Mais d'un ceuil de mépris envîfageant la mort> Je r^nurai bien fans vous difpofer de mon (on, Dit-elle s je fe livrant au tranfport qui rinfpire, Prend un poignard , fo frape , Se foudain elle ex- pire. MANDANE. ^ La barbare / elle évite un juile châtiment, 11 ne me refte plus qu'à fuivre mon Amant C*e(l pour moiqu* il eltmort j 5c mon amour fidelle Bolc m*unir avec lui dans la nuit éternelle. FIN. qp ^ ^ ^ gy> op op LA MORT D E JULES CESAR, TRAGEDIE, Par Mad"« BARBIER. V \ Hf MONSEIGNEUR DARGENSON, CONSEILLER D'ETAT, Sec. 8cc. êcc. Ccepie de ma^ Mufe un légitime- hommage : Ceft à Toij d'Argenson, que je dois cet Ouvrage^ Sans Toi fabandonnois r Empire des neuf Sœurs ^ Ok même nos jimis deviennent nos Cen-^ feurs. Par Toi contre leurs traits je me vis raj^û- rée. Par Toi dans Ja carrière enfn je fuk reit-- trie. V j ^ii i^S E P I T R E ^el que fott le péril , je ne m^en repetts pas. y* ai va quelques lauriers y croître fius nui pas: Tu nCen avois promis la ruoijjon éclatan» ie^ Et Vaveu du pubHc afuivi fon attente. jQuel augure pour moi que ces pleurs gl(h rieux ! ^^unefimpU leSture arracha de Tes yeux. J^e fiattenàis-je pas du fecowrs du JpeSta- cle? Et que pouvois'je craindre après un tel ara* cle? jfe vis le grand Céfar indignement tra» ^ bi^ AuJJi chéri de Toi^ que Brutusfut bas. O qtCà mes yeux charmez, cette horreur put un Traitre Peignit Tes fentimens pour nôtre augure Maitre / ^ue Tm me montras bien^ par quelle arden- te foi Tu ripons aux hntez y que Lo uïs a peut Toiy ^'^il eft di^eJu throne y ^ digne de ton zelet ^il Roi plus généreux ! ^el Sujet plus fdelk! ^uani ÛEDICATOIR-E. 147 ^and nos champs fatiguez d^une inutils main « Refufent lesîbrefofs dépofez dans iBurfeî^ !*• Lorfqu'à tous nos dejirs le Ciel même s*op^ pofe^ Sur Toi de nos defiins ce Héros fe repofe % De nos -maux par Tes Joins adouciront le poids , ^ue Tufçais hien alors jufiifier fon choix! PuiJJe au gré de mes vœux un choix encor plusjufte Te donner pur Mécène à ce nouvel An* gujie! Au feul bruit de Ton Nom y on verroit les beaux Arts^ Pour habiter ces lieux , voler de toutes parts ^ Et Te f acre vallon établi fi4r la Seine ^ Célébrer à Fenvi TAuguJle (^ le Aîecene^ V 4 PRE- a^t PREFACE DE L'AUTEUR. • 'Est plutôt pour rendre compte au Public , que pour appellcr de fon jugement ,-quc pje mets une Préface à la tête de cette Tragédie. Lès applaudifTenaeos, qu' on a donnez aux trois derniers A'âes, font allez au-delà de mes efperances, & j'entcndrois mal mes intérêts > fi je rc- cufois des Juges fi favorables : ce n'eft donc que pour juftifier mes intentions fijr le caraâere que j'ai donné à mon Héros , que je m'adrefle à mon Leâeor. On m*a blâmée de Tavoir dégrade de toute fa gloire paflee , en lui donnant une timidité , qui ne pouvoit convenir au Vainqueur de Pharfale. En cfifet , di- ra-t-on , qui ne fçait que Jules Céfar fut le plus audacieux de tous les Conquerans^ & que ce fut du fcul paflage du Rubicor^ comme d*un coup de dez y qu'il fit dé- pen- PREFACE DE L* AUTEUR, i^p endrc le deftin de TEmpirc du Monde? rfque fermant les yeux à tous les périls ttachez à là grandeur de fon entreprife , J' prononça ces paroles fi célèbres ^ où jlbn audace eft fi bien caraâerifée , Le fort en eft jette'. Ce feul endroit de la vie de ce grand homme fuffiroit pour me fermer la bou- che, fi j'étois tombée dans la faute qu'on a voulu m'imputer : mais on n'a qu' à lire ma Pièce fans prévention, pour me ren- dre juftice fur ce point. Dès le premier Aâre ^ Jules Céfar pro- tcfte à fon Confident , qu'il ne craint point la mort , mais feulement de mou« rir de la mort des Tyrans , & j'ofe avan-' cet q(he toiitc cfafinte fo^déC' fur un tel principe eft tertu plutôt que foibleflè. Maisfffir qùbi'V i^ira quelqu'un, cette crainte e(l>ellc fondée, fur k fimple fon- ge d'une femme ^ Je répons à cela , que tous les fignes celeftes , qui ont précédé ce fonge j joints at|x fignes des facrifices, lut donnent beaucoup de poids,. & qu'oti ne doit pas 'regarder Calpurpie comme une femme ordinaire. ; . . Cette dernière raifon eft foutenue de l'autorité de Plutai^que , à qui je dois les principales t^eautes: de ma.Tragédie. Voi- ci 2JO FR E F A C E ci (ci propres termes de la Traduâion d'Amiot : Ceh.^ dit^il, tu parlant du fonge en (^ftion , wh Ce far en ^uel^st foupçon {3 fuelque défiance , pource que ja- mais auparavant il n^avoii apperçà en Cal- pumia aucune fuperfiitùm de femme ^ ^ hrs il t>oyoit fd elle fe tourment (nt fort de [m fenge. L'agi tatioQ continuelle de Ce&r a ré- volté quelques uns desiSpeâateurs^ mais on a dû confiderer dans quelle circon- fiance de fa vie je . le mets- fur la Sccne , & quelle eft h paifion prédominante que je lui donne : la circonfiance eft des plus tiiftes , & la paiHon des plus violc^ices. C^fl: un amkicieuK qpe je pains , & un ambitieux: qui 9 comme il Tavouë lai- même 9 cnùfit de perdra ^ m, feul joue le fruit.des travaux .dê'pluijleurs années» J'ajoute à cela, que la Tragédie n'ayant point d^autre fin, telon A^îftoce , que de purger le$ p^Sions , ce foroit le$ entrete- nir £c les autorifer , que dé les montrer fans les fuiieftes fuit^ . qu' elles traînent apréfi dtes , & que chacun: VQudroic être ambitieux , fi Ton pouvoît T^tre impu- nément fie avec tranquillité. La dernière raifon, que j'apporte pour juftifîer PagkatÊon de Céi^^ eft , que h . y / ^ ter- DE L'A U T E tJ R. ift terreur Ôc la pitié étant Tame de la Trar gédic , je n'ai pas crû pouvoir infpirer ces deux paffions en peignant Céfar in- fenfîble à fes propres malheurs. On ne s'avife guère de plaindre un homme qui ne fe croid pas à plaindre , & l'on ne s'al- larme pas pour lui quand on le void tran- quille. On me reproche encore d'avoir fait Brutus plus grand que Jules Cé(ar 5 mais pour peu qu' on y fafle de reflexion , on verra que Brutus ri'eft grand qu'en fé- cond 5 puifquc ce n'çft qu' à la generofî- té fle Céfar qu' il doit tout ce qu' il y a de plus vertueux dans fon reperitir. Tou- te la grandeur d'ame , qui précède fes remords , n'eft fondée que fur le fyfteme de liberté quia immortalifc fon'ayeul : ôc à raifonner fur ce fondement y Bmtus elt véritablement plus grand que Céfar, pui{^ qu' il y a autant de gloire à rendre la li- berté à fa Patrie , que d'injuftice à l'en dépouiller. Je ne dirai ri'eh deis autres caraékeres, puifqu'on en a paru content. Je fçai qu'on a trouvé Oâavie un peu indiffé- rente ) fur*tout quand elle apprend de la bouche d'Antoine que Céfar la^delHneà Brutus : mais comme l'Hiltoirc ne lui a , pas z^t PREFACE pas donné des pailîons bien vives , & 2ù' elle a toujours préféré fon devoir à ;s plus chers intérêts y je n'ai pas crû qu'il me fût permis d'en faire une Her- mione , ou une Roxane j £c je me fuis contentée de ne lui point faire démentir Je caraârere que je lui ai donné dès h première Scène 5 ou il fcmble qu'elle n'ai- me Antoine qu'en confîderation du zcle de ce Conibl pour Jules Céiar. Dans tout ie reftc de la Pièce elle eft fi fcru- 1>uleufemcnt attachée à fon devoir y qu'el- e protefte à Céfar , que fi une fois clic avoit époufé Brutus , elle feroit.fi aveu- Îjlément foumife à fes voloutez, qu'elle uf garderoit un fccret inviolable dans les cntrcprifes même qu'il formei'oit contre fà vie. Au-refte, quelques pcrfonnes ont J>ris le change au fujet de cette vertueufe iomainc dans la fixiemc Scène du fecond Aâe 'f on lui a imputé à ambition une léponfc qu' elle fait à Antoine. La voi- ci : j^oi! Céfar nCaffoàe à iUUuflres ^ytux» Il m* unit à fon fang par »n choix glorîetêx , Il fn'aiopte , O* j*irois V obliger à reprendre Tout r éclat que far moi. fa main daigne répanirt! jg«e n'anroU pas aUrj Vtnyk à publier f Oa DE L'A U T EU R. ifj On a cru que ces illuftres Aycux , dont elle parle aa premier Vers , font ceux de Brutus. Eh ! qui ne void que c'eft de ceux de Célar qu* clic parle ? Le ter- me à* adoption^ qu'elle employé au troi- fierae Vers , peut-il laifl'er le moindre doute là-deflus ? & cette adoption , qui la rend fille de Ccfar, lui permcc-elle Un autre langage ? Elle fait plus j elle ajou- te qu'Octavien a tranfmis à Célar tous les droits qu'il avoir lui-même fur fon fort. En faut- il davantage pour la tenir indifpcnfablement dans Pobeïflancc qu'el- le doit à ce père d'adoption? Voilà toutes les critiques qui font ve- rnies à ma connoiflance. Je ne fçai fi le Public fera content de niçs réponfes; mais s'il continue à me condamner après m'avoir entendue , je me foumetrraî aveuglément à fcs décifîons , & je re- noncerai à mes foibles lumières, pour me conformer à fon goût. X NO M S »$4 N OMS DES PERSONNAGES, OU ACTEURS ET .ACTRICES, Jules César, Diâateur. A N T o I N s > Conful Romain. Brut us. Préteur, OcTAViE, Nieçc de Jules Cé(ar. P o R c I B , Fille de Catoq. Albin, Confident de Jules Céikr. F L A V I E N 5 Confident de Brutus,. Julie, Confidente d'Oftavie. Pauline, Confidente de Porcie. t, A SCENE EST A KO Ml dans le talais de Jult$ Cffar, LA f *sjr LA M O R T DE JULES CESAR, T R A G E D I Ë. 4 C TÉ PREMIER, ■ SCENE PREMIERE. OçTAViE, Julie. IULIE. iOn, r^ ne puîs^ Madame > approuver la douleur « Qui depuis fi loQg temps déchire vo- tre cœur. Dans un jour de triomphe $ où Tor* gueuiiléufe Rome , Flechiflànt â itos yeux CoHs les loix d'un feul homme. Du nom de Koi des Rois doit honorer Céfar, Et de fa propre main s'attacher à Ton char, . Vous vous plaignez du fortjhcîclui le pourroit croireî Dés mortels peuvent- ils prétendre à plus de gloire > . £t dans tout l'Univers eftil quelque autre rang. Qui puiite encor plus haut clevev vôtre £mg L X X OC 2f^ La Mort de César. OCTAVIE. Ah ! cefle un entretien » donc le cours m'împortuof ; Tu r<^aîs trop (î mon cœur adore la Fortune ^ Inlte, & fi jamais Tes prcfens danf^ereux De la tride Odavie ont arrache des vœux^ JULIE. Antoine > )e le fçaîi règne feuldans vôtre ame: Mais, Madame, le fort crahit-îl vôtre flamme > Pouvez-vous vous en plaindre , ou plutôt en ce jour N*avez-vous pas pour vous la Fortune & TAmour^ Antoine vous adore > il n'e(b tien qu*il n'efpere Dts boutez de Ccfàr, qui vous tient lieu de pcre*, £t s*il a dérobé fa tendrefle à Tes yeux, C*efl pour mieux s'ailurer un bien û précieux» OCTAVIE. Je fçaî que pour Céfar Antoine s'intérefle, QiiMl ménage pour lui les cœurs avec adrefle 9 Que Céfar lut doit tout > & que fi les Romains Dépofent â fcs pieds l*Empîre des humains, ^ Son rang de ce Coiiful fera le feul ouvrage 5 Oui, chaque jour pour lui briguant quelque (ùffiragei Kla main e(ï le (eu! prix qu' il en .vept demande^ Et Céfar lui doit trop pour lui moins accorder: Mais lorfque j'en conçois un efpoir qui me charme, Céfâr, Rdme , les Dieux , tout m*agite*& m'aliarm^i Céfar comblé d'ennuis glace mon cœur d'effroi» Rome craignant les. fers frémit au nom de Roi, Et les Dieux s'expliquant par des fignes terribles Semblent nousannonçier les maux les plus horribles, Et tu peux condamner le trouble de mes fens! f uis-je voir fans frayeur des périls fi prefians! Ai-je plus de vertu que n'en a Calpurnie, Au fort du grand Cé^àr fi digne d'être unie > Songe aux torrens de pleurs oui coulent de fesyeux De quels gemidemeni remplit-elle ces lieux ? Pour fléchir s'il fe peut la colère celefte , Elle va confuUer les defiins à Preneftc $ El Acte ?; Sc^enb L 2f7 £t moi , de leurs arrêts pour fçavéir la rfgûeur. J'ai befôin feutement de conférlrer mcffl tctur, .JULIE. C'cft trop vousallarmer : ne fjaurîeï-Vôus attendre» .Qaè les Dieux irritez ft faffettt mieux «ntejïdre î Et pour avoir à Rofiie »flfn©nc'é ïeifr cC>urroux , .Ont-ils dit que C^afr eft èùt fétftir l€é Cùaps ? ,. octaViê. Abî s'il faut qire le CU\ é etr que doi$.je X. X cfpefer , tAntoiile^ iS^urtl ftiteès^a fihVî v6ipe tclre? ANTOINE. Tout va'pfen^e eft lcùr» l*e Paxihfi a irUfqu' id brave nôtre vaieur ,. X î leur 25^ La Mort de Ces4r. Leur dts ie» 6: pour dompter le refte de.U terre* Kous n*avons plus^llomainf, qu* à finir cette guerre. Mais ne nous flattons point, quels que foient nos Gaerrters» Ils n*en reviendront pas le (Vont ceint de laurietr: Un Oracle 9 autrefois dtâé par la Sibylle, Nous condamne à femer dans un champ inferdlei A moins que nos Soldats pour y donner la loi K *y marchent quelque iouk* commandez par un Roî: Sans doute c'eu Céfar que l'Oracle déugne^ Si quelqu^un doit régner, en eft-il de plus digne! Combien le nom facré de la Reltoion Impofe de refpeâ & de foumiffionV Iln'eil point de Romain, quelque fier qu* il puiflè être, . Qui ne tienne^ à bonheur del*accepter pour Maitses Xc dès quMl faut remplir lei volontez des BieisTf Le nom de Liberté difparoit à leurs yeux. OCTAVIE. Que ne doit point Céfar à vôtre zèle exM^ême \ Lt que ne votis doit pas Oâavîe ene-'mcmé^ ANTOINE.. Quoi que mon zeie ait fait , Ve prix en cft trop iova, £t que n*attcns-je pas de Céfar & de vous \ £nfin il m^eft permis de rompre un long filence. Qui n*a fait à mon cœur que trop de violence : . Ccfar fur \* Univers va régner ei% ce toiir.> F.t demain ie lui fais Taveu de mon air^our • Ne permettez- vous pas qu^àfes yeux il éclate! OCTAVIE. Ouf, demandez le prix dont vôtre amour fe flate-? ^ On vous k doit. Seigneur^ & vous (ères beureux, Si pour vous Taccorder on confulte me» vœux. Jetais Céfar vient â nous « fouirez que ievousqukte, 7ui fiiez- votis. diiSper le troubla qui r^gtte t AO Acte I. Scenê III. : zjj> «w-i«*â**i A C TE PREMIER, SCENE TROISIEME. César, Antoine* Albin. ;.ANTO:INE. . SEîgoear» il en cO: temps «quittez ce (bnlM'è«n« nui, j .. . j • ; .. Tout Iç Peuple Romdn vous coivofine aujourd'hui. . '■ . OËtS An* Tout le Peuple Romain îEft* ce ainii queTon nomme Un tas.d'bomtheà confus qu'onToM nakre dans Rome ^ Un Yaîn Peuipkreotraîné par tous ieschangemen^^ Dont le câpflîcefeul règle Jes )Ugcœen&^ .: Je pourrpîs de mon ibrt rendre ce Peuple arbitrée Il veut me .fàtrle.R'oi « cbnnoît-i( bien ce titre \ ilh ! û je nie fiois fur un ft foîble appuis Il dctruirott demain ce'qu' il fait aujourd'hui. Quelque ineonlbnt que (oit l'Empire de NeptunCi. 3 *ai comhib à Tes flots Ccfar & fa fortune: Mais de quelque ûiccis* qn* on. ofe Te flater » .j L'i!BConâance;^a|>euplee{l .plus: à redouter^ • '>-:; .....ANTOINE. • • Sa faveur, jelsffai^ n'eft pas long :temps durable: Mais. Seigneur, uni feut jour, un moment favorable^ Vous ne Tignorèz' pas > e(l fouvent d'un grand prU. Ah l fi vous aviez vu l''ardeur. • .. J'ai tout appris > Antoinfci.,&i!.fobtîei^s la. fuprèmè pnifikncè> - Vous devez être fur de ma reconnoiilàoce « Mais puîique. vôtre foi brille avec tant d*éclàt>, loiployèz. en. Tardeur à^ga&ner le Sénat j. \ X 4 Gcft t6o La Mort x>b Cssân. C*eftpac>ià qn* il vous faut achever vôtre ouvrage, A la faveur du peuple ajoutez fon fufFrage. Pour voir totis les Romains à mei pieds abattus, l'ai befoîn du Seoat , & fur- tout de Brutus» ANTOINE. Qtt*ciitens-je^ A vos defirsBrutus reroitcootratrel Lut qui de vos boutez tient Itf jour qui rédaîre. Trop fidelle au pani, que réprouva le fort. Au u>rtir de Phar^é il eut trouve la mort 5 11 ratleodbit du. .mptns : vôtre coeur magnainiine Sufpendit à nos yeux un courroux légitime 1 £t le fan^» oùrdepoîs vôtre faveur )*a mis , £ut pu remplir les vœux de vos plus chers amis. CESAR. Si Brutus -a dans Rome obtenu la Préture 9 Au moins Antoine peut le fbuftrir fiins murmureJ £ttr vous nioA' àantté répand, bien pfos d'cdat, Puifque voiiraMrdeveis rhoniieiir dv Confulat. Je nicme pèfins.potutaacw-dn l'un ni de l'aotre» Et Ja^foi de -^liilus ne dois ciën à hi vôtre : Mais quoique' fi ait! peut moi de zèle de éerefpefti Son nota m* eu- odieria, 5e me le rend Mpeâ. .Oui « '^jne (ens fremtr auffi^tôc qtù^on le nomme. Un Bruttts autrefois chaflh Ws Rois de Rome s Ce Brutus» cher Antofne, écoit d«>lcs.'Ayi^x. Je fçai queiior lui ftuï Rotev'ctititnEAa li^yenac J*jgnorc s'il prcteîid 'rhé fervîi^ou me nuire : -Mais |è ne vois que lot qui" putfiip oie ducroire. ANTOÏNB.- .Quels que Tofént fes diiffeins, il htm \cs pr^vcnin Afsûrez vous de. lut/ . . Qilr peut vou» retcili^ ï Pour conferyer vosjoArS tout devient légitime. C Ë S A R» Quoi ! pour ftwver èiek jours f JcAsôis faire da criine> • . • Sur les |ias desTyrai» îe poitrrois.. Ah! plutôt Quittons kBi^tiure» & mourons, «'il le faut. ■^ ' Axa Acte I. Sceke ÏIL • i6i Aux B^omains contre moi ne dontions pas d«s armes» Mais jç puis fans cclat difliper mes allarmes : Oui , quoîqu' enfin Brutus caufe tout mon ennui « ; Il faut que ie ménage un homme tel que lus. J'ai pour m*en afsûfer uqe plus douce voye» J'en prendrai foin. Allez ^ faites qu*on me Tenvoye. A G T E PREMIER* SCENE ^JTRÏEMÉ. Gesar, âlbi^. O C £ S A K* ■< * • ' ' ^ Dieux! à quels malheurs mes )0urs fontcon* ' damnez? .^ " ) Je ne vois que périls Tun \ l'autre enchaînez» Tout me nuk^touc m^ll armes dt le ciel & la tçjrre Semblent, être d*accordpour me faire la guerre, r Ouï , fout prêt à me voir Maître de l*LJoivers, Albin « je dois m*attendre au plus affreux revers.' Plus on mecroid heureux» & plus )e fuis à plaindre» ALBIN. Qu<>i le cœur deCéfar eft capable de craindre & Ce cœur que jufquVici rien n'avpit pu troubler, . Pour la première fois apprendroit à trembler! Ah! Seîgnçur, pourfulvez votre illtiftre carrière.' C£SAR, .11 faut te découvrir mon ame toute entière: C*e{l toi dont pour mes iours la foi fe fîgnala^ Quand j'allois éprouver la fureur de Sylla » Et ta tendre amitié , que rieii ne m*a ravie» Ne peut être fufpeÂe à qui te doit la vie. J*ai de Tambition» je ne m*en cache pasj C*eft Tardeur de régner qui conduit tous meipa$. Ue t6i LÀ Mort de César. De cette noble ardeur Tanne toute occupée «' Je fcïis du premier rang précipiter Pompée i Et fa chute irritant mes defirsemprefTez t Je pourfaîvis par-tout Tes amis difperfez. Tu fçals par quels travaut, courant de guerre 6£^res volans. Des hotHittes totts en feu, ou' enfantent des abymel Incertain de mon fort ^'ai retours atix vidimefe. Je porte dans leurs flancs mes regards curieux t ^out m'annonce à la fois la colère dts Diemr. Pour délivrer, mes yeux de ces objets funèbres^ Je cherche « mais en vain , le fecours des tenebref, Je vois briller Je jour au mih'eu de la nuit. J'implore le fommcil, de le fommeil me fuît; k lorfque loin de moi toute paix cf^ bannie, J'entens pour m'accabler la trifteCalpurnîe, Qui s'éveille en tremblant, Ce frcmîf&nt d*horrciif, Croid voir des âiTafllns qui me percent le coeur. ALBIN. O Ciel! CESAR. L'erprît frapé d*nn fLTanglant fpeâade, Blc va de Prencfte interroger TOradc. Acte I. Scbne IV. 2tfj rois pas toutefois que la peur du trépas ' ; allarmer un ccsur nparrt dans les combats» craîas. point la mort» îe crams l'ignommie» afFi'eufe du crime & de la tyrannie, tout autre malheur je ferois fans eSroî : ie frémis du nom que je laiiïe après moi. Btt-il , ingrats Romains , faut-il » cœurs infidelle^; le , pour v^us rendre heureux , ayant pris pour modelles^ s plus fameux Héros & les Rois les plus grands * DUS me faffiez mourir de la mort des, Tyranà^ . ALBIN. h de grâce l aux Romains rendez plus de jaftice. 3ur Brutus, je le croîs ca-pable d'artifice: (ais ii eu. généreux, 5c quel que foit fon nomi a trop de vertu pour tant de trahifon. C&SAR. t c*eft cette verm qui le tetld redoutable. *il a juré ma raort> elle eÛ! inévitable. Lomé par Ton auteur jugeant de Tattentat» >oira qu*en me perdant il veut fauver TEtat; :t lorfqu* aux grands projets un grand exemple am« me » . 3n doit plus redouter la vertu que le crime s \inn pour m'en punir i*aurois pu rélever. . • [e m*abufe peut- être, èc je vai réprouver* La fille de C^iton tient fou ame aflèr^ie. ^ i'our rompre cet hymen ^ qu'il époufe OéVavîe. ^ rhonneur d'un tel cHotx s'il s'bpdofe an^ouid'lniij Je pourrai juftemreat me défier de luif Et jufqu'à l'époufèr s'il «eut bien ^ contraindre i C'en eft fait > de fa part ys n'ai plusi'iten à craindre^ Car enfi:n fur mes jours s'iloibit atteHiter^ i A la feule Porcie il ^udroit l'imputer. .4 Je fçai que dans fon cœur cette nere Romains De Caton contre moi fait revivre la haine ^ £t fi de fes beautez Brutus efi. trop épris > Sans 2^4 ^A Mort de César Sans cloute de ma mort fa matn fera le prîr. Eteignons » s'il (e peut^ cette funeftè flamme ,1 Maison vient yc'eft Brfttus. Dieiix!éclairez xnonact A C TE PREMIER, SCENE CINQUIEME. Cbsab.} Brutos , Albin, Flavien. I , CESAR. VOus me vojez,Brutus, dans de mortels âinnls, Je n'efpere qu' en vous dans le trouble oo ]« fuîs. • Le Parthc va m'ouvrîr une noble carrière j Je cours vanger CrafTus, le Sénat, Rome entière' iMais (î hous en croyons ce qui frape nos yeux» Ce projet ne peut être avoué par les Dieux^ 3 £th nous rèfpeâons h foi des facrifîces, Kousne pouvons partir fous déplus no îrsaufpîccf. Rome, à iqui je fuis cher, dans ce commun effroi Croid que ce grand péril ne regarde que moL Je ne me âaee pds îufqu'àu point de prétendre Qu'au fom démon falot les Dieux daignent àtC "'cendre: Mais je fçal, fi le- fort chès leParthe,où je cootj, De mes exploits paflèz^ imerrompoit le covrs. Que ffe ne pourrois pas furvrvre a ma défaite. Apprenez donc , Brutus , tout ce qui ra*inquiete. Oftaveeft jeune encor, feul refte de mon fanj;i Rome eût pu quelque four Télever à mon rang. Mais a combien de traits ma mort lelaiife en bute! Je lui chêrehe un appui fur le point de (à chute. ]e fjat que les Romains charmez ^de vos vertus N'OBt Acte L S€eke V. iCf N'ont rien de plus facr^ qiK \t nom de Bnittts. £o^n enrre' vos mains je veux remettre Oâ^ve^ Il n^eft point d'ennemis qn* avec vous il ne brave*. Si le Sénat en vous me donne un fucceileur» Tenez lui Heu de frère en ëpoufsnt fa fœur, BRUTUS. En épdttfant fa Cxsix'l Moi l*^poax d*Oâ:avie! CESAR. Je vous entens , Brutus , vous adorez Porcle.* Mais fongez'de quel père elle a re^û le jour, £t cftte. Cefar ne peut approuver vôtre amour. Vous ne répondez rien > Parlez fans youscontraîff* * dre. Ha 1 je lis dans ton cœur ; il n*e(l plos temps de feindre. Oui « ce cœur à mes yeux ne parlant qa*à demi A trompe trop long temps un trop crédule ami. Aveugle. que j'étols ! quand )*ai cru que fon ame Combattoit , pour meplaire, une fatale flamme. JLa. fille de Catoa plus nere que .jamais D*un feul de Ces regards: détruifoît mes bienfaits. Va » qciurs de tes refus inUruire Tinliumaine. Mais, prêt de triompher^ crains d*en porter la peine: Car enfin je fcai tout, & malgré tes détours.*.. BKVTVSàpart. Dieux! qu* entens-je > i. .. CESAR. r Brutus > îe vous aime toujours. Et je ne prétens pas vous faire violence. Parlez... BRUTUS. Vous l'ordonnez , & je romps le (ilence. J.c tte le nierai pas , Porcîe a des vertus Digne de captiver Tamitié de Brutus. S^n pete me l*avoit autrefois deftinée. Vous le voulez , il faut rompre cet hymenée* Je rénonce au bonheur de me voir Ton époux f Y Et t66 La Mort D£ Cesa^rJ £t,iie fmîs balancer eiktre PoitLe & vous?' /i4a«s lorfqve as>fi zmoot vâus.oede id vîâotrci ^^âjroz 4^e t« b^Unce entre vous 2c ma gloire. Plus je ivoie qu'Oiftavie^A'aurdefltis de oMOi, Plus je trpave . cocuc&yez jocttt deneur extrciBC. CESAR. Et bien ! de fondeftin }e mt diarge naoî-mêxiie, 0(iî « te b*i vai offrir un cpotur , dont le rang Ne fera paa rougir les Héros de Ton daif^. Un.éppjix, quîjdes pieux tire (km origine; Ce(l Antoine en ^n mot , t|uenia main lainic^ic. BÛUTUS. Antoine!... Je l-avouc, en recevant ùl M, £)le rec%^iiyrc plus.cfn'eUe ne perd en nioi> £t ce fecoiit avoir l*aine peu .généreuse « Que de me plaindre encor quand jon la rendbeo* reufe. Cen e(i fait, je me reSnâi vous pouvez déformais Çifpofer de ma main an gré de vos fbubaics. CESAR. Ah! que vous me charmei par cette déférence! Oui y Bi'utus^ mon bonheur pafle mon efperancd: }fi vous compcois dcia parmi mes ennemis , Et dans le même inûant vous devenez mon fiist Qii* heureufcraent enfin n^n ame cft éclaircîe! V!ais hâtons.mon bonbeur « qu' on appelle Porcîes , Vous pouve?^ demeurer , je vai Tattendre. Adieu. AC- « AcTÉ>I. Scsn^bVR ' iÀi ACTE P R E M I É a, SCEKE SIXIEME. m • ■ Brutus, Flavtén. TLAVIEN. Q Uoî Seigneur î- iJlâvienv nous fontaies cfans un Itcu ,, Qui ne mç permet pas de t'ouvrir ma nènfée. Mon ame iufqu^à fefndre ici s'ed nbaîriee. Céfar itiefoupçonuoit, je l'ai trop emendiT; II falloir Te tromper , on tout écoit perdit, ilhî que par Tes foupçons iriort ame eft fouîngée I3tr poids* d'une amitié par lui-même outragée. Oui Céfar le premier s*c&déûé de moi*, £t par-là m'autorife à'iuî manquer dé foi; FLAVIÉr*. Courez donc chcs Porcîc , &" prcvenez^fon am^r BRUT US. Non , malgré Ces vertus , elle eft' Àm'attte &' femmc^ Laiflbnsla dans l'erreur $ fe Taîme , rtavieh: Mais rintérêt de Rome eft préférable au Hen, LHiroôur de mon pays eft tout ce qui m'irifpire'j C*eft pour ta liberté qu'aujoul-d'tiuî'ie confpire Mais on peut nous entendre^ allons > quittons ces lieux : C'efttrop perdrtf en diftours uft tcttipsfiprécietMPi. Fin dtt fr'imhr syCêU, ? y 1. ' AC- aCS La Mort de César. ACTE SECOND, SCENE PREMIERE. PoRciE, Pauline.' PORCIE. DEs defl«ms de Ccfar ne puis^îe £tre éclaîr- cîcî D'où vient aaprès de lui qH*ît appelle Porcie ! A ril donc oublié tous les maux qu*il m*a faitsi i(;QOiT-t-tl enfin à quel poînt je le hais \ PAULINE. Des maux au* il vousafaitsrappellantla memoirci ^^tns doute a les finir il veut mettre fa gloire « Madame^ &, <îe Brutus fa-vorifànt fes voeux» De vôtre hymen peut ccre il v^ut former les nœuds. PORCIE. Ahr Paulfne , eft-ce à lui. de former cette cFiaine^ Bi'uttts en m*époufant doit époufer ma haine. Comment le pourroit-il ? il cft trop généreux Pour deteftcr lai main qui le rendroitheareux. Mais tu fi^^h à quel prix je lui fus defttnce , Quand l*âuceur de mes jours conclut nôtre hyn^ néet Le Sénat fugltrf, 0c Rome mîfe aux fers, $l*avoient point d*aucre efpoir dans un il graai revers, lî faîloit que Caton pour revivre en fa fille Unit un vrai Romain à fa trifte famille. Brutus portoit un nom formidable aux Tyrans ^ Vu aom dont fe« vertus 'ctpicot de fûrs garents.* Ccft Acte IL Scenc T. ,269^ G'eft par-là feulement qu* il m'obtint de mon père -^ C'eft par- là qu'il m*e(l cher ; mais en vain il efpero: D)e pouvoir meritier la fille de Caton, S*it vient à démentir Tes vertus ôc Ton nomiv PAULINE. Maïs pour vous mériter que vouicas-vous qu'il f^ffcf PORCIE. Qu* il marche fur les pas des* Hléros de fa race. Maisy Dieux^ ou* if en e(l loin!' Le Tyran'aujourd'Huë A-t-il d*ami plus cher, plus fidelle que Fui ? Cette union , Pauline > a droit de me confondrez Aux bontez de Céfar toûfours prêt â répondre « Il m*a prefque oubliée, èc \c vois chaque jour L'aaiitié s'enrichir des pertes de Tamour,- PAULINE. Quoi! vous pouvez penfer que Brutus vous ouSlîiei? Non , Madame , avec vous un trop beau nœud le I tevi Ik de quelque froideur dont nos yeux foient té^ moins. Il ne faut l'imputer qù^ à Ces pem'bles foins ^ Songez à ^uels devoirs la- Préture Tengago: PORCIE. S* il les veut bien remplir , qu'il ofe dîivantagrji De nôtre liberté qu'il foit le proteé^eur « Ccft fur-tout ce que Rome exige d'un Préteur:-- Mais à de tels dcvonrs if- a fcrmé^ rbrciUe;* £t le bruit de nos fers n'a rien qui le réveille*. Que dis-je > fi j'en crois quelques avis fecrets> A fecouër le joug nos Citoyens font pr6cs>. ^ Pour ôter à Céfar & la vie & HEmpfrev Un bruit confus m'apprend que le-Senat confptre:. Sur le point d'éclater > on en parle tout bas ,, \ ^ Bt Brutus eib le feul^ qui ne m'en parle pa^. Il me fuit, il me craint, &:ma.vcrtU'le'g^nev ' PAULINE. Madanev. Céfàr. vient>. cachez lui vôtre Baniee- X 3: /rs^ zfo La; Mo*iir de Cbsar. ACTE SECOND, SCENE SECONDE. Cesar^ P01CCIE9 Alein^ Pj^uline. CESAft. M; AàiamtJ^ vôtre (àa^ ie ^i ce que je ifeis % 11 en faut acciirer lies-foins oà ie m^ppltqpe Pour le bonheur de Rome & de h RepuUicp».. Infîn voici lefour oà^^je veux, faire voir» 5î je (911 bien uTer du fouverain pouvoir. Je rappelle à regret llsi Difcorde rati^ , Q|ii » neaoïis raflemhhm daas leschampt-de Viax^ fale .({ue pour voir les Rom«tts trtomplier'dès Romains^ IDans nôtre propre fang nous fit tremper nos mains» De nos divilîoa» fi malgré ma dbmence- Il refte dans les cœurs encor quelque femence,. Apprene^'quels chemins je prens pour l*y chercbm Sans employer le fer je Pen veux arracHèr^: £t pourquoi recourir à cet affreux remède ^ ^i fait qu"^an premier mal- un plus grand mal^fuc» cède ? Nôtt', de moi l'es Romains doivent mieux efperert Je veux les reiinir > mais fans les déchirer. QUe-l'h^men entre' nous forme ces d onces chaînes}. JDans nos embraffemens qu*'il ctoufFe not^ haines ^ ' Qu'au» vaincus à jamais unifiant le» vainqueurs». S)âns une paix profonde il tienne tous les coeurs,. I4adame^ c*eO: à vous à donner la première lU^naveu^,. dont l'exemple entraine Rome emiere» Ini \uiia )p. la parcours jour trouver un Romain • Qui \' Acte II. Snb IL 271 Qui mérité» llionneur de vout donner la maînr Je n*y voh rien du prix d^iine telle' conquête ^ Et (ur le feQl Anroinv etiâti nfbn cboi)c s*arrête. PORGIB. Quand les foin» de Géiar> defceffdèftt )tfn)u*à moF» y ai fi peu meritdrbtfoiftsttr qtte-j^eti reçois» Que mon efpritconfuscherdiieeiftor^'compreitdrc» Si Ton adre^Te à moi ceqoejtf Viens d ^entendre. Je vous dirai pourtant qa*^un> fort fi glorieux , £n flâtantmon orgu«iit> n'éblouit pomt mes ytvati Oui^ je vous dois beaucoup) mais quand je confiderç Ce que doit une fille ai»POtdres- de* fba pere> Je ne regarde plu»' Antoine , ni (on rangs L'acceptant pour éjpour, ]e tfahirois mon ùmgt A l'auteur de mes jonrs icpddi» être foumlfe, CESA^Kb Je fçai que xèups main à Bfutus fut promifê. Cul , Madame , aoCatorile^ nommant vôtre épomr^ "ifit pouvoir en dloHir de- plus digne de vous. Mais croyez , fi les bîettr nous rendoient ce grand Que , facrifiam tout tmo Imithsàk Rome » Vous le verriez loî^niêiiie approuver un defTein ; Que le Cict a pris foin de mettre dans mon fein. PORCIE. Je .ne fçai deqoeV oenil Caton verroh lîrî-même Ce que profetce ici vôtre prudence extrême ^ Mais s*ii avoit encor fes premières vertus « Je fçai quMi gardcf c^c fa parole à Brntus. CESAR. Si ce nVft que Bruinr^qn* à mes vœux on^ppofef De vos refisse» Madimte, on peut ôter la caufe^ Oui:, pour vous aftanchir d'Une fevere loi,. 11 époi^e Oâarie & vous rend verre foh POftClE. Qii'emens.je ?qut>ïBrutu$ pourrott trahir fa gloire i U m'abandonnefûitl Non, je ne le puis croire; ¥ ^ Mai^ 27^ La Mort de César. ^ Mais que dîs-ie? t)ourqooi ne le crolrois«)e pts! Des lon^ teoi^'S de fa gloire il ne fait plus de cas*. Et la trifte vertu R*a plus rîen oui renlFanune» Depuis que la fortune a captive Ton ame. y oilà de vos faveurs le fruit perhicreux • Cen*e(l plus que pour vous queBrutus a desyeŒCi Vous feul étiez en droit de le rendre infidelle. C'efl donc là ce que Rome attend de votre zcle! Ah cruel! eft-ce ainfi que vous vous préparez A rciinir les coeurs, quand vous les icparez.!. CESAR. Votre hymtn àK£tat pourroit être jùnéfte»- Je fcpare deux coeurs, pour réunir le refte; Ce n*e(l pas que Brutus, en s'attachantà moSr Ait pu me donner lieu de foupçonner (a foi. De Tes voeux empreflez je connois Tinnocence, Mais je fçai de Tamour )urqu*o va la puiflàncei Et rien ne pourroit plus m*a(sûfer de fon coeur ^ Si je l'abandonnons à fon premier Vainqueur. AL ! i*ai trop d'intérêt de rompre cette chaîne :: A travers vos difcours {'entrevois vôtre haine >. Je vois mon enhemi , lé plus cruel de tous , . L'implacable Caton revivre encor en vous;-. £t (i je n'arrétois cette haine fatale , Rome ne feroît plus bientôt qu'une Pharfàle.* C'eft par moi qu'elle vit fous de paiisbles îoiv, Qu* elle goûte à jamais le fruit de mes exploits. PORCIE.. Quels exploits^* Et quel ftutrRoiiie en peutocHl attendre , Lorfqu' e])e perd un^bien-que rien ne peut lui rendre) KOn , la noire Difcorde , & toute la fureur « Ces champs femez de morts, ce théâtre d'horreufv Et tout ce qu!a d*afFreux une euerre-intefttne ,. K*approchepa5des maux quela paix nous defti ne j. Malgré tant de malheurs» Reine de lX/nivers>. RAme. donnoicdei loix ^oa lai doiute des. £ers^ ACTB II.*SCBKE II. Zjj. CESAR. : "Qu^ parlez-vous de fers! Quel eft donc ce langage! El^j-ii rien fqus mes ]oîxt qui fente refclavagé > \ Aîi î u vôtre Pompée eut ct^ rpou Vainqueur . . J Je netfçaî quels projets il rouloît .dans fDa, cœurr y Maïs les. Dieux Pont jugcj leur fagc^^è équitable Montre afscs qui de nous étoit le plus coupable. ' PORCIE. £t d'un éclat è vain on croid fraper mes yeux ! . CatoiiCeul dans mon coeur balance tous lesl^ieux. Par le deûin Pompée en vain s*eft vu profcrire* . Catc>n vdus condamna , c't(ï à nioî d'y foufcrirei Comment de cet arrêt puis-je me défier! Vous prenez trop de foin de le }uftifier, £t déjà fur les cœurs portant la tyrannie. • J * ' • Mais ne vous flattez pas de la voir impunie: Çc Brutus à vos loix en efclave afièrvi > iQuelque autre peut Tôter à qui me Ta ravi» 11 trahit fa Maitrefle, il trahira fon Maître: £t fi le Ciel: m*eptend, s*il daigne m*éxaucer. Vous rapprocher du cœur que la main doit percer* . . CESAR. ■■••.'; • •" O Oiéuxiquelle fureur l cnaque moment Piaiigmente^ Mais je dois èxcùfèr Tes trahfports d*une Amante» £t montrer qu* aux Romains je puis donner la loL^ ruifqûe par ma vertu je puis régner fur moi. «..«. ACTE SECOND, SCENE TROISIEME, PORCIE, PAOLINB. PORCIE. Tyran >i rc Makrur Itoiao 4c fur. moi« 'n Ori»e la donc, Tyran > i régner fur ton amef ♦ • • tAU- ■ j PAOLII^E. A qudltf^ ^Mtive, d^Ciei l mtttez^votts fit borne i PORGIE. QlV il^eft-il edMre moi cent Ma pftir irrité! Que nt pRBUt l«f cruel me prendre pour viAittie!! Pour ^Uumtf lai foudre , il' a* beibia d'an cninc? Les projets des Tyrans n'irritent point les Dieux, £t c*eft* leur reifeinbler que d'Are attibîtietnr. PAULI'NE- O €îell quelle' fureur de* vôtre ame s'empar e! VoBfoucrageï' le^r Dieux ! PORCfE. : Que veujf-m V ]fi ra'^re Maïs monreflentiniem peut. il tto)^ éclattr> Aprè^ ce dbrniçr coup qu'oil vîenrdWiift pbrtfcrî Je perds tout', de tu vea)c' que la rtifôil' ifie g^dei Bruius^m'a pu trahiH^ PaOTLÏN'B; 6uMiearun* perfide. P'dKei*. Il faut donc oublier moYi'i^ere & mon pays^. Vos lAaffieti^^ fBtffconfmtras^ nousfonnkiesrtbtt trahîs. SôuvîetiK tôi'dir ce jour fetal ai nfttre glbfre*. Je n'eiijpufs fânv frémir rappellet la mexuolre ; Jour affreux, où Caton s'ùnmolant de fa main» Dans Utique avec lui périt le nom Romain. §;efl:Ua q^e cd Hctos déchirant fi* etlthrillès, ^e nôtre liberté marqua les funérailles. Mesy.euif^ mfes^ttifte's yeux entrent 1er eémoios: Mais fa main fut trop prompte , Se prévint tous mes foins. La mienne dans mon fang allort être plongée: Arrête, me dit- il, Aome n'cft pas vanjgéej Dâins le^c^mp^dêCéÀr je te laiO^'Un'épblixs Je le cosnoisr HM-illle^'fl n^ittfvàiigei^ tolisi ^ : I c«ft ^ 4ÇT)I H. SCEKÈIH. ' tjf Ccft à lui d*immç4er Uii'Tyrittquc pabhorre; Etîc-ni^iirsfrpp h^Mmiy., ^piûaqn'îl ardpii;peiuore.' A ces mots il expîrè à mes.-yfivs&^miiSj En prononçant les nom^ dejtpme Se de Brutus. PAULINE. K*y penfeJB pli», Madame, A-xendue à yjônsmtniai^ Haïfièz un ingfAC. « . POiRCIE. yen rougis; maïs ]t Taîmei £t qiioiqup de mon .père H déaiemetle choix ^ .Te a)l5 ypiç ppgr iam»» a/Tervie^ fc^ioîx. Que dis- jef Moi l'aimeri Pardonne, ombre plaintive» Brmus .afmié fnour -pouvoir le haïr; Il le Êiut tputetoi$« ma gloire me rordonne. L*efFqrt efl f;rand,PauIine»^.mon cœur s*en étonne; ^ Maïs quelque grand qu* il fibit » le beau fang» dont je fprf « : Me doit p^$ fc bprner a de communs e£Ebrits. -Silencp # nion amdur , lalffc régner ma haine » Je ne puis à la fois erre Amante 6c Romaine; Allons , cherchons Brutus , fe veux lui reprocher... Demeurons.. , C*eft ici que fe dois le chercher^ Sur les pas du Tyran l'ambition ]*attache. Je vois AxMéîfte « jo Ciel i rçroit-H afsès lâche f . • ) A C T E S E>Ç O ND, SCENE ^JTklEME. Antoinb, Por,ci«, P.aulikb. A POHCIE. Ntoine,qael defleÎQ fous mené en tes Ifeinc? . AN, tjâ LÀ MoUT Dfe César. ANTOINE. - Madame, pardônaez , û je m'offre à vos yeor i J*at crû. trouver C^far. POJLCIE. ' Il va vous faire entendre, Que Porcie Si vos voraz refufe de fe rendre. ANTOINE 4^f^ Je ne fcai que penfér , 6c mon efprît confus..'. ; ' PORCIE. Il pQurroit )i mtfÊÎs imputer me» refus, £t je veux fur ce point vous inftrutre moi-mê- me. IHle d'un vrai Romain, Rome eft tout ce que )'a>- mcj £t pour fon intérêt an bout de TUoivers J*irois chercher la main qui briferoît fes fers. Du crime de Céfar trop ndelle compHce, Je n^auens pas de .vous un fi grand facrifîcei Brutus mcme^ Brutus, fur qui i*ofois compter, Auroît craint il ce prix de me trop acheter ^ Et iVclat des grandeurs flatant feul Ion envie, Malgré fa fbi donnée il éponfe Oûavie. ANTOINE. Il çpoufe Oûaviè!' ô Ciel ! que dites-votts> PORCIE. Ce que m*a dit Céfar, (|fu*ilfefaiôn ëpODz» ANTOINE. CJuoll Céfar .'. .^ùftcCîeirfe''pe'rds ce que j'ado- pte. ♦ » '^ '»: y TT : • « , c ^'OR'CrE. ' Vous aimei Oûavie ? O vous que Rorae Implore^ Achevez , Difeux |>uH!àns 1 Tefpoir nous eft per- n^»»* ... 1, Puisque vous divifez nôs'cbrnmùnr ennemis. .J . .. ; . AC- AcTB IL Sgens V. VJJ r — I ■ \ ; ;- ACTE SEC ON I>, SCENE CINQUIEME. ANTOlNEjW. QU* entens je > quel revers contre toute appa- rence, ' O Quand }e me croîs liettfeux ,. déchut mon c(f)craiKc^ Céfar in*ôt« Oâavie 1 6 Dieux ! mais Sqgn^qir ,. qpe mes foupirs pour vous. ANTQÏNE, Quoi yauf acccip^Mesc I*éf»çM^ qu'^H |19# ffcfocl Mais quel àxvçirl ft Cçf^l qu'O^^Vf ^$tr«? fr^re MaU vous ) Iarfqa*aiiii 49voir vo^s î#iflpkok9 l'^t o?iPW,^ Dçvcz*vous à Céfar la in|«« 9be4[fl^lK}e> UnQ au4r« qi^e £> foeur vous d^mi 1^ a:^{[^^ OÇTAVJE. 11 m*unit a Ton fang par un choix glorieux» Il m'adapte y ÔC ^Àgois r<>bl(ger'à iftfffeftdre ^out réclat que Air moi Ci maîu daigne répandre! Que i^^aureit pas alors renvie à pM^li^r? Mais quand jurqu'à ce point j'oferois gi'oubliery igjiare^rvpus» Seigneur , qu*0^vien mon per^ A fournis à Ccfàr Oftayie ôcTon frère t Qu'enfin c'eft à lui feuï qu'iiu jnoment de fa mort lltJMknCmit tous les droits qu*il avoic fur mon fort. ANTOINE. ]Lh bien! obeïflèa, trabilFez moi, crutlle? Mats ne prétendes pas qu'à mi^t-mf me infidelle J*ackev« dts projets potu: vous .(eule entrepris, £t donc un autre enfin doit recevoir le prix. Kon , ie ne ferai point l'indrumeufi: de ma perte > £t puiTque vôtre mai t^ à Brutus eft offerte > Ceft à lui déformais d'ensçiger le jSeaat A remettra à Céfar le dfeffiq xjle ]*£tar. Je m'att«ns qu^^en fecret blamam fts intuftîces, Céfar connoitra mieujc le pi'ix.de mes fervices. Rome 4 plus qu*^il ne penfes aime la liberté» Mais quand même Brutus dompterort fa fierté ^ A vos communs e&ris q^apd tout feroitpoilîble. Songez que j'y puis qiettre un obftacle invincible}, £t que ne fuivant plus que mon iufie tranfport . . Z z OC- i9o La Mort db César* OCTAVIE. Ah cruel ! achevez de me donner la mort » Avec nos ennemis foyez d^inteÛigence , Allez corttrè Céfar animer leur vanseance , EtftHvant en aveugle an tranfporc nirîeujr^ Chargez vous de remplir les menaces des Dieur» Atnfi donc un H^os , qnt me trent lieu de perr. Verra trancher Tes jours par une main (î chère : Helas ! quand je craignofs de fi funefles coups > A4irois*|e pu penfer qn*'ils partirotent de vous? ANTOINE. / C^farm'ieft toujours cher^ 0t plus cher qu« maF-m^ me: Maisenfinc*eft par lui que je perds ce que j^aimei £t de quelque fureur que je me puiflTe armer« Vous exculeriez tout, fi vous fcavîez aimer. }e vous en dis afsès pour vous nire comprendre i A quefs emportemens vous devtM vous attendre^ C^eft à vous de prévoir. . . QCTAVIÈ. Ef que piaiVje, ScfgneHrî Voyez plutôt Ccûr j ouvrez lui vôtre cœur. S'il trahit vôtre amour , c'eft parc« qa*iri*!gnor« Mais enfin à Brunis ]t ne fuis pas encore « Four changer nôtre fort il ne faut qu' un moment. Allez , panez , preiïez » mais ùtns emportement^ Céraxy vous le fçavez, ne peut fouffrir d*outragft 'ANTOINE. £t bien pour TattendnV mettons tdot en ufagc. Je vai lui déclarer Tamour que j^ar pomr votts. PutflTe-t-il a fon tour m^écouter faiis courroux ! Ceft à lui de (Ravoir dans cette concurrence Entre Antoine Se Brutus mettre une différence. Il peut me refufer : mais qu*^il y penfe chien % >'Apris un tel affront , je ne répons de rien. Fin dit fecwi ^Clt, AC Acte IH. ScBN^E I. x9s ACTE TRO I SI EME, SCENE PREMIERE. BrUTVS , FlAV lEN.^ BRUTU^* QUoî l Perde en ces lieux , obftinee à in*àic^ tendre r Veut ,■ maigre (on dépit ,. me parler & m^tw- tendrc l OueF eft donc fon dcfleîn > PLAVIEK. ^ Elle doute, Seigneor^ Qu*un Jour» qu'un fçul moment ait change-vôtfeî coeur , lit ne peut ffe re foudre sr vous croire parjure , A moins que vôtre bouche ici ne Ten afsùrf ^ BRU TUS. Je poiwroîs. . ah f fuyon« ^ je. me connpois Éroç» bien , Je ne foutiendrois pas un (î trifle entretrcn. Tu ffais quel eft Tamour qui pour elle m*enfldn3E^ me. Et mes yeux trahtroient le fecret- cTe mon. anne^ FLAVIEN. Et pourquoi plus long temps lui cacher c^ fcçrerl? On le peut dans fon fein depofer fans regret. Qùrtivae vous des Tyra^ns ennemie implacable.^ De quelle fermeté n'eft-ellc point capable-V i;i>îdourez.vpns^> Seigpeur^, vous qui la conooiC fexV. ^55 k;r€^ x2t La Mort tàK Cbsar. BRUTUS. Je te Tal ifyi die» elle aime ; c*eft aflez. FLAVIEN,^ Apprenez laî du moins qae TÔtre corat ûid- le» £a abufant Céfar, fè comerve ponr elle. BRUTUS. M*en ctoirottelle ) non ; 6c pour la rarsârer Il faudroit me refondre à lui tout déclarer. Avec elle toujours HgQorai Tart de feindre z. Elle approfondiroît ce qui pe)it m*y contraia» drej Ir le tendre intérêt > quTeïle prend à mes foinrs^ Groiltroit à Tes yeux les perih où feeours. Mais quand» pour furmonter defîjtfftes allarmes» Le fang dont elle fort lui préterôitdes armes > Son cœur ne doutant plus d y'ïU fçavent que Céfar vous deftîne OÔtavi^, BRUTUS. Je viens de prévenir Ca(Bc\ $c MeteHtts». Popîliusî Cinna, Décime, de Lemulus. .. Mais cherchons d*autres-lieux pour cette confiden* ce ; • Viens. . .Dieux He vo» Porcie, évitons fa préren- Acte III. Scène II. z?j: 1 1 ê ACTE TROIS 1EME> SCENE SECONDE. .Brutvs, PaRciE) Flavien^ Pauline. * . PORCIE. N£ fuyez- pà6 , Brutus » je ae y.eax. pas Xotng temps Sufpendre ^es proyets de vos Tœux Inconftans. On m'en avoir înftmtte , 3c je n*ofoîs le croîf cj Tout me parlote pour vous, vôtre nom, vôtre glok rcf Maïs î*o«vre enfin les ^eu^c. Ce (bîn de m*cvtter Nemefaîtque trop vdi^ qu'il n'en faut plus douter. O Ciel !' il eCl donc vraf> vous, êtes inndelle! Ke croyez pas pourtant que ma douleur mortelle». Quand vous me trahiâèz , n*ait pour objet que moi 9 C^eftà tous lesRomakks que «ouS manquez de foi.. BRUTUS. Pour vous, pour les Romains , que ne puis- je >. Madame» Montrer ce que:je>iens dans hs fbnd de mon ame) Mais je ne puis former 9 malgré ce que je fens , m pour fi&as > ai pour eux que (les voeux impuî& -fans. Je fçai qu'apris l'hom^eur de vous avoir fcrvie, >'^ dû -compter pour rien d'épottfer Oiftavie: Céfar m'en eft tdnoin^ j'ai Ibng temps combattu. PO*GlE. . Ta 9 ne te paie pas d'une fau(Iè vertu. Cet éclat 4mpoft«ar ne m*a que trop dç^ûe.* ^ JHelasl je ne m'en fuis que trop tard appcrçûe. Z 4 Mon 2^4 LrA Mort de Ces An. Mon père en expirant me remît en tes maînsi Je crûs aimer en toi le vanneur des Romains. Quel appas pour un coeur qui n*aimoit que la gloisel Ce cœur fans balancer te céda la vi^oire. Kiais n*en triomphe pas^ )e Taî déia repris > Tu n'es plus à mes yeux qu*un obiet de inépris. Adieu j je me retire > 5c crains d*être Importune', Ttrdois tons tes momens au foin- de ta fortune.' Cependant ife crois pas iouïr en fiireté De ces trilles grandeurs « dont Céfar t*a fiaté; Crains pour ton cher Tyran quelque revers funeftc: , Si Rome perd Brutus^ Porcie atr moins luf refl^. Je val prendre ta place, &, bravant le danger ) Tirer Rome des fers,, me perdre, ou la vanger. Penfes-tu qu* en-toi feul tout nôtre efpoi r fe l^ndff? .}e puis à ton défaut trouver. qui me féconde.* Il eft des Cadîus. des Cinnas, des Metels« Qui peuvent ati Tyran porter cent coups mortels. BRUTCJS^ Ciel/. PORCIE. Je val les chercher. Tous amis ée mon per9> Us prêteront leurs bras à ma jufte.coiere: Oui , |*y cours. . . « BJLUTUS àpart. Juftes Dieui ! les Chefs des Con)are2! . Empêchons* un' édac. ... 'Madame» demeurea; PORCIE. .Tu ni^arrêtes! barbare» achevé: ton- ou vragev £t me livre au Tyran pour ailbuvir ta. rage. BRUTUS, Quels tranfports ! c^en'eâ^ trop > ma prudence aft À bout A. Je le vois bien j, Madame « il faut vous dire tout. Ilavfen^ en ces lieux on' pourroit' nous entendre, Va ,. fers , & garde bien de a0bs laiâèr fttrprea- dr«^ Acte III. Scène III. iSj ■ ■ ■ ■ ' ■ ■■■■■■ I ■<■■■■ f ■ ACTE TROISIEME, SCENE TROISIEME. " Brutus, Porcie. BRUTUS. QXJ* alliez. vous faire f O Ciel 1 Un ëcbt M difcrct D'une noble entrepitife eut ttahi le fectee^ . Mats il faut à vos yeux dévoiler ce myftei'e.. Oui , je vange eu ce jour & Rome & vôtre pe«' re, . Et ces mêmes amis que vous m*4vez nommez, I>é|a contre Céfar je les avois armez. PORCIE. Qu'entcrts-îe ! n'eft-ce point un fonge qui m'a- • • bure? C*eft Çrutus qui nous vange , & c'eft luîtjue i^iccufe! QueK îriiiilhs (bupçonî. . '. «aK'î Seigneur , pafif». donnez Tous' les' noms odieux que je vous ai donnez* Bîlt?TUS. Au milieu du Sénat une-vangeance prompte Dar^s le (àng de Ccfat en va laver la honte ^ ^ .^ C'eft là qu'aux .'yeux.de totts.je précens faTre voir^ Si le cccur de Brutus a trahi fon devoir.' Je rëçafs tous les Jours quelque nouvelle i«iure>. jufqu'à mon tribunal on porte le murmure ^ Et t\ l'arpeâ du rang , où Ccfar m'a plac^, Impore aux plus hardis un (îlence glacé ^ Eropuntant d'autres voii^ pour me crier vangeail« <^e » , . . Ils femeat des écrits dont ma. gldre s'offenfef Ces 2,96 La Moav db César. Ces mots y font tracez > à mes regards confas, Tn dors Brutùs , tu dors, & n*és pas vrai Brunit. Ah! d'un coufroox trop Ie«c paKqae I'oQ; fedvfie) n eft temps que î'&late , tt que je yuRIffe Et le faoïeux Aoniaîn dont je porte U noa^, £t ramoiur de Porde, & le choht de Carofi; Kon , Rome , moi vivant , tn n*ausas point de Maître 4 Je fçaurai foutenir le fkng qui m'a fait naître» Ou t'en facrifiant le refte Infortuné « Té le vendre attâi pnr que t» me i^e doui£ porcie: Ail I firntus • Aans mon câ^ar qae v«tt9 /ettei d'aikurmes! BRUTU9. Tous vous troublez , Madame > & vont vtrfes des larmes! PORCfS^ Helas l û vos deflèijis font traliîs par le fon/.l RRUTUJw Mourant pour mon pays \ vous plruropiez tsA monl ' J^ l montrez voux » de gtacet une ame plus K^ maine^ ' Et ne me forcez pas à roagir de «a cbatiie^ Laiuez les vains regrets aux vulgaires Amans» Vous dtYcz à firutus de olus hauts fentimens. PORCIE. Ik comment fans re^ec ibager qae c'eft moî-iB<* me ^ Qui HÎens de vous fetter dans ce péril extrCme! J'ai pris foin (que ne peut une Amaate en cou:* roux } ] Dlnffrf^er au Tyran des fonpçons contre vons^ . Ma bouche » ne prenant que ma fureur pour gu> de. Vous a peint à fea yeux A>iis lesuaits d'unper^t^' Pet Acte HT. Sceke III. i«y |^«iK-4tre ^n c« moment le* -Dteux -m'ont Ait par* Pourilul montrer U matn^î levoi't l'immokri l?uis-je voir fans frémir à quoi je vous expofe^ Et fi vous perîfleâ, que j'ea ferai la cauCef Ccfar de tous vos foins prêt à fe défier. . » BRU Ta S. Gardez dans fon efprîtde me iuftifîer$ Ou plutôt afFeâantune haine implacable, A fes yeux , s*il £e peut > peignez moi plus coH^ cable ; Béguiict vôtre -«osur pour mieux 6aper le fieo, C'eft l'intc'rét de Rome , & le vôtre , & le mien. Pour nôtr^ liberté nous avons tout à craindre» Et pour perdre un Tyran c'eft vertu que de fein- dre. I^ORCIE. Oiiî feignons « j'y confeny, 5c fi c*eft trâWfon. A qui nous y contraint demandons en raifbn. C*en-eiV fait, le j'ctoulFe un regret qui vous ble& ^ Ce, Vôtce vertu m*anime a vaincre ma foibleiTe ; Aile» affranchir Rome , le n'attendez de moi Qu'un coeur comme le vôtre incapable d'effroi; Mais fongez bien , Seigneur, que de fa délivrance C'eft fiir vos Jours qae Rome a fondé l^efperaa* ce: Qw'pour lé garentir d'un ioug înjurîeicc Vous devez ménager des jours fi précieux : Que Céfar doit pcrîr; . . BRUT US. Sa perte e(l afsûrée ; Tbut le Sénat cnfcmble avec moi l*a jurée; Oui> Madame , le le fort favorable aux Romaiaj Permet que de lui-même il fc livre en nos mains,; Antoine a tous nos coups va Tcxpofer en bute. Et croyant Ifclcver précipite fa chure. AC- iB8 La Mort- de Cbsar. ACTE TROISIEME, SCENE QUATRIEME. Brutus, Porcie, Flavien. FLAVIEN. Eîgneur , Ccfar approche. . BRUTUS 4 F*iv/#. Allez , quittez ces lieoXi ÎMadame > 8c de mon fort laiffez le foin aux Dieux. ACTE TROISIEME, SCENE ÇIN^JJIJ^ME. ÇeSAR, BrUTVS^ ALBINy Flavien. <:esar. POrcîe eft îrrîtce, elle fuît ma pré/ences . Tantôt de fes tranfports i*ai vu la violence: Tar vos fages confeils ne fon^ils point calmez 2 BRUTU.S. Seigneur 4 tous icis regards de cplere enflamma Ne m*ont d'abord montré qu'une haine implaca* ble , . Elle m'a des mortels nommé le plus coupable; Mais joignant à rhonncur que m'a fait vôtre choîi Ce qu'on doit de refpeft à vos fuprcmes loix, .Vai crû voir ^^ns fes yeux la colère adoucie 5 Elîe a moins cclaié ^ c'eft beaucoup pour Porcie i Le Acte III. Scène V. iSp Le temps fera le rcftc, U j'efpcre. Seigneur,. Que la naine & Taniour fort iront de Ton cœur. CESAR. Que je feroîs heureux ^ û ce cœur Indomptable » A rprce de bienfait^ rendu plus équitable, .Pouvoir enfin pour moi defarmer Tes rigueurs ! Je n'afpiré, Brntus, qu*^ régner fur les cœur^, £t Rome vainement m*ofFre un fuperbe Empire» S*il faut qu* un feul Romain en fecret en foupirc. A de (î beaux deflcins prêtez vôtre fecours ^ Faites bénir partout 6c mes loix 6c mes jours ^ Prévenez le Sénat , 6c faites lui connoitre> Qiie Ccfar en m£^ me , I^e Sénat vous révère^ 6c le Peuple vous aime. Vôtre pouvoir ici n'a pas befain d*appuî. Mais Antoine paroit, îe vous laifTeavec lui. ACTE TROISIEME, ■SCENE SIXIE-ME. CèsàR) Antoine , Albin. CESAR. Approche , cher Antoine , 6c prens part à ma Que mon cœur tout entier a tes yeux fe déployé. De la. part du Sénat rien ne m'allarme plus^ Je viens à mon deflin d'affocier Biutus. Aa' * Ce 2pO La MotlT DE CESAJtr Ce Brutus (bupçooné d*dttcÀter Ibr itKi rie. Va devenir âtioa fils , ri cpoufe Odarie. ANTOINE. Il ëpôufe dftâvreî âh Setgnetir î fotfgtz*7QXii Combien on choix H bcâu hil fertf ée jaloox? CESAR. Je De l*rgnore pirs: aiaîs )e ne mns tnieux faire; Tu fçafs qu'âmes dcflTcîns ce choîjt cft ncceffidre. ANTOINE. Ciel l CESAR. Ah î n*en murmure point j )e te vetec Reformais Coinblerde tanrde ivoire -Ôt de tant de bienfaits... ANTOINE. Hc que me fertîrànt' ces bienfaits, cette gloire! Mon malheur eft plus grand que vous ne l^auriea croire. Le bonliëifr 'de Biratut cû pour moî trop fartai: Il époufe Odayie , & je fuis fon Rival. ceSar, Son Rival iBieuylcfn^entétis-Ve? 6 Fortune araelleî G plu5 cifdér ami ! car ènïn vôffre.^k Avoit trop mérite ce préfcnt de ma main. Pourquoi rcnfcrmîez-vous vos feux dans vôtre fein? ATaTOlNE. . Oâ:avie eft un Bien fi grand» H plein de charmeSi Que ma temerké mt caufoit des al larmes 5 Je n'ofoîs avouer la gloire de mes fers. Qu'en mettant à vos. pieds Rome & tout rCJniyers. J C'ÊiSAU. Je plains de vôtre amour la^trîfte dedinçc Mais enfin à Brutus ma parole eft donnée. ANtOl'K'E. Qiioi ! Seigneur , vQus pourriez infenfible à mes vo&ux', • * V Aux dépens de mon cof ur , féndreun Rhral heureux^ Mais que dis^je, un Kiyal/ il n*aime que Porcic II Acte ïIL Scène VI. api Il me verroit heureux faps m^ pc^t^ envie ^ Et quand vous m*acc^lie^ du, plus mortel ennuî» Le iyîcaque vou^ in*ât«z. n'^n^ft fu. mi pour lui. CESAR, • ^ Je ne fçaT û Brutus s'abaifle jufqu^à f^mdrç; Mais de Bhon, cba^ge^SAiH il auroît à fe plaindre^ £t c-e n*eiit pas à moi, quoi qu*il aie pro)ectc> X>e lui fervlr d*&xeiivple à rinfidelité. ■ ANTOINE. Non, non y ce n*eft point là ce qui vôusinquietef Vousn'afpîrea^SeigaeiH'^qu'à voir Ron;>e fujette, £t voilà d'où ijsile vient le fotrt )'^prouveef|£e joup ce que ien*ofois craindre. £t des premiers amis que le fort efi à plaindre l yui-Tqu'.on les facrifie après «nille travaux A la néceffîté d'en faire de nouveaux. Quoi ! fam-il qa'aujonrdHim Brutus fur moi l'em- porte, Parce^u* à -vos defleins ce nouveau choix •împorte> Mais qu^nd vous lui donnez le plus grand de vos biens , Mettez dans la bakince 6c fes foins & les miens. Pourvoir ^1 me fyffuXh « on (dûitôt s*U.tn*cgale ^ Remettez nous tous deux danf les champs de Phar- Me , Tous les fiens pourPonipoej 6c tous les miens pour VOUS; Maisfar^ aUerfi Win^ Seigneur, d^vns Rome même Voyez qui de nous dei^ vous offre iw diadème. CESAR. Ah! ne m*oSi(9,z plm sWi»)^ renonce à vos tbinarj Aa 2 bu 2pt La Mort de César. Ou ceflez dé inVn rendre , ou me les vantez moins. ANTOINE. Vous avez arraché ce reproche \ ma bouche ; Maïs {e le vois, mes foins ii*ont plus rien qui vons touche , De mes foibîes fecours vons allez vous parler» Et fdns moi fur le throne on s'offre à vous placer. Cependant des Romains ce que j'ai pu connottre, M'apprend qu'avec regret ils fouffîriront unMai- tre: Le premier en ces lieux: mats, parmi vos égaux» Vos Sujets prétendus font autant de Rivaux, Ktce r.ing qu^en fccret peut-être on vousdifputC) nu aG es "chancelant pour en craindre la chute. CESAR. Ar-êrez, téméraire, ou craignez mon courroux. ANTOINE. fr peut- il aie porter de plus terribles coups? CVrt^ un bonheur pour moi qucde-perdre la viei J OfCque je perds l'efpoir d'obtenir O^avie. . , Llle vient. Qiie fa vue -augmente mes- transports! ACTE TROISIEME, SCENE SEPtIEME. Cesar, Antoine^ Oc.tavie, Albin. ANTOINE. MAdame » fur Ccfar j'ai fait de vains efforts. Il confent à ma perte en m'êtant ce que i*aime« Et vous allez fans doute y cônfentir vous-même. Chdïttkt , fuîyez un barbare «leYoîr » If ACTJE m. ScENfVHÏ. ip} Xt taoi }« ne Simni cfit inaii foui ieCeffoit. . 1 I ACTE TROISIEME, SCENK ffUrriEME. OCTAVIB. T\ OBffa*tèﻫ*ilrreip^iUi»llwpcf ho?iqu' il ne fç^rtf » Il a que.Iq^ fk^uiToir fur le £œ^r i}^ Sold^ifis» £t dans un prcmîpr feu. . « CESAR. )ii « îe ne le crains pas; Quand d'un courroux fifuTiOoifn ur^ ame ed en- âammce. Tçdjit ^ 9i^e)lf9 ad^^eur fe dîflipe en fumée. }e ffains çiei^ pluis; un i^ W^ la €çn4(^ ^unort^r I4ais putfqtf^à vpktc Hpm^q Jp^MB a confentt , J« Aiîs heureux» ma Slk,^ U fin ^eiefpîrev Je^aaîgnofs que lui, puirq^Ml f^iic vans ledirç, £c quoiqu'il me f^t cker ^ qvi^il fût mon ami, A \% voir fe|dic^ en nous vîcac exciter, ;S!&fit des avis des Dieux , dont on doit profiter. Bjutus m*époufe, ô Ciel \ que n^ai-je point a craindre D'una ame fi long temps îndruite en Tart de feij»* Vous formez entre nous d^indrfToîubîes nœuds » neus devenir, $*il nous trompe cous èitnj\ QiM fexotf-ce » gr^i^ Dieux ! fî la triûe OA*^yre Aa \ De» 2^4 ^^ Mort i)e Cksar. Découvrait âts complots & contre vôtre vîe^ Par ma bouche « Seigaeur , feroient-ils dcdarez? Ses intérêts ^lors me feroient trop facrez. , CESAR. Qii* entens-ie ! (i Brutus tramoft un jour ma perteî Malgré fa perfidie à vos ^eox découverte , Vous pourriez fans remords le laiflèr* achever ? PCTAVIE. Je ripons de mourir / mais non de tous £urver. . CESAR. Oftdonc là tout le fruit d*Un fi trîfte hymenéc! -Nimportc, potlrHiivotts , ma parole eft donnée*, Ouîj Madame , à Brutus j'ai promis TÔtre maiai Je veux être obe'i^ foyez prête à demain. OCTAVIE. Uclas ! CESAR. Vous foupîrez ? OÇTAVIE. Seigneur » fi Je (oopire> Ce n*eft pas qu'à- vos toix |e oaiance à (bufcrirc: Mais fi )e hais Brutus , c*eft que je vois , Seigneur» Qiie l*1nf»rat vous trahit dans Te fond de (on cœur > Qiie je vous fais, fans fruit, un trîfte i^erifîce. .Vobc'fraî pourtant, s'ît faiK que 'fobeïfiè. J'y vai forcer mon catm, autant que- je^ pourraf> Et ce n*cft qu*en mourant que^e voustranIraL ACTE TROISlEME> SCENE NEUVIEME. CESAR /^W. Clet îqueî eftcc langage, & par quel fort étrange Cbûcua à /en devoir a-vtc peine fe range ^ AcTB III. Scène IX. ipf 0£bâyîe à nie3 loîx obcït à. regret t Sr [e l'en croîs, Brutus me traTiit ett fccret: Antoine furieux çn reproches cc!a$e. C'eftdonclàle pouyoïiT <îoiu mon orgueuil fe flate} O combien eft a plaindre nrr cce^r ambitieux l Leà Rois font vainement les images des Dieux { " Ils nefçauroienc jouïr de cette paix' profonde, Que gourent dans les deux ces Arbitres dir Monde» Car enfin fotit-ils bons,regnent-ils en vrais Kohi Il faut qu*à: leurs Sujets ifs conforment leurs loix* Regnent'ils en Tyrans, font^ils inexorables > Sans pouvoir être heureux, ih font des miferablcs.' Pt*cns ton parti i le throne a J)our toi des appay. Vois donc fi des vrais Rois tu veux fuivre les pa^ "Ou fî tu Tcux choîfîr les Tyrans pour modelles. Mais quoi tu cours déjia fqr leurs traces cruelles l Ton fîouvoîr foible encor attente fur les cœurs ^ Oé^avîe à tes yeux gémit de tes rîgueurs 5 •TTu lui donnes la mort en Fappeîlant ta fîHc, £t tu deviens Tyran jufque.dans ta famille.. Mais quelqu* un vient. ACTE TROISIEME, SCENE DIXIEME, César, Ali^in.. s ALBIN. Eîgaeur,Catpurnîc en- ces lîtift Tient de vous rapporter la réponfe des Dieux. CESAR. fx bien ! allons fçavoir ce qu* ils daignent m*âppref^ drd; Fuîflènt-i)s m'infpirer" quel^ parti le dois prendre^ Aa 4 A€« ^^6 La Mort de C&saiL ACTE QUATRIEME, SCENE PRE MIE RM. OcTAViE, Julie. > OCTAVIE. ^T On » nt condamne plus de fi md^s do» i> leurs. Tout m'annonce en ce« Ueuy le cpmUe 4es mal* heurs* Et comment puisp^e voir d^une aqae indifférente Bans les bras de Céfar Calpurniç expirante > N*en .doutons phi$ > les Dieux à Prenne ont par* Des deftîns ennemis l^arrft eÇt recelés C*eft en vain qu*ott le cache à la trîfte Oâavîe; Du plus grand des moreek on va- -trancher k vie: Mais ce n*eft.rien en^or^ poiv me cle&^^^> :Ant Antoine jufquèlà pourroit trahir (a glorre> ^f^lheurenft iVpt^Tn ^ tr^niMe tour à tour; Sa vertu ni^e fstKuitt, Sf, je crains Qm ^mam. L*amour au defe(poir s^eft que trop redouta blet -, Àh ! ]uhc, il n*eft rien dont 41 ne (bit capable. * Antoine p^rd'^n nKoî 6e «)u*il aiofie fe^AÛeinr. Il parloit de TABgeance ica iortaiu de ces lieux; fi ^ Acte IV. Scène I. '• 297 \\ fi de fcs deflèîns je fuis bi«n informée « Il va contre Céfar foUicitcr l'armée. . ^elasl ce bruit cruel td venu furqu'à mois Il xu'adàlljne enfin pour me prouver fa foi. Ainfî donc des malheurs annoncez à Prenedê Mes yeux înfortunez font la fource funefte ', - ^ . :! £t leur éclat fatal allume le flambeau , Qui conduira Cé(ar dans la nuit du tombea^• JULIE. Madame , Céfar vient, tachez de vous contraia-^ dre* ACTE (QUATRIEME, SCENE SECONDE. : César, Albin, OCTAVIE) . Julie; - *» • • ' . ODeAm»! ce que )*aimé éfll ce qu* il me failf 'craindre. OCTAVIE. . Ah ! Seigneur , pariez-vous ou d*Antoijie ', ou da moi.r .. ' • - . . . \.l • C £S AR. ^ ' Je parle des ingrats qui me manquent d« foi.: ' V OGTAVl'E. Cous ces traits iodieux puts-ie me i'èconnoitre > C ES A R.. Tous m*aimez , )t le. fçai : mais Amoiae efl; nu Traiire ; 1 Il ofe à la révolte exdter mes Soldats. ] OCTAVIE. Ah! fouffrez jufqu'à lui que je porte mes pas. C*eft 2p8 La Mort de Cbsar. Ceft pour ine.trop aimer qn*il voustft h Mais de fou repentir fies voos à mon selc. J'attendrirai fou cœur à^focct de pleurer; Mes yeux OBt fait le criœc » ib yoat-le re|>aEer. • CESAR. Non > je n*ai pas befotn dn fecours éc tos br- mesi ' Sa revohe après tout «ne caiiiè peu d'allarmes» £t je puis à mon gré difpofer it fou fort. OCTAVIJL Ciel! que méditez- vous > CESAR. Ne craignez poiiit fa mort. Bientqt fiuprè# die mot ybtnci Amant k (6 tca* Mes ordres ibnt donnez «je fuis pccc.àrenteadre. OCTAVIE? £xamineriez-YOU5 en Juge rigoureux Un Amant > qui^c-ja dre; .^ • , ■ • -. . En vain à k panic Tingra); ve«t «le' ootttadiidie r Malgré Ton attentat > malgré tout tnon eourrotix. Mon cœur > mon propre xœur lô défend mieux que .. voos.* / Par moi nôtre amitié ne fera pas trahie» O.CTAV1E. Ahl.5etgtt«iir«.. > CCSAR. ^- C'!eft.aâè8 ^entresB obisCal^inniiBJi N^e Tabandonnez pas^d^ns (bn mortel effroi» l^tb ^ ik moa imdhenr plus à plasndre qae noi^ • f * t * t r « » ' Acte IV. ScKtiB lil. 299 ACTE QUATRIEME, SCENE TROISIEME.. César ^ Albin. ALBIN. . VQns verra«->e> Seigneur» fous un pfoland il- lencç Cacher de vos ennuû toute la violence i CESAR. OCicl! ALBIN. Quelles horreurs vous annoncent tes Dieux > CESAR. • ' / Antoine avec Brutus vièndt a^t-îl en ces lieux > X^és as-tu vos tous deux I Doii-^ long lemps at« '>te»4fe3 ALBIN. Seigneur 9 auprès de vous ils Ibftt ftitt àferendre. CESAR. K*ont-il5 point balancer ALBil^. . , LesCfaefi; ^ 1«9 S(Mâti D*Antoîne varnemeiit ont menu les pas.' *-OESAR. • ^ ■ -'^ •' ' Maïs Albin^ dans le «amp ^ilte prétendoit-il faire ^ ALBIN^ Il s'efl: pbînt de vous voir a Ton amour Contraire^ Et tout le -camp , Seigneur , ne Ibufïte qu'^à regret. Que Brutus dès long temps vôtre ennemi lècret Soit piqs cher à vos yeux cfn*un ami fi fid«^. \ \ ' C B SA n* » L'im obéît poortaçr^^di l'autr«* eft un ^rebelle. ' 'v AL- 300 La Mcat de César. ALBIN. Brutns en apparence à vos loîx obéît: Mais je crois qu*en fecret. Seigneur, il vous traku. lyîoi-même à les vertus je me laiflàt fedutre. CESAR. Ah ! dans le fond des coeurs eft.îl permis de lire! Sur de (Impies foupçons doitron fe dcfîer De ceux que feur vertu femble îudifier > J'aime Antoine & Bcutus^ iqus deux ye les eftime; Je les crois l'un 6c l'autre incapables de crime; £c cependant le< Dieux entre, tous les Romains Pour me percer le cœur n*ont choifi que leurs maifls, ALBIN. Ah jugez mieux d'Antoine ! CESAR. Et qui peut m*en répondre! ALBIN. Vôtre coeur. • . ••, • • CESAR.. •• • ■ .: . . . Kc>fl,:ce.ccBur 4iefaiK que me. confondre. Plus AntQÎne m*eft cher ^ plus je le çtaUjus, Albin. Et les Dieux. .. Mais.ii fjiut t'^pprendremondcftiû* Scoute» 6c par ces mots ^uge , fi de Prenefte Je pouvois recevoir jd'Oracîe plus fune{le« En yam par tes ex f loin miiU Senple* frumts Df fVnherf* e^ier. tf promettent VEmpire^ Ç9ntr^$^r4fiHfl'T\9me',€o^piré,\ • Crains les lies de lA0s^^ tei.pUs chers amêSm ,.'•'.•: .| ALBIN. .: Juftes Dieux! CESAR. La voici cette affreufe ioarnée« Oh rOnracle fatal marque ma dcfVtaée. Aujourd'hiuron CQnfpire>auiourd*Wui.îe péris, Et par les mains de. ceux que i*ai le plus cherisi Moi-mîem[e acontfe moi ie leur fccu ae$ armes. AL. \ Acte ÏV. Scène III. 5^1 , ALBIN. Aiaîs cependant ce ioiir qui caufe vos allarmes* Sans accomplir TOracle efl enfin arrive. CESAR. Je le fcal; mais, Albin , il n'eft pas ^chevc. ^ ALBIN. Vous pouvez prévenir le coup qui vous menace. CESAR, Et pour le prévenir que veux-tu que je fafle? r>oîs.ie à tous mes amis faire donner la mort> Et quand je l'ofcrois, puis- je éviter mon fort? ALBIN. Nais Antoine & Brums devant vous vont pavoî- tre j Pénétrez, s'il fe peut» qui des deux cft le Traître, JEt vangez vous alors de fon lâche attentat : Oji n*eft pas criminel de punir un ingrat. "CESAR. Tout ingrat qu'il feroit , s'il étoit ma yiûime, Jefç.iîtrop de quel ocuil Rome verroit fon crime 5 On lui decerneroit des honneurs immortels » Je verrois à fon nom élever des autels. Tandis que par fa moft couvert d'ignominie Jt n'entendroîs parler que de ma tyrannie 5 Moi Tyran î ce nom feul me fait frémir d'horreur. Albin, tu lus cent fois dai>s le fond de mon cœur, Hien ne me fut plus cher que de régner fur Rome. QueUç f^loirel quel forilc'e'toit trop pour un homme, Xt ce fuprême rang (î long temps défi ré Pntre les Dieux & moi n'eût laifTé qu'un degré: Mais je crus que le Peuple & le Sénat lui-même "Viendroit me préfenter le ficré diadème, Et loin de m'égarer en d'injuftes projets , Je comptois tous les cœurs pour mes premiers Su- jets. N'y penfoni plus; le Ciel autrement en ordonn<»j FcRple« Sénat» amis, enfin tout m'âl>ândop.ne: B b Et 302, La Mort oe Ccsar. Et fur qui me fier > où trouver de la foî , Lorsqu* Antoine Ce Bi-mus cxjnfpîrem contre moh Je les attens , ntaîs non pour tes diarger-d^'outraçcs. Non pour briguer encor leurs indignes Tuffirages^ Ni pour hs effrayer^ ni pour les attendrir. Je ne veux que les roîr,lcs confondre , 6c mourir. lis viennent ; mon tranfpbrtàlcor afpe^ redouble: Qu* on me lailTe avec eui , & qu'aucun ne nom trouble. ■tii II ■■ i^«***^<»i ACTE QUATRIEME, SCENE ^UjirRIEME. César-, Antoikc, Brvtus. Us s'ajfeytnf. •CESAR. C On fui , & vous Prxfrcûr , qui tous deœc dans vos maihs Tenez le fort de Rofne, Bc cëlnî des humains. Si mon ordre aajourd'huî près de moî vous appellr, C'cft pour vous faire part de ma douleur mortelie. Jufqxi'ici pour vous deux n'ayant point de(ccrets, Je vous ai confie mes plus chers intcrcrs; Je veux le faire encor. Par plus d'une vîftoîre De Rome en cent dimats j*ai fait volçr la ^loirc, Vous fçavez mes iravau?r,le fruit m'eneft bfen doux, Puîfque je 'ne'ai vniïicn que pour Rome & pour vous: Mais qu'à cette douceur fuccede dVnnertnmeî De la Difcorde ici le flambeau fe rallume j J'apprensqueTon confpire.fic maigre Ituirs vertus, Je n'eu puis acchfer qu'Antoine 8c que'Bnitus. Acte IV. Scbn» IV. joj ANTOINE. O Ciel l de vous trahir vous me croyez ctpftblc^ RR'UTUS. /h l Seigneur, à voi yeux qui m'^ ttnda coupable f ANTOINE» Xioî / ' i*auroîs pu foA'mer ce pco'^t odieux > Qui me fait fgApcoiiA^r. . . . BRUTU& Qui m'accufe ^ CC3AR« V 1^9 Dieu s. De mes plus chers amis 9 fur l'avis dç Preneftc , La main, doit en ce iowr me dteveoir funefte : C'cft v^ous feiils par ces roots c|ûerOracle a nommez^ Pour en dpu^er^ bêlas l- ie vous ai trop aimez ; Bt C'cft là de mon fort le coup le plus horriblcj^ A tout autre malheur je ferots infenfible s Oui , û mes aifadins n*étoient pas des ingrats $ D'un .amil indiffèrent ie verrois mon trépas: Mais au* Antoine & Bruius^ tn qui je me confie» Comblez de ^les bienfaits , attentent fur ma vie l Malgré tout mon amour i le» Dieux; Des témoins fi facrez ont droit de me confondre «. Et dès qu^ ils ont parlé » \c n'ai rien à rép0ndre .* Mais fi 4fl& fièm ^mif 1m vrais, fdot difccxnes , l^h 1 Tout )04 ^^ Mort de César. Tout parle en ma faveur , quand vous me loupçon- nexj A mon zèle « à ma foi rendez toute leur gloire « De tout ce que Ysl\ fait rappeliez la mémoire, £t remontçz d'abord )u(qu* à ces premiers temps» Où vous aviez- befoin d'amis vrais & conftans. A vôtre fier Rival le Sénat favorable Lui pi'êroit contre vous un fecofirs redoutable ; )t m'oppofaî moi feul au Conful Marcellus, £t par moi ce fecours marcha vers Bîbulus. Ce grand coup > & cent fois vous Tavez dit voos- mêm« Fît paflcr en vos mains Tautorit^ fttprcmet Et vôtre Concurrent dénué de Soldats, Par-là fe vid comratnt à fuir devant vos p»s. Mais allons plus avant ^nux^ champs de Macédoine Quel ami fut pour vous plus fidelle qu" Antoine h Le fort vons y gardoit unfunefte revers. Si je n*eufle étc prompt à travcrfer les mers,* Du Chef Gabinius quel que fût le cottragéy lî n'en eut pas afiès pour défier l'orage^ .>€ le bravai pourtant, & me^ heureux fecour» Mu-ent en fureté vôtre gloire & vos Jours:' Vous vainquîtes enfin •, mais cette feule gtwrre N*avoit pas décide du dedin de la terre; Jûba vous attendoit fur l^s bords AfHquains -, 11 falloit votr encor Romains contre Romains, Avant que tout fléchit fous!esk>ix-d*un feul homme Bt vôtre éloign^ment vous auroit nui dans Rome. 3 'y courus par vôtre ordre, ôc trop (ïïr de ma foi, Vôtre cœur de ce foin fe repofa fur moi. 3*arrivai, je trouA'ai Rome à deitri rebelle Par les complots fecrei s d'un TrH>un infidelle: Mais comre les mutins ma foi fe (i^nala ^ £t foumit avec eux leur Chef Dolabel)^. Vioilà ce que j'ai faie^ (î c'efl être perfide, )e confens contre moi que vôtre coeur décide*. Malt Acte IV. Scène IV. jaf Klaîs quand vous n*èn croyez que ce cœur & les ^ ' Dieux' > Seigneur, un faux ^clat peut éblouir tosyeux^ £t je tremble pour vous, Gr vôtre ame tromper Coajfbnd vos vrais amis avec ceux de Pompée: BRUTUS. Sans vous importuner. Seigneur, d*un long drfcourr^ Je conviendrai d'abord qu- au repos de vos iours« La perte de Brutus plus que tout autre importe ; Tout e(l fufpe A en moi-, jufqu* au nom que je porter £t les Dieux, dont l'avis n'eft pas à dédaigner,. S'ils ne me nomment pas , femblent me défigner; Cependapt jufqu* ici de quoi m'accufe Antoine^ D'avoir fuivi Pompée aux champs de Macedoiaeî^ ' Vous fçavez tipp , Seigneur , avec tous les Romains,. Qiie du fang de mon père o» vid rougk Tes mains;^ Non , ie né fuivis. pas ralTaflin de mon père ;. Je fuivis le Sénat , & crûs le devoir faire. SI je fus dans l'erreur , pattendois que les Dietnr Pour m'en faire; fortir m'euffcjnt ouvert les yeux.. Pour vous contre Pompée à pemç ils prononcéreur,. Qiie *fe fus du parti que les Dieux^ embraiféreac s^ Je me rendis à vous. Depuis chès les Gaulois ^ Par vôtre ordre , Seigneur) je difpenfai vos loî.r^ yy remplis mon devoir , & par la renommée Du fucccs de mes foins Rome fut informée. Pour prix d'un zèle enfin, loin de Rome éprauvéU A la.Préture ici vous m'avezf. élevé. D'un chowf n glorieux ai- je trahi l'attentée JEt qui montra iamais une foi plus contante f Pour détourner de moi jufqu' au moindi^ £&up- çon • îl m'a fallu trahir la- fille de Caton-^ Loin d'ofer murmurer de cette vioUnee-, .l'ai forcéma douleur &- ma bouc4ie au filencev» JEt l^on ne m'a pas vu par d'impmdens écK^tst Animei; coutix vous le Eein^k ourles. Suidais.» jo6 La Mctrt ite Cesaii. ANTOINE. Croyez- vous que CéÙLV par ce difcours s*aba(c ) Four TOUS juftifier vôtre bouche sn^accnfe , Et d*oii crime srpparent arme contre ma foi , Vous cherchez à fixer tous les (bupçofis iîit moî. kA' Céfar. Seigneur, l'avoùi'ai tout; car ie hais trop la feinte. Vaicrnqnemon malheur me permettoit là plainte: Oui, f*ai de vo« Soldats animé k courroisr^ I4ais c*ef^ contre finiras « fc non pst$ contre vous. Vofià quel eft mon crime. Ah!qacl fuppUce extrême De fe voir povr jamais arracher ce qu'on aimel irutus a mieux caché (on éépk à vos yeux : Mais les feux renfermez n*ea élatenc que mieur. BRUTUS. Vous le voyez > Seigneur, î'nirais beau me défendre, A de nouveaux ibnpçons je dois toujours m'atteo- dre^. Tout fert à me confondre » de mon crttne pafii Ou plûtdt mon malheur ne peut être efIRicé. It comment à vos yeux montrer mon tnnoceiKe> Sfl'bn fottpçonne en moi iu^qu'à Tc^eiAnce CESAR. Que îe fuis malheureux !Dk«x S quel fort eft lemîeo! Ils s^ccufem l*un l'autre» de nem'apprenentrien^ £t moi toujours flotant dans mon incertitude*. . JlfrirPé. Ah ! c'eft trop fbutenir un fupplice fî rude $ l'aime mieux m^vancervers le coup que i'attcof, Que d'éprouver Thoneur de l'attendre long temps. Bempliflèa de mwi fort les lorx irrévocables > Obe'iflèz aux Dieux ^ qui vous nomme nfcoi]pables> Trapezi qu'^auctm efiroi ne rét renne vos coups: Kotts fommes feiils ici , je m*àbandonne à vous; Des pîus fîèrs ennemis je fçai punir TofFenfe : Kiaîs contre mes amis mon bras eft fans «iéfenfe. Bruiiis > A&toiue: ê Cit\ Laucuu ae t»e répond, L'un Acte IV- Scène IV. 507 ]L*\in& Tautre à ce» mot^ fc trouble £c fecoxsfondi. BKVTVS àfort'. Helas ! CESAR. ' Que me veut dire un fl trîfte langage V D'un heureux repentir fcroît-îl le préfage î BRDTUS à part. Qui peut votr ee fpsékftcle^ ^ ne pas s'àttendrû* f^ ANTOINE. Noû ce n*eft pas a vous , c'éftli moi de mourir ^ Seigneur^ à vos /bupçotis je ne fçaurots furvWrc, It faut par tout mon fang que fe vous en délivre.' Aprèsce que je perds » le trépas aa'eft trop doux,. £t mon heuireux Rival. • • BRUTUS. Je le fois moîn» que vous ,. Antoine , 5c ce n*eft pas dans l'hymen d'Oftavie Que Brutus avoît mis le bonhcthr de fa vie. CESA^ Qu' entens-je > de leur fort ils fe plaignent tous deux^ Je les aime ,& c*^eft moi *^* rpismé la mort : Mais enfin c'eft à mùi de changer vôtre fort. Ovit» fois heureux. Antoine, &poflède OaaVîe>. Reçois la de la maîo qui te l'avoit ra^e. Et «oi,nu>n cher ihi*ctt$,fois heureux â ton tour j- €'cn eftfatt , je te rens l'objet de ton amour ^ • Oui, je te rcns Poreîej & lî par l'hymenéc Je ne puis -à mon fang unir ta dtftinée : Obtiens le préméer rang entrée tous mes amî«. Et confens que du moins je t'appelle mon fils. BRUTUS. Ah'î Sefgneur, c'^encft trop. . . Pour prixd'ûnnoiw B^b 4 Quel ^o8 La Mort db César. Quel refped , quel amour ne dois- je pas vousren Montrons nous feulement > tout va fe joindre à nous ; Les Soldats font pour moi, le Sénat cd pour vous; Je vous dirai bien plus, ce Sénat inflexible A mes préfens offerts n*eft pas înacceilible. Combien de Sénateurs à mes dedrs fournis. . . BRUTUS. Ils ne vous tiendront pas ce qu* ils vous ont pro« mis ; Défiez vous des coeurs « dont la hatne fe cache » £t ne compter pour rien des fermens qu*on ar« rache. Tel flate vos defîrs, qui. prêt i .vous tromper N'embrafïera CiéHif que pourmîeux le fraper^ }e frémis du péril qui menace fa tête i II en ef^ temp» encor j détournez la tempête^ £t (bngez. • . ANTOINE. Non , non > Brutus , en yain vous m'allarmez,. , Ccfar n'a rien à craindre j il fuflSt , vous l'aû mez. A fuivre tous vos pas le Sénat eft (tdelle. Je vous quitte, je cours où Pamîtic m'appelle i Je vai fans différer allembler mes amis. Et tenir à Céfar tout ce que j'ai promis. C99 c^ c^ jio La Mort de Cbsar. ACTE Q^UATRIEME, SCENE SIXIEME. BRUTOS/™/. AH1 de grâce arrêiez. Miic iX (ait , il me laif O fatale annié l plui fatale promeflc ! Il va périra Cc^ > : BRUTUS. Vois de quel ennemi Rojne veut qu'on la vangc. .Tantôt loin dç s'armer d'un funefte courroux. Il s*avan^oit lui*meme au devant de mescouns. . Acte V^ Scène L . 313 Helas ! quelle fureur n*en feroit adoucie \ Touche de mes regrets , îl m'a rendu Porcîe. J*aî vu dans ce moment Tes pleurs prêts à couler; DvL nom de fils fa touche a daigne m*appeHer>, £t ie pourrois encore 9 inhumain 6c perfide. Sous ce beau nom de fils cacher un parricide ! Ah ! que plutôt cent fois ma main , ma propre main. Si Jflome veut du fang ,en cherche dans mon kln. - FLAVIEN. Mais, Seigneur, après tout que prétendez- vous fairci BRUTUS. ^ Tout, plutôt qu'immoler une tête fi cliere, TLAVIEN. Vous pourriez trahir Rome,5clui donner des fers} BRUTUS. Rome n'eft pas encor réduite à ce revers; Le billet , qu^à Ccfar en fecret j*al fait rendre. Le portera fans doute à ne rien entreprendre. FLAVIEN. Et s'il pourfuir , Seigneur, quel parti prendrez-vous? S'il veut régner^' BRUTUS. Ces mots rallument mon courroux. Je veux bien lui laiîTer rautorité fuprême: Mais s^il porte fes voeux jufques au diadème , La rage dans le cœur , & le fer à la main , Je ceffe d'hêtre fils, pour n'être que Romain. Je n'avoûrai jamais un Tyrnn pour mon père, îl doit fc rendre ici, le l'attens. Se j'efpcre Qiie mes avis fecrets auront changé fon cœur. Toi, va de nos amîs entretenir Tardeur; Aflerable^ au Sénat , même foin les anime ; Leur main prête à fraper n"'attend que la viflimej Cache leur mes remordsj 8c fur-tout, Flavien, Dis leur qu'en mon abfence ilsn'entreprenènt rien. Céfar vient, fon chagrin paroit fur fon vifage. Fais ce que Je te dis uns tarder davantage. Ce - A G- 314 LiA Mort de César. ACTE CINCLUIEME, SCENE SECONDE. CfiSAR, Antoine , Brutus. CESAR. LA fortune » Brutus, vers vous guide mes paS{ J*ai befoin d'un ami <|ui ne me flate pas: Ouvrez moi vôtre coeur , |e (^ai qu'îl cft fiocere, £t que j'en dots attendre un confeil falutaire. Si j'en croîs un avis qu'on vient de me donner. Au milieu du Sériât on doit m^aflàfliner. Dans un péril fî grand quel parti dots-je prendre! Parlez j c"eft de vous feul que mon fort va dépendra BRUTUS. Ah 1 Seigneur , pouvez- vous balancer un moxnem! N*allez pas au Sénat , c*eft là mon femlment. AJNTTOINE. Que dites-vous, Brutus > BRUTUS. Ce que ma foi m'infoirt. ANTOINE 4 O/ir. Ah 1 Seigneur, fongez bien qu'il y va de l'Empire. BRUTÙS. Songez plutôt. Seigneur, qu'il y va de vos Jour?, Et qu'un fer inlinmain en doit trancher le cours. ANTOINE. Quoi! Seigneur, au Sénat vous feriez cet outrage, Au moment qu'à vos vœux il promet fpn (Uffiragc? C'eft par vôtre ordre exprès qu'JI vient des'aiTem- bler. Qiie dis- je > On fçaît déjà ce qui peut vous troubler. Et ceux de qui la foi poqr vous eft.la plus pure, Sur cu^ de vos foupçons prendront" toute rînjuie. Du Acte V. Scène IT. 515 Dcf moins pour im moment moncvez vqos à leurs yeux 5 Vous u'^avez rien à craindre» ils font près de ces lieux. BRUTCTS. Auprès de ce Palais je fçai que l^on s^aflembie» Céiar en peut fortir fans que pour lui je tremble: Mais quMl fe garde bien .d'^entrer dans le Sénat} Puifqu*!! doit y périr par un alTafllaat. £t que deviendrou KoB>e après ce coup funeCte ? £lle perdroit eo- vous le feui bieo qui lui reft». Cui , Seigneur, en vous feul tout nôtre cfpoir eA mis: Vivez, & nous bravons nos plus fiers ennemrs. Songez en quel état Rome feroîc réduite» Qiie de maux vôtre mort traineroit à fa fuice^ Si vous alliez périr par un aiTaflînat. Bncore un coup» Seigneur > n'allez pas au Seun't. C£SAR. Ah! c*eneft trop. Après ce que yc viens d'entendre, Je ne puis. . • Au Scnat, Antoine , allez m'attendre^ Courez de nos amîsdifltper la frayeur; Je vous Cuh* ACTE CINQ^UIEME, r SCENE TROISIEME, . t CeSAK, BRtJTV». BRUTUS. Ufte Cieir vous irez donc , Seigneur >: Quoi i mzs^ confeils* . . • CESAR. C'eû là ce qui me dctermiixe.- Ce 1 Je ^i6 La Mort de CESAur 3*e ne crains pîirs les coups qu* un Traître me dcftme^ Ouï 4 puîrqu* enfin Brutus... O Ciel ! qu' avoîs-jefîiitî Je t'avois foupçonné d'un (i lâche forfait. De tout autre confeil prêt à te faire un crime » .Vaurois crû qu*à l*autel entraînant ta viâime» Ta silîn, ta propre main m*'alloit facrifîer: Mais tu viens, cher Brutus> de te juftifier. Ouf, tu me fais fortir de mon erreur extrême^ Et JLC val au Sénat... FRUTUS. Qu'ai- je donc fait moi-même? . D*lm confeit (alutaire ô fruit pernicieux ! Ah! de grâce, Seigneur « demeurez en ces lieux ^ Jleprencz un foupçon qui vous eft favorable, Pes mortels, s'il le faut) je ftiis le plus coupables Croyez tour, l'aime mieux paffer pour crimiDeF, Qu'innocent à vos yeux, vous conduire à ramcL yïccordez quelque chofe à ma frayeur mortelle. CESAR. Et qu'ai-je à redbufer , quand' Brutus m*tft fidblle! On BOUS atteftd : allons. B'RDTUS. O Ciel! où cotnrez-vottsf Permettez moi ^ Seigneur ,d'embrafièr vos genoux: Ne me refufez pas la grâce que j*implore; ;£t fi du nom de fils vous m'honorez encore > £n ce fatal moment foufFrez qu' à mon fecours J'appelle un nom fi cher pour conferver vos jours. CESAR. Et c'eft ce nom fi cher qui fur-tout me rafsûre. Srutus , je ne t'ai fait déjà que trop d'injure. Quoi! j'ai pu te confondre avec mes ennemis. Après t'avoîr donné le tendre nom de fiis ! BRUTUS. Ainfi donc au tombeau ce nom facré- vous suide! Ah ! fongez que ce fils peut être un parricide » Qtie vo» plus chers âmts vous donneront la mort: Ccft . AeTE V. SCBKE m. fhjf C*eft ainfi que les Dieux ont réglé vôtre fort. A* remplir leurs arrêts ils peuvent me contraindre;. Xnfin plus vous m'aimez /plus vous devez mecraîo^- dre. CESAR* Après ce que ie fens, après ce que je voir,- J-e ve foupconnerois une féconde fois ! l^e le prcnime pas; allons s plus je diffère,- Slus )e femble' douter que ta foi foit iincere; ACTE CINQUIEME^ SCENE ^AtRIEMB. BRUTUS-/e«/. AH l ne vous livrez pas au fort le plus affreiM^ il fuit. Courons. . . h rréte. . . Ou vas- tu malheur reux \ Quel efl près dé CéTar le deflein qui t*appeire^* Dkine main favorable « ou d'une^maln cruelle ,.< Au milieu du Sénat vas-tu le couronner ^ Au milieu du Sénat vas-tu Tafladlner Y li^âflàdiner ! grands Dieux I quel deftèrn' erecrabîel^ Kan,.péiitôt 2:(ts vœux, Brutus , foi Je dois à mon pays ce fanglant facrifîce. Marchons fans balancer....* Mais que vot»^)VS grapiis Dieux l. Quel effroyable objet fe prcfente à mes y.cnx V G c 3^ ' Quci jrt La Mort de Ce s Ait. Quel fant6me s*liTance , 8c d'une voîx fatale^ M'annonce qu' il m'attend dans les champs de Pfeir» falel £ft-ce une illufîon } Quoi ! d^ia mes remords Tont fur mes fens troublez de fi puiflàns efibrtst Que ne fcroiit*ils ptSj, fi l'achevé le criate^ Non ,Ccrar> à te perdre en vain Rome m^ànime^ Tt m^appelfe avec toi du tendre nom de fils. |e ne fuis plus Romain ». s'il faut l'ctre à ce prkt Ma gloire m'èft trop- chère j elle en feroft noirde. J'bntensdu brnft: on vient. Je tren(ble ,.c*tù. Forde^ ACTE CINCIUIEME> SCENE CINQUIEME. BitUTUS, PORCIE. PORCIE. Maïs vôtre ame à Ton tour me paroit inquîeite. Ah! je tremble d'etfroLDiciixirauriez* vous pemùs^ Auroit-on dénoncé quelqu' on de nos amis ^ BRUTUS. Ita conjuration^ eft encore ignorée. Mais ^Madame. • • « PORCIE. Achevez. Efi«elle dificréei^ BRUTU'Sw téCstt eft au Scfiat> ^ nos amis wuS» PORGiE. -^ Crfar eft au Sénat, & vous êtes ici ! ^' enten!«.)e l A. d'autres mains céderiez- vous là gfoifCfe Acte V. Scbhb V. 319 X>* immoler i .. Nonj, Bruta$«. non» )C aè le puU^ croire. Du foin de me fervîir tous êtes trop falotsc; Caton aliurâ jamais d*autre vangeur que vous. BRUTUS. Helasf vous n*àurîez point de reprocHe à me fai^ re, Si mon fang fufEfoîtpouf vang^er votre pcre. JMais^ Madame^ ibngex quel cœur il faut per^ ccr. PORCIB. Quoîl Céfar dans le tiea pourroît me balancer >? BRUTyS, Quel crime a-t-.il commis pour attaquer fa vie^ PORCIE. Tu ne comptes pour rien do voir Rom«~ afler*^ ' vîe> Il forme ïè pli» noir dé toùs-fes attentats 5 Et c'çft un crûnc eûçor Rejette en plein Sénat le nom fatal d« Roi. ' lelais quel trouble à mes yeux îtavicn fait parot* ^^ Ce 4 AC I^io La Mort dï CsrAR.' ACTE CINCtUIEME^ SCENE SIXIEME. Brvtvs, Porcib, Flavien; FLAVIEN; AHrSeîçaenrj accoures , ou nous avons or Maître. Céiâr d'un diadème a d^a ceint Ton froac. BRU TUS. Q9*entens-}e ? ah ! dans foir fà&g layons on tel afrront. Cen eft faic« le devoir for Tànitti^ Pempone, Je ne balance rius«,& Rome eft la plus forte. Dieux ! n'acculez que vous de ce crime forcé: Je vai remplir l'arrêt^, vous Tavez prononcé.. A ACTE CINQUIEME ^CENE SEPTIEME. * PoRci£, Pauline^ PORCIE. H }é tremble! ..... PAULINE.. Avec vous Brutns d^îa- -telligence, Uc Rome 5c de Caron va remplir la vangeance. Madame ^ triomphez g yos vccux feront contens; }. Acte V. Scbnb VII. 521 PORCIE. Helas ! de triompher il n*eft pas ençor tempsJ }e crains, chère Pauline > & plus que je nVfperei Ce jour doit à la fois vanger Rome 5c mon père : Mais il le fort cruel eo ordonne autrement , Ce jour verra périr & Rome Ôc mon Amant. Te dirai- je encor plus ? Je fens d*autres allarmes; Brutus contre C^Car vient de prendre les armes : Kafs ce mCme Céfàr a fçii s*en faire aimer. D*un feul regard^ Pauline, il peut le defarmer^ £t de quelque façon que îe fort en décide » ]e puis perdre Brutus ou fidelle ou perfides Car enfin vainement il a re^& ma foi • ]e ae puis être à lui y s*il n*eft digne de moi. ACTE CINQ^UIEME> SCENE HUITIEME. PoaCIE^ OCTAVIB , PAUI^lMl^y Julie. OCTAYIE. Sçavez-vous à CcTar Thonneur qu* on vient ti%^ faire l Madame > le Sénat ne nous eft plus contraire , £t Brutiis dans fa crainte heureufement trompé» PORCIE. Quoi!* Madame, Brutus. ... OCTAVLE. D'autres foins ce» cupé. . • Mais au nom de Brutus tous tous troublez , Mft- dame \ ' L ^11 La Mort de César. Ne craignez plus , CéÙLt veut couronner fa fiam- me: Il nous rend tous heureux. . • Que voîs-je \ yos regards - On entend i» hfnk. Interdits & confus errent de toutes parts. Idaîsquel bruit à mon tour m^inquxete Semé trou- ble \ Auroît-on. • . Juftes Dieux \ ce bruit £ital redo(^ ble. Tortune, rens le calme à mes fens éperdus^ Sauve Antoine & C^Hir. Sauve llome & BninisJ ACTE CINQUIEME, SCENE NEUVIEME, 1 OCTAYIE. ELle fuit! le frémis! Ceft trop me faire entear dre De Rome & de Brutus ce que je dois attendre. Ah ! CéCoiv , f« te perds 5 tout s*arme contre toi ^ Jeue puft feutenir un (î mortel effroi. Viens ^ allons au Seaat. MaU Antoine s'avance: Ciel! de (à^douleur que faut«il qut jiç penfeî t/rut-'*U4/^u f " AC- K Acte V. Scène X. jzj ACTE CINCL^IÉME, SCENE DIXIEME. Antoine.» Octavie, Pauline. ANTOÏNE. : ^ XX H / Madame , Ccftr. . . bCTAVIE. 'Et bien ! quel cft fon fort î ANTOINE. Helas ! dCTAViE. Ah ! ce foupir ni*afUionc.e qu* îi eft mort. ANTOINE. Ouî> Madame 9 à mes yeux U a perda la vie« £t Tes cruels Bourreaux ne me l*ont pas ravie, y aï dû fuîvre fes pas , & l'ai trop mérité ^ Ceft moi dans ce péril qui Tai précipité ^ C*eO: moi qui malgré lui , plein d'une ardeur ex« trême » Ai ceint fon front facjré d;U iàtal diadème. Dieux ! qu'ai-je vu > des Rois implacable ennemi Tout le Sénat de rage lufli.tôt a frémi. ]e cours des plus mutias appaj(èr le murmure } . En vain je les menace , en vam je les conjure. Brutus arrive enfin-, je tremblé à^fon afpeft; Sa démarche , Çts yeux , tout me le rend fufped. Soudain près de Céfar ma frayeur me rappelle. Ciel l il n'en eft plus temps 5 une troupe cruelle > Tandis que l'on fe jette au devant de mes pas» Précipite fes jours dans la nuit du trépas. Qiiel objet ! je le vois à mille traits en bute ; Sa > I ; 14 La Mort de Ces. Act- V. Se. X. Sa mort femble un honneur que chacun fe dirpu* ^ te. Il défend toutefois fes déplorables jours ^ PeutStre appelle- 1-3 Brutus à fon fecours^ Mais combien de fes voeux refperancè eft déçue! Un poi^ard à ia main Brutus s'offre à fa vue. Que vois-je^ dît Çefar^ £t toî^ mon fils^ aufli! C*ea eft trop » pouiibit-il j tiens , frape , me ^oi- A ces mots, desaïutins fàyorifant la rage, De ÙL robe lànglante il voile Ton vi^ige^ Honteux de voir encor dans ce moment affireox La lumière du jour qu* il partage avec eux. A ma douleur mortelle épargnez ce qui refte^ l>*un trépas fi cruel 1* image e(l trop funefte. Mes yeux infortunez par de perfides mains Ont vu trancher les jours du plus grand des ho* mains, OCTAVIE. Cruels! tantile fureur fera-t-elle impunie? ANTOINE. Non y je les perdrai tous. Mais voyons Calpur« nîej . Et faifant au tombeau fucceder les autels > Plaçons le grand Céfar 'entre les Immortels. FIN. ECLOGUES, ODE S. E T APOTHEOSE D'URANIE, Par Mad"' BARBIER. ?t7 M AD A M E LA COMTESSE DE # • « «r •» . : reviens à ta Poëjîe 5 Vje ya$ f^OUS faire fart d*kne ayant ure , t^nefai cachée fou j le yoile de V^clo^He ; c'efi de Monfteur te Marquis de *f. * ^ CT" CT* qu* il cr assoit de deyenir fon I^yal : ce poifon et oit fi bien TjlS ECLOGUBS. préfère ^ le Ainrq^h /*4iw/4 Jkns fiuf^wnmr iê per- Julie U main qui le Ui ptéfentoit ^ tsr ne ccnfiUtMnt quefm dépit ^ il pria fourmi de continuer fes yifites ^ de ne fi fpini faire jle >Utence,i le Foênie fei^ût . de s^en défiidre pemr fi rendre meitu fi^fftil j O* V^- mani, am areit tyis^ le chftn^ , lui dit , que Pince»' fiame de fité itmgne Maitre^e Var^oit ffêtri fims re» tour, fS^ q^ it fi fiuteit apès dégagé' four la,ycif fans reprit entre les bras d'un antre. La chcfi alU même fi loin , w* il . porta fis i^œwe, aillessrs ^ on Ju moins U fi perfiada an* il ponrroit en aimer nne 4v tre : mais nn éiUirciJèmem , qn*nne ^^imin commu' ne ménofem entre tes denx t^matu , fit retomber teett U perfiSe fnr fom antçnr ^ CT /e fort lemr a été depoit fi jfayorable , que je cr»is qnUl m* en cûmtera bieatH nn Epithalame. J'ai mis cette ayanture en denx Btlo' gnes, comme PV US Pal lez yotr^fanrois été trop pr^lh ne, fi je n*en ayois fait qn*nna^ N O M s DES PERSONNAGES, Amaryujli». Syx*vie^ Thyrsis. Ecta 1*9 m&f&&&&&^s&B^sê&&^ «)-. ..^il^iicu ^Jên^u •^i»*t«>^ ^/>ifitn« -^^j E C LO GUE. SILVIE. '' ti^.V Où vient y Amaryllis » ce tranfporK de colère } Vous battez vos moutons! ont- ils p6 V0U7 déplaire > Qpoî fvous fîrapez'toûiours fqu* a^t*ik fait ce troupeau , Qu''on vous vid préférer a tous ceux (hrliameav^ AMARYLLIS. ^ ^ Puîs-}e trop Te pumr> ttt voTs, chère Sîlvrc, Cet orme on j*ar perdu le repos de ma vîc j Mon troupeau tous les jours m'y conduit malgré moi ; 4i'eft là cjuc le Berger quî m'a matiqué «fe for Me fît mille fermens d^un«r amour éternelle^ Sermens qu' il a trahis. ... srL\riE. Quoi ? Thyriî's infidcflcf Je ne pnfs revenir de mon étoniemcm, AMARYLLlSi Que ne pui^jeen douter pour fla. je ne feuroîs Te. croirr. Pd r AM^AU Jja ECK-OGUBS* • AMARYLLIS. Dt mes trîfte» amours écorne donc llûftoirer A peine )e fortois de l'hcureiire CziCon, Où fon ne void briller qu^une foible raifon^ Age d*or de la vie i enfance fortunée 9 D'un efpace trop court ta durée eft bornée $ Ahl que l'on connoitmal le prix de tes plaifîrSf Ils préviennent les foins» 0c mime les defirs. Vains regrets! ma raifon ne faifoit que de naître». A peine )e pouvois moi-même niie connoitrc ; Un iour . • . Tout a changé depuis ce trifte jour « Va jour me fit connoicre dt Tbyrfis Ôc l'amoor. Vers cet orme fatal 9 où mon troupeau perfide: Veut à mes pas errans encor fervir de guide» Je ne f^ai quel deflin m'àyoit fait égarer ; Sous un feuillage épais î'eneendis foupirer. C'étoit Thyrfis ^ mon ame auffi-tôt fut cmûe f Pour la pr^tere foia il s*ofirit à ma vue , * , Cou^hé-lur un gazon qn*il arroibit de. pleurs». Entouré d*on trçupeau témoin de fes cioulenjrs. Qtioi tbruler d'une ardeur que Tien ne peut éteindref Bifoîc*il j il faut donc expirer fans me plaindre! La Bergère que )*âime ignore mon tourment , Bile tremble au feul nom & d'amour & d'Amant, Et fe ne fçai quje trop qu'aux fiHes de fon âge On en fait tous lés jours une eSroyable image r 5*41 m'échape unfeurmot,auelfera ion' courroux ! I^R^troupeau frémit moins a l'approche d«s loups ^ Ah I^ j'aime mieux mourir , que vivre avec fa haioe. Mais auflî, plus long temps fi je cache ma peine». Jda langueur me conduit aux portes du tr^as ». Bt je meurs dé parler & de ne parler pas : Kéceffité cruelle ou ma flamme efV réduite t' - Sts foîîpirs de'ces mots imerrorhpam la fuite ^ U'^gemit i malgré moi ie me fens attendrir » T* voudrois d*un confeilau moins le fecourir» liLcac^gigJtuBS à loi contre l'obj/cr' qu'il aime» Lai £ C L.' C C^ U fi 9. l^l £uî donner pour Tamonr l'horreur que i'ai'mot- mcme. Mais qu*il fe piaflfè en moi de mouveméns confus r Moi-même je me cherche & ne me trouve plus 5, £t fans fçavoir pourquoi , je brnle de comioître ,- En voyant tant d*àmour, l^dbjet qui l'a fait naitrei Dans ce deflein bizarre au lieu de m'approchery. A ThyrCs avec foin je cherche à me cacher , Je me gliiTe fans bruit , mats non fans épouvantes I>ans tin bu^iiibn épais que le fort me prefente j- ' I>e là par le fecours d'une tremblante main * Mes yeux juf^u* au Berger s'èntrou vrent un chemin^ Je vois fans être vue , & les rameaux dociles A mes Tceuz incertains font doublement utitès^f - Aorès quelques foupirs à demi refolU « >, Tinîflons,ditThyrfrs,un tourment fuperflttî >4 Si \e ne puis parler , Û )t ne puis liie taire > yt Cher ormeau « de mes feux ibis le dépofitairej^ 9, Mais i*éxige , pour prix dé te facriiier > „Un fecrct qu'aux échos je n'bfe confier,, 99 Que t'ornanr tous les jours d'un phis épatsfemt lage y „ Tu f^aches t'àtiîrer là beauté qui m'engage , ,^£t cacher (es appas même aux yeux du foleil, >9 Quand tu verras les Cens fermez parle fommeit. A peine a-t-iî parle, que fur l'écorce tendre fe voîsqu'irtrace uniiom qu^îl n'ôfc faire entendre;. Gurieufe, j'obferve, H achevé , je lis; L'écorce offifc à> mes yeux le nom d'Amaryllis ; Ciel! quel trouble ce nom fait naitré dans mon ame! Maisquoilvots ce quec'iéft que le cœur d'une femme^. De mouvemens divers le mien eft agité 1 Je trouve avec dépit ce que j'ai fouhaité y Andi-tôt je me leve,^ interdite ^ éperdue j Ce Thyrfis que je plains femble offènfer ma vue 5 Je le vois déformais comme un monftre odieux. Je ftfr fonge qji* à fosr de ces funeftes lieux ^ Dd4, Maïs j;i B C L e s U B ffr -Mais au brait des rameaior > foibk & (aul afjfe^ Thyrfis courant à moi renci ma fiiîte inutile} Arr€te:rf.t«œcraiie » 8cn courroury MVcriai-jci il m'aborde « il tombe à mes geaoQX} t>Vaagez vous» me dit-il , panifiez moft audacci ^Sî Tamour le plus par eft indigne de grâce ^ u Mais s*il faut me pomr pour en avoir parlé, «, Prenez vous en an fort qui vous Ta révélé v 9, Quel que fut moft amour , malgré fa violencei A»Jem'imporoismoi*m£me un étemel (llence. «>Êt je me préparois mille tourmens nouveaux, ^Mais pons moi vôtre haine eft le plus grand des mamrf ',9 Et faimois mieux mourir à force d»me taire, «I Qu'en parlant de mes feuz rifquer de vous dc« plairei f«Mais que ce fi)it mon crime, ou le crime du fore 91»] 'ai parlé » i*ai déplût i'ai mérité la mort, j* )*aime« 9l fi vous youlez remplir vôtrevangeaoce« u Vous, n'avez feulement qu*â m^ôter refperance^ .j«.M« douleur fuffira pour me rayir le jour « I» Trop heureux de mourir pour avoir trop d'amour. A ces mots , il me jette un. regard qui me touche, N*attendant pour arrêt qu' un &ul mot de ma boa* che. Que devins>ie « Silvie, en ce fatal moment!: }fi pardonnai l'amour en faveur de l'Amanu Tu fçais quel eft Thyrfis. SILVIE. Je /çai qu^^il vous titpg^h Mais {e nç*puispenfer que foa coeur foit volage r Vous ne vous en plaignez que pour parler de lai AMARYLLIS. Ah!ce reproche encore augmente mon ennui^ Tu me fais entrevoir que i'aîme Tiofidelle » Tout indigne, qu'il eft d*une flamme fi belle. ^e ae guis-^e douter de foa manque de foi3 E C L O O U B s. JJH ïhilts poflede un cœur qui h*Àoit du qu^à moî. [■ SfLVIE. [ On dit dans ce ham«aa, que Tamire A>n père j Le prefle tojts les iours d'aimer cette Bergère ^ '^ £t qu'il veut que l*hymen les unifTe tous deux. Mats efi-on criminel pour être lâalheureiix 9 Pour accabler ThyrCs faut-il que tout confpîre ? Vous Taffligez éncor/ eft-ce peu de Tamire^ AMARYLLIS, A l'accùTer à t(>rt je pourrois confentir! Mes yeux . . ..Ah ! je voudroisles pouvoir d^mentfrji Mes yeux n'ont û^ trop vu fa perfidie extrême , Non je n*en doui^plus^ & c'cft Philis qu'il aime^ Elle obtint Tautre jour pour ^age de fa foi Des'fleurs , que ie croyois qu'il deftmpit {KMlritiOH U ne s*en cacha point , ce fut en ma prélènce Que de fon coeur perfîde éclata l'inconfttnce ^ JHelas ! en ce moment , i*en fais l'aveu honteux «' J'entretenois Lyc9â Confident de nos feux > Thyrfis eft fpn Amî ; je lui faifois connoitre Tout l'amour que l'ingrat dans mon cœur a £ù| naître. S.ILVIE. Lycas en apparence à Thyrfis attacha > Ou îe m'y connois mal> e(l un Rival cachée » J'si fiirpris des regards témoins de fa tendreflèj; . £t vous feule ignorez les vœux qu'il vous adreflê; )e tous' dorai bien plus , Thyrfis en eft yalouxt , Et de vos entretiens juge autrement que vous, . AMARYLLIS. £tqtt*eti péur-tl)ugerf quoi! Thyrfis pourroitcrolre« Que mon cœur eût trahi fon amour 6c fa gloire/ £u'Ce ainfîqu'il me traite, & fans (trcéclaif cî» • . • SILVIE. Mais vous-même pourquoi le traites-vous ainfi? AMARYLLIS Il change , tu le fcais « 9c tu yeux le défendre} JJ4 E c t, o cf V B s. SILVIE. Dois- ye le condamner cdmiae vous (ans ^entendre} AMARYLLIS. U fcama t'ébloÉâr, fi ta yeux l^écoiitet. SlLYIfi. Pourquoi vooi privot-voiis du p4ai& de doocer^ AMARYLLIS. Ah ! cette raOlme cft de n)auTai& grac^. SILVIE. }e prétens encra yoos ^Toir ce qui fe pafles Je m'en doute ydc l'en ris dans le fond de moo eau* AMARYLLU. Sft- & j'ai pkiif des v6treS} Ih ne font pas fondez les uns mieux que les autres. Mais i'apperfoîs Thyrfis^^ |e veux tout fçirwy U s'avance vers nous. AMARTLEIS; Je ne veux point Si voir» Fuyons* SILVIE. Ne fuyez pas ^ liif-flb^e il (è retire. AMARYLLIik Tu Te voisi if me fitit «il n'a rien à sue dire Le perfide. . • Suis moi^ îe veux lui reprocher; SILVIE. Ke courez pasi H^ vient lui-même vous chercher» . AMARYLLIS, Ah! qu'il triomphëroit de mon dépit jaloux, fuyons'; mais le perfîdb eft déjà près. de nous^ Je voulois Wvîter avec un foin extrême $ Ciel! qu'on fait lentement quand oa fuît ce qu'on aime. tjv ■< ECL& E c X. o G 9 s s« 33^ E C L O G U E. Thyrsis, Amaryllis, SiLVIfi. THYRSIS. Fatiguer TÔtre cœur d'une inâtîle plainte > Elle fut de faifon quand {e fus vôtre Amant; Mais )e fuis trop heureux grâce à mon changement^ }*aime Philîs enfin , êc\^ chofe eft publique ^ Ma gloire veut pourtant qu'avec vous je mi'explique» £t je veux que Silvie ici ju^e entre nous; Il efl vrai , )*ai change ^ mais ce n*e{l qu* après vous/ AMARYLLIS. Et que m*Importe à moi Taveu que vous m'en faites) Vous le voyez; je fuis tous les lieux où vous êteS) Pourquoi me cherchez- vous? je ne vous cherche pa^ THYRSIS. Vous avez cependant voulu iùivre mes pas» AMARYLLIS. Pouqooi lue (Uîvezvous , lorsque fc me retire^ THYRSIS. J*ai Cru que vous aviez quelque chofe i me dire.' AMARYLLIS. lKlo!l^*aufoîs*îe à vous dire} il eft vrai qu'autre- fois L^amour fur v&tre coeur me donna quelques droits • Mat^un heureux penchant vers une autre l'entrai»^ £t Philis déformais eu eft la fouveraîne; Ne ^^C E C L O G ft s.' Ne croyez pas^ThyrCs» qu*un mouvement laixm M*eât fait en veut voyant tourner mes pas Ten vous$ ]*ai vu vos nouveaux feux, mais (ans mquietnde^ 6ilvie en eft témoin ; une longue habitude Entrainoit malgré moi mes moutons en des lîeiS) Qui me font pour jamais devenus odieux; Je les en ai punis. THYRSIS. Ouoi! de vos înjuftices s (oit Faut*!l que vos moutons (oient encor les complices} Que ne les (uivez-vous \ perfide , je le voi« Vous fuvez cet ormeau, garent de vôtre foi» Oà vos feux & les miens ont (ommencé de naîtrci Oiimon nom & le vôtre à l'envi femblent croitrci Pour vous faire fentir qu* un vériuble amow X)ojt au lieu dç s'éteindre augmenter chaque îoot} £t bien , py vai moi feul i il faut que j*en VfEice Un nomi avec le mien indigne qu*& me rendra juAîce. Vous lui tendez un pîcge , elk en void l'artîfice j ^iais vous tachez en vaîn de corrompre fa foi. Et yofe me âater qu* elle fera pour moî« SI L VIE. Qui ! moi^ je ne ferai ni pour l'un ni pour Tautre» Je publîrai par- tout fa folie & la v^tre« AMARY LLIS. Sllvle eft contre moi ! silVie. Vous ctcs Infenfez \ Vous vous aimez tous deux plus que vous ne penfec^ Et je balance en vain vos plaintes mutuelles , 7 eue vois que deux coeurs Tun a Tautre fidellcs; Ils ont plus de tendreffe encor que de courroux ; S*i}s fca voient moins aimer «ils feroient moins ja< loux. 'amaryllis. Moi l je feroîs jaloufe! ah! ce foupçon m^oiFcnfe. Et ce n'cft qu* à l'oubli de punir l'inconttance. ^ THYRSIS. A fe vanger de vous mon coeur n'ofe afpireri Et je laifle aux remords le votre à déchirer. ; SILVIE. Et quoi! ne f^auriez-vous un moment vous cou- trnîhdre? - Le temps vous eft trop cher pour le perdre à vous plnîndre-î Tariez, Thyrfis: & vous ne Tinterrompez pas i De quoi vous plaignez- vous ^ THYRSIS. Qu*e]le adore Lycas. SI L VIE. Lycas feroit aîmc! qui vous Ta ,dit} Ec THYRî j}8 E c t. 5 b tj * î. THtRSlS. lui-mcfiie. AWARYLIIS. Ou* entcns-îe t^uoî î Lycas yôm a dît que ft l^almé! THYkSïS. Vous voultes qti*tî ^ardSt ce^ hrrpdrtatit fcifrct 5 Mais vous dtviez cnoidr un Aftianc plus dtfcfet. AMARYLLIS, f e pourroh de Lyctis côdfondre l*îtt}|>t>fturev Mats quoi! prendra tfa tel foin! poar*qUi?poaraii parjure ! Non,|*aînieinîeux encor votis hKTérvfitre efrenry Oui« i'adore Lycas » il fegn< dans mon cœur. THYRSrs. Vous réntendcï .Sîlvîfc , eHe aime , & l*înfideile Tait gloire devant voUs de (h. ftnitinie nouvelle^ Ce n*eft plus un Rrral , c*e{! die nui le dft. • SIIYIÊ. Pont en croire un aveu diàé par le dépit. Il iàiit en avoir crû Tave u d'un R4val même. Qu'on a peu de ratfoh aitflî-tôt que l'on aime! THYRSIS. Je ne m^abnfe pûtht » Lycas efttrop aimé; les yeux d'Amaryllis nie l*ortt trop confirmé^ Tout de glnce ponr mbi , mais potur lui toa^de namme. J ai lu, n'en doutez poittt, {ufqu^au fond de Ton ame: îour elle , il m'en fbuvlétit , j^avoîs cueuilli àti âeursi Confus, iaîoiix, enproyeaUr pins vives doutears» Defefperé, j'ai crû, pour va«ger mon outrage Qii* il fàUoit à Mïîlis adrefftr rtion hommîi^, Aufll-tôt dans Tes mains mai euitland'e a pa%» l 'aurois donne mOn cttckr , U l'on me l'eût hifTd SILVIE. Vous l'aimez donc encor en la croyant coupable: THYR- E C X^ O. Q Xf IL s. ÎJ* THYRSIS. Ab poor ènt înGdtBtc ea «Sà-on moîn» al«»aibk I J9 vûodrots hi ÏK^ir, mais malgré mpn «lfi>rt . 5 ThyrHs^ je vous aimai toujours ^ Croyez en àmosflçuss biea plus qii' irnsQs iîfc^iir^. THYJfcSIS. Ma cliere Amaryllis ^ quoi! vous moites fidelle! " AMARYLLIS. Quoi l vous ne brûlez pas d*une âamme tHMir«Uc{ THYRSIS. Non} votre cœur cent fois dût«tl fe dégager» Vous me verriez mourir plutôt que de changer* AMARYLLIS. Au pied de cet ormeau, témoin de nos tendrelTei^ Allons renouveller la foi de nos promeflès ; Viens , fuis nous, SILVIE. Vous pouvez vous paflèr de mes Coins ^ AHez^Tamour hem:eux veut çtrcfanstcmoiM» tex ODE. Î4« O D E t. O D. E MONSEIGNEUR LABBÉ BIGNON, Çcc. &c. 8cc. N jour dans un lieu foUtaîre , Loin du bruit je pris moli pinceau^ Pour tracer le Dieu qu* on révère , Sur le doâe & facré coupeau : Mars piir une étrange di^Tacc }t me (émis toute de glace. In mo4-mênie ]e me chercHar,'. J^'eus beau rdppelkr mon courage^ 31. fallut laîflcr un ouVrâge^ Que j'iavois à peine ébauche." . Quoi î m'ccrîai- je j quelle honte î Je ne fcaurois peindre Apollon! C'en eii trop , il faut qus \e moate jufqn'au fommet de l*^HcHcon. Là ie réchaufferai ma veine , Là far les rives d'^Hîppocrenc, Bcuvant de Tes eaux à longs traits*^ Je verrai ma Mufe renaître. Et mon feu deviendra peut-être Plus ardent qu'il ne^fut jamais» o o E s^ i^i A ces mots margr^ ma' fbîbtefîé le prens mofi eSbr dans les airs» Et je vofe }u(qu*au PerâiefTe» Oà je trouve le Dieu des Vers: Je le vois , comment m*y méprendre ï Sa lyre me fait trop entendre Que luî-mcme eft devant mes yeux j J'entens les Filles de meaioîre A l'cnvî célébrer fa elbirCx Il l'emporte fur tous les lÀcux» Quels fonsf qu^îs accords! tout m'enchante;. An r dis-je alors , qu'ai je entrepris f C'eft aind qu*ît faut que Ton cuante Ce Dieu dont mon çqptir eft épris s Cependant }*a!lois^ téméraire. Tracer d'une ptume orctinalre Ce qui pafle Teffort humain > Du grand Zeuxî$ , du dofte Apellp> £uiïai-ie le pinceau fideTle, "^ U me tomberoit dç la ^lairi* De ma vaine erreur détromper ^le cède alors de me flater» £t je n« fuis pîus occupée Qiic du foin d'ap wrendrt à chanrcrv Quand l^ebut, dont les vives flammes^ Pénètrent jufqu^'au fond t!es aaies> ïait tomber (es regards fur liioî : ^l'approuve, me cfit-iâ, ^on «ele^. Mais pour une (in^pTe mortelle C*étoit trop que 4'un tel empioi,. Pour prix de ton amour ^xtrf me >. Va, pourfuît-il, que totn pîncta* Ofe fur un autre moi-même ne |! teii )4^ . Odes» Taire l'eiErf ât mon .tableau ; *^ J'y confens tu peux rcntrcprcndrc ^ Et ye prendrai foin de t'apprendre Comment on célèbre un grand nom r Sots reure.de mon'adîflance , Chnnte TApoIlon de la France , Tu le trouveras dans B i g n o k. Udît, flc moi pleine d*audace Je parts du Pinde fans regret» £t du Oieu dont tu tiens la place le viens faire en toi le portrait. PAfdonne, illuftre AiBs', pardonne»- Ceti A poUon oui me Tordonne^ 3« ne puis lui defobcïr •, Je f^ai que c'eft trop entreprendre.. Mais à lui feul tu dois t'en prendre,. Il faut te peindre > ou le trahir. Commettions « ouvrons îa barrière^, le fcns mes efprîts ranimez, Cîcl ! tutelle brillante carrière Tient s'offrir à mes yeux charmez l Ah milieu d'un âoàt Lycée Je vois une foule empteflec jliTrctcr fur toi fes regvdsj C'cft en ces lieux que tu protegji^ . les honneurs 5: les_privilege« Pes Sciences jjt des beaui Ans, 'ï)e quel plaîfir je fuis faîfîe Si-iôt que je t'cntcns parler* îvc Neàar . la douce Ambrone Ue tes levies femblent couler^ les Sciences les plus abflraîtcs f^*6ni point d'cnigmcs (î fecrefts^ 4^ itt^ r^Acki^ dénoua V T" O i> E s. 341 Tu formontés tous Tes obftacîes ^ £t m prononces des oracles , Qu* Apollon voudrpit avouer. Maïs quoi! trop avant je m'engage j Fuis-je me flater qu*à tontour Tu veuilles avouer rhomtnage^ €iue j'ofe t'ofFrîr en ce jour ï Je fcns revenir ma foiblede 5 le Dieu qui préfide au Permeflr En vain me prête (on appui 9 Je crains une chute funede^ Qu* Apoîlonacheve Te réftej. L'entreprife eft digne de lui; O I> E ÇUR LA JUSTICE. MON^SEIGNEUR D'ARGENSON, CONSEILLER D'ETAT, &c. &c &c Quelle eft:H'ea doutow point > f-eft U Juftice > £«4 **o^ 344 Odes. Mortels, que chaaui «Wifllèi ^ Elle vient nous donner des lobe t Oracle du Maître fuprlme , La terre , Vetifcr, te cîcl mtme^ Tout doit reconiiokre fà voix^ Digne choix du plus digne Maître Qui ait )amai^ régné fur nous, DVL B. a B N s e N , tu (^ais la connaître Cette Yoix oui nous parle à tout; Sur tes conieils elle préfide : Peut*on iàns la prendre poor guide Difctrntr le mal 6t le bien! Ceft fur elle que tout fe fonde, £t le premier throhe du Monde J4*4 foinc 4e flut fcrme/lcHiMeB» Le Maître i qui tout rend hommage^ Sur IVquîté foule Tes droits } Louis eft fa viTante inoage i QjTû jbit le modelU des ftoit. I^ong temps chéri de la vlâoire^. A-t il fait confifter fa ^oire Dans le vzin npd^de*Conqiierant^ Non , œ ^uS 4e rend ^vâ aui^ttftc > C*eft qH*«n 4u! le titre 4e Jji& Coâfîamt le titrc.de fimnd. t% yfÉin tin Meaaroie fe 4aâe f^ue Ton pouvoir tni point d'égal^; Des que fon in^KAIce ^dàte , L'Univers eft fon tribunal : 11 Ce vQul £omwÈVjiy xépofidsit^ S'il s*<^are jiuiqu* à cmbÂdre L'iofipceAt & le 4:ntDin £t tu fais , Miniftre fidtlle^ La félicite de ces lieux. • Ici ma VOIX eft fufpendtie > J*ai trop de vertus a chanter |, Et ma recherche confondue Ne fçait â quel choix s'arrêter. Mais c*e(l trop garder le filence i D*où vient que ma Mufe balance?. Mon choix n*eft-ii pas déjà fait î J'ai fç d'abord me le prefcrire^ Et la juftice peut fuftire A faire un Minjftrc parfaiju i, O combien fon aoioor t'enflamme! /. Qu* il excite en toi de tranfports! Le feu trop preiTé dans ton ame Cherche à fe répandre au dehors^ '^ De là ce courroux qui t'anime» .. A la feule approche du crinie } L*épouvante fuît le refpeâ : Il n'eft point de fi fier coupaUc»! Quelque effort dont il foit capable» Qui ne paliflè à ton afpeâ:. Ma'S quel bonheur pour ^innocence > Qui jamais ne t'implore ea yainf 1^6 Ode s. Sur ton cœur qu' elle a de puîflance î Tu n'as plus qu'un a/feafereia. Tel Qir les flots un prompt ora^e Couvrant le ciel d^un noir nua^e Contraint le jour à fe cacher; Mais le père de la lumière Reprend-il fa (plcndcur prémicw , Il rend Tefperance aox Nochers. Aînfi» favorable 8c fevcpc. Signalant un jufte pouvoir ^ Tour à tour de Juge & de Perc Tu remplis le double devoir : Sourd à rintcrct, à la brigae, Perçant la plus fecreire îtnrigue Que l'împofture ofe tramer j • Tel enfin que j'ofe te pt?ndre, Forçant les m^chans à te ctarrfr*^ Tu portes les bons i t*aimer. Je n'ofe en dire dËtVântage » , Et C j'achevoîs le tableatf , lom de m'accordér ton iWfiwgt ^ Ttt deTavourois mon pinceau: Mais mon zdU iîlMi coùpabk» Tu ceflerois d'âtf« rfqttiobl»^ Si tu ne t*en preooia m* à mol » Ta vertu mcme m cft eomlioe» J*ai voulu peindre bj«ftke. Je ne l'ai pu que d^ifvb loi I OOB 2CSC^5aD3 o Odes. ft^ SUR. Ht fM,mii>mj^. I L A B E A U T E. Uel feu d;ïnî5 mon ame Rallume! Sur le5 ffots bf itle un nouveau jour; La rtCY WârtchîŒlnte d*écuinc Enfante !a mtrt d'atnour: , , Quoi! l'objet des plus doux hotmnag^ Doît-il fa naiflance aux 0TagTes> Que! augure pour Lm Amansi B E ▲ a T s', fource de tant de AammeSj Ne regneras-tu fur leutj âmes » Que pour leur cau&r àts tourmens ! N'en croyons iamaî5 l'appafence^ Rien ne plaît fant que la B S a.u t l'i. On lui donne la préference Sut toute autre DiViîiité : A peine la votâ-ôn paroitre. Que les plus fiers cefl^nt àt Vtttt% HIc entraîne tous les mortels. Cependant, quel fruit de fes chacmes! tlle fait fentir mille allarmts A qui lui dred^ des autels. Que faîs.tu> Berger téméraire? Malgré Tunon , maître Paîlafs, Venus feule a droit de re plaire y Hon 148 Odes. Ton choix penche vers Tes appas» Arrête 9 malheureux» arrête « Tremble » entcns gronder la tempête* Junon commande dans les cieux^ Pal las règne aux champs de Bellone § Mais en vain Tune & Tautre tonne ( ^ •« Ton cceur eft.feduit par tes yeux. 0(f ja les rives du Scamandre RpugifTent du faim Phrygien } Je ne vois que Palais en cendre. * Le fer. le feu n'épargnent rienr Hedor prîv^ de funerailies £(l trainé devant ces murailles, pont il fut le plus ferme appui) Apollon le vange d'Achille^ Mais pour toi vangeance inutile. Tu mourras bientôt après lui. B fi A UT fi', ce font là les viâîmes. Dont tes autels vont fe couvrir ; Les Dieux nous imputent à crimes \ 1.CS vœux que nousofons t'ofFarj i Ceft toi feule que l*on adore:- < Ce font tes faveurs qu*on implore. | Ton culte obtient le premier rang : De là tant d'effroyables chutes^ Pour l'encens que tu leur difpures , Les Dieux vangeurs veulent du fang. ^iats quoi & ne Toid-on fur tes traces Que les revers les plus, affreux f £t ne fbrs-tu des mains des Grâce» Que pour faire des malheureux i Je penfe mieux de ton empire.* rius d'un cœur qui pour toi foupire' Comre moi pourrait s'irriter; O D B s. 349 L*àmoiir qui te doit la naiflanc^ Sur lui-même prendroit roffenfe s £t Tamour eft à redouter. c. Les Dieux nous doivent-ils leur foudre»' Lorsqu* en toi nous les adorons ) Nonj s'ils rcduifcnt Troye en poudre, CVft pour varier d'autres affronts : L'injufte ravifleur d'Heleno . Couvre feul la liquide plaine Des vaifleaux armez contre Hector j Si Paris dont le fort m'ctonne N'eût foupiré que pour Ocnone , Ilion dureroit encor. N*enflamme point de cœur perfide, £t tout fléchira fous ta loij Prens toujours le devoir pour guide. Rien ne l'emportera fur toi. Tu brillerois peu dans THiftoire, Si tu fondoîs toute ta gloire , . Sur les Phrynez, fur les Laïs; Un ccbt plus pur t'environne j Par toi Tnéodofe couronne La vcrtucufe Atbenaïs. Je fçai qu'une fureur ialoufc S'emptjra bientôt de fou cœurj Que la beauté de fon cpoufe Ne fit pas long temps fon bonheur. Ccnfcurs de l'amoureux empire. Sages outrez ^.vous allez dire. Que l'amour trouble la raifon; Connoiflcz mieux un- Dieu^l tendre; Eft-ce à l'amour qu'il s'eo fuit prcndi'e. Si le cœur s'en fait un poifon ? rf tft- }5Q Odes. £ft-il de lumière plus pure Que celle du flambeau des ctïMiX'^ £ft-il dans toute la nature Riea de plus brillant' à nos yeux f Mais cet aftre eft-il fans nuages! N*enfante-t^tl pas des orages , Qu'on entend gronder dans les aîrs? Ce n*e(l qu' aux vapeurs de la terre Qu'il faut imputer le tonnerre^ £t les foudres t de les éclairs. Bs acttb', telle eft ta deftînée) Vainement tu fais nos plaifirs; La fource en efl empoitonnée^ .^-/Qiiand nous réglons mal nos defîrs; L*amour qui te doit la naillance Quelquefois prend trop de puiflànce $ Crime qu*il nous faut expier $ Maïs tu n'en es pas refponfable^ Nôtre cœur eft k feul coupable » £t fe punit tout le premier» Le malheur qu*en toi je déplore ^ C'eft de te yoir fi-tôt périr .• Ainfî que les filles de Flore , Le temps a droit de te flétrir/ Tu meurs ; fur Tes rapides ailes Ce Tyran t'emporte comme elles» Trop injude fatalité! Que n'en peux-tu« braver l'outrage f Les Dieux dont tu portes l'image . Te dévoient l'immortalité. • s® ODE Odes. ^fi ODE SUR LA SAGESSE. OLumîere , a <îui f îen n'échape î Je t'implore j^clairc mes yeux, tft-cc ton éclat qui me frape j Immortelle hôteffe des cieux \ Kâte toi , defcens fur la terre , Les paffions nous font la guerre , ♦ Viens nous affranchir de leur loi; Mais c'eft en vain que je t'appellty Tu fais ta demeure éternelle Du feul fejour digne de toi. Non ; ce n'eO: pas parmi les homm«r Qu' il faut déformais te chercher 5 £n nous voyant tels que nous fommels > Tu ne daignes nous approcher s Depuis que la divine Âftrée Dans rolympe s*efl: retirée » Tout efl ehangé chès les mortels \ £t pour nous tu n'es devenue Qu* une intelligence inconnue > A qui nous dreflbns des autels. Réformateurs de la nature. Qui fous de chimériques traits Nous avez laiflc la peinture D*un {Ti^t qui n« fut jamais; Ffa Votts Ifl O D ï s* Votts luî donnez le rang fuprcme 5 Mais r<^aît-il fe ranger lui même Suus l*empire de la raifon \ O vertu qui n'es plus d'ufagc l A peine eft-il un nomme fageî £t chacua ufurpe ce nom. On en compte fept dans la Grèce I.e font-ils plus que leurs neveux > A quel titre ont-ils la SagessC^ S«,-avent.ils mieux régler leurs voeux? Quel foin les rend û refpcûablei/ A tracer des IoLy équitables Leurs talens fe font exercez j LaiiTons là les defîrs des autres. Commençons par régler les nôtres^ Ou4ious fommcs ^es mfenfez. Aînfî donc ma recherche cft vaînc » Sagesse, tu ne parois pas s N'eft-il point de routç certaine Qiii iufqu' à toi guide mes pas? r.t bien ! que V homme ceflc d*ctrfr Foible, vain, tel qu'on le void naître» Tour aquerii* cette vertu: Il faut par un effort extrême Qii*il fe dépouille de luî.mcmc> S'il en veut être revctUi A fcs propres defirs tn bute , Qu* il les furmonte tour à tour j Contre eux le deftin veut qu'il lutc> Tant qu'il void la clarté du jouri Entraine par leur cours rapide II porte dans fon cœur per(id«^ Son plus dangereux ennemi : R.e(i(re-t-iL^ quelle eft fa gloire l Odes. jjj Il compte pour une vi^loîre De a*êire vaincu qu'^à d«mû Quî mente le nom de fage f S*il eu eft un dans TOnivers, Je puis en tracer une image Dans un Nocher des plus experts^ 11 fcait tous les écueuils de Tonde ; Mais fi-tôt que l'orage gronde. Ce n'eft plus au'un foible apprentif : Contre un rocher il fart fcaufrage ; Trop heureux fi jufqu* au rivage Il fe fauve dffns uii efquif. Maïs quoi ! n*e(l îî pas dans la vîe Un âge où règne un calme heureux f Od l'ardeur du fang rallcntîe Nous rend maîtres de tous nos vœux ^ Ceft dons chcs Tinfirme vieilleffe Qu'il faut reléguer la Sagesse f Que dis- je f quelle eft mon erreur l Les defîrs y trouvent leur place i £t quand le corps eft tout de glace,. Le feu n^eft pas moins dans le coeur.. Je veux que le froid des années • ;Du corps jufqu* au coeur foit paflc. Les conquêtes y font bornées A triompher d'un cœur glacé : Ce cœur ne reçoit plus d'atteintes: De fes paftions prefqu' éteintes , Tous Ces defirs lui font fournis \ peut-on trouver beaucoup de glbiftr A ne remporter la vjdoîre Que Air de paseiU ennemis ï }f4 O D £ f. Lainfons l*ei>rance Se jfa vieillede^ }e Us mets prefqu' au même rang j L'une e(l forte de fa foiblelTe » L*amre de la glace du (àno;. Ne faifons pas entrer en iice Ceux que la nature propice Pétrît d*un limon plus heureux : Redevables â feur naîilànce D'une ftupî4e îndifFerence> Tout devient S ▲ • i f s i pour eux. Il faut que mes regards s'attachent « Sur des fujets plus glorieux s Mais quels noirs deferts nous les cacKcit f ïi n'en paroit point à mes ytux : , J'aurois beau parcourir le Klonde,. Traverfer tout le fein de Ponde , Malgré les autans en courroux^ Après de pénibles vey âges. S'il Falloit nommer les plus fages. Je dirois , ce font les moins fouf. I .^^'^ APOTHEOSE D'URANIE A MADAME LA COMTESSE DE * * * * D E quel 5ruir.^ de quelle harmonie Retentit le facré Vallon l Je n'entcns chanter qu'XJraBiVy £fi-ce la MuTe .dt ce noai). 3otit ApOTH, d'URANIE. 5J{ Pont on va célébrer la Fête folemnelle > Non> c'cft une (impie mortelej . Mais q^i pour plus d'une raifon Mérite une place nouvelle £ntre les Filles d*Apollon» Seule.^ elle vaut toutes \c% autres. I>oâes Soeurs >. jufqu* à vous j*ofe porter mes pas> Pour prix de mes travaux ne me refufez pas L*honneur d*unir mes chants aux vôtres > Tout m'intcrefle en ce grand jour» Dans la brillante Apothéofe Que le Parnafle fe propofc. Vous iîjnez Uranîe , & je Taîme à mon tour ; Mufes t je fais plus « je l'adore i Ces talens fi chers à vos yeux » A qui vous deftinez un rang fi glorieux^ Penfez-vous que je les^ ignore ? Kon« des vœux qui lai font offerts Nul ne doit me montrer l'exemple. Et mon cœur éft'lc premier Templ*> Qu* elle occupe dans l'Univers. Il me fouvient encor du jour 9 qui pour fa gîoir» Poit à tout l'avenir confacrer mon erreur. Elle chantoit} quel feu! quel art! quelle douceur ( Quel goûtl quels fentimens/ non^ jen^ofois eacrofrc Ah preftige doux & ftateur , Que chaque ion portoit jufqu'au fond de mon c&ui'$.^ Au milieu d\ine tendre Scène Surprife , je voulus l'interrompre cent fois , St je fus ii fenfible au charme de fa voix^ Que }e la pris pour Melpomene* A ce témoignage éclatant Je vois appraudir le Parnafle : Ma Mttfe va remplir la place, Qui parmi les neuf Sœurs l'attend». Apollon, reconnois la nouvelle Uranie, .' "^ £li« cft digne du rang où Von veut Tclevtr y Îf4 I>i- 35^ Apûtheosb Divuiîtet du Pinde > il cft temps d'acbcTCt Vôtre augttfte ceremoaie. D SUITE DE LMPOTHEOSE DURA NIE. A MONSIEUR LE COMTE DE * * * * ■ Le jour de fa Fête. AmoB a apprenez ea tremblant ^ Que vous Tavez échap^ belle ^ Je reyieiM d'un -pas chancelant Bevoîr le Dieu des Vers Se (à troupe immonelle: l^onr vous faire un bouquet i'avois porté mes pa Vers les iardias iacrez qu'^arrofe l^'Hîppocrene» Et dans ces lieux fe ne m'attendois pas. A voir contre vous-même éclater tant de haine: Apollon écoît irrité f * Informe par la Renommcè I>*une Fcte chès vous le verre en main chommcc^ Il ne pouvoir fbufB'ir votre f emeritc s 6ur mes droits » difoit-il , un. fier mortel attente' Il fait des Muiês comme moiî Ah! fi je ne punis cette audace édatante» 2^'ientreprendfa>t-i4 pas de me faire la loi!' A ces mots , il brûle dVciVie De fc ietter fur fcm carquois* Et d*ei!àyer fur vous ces traits, dont aatiicfott Aux cnÊias de Ntobf il fit perdre la vie, €ra> d'URANïE. 5^7 Grâce*, grâce, aï- Je dît; quel crime a fait Damonî Vous a-M*l ôtc quelque Temple > Eft-cc un crime pour Apollon Que d*orer fuivre fon exemple? Tant de fiel entre-t-il aux cœurs des Immortels ! Vainement, repond-iK vôtre amitié Texcufe, Je fuis plus'ploux d'une Mufe Que tous les Dieux de leurs autels, Alors pour vous prêter un fecours plus utile Je lui laiflè à loifîr évaporer fa bile; Puis le voyant un peu calmé, J'entreprens vôtre apologie i Que n'avois-je cette énergie , Dont en vous écoutant chès vous on eft charmé! Quoiqu* il en foit , Damon , avec t^t d'avantage Je fçûs vous peindre xn ce moment > Qir Apollon n'eût pas le courage De garder fon reflTentîment. Des talens, des vertus j'allois doubler la ioCcJ, Et s'il faut vous tout aveuer» . Je vifois à TApôthéofe , • . . J'étois en train de vous louer. C'eft afsès, m'a-t-il dit , d'un Dieu pour l'Hipp^ crenc. Je veux bien, rancune tenant. Accorder à Damon fur les bords de la Seine Le titre et mon Lieutenant. Ouï de quelques Mufes mortelles Je confens qu'il foit l'Apollon, Mais s'il mettoit le pied dans le facré Vallon « Il Y feroit trop d*iniidelles. F I ir. f »•' 'OT /.' X Ko t. f» r r 1 ■ % « * • 1 < ; t.; CATALOGUE DES LIVRES, dUl SE TROUVENT chès BouDOuiN Jansson Vaîîder Ai, Marchand Libraire, à Leide. REcueuU des Opéra. iz.xi. f^clL ayecfix* Oeiéyrts de Mcèiere. ii. ly., rell.^. "~^^ ■ ^ P^one. 11. lat. Fr. ii. f^ollfig. ' ' '\. ■ ' ^^ ^ PUme, nmreiie TtMiMaicnpm'Gw^ aeytllt. iz. X. ^oU.fig. " "~^ ''' ^^ iMt. fr, ter h P. TVrtc- w». II. 11. yell, X. yoiL . de Cyritmù de Bergerac. «. xi. ra//rft;, 0» Scélérate 1 1, ^, CAT. DE LIVRES. yle de Ce far Borgia , par Thsmafi, ^^>fig» . de Pythagore , arec fes Symboles , Jes Vers De* rez. e^c. la. il. yoll, VEfprit de Cour , o» les Converfations Galantes , di<- -vtfées en cent Dialogues , par Bary. 1 1, NouyeaHX Dialogues des Morts, S. Portraits SericHX, Galans ^ Cr Cri tiques, ii. J.e Secrétaire des ^mans, ix. la Pharfale de Lucain , ett les Guerres Ciyiles de Ce- far €7* de Pompée, en P^ers François , par Air, de Breleuf l^-fig» Les Délices de VBf pagne & du Portugal^ II. VI. FolL fg., - de V Italie, ii, 6, VolL fig, . - de la Sufjfe, xi. iv. roll. fig, ■ - de la HMinde. it. 1 1. rolLfig, . de la y$lle de Leide, 8. fig, _. ou Defcription de l^me ancienne t^ % X. mi, ^ deVerfailUsj de Ttiamn, O* de Mar* ly, 7 1. Follfig. Voyage d'sAlep à ^erufalem, par Henri Maundrell, mn * ^g la Mer du Sud , Détroit de Magellan, Brefil » Cayenne > t^ les lies t^ntilles ,par le Sr. Frâ- ger. l'L.fig' • Ces j